Les Juifs de Djerba: ce qui a changé

Les Juifs de Djerba: ce qui a changé

Quarante ans après, qu’est-ce qui a changé pour la communauté juive de Djerba ? En reprenant le livre « Juifs en terre d’Islam, Les communautés de Djerba », paru en 1984 à Paris aux Editions des Archives contemporaines, les auteurs Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, avec des photos de Jacques Pérez, reviennent sur ce qui est demeuré inchangé, ce qui a évolué et ce qui a changé. Dans leur livre « Les Juifs de Djerba. Regards sur une communauté millénaire », qui vient de paraître aux Editions Déméter, ils revisitent l’histoire, les symboles de l’identité, le pèlerinage à la Ghriba et la vie au quotidien d’une communauté en symbiose dans son pays.

« En nombre, ils ont peu varié, lit-on en guise d’introduction. Ils comptaient alors un peu plus d’un millier d’individus, ils sont aujourd’hui 1400.Mais, Hara Sghira n’abrite plus que cinq familles juives, qui ne suffisent donc plus à entretenir l’école, le dispensaire, les services nécessaires à une communauté qui se voulait autrefois autonome. Signe de progrès, elle n’a plus de pauvres, pas même de lecteurs de la Torah qui iraient chaque jour prier à la Ghriba. Un seul, aujourd’hui, assure cet office. Signe d’ouverture à l’économie moderne et au monde politique contemporain : c’est un Juif de Hara Sghira, M. René Trabelsi, agent de voyages, qui a occupé trois ans la position de ministre du Tourisme dans le gouvernement tunisien. »

« Tandis que les familles juives qui y résident encore vont trouver à Hara Kebira les services que le culte et l’éducation religieuse exigent, la population du village a fortement augmenté et le tissu urbain s’est dilaté, au point que la synagogue de la Ghriba n’est plus isolée dans les vergers d’oliviers. De coquettes habitations les ont remplacés.

Les Juifs de Djerba
Regards sur une communauté millénaire
Par Lucette Valensi et Abraham L. Udovitch, avec des photos de Jacques Pérez
Editions Déméter Eclat, 2022, 190 pages, 49,500 DT

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