La rue, par Albert Simeoni
La rue m’a formée.
Elle m’a appris à aimer l’autre.
Le sport de rue fut ma thérapie.
Ma passion pour mieux aimer l’autre.
Le basane, l’arabe, le catholique…
Et tous ceux qui partageaient mes jeux.
La rue fut mon école.
L’école m’a instruit
La morale est entrée
Par la grâce de mes instituteurs.
La rue fut mon académie.
Elle m’a appris a ne pas avoir peur.
J’ai relevé les défis qu’elle m’imposait.
Mon université fut ma rue .
Et mon ancien pays fut ma tolérance.
Ma rue fut mon université.
Elle ne m’a pas formé à extraire des caries.
A jeter des cailloux, à brûler des pneus.
Elle m’a éloigné des vices sombres.
Elle m’a fait aimer par des amies
Encore là, et qui me soutiennent.
La rue celle qui est devenue dangereuse
Là où je vis, était mon havre de paix
Là bas, dans ce pays arabe comme ils disent.
Arabe.. ? Certes oui….Mais arabe comment.. ?
Arabes sincères, tunes honnêtes, oui ceux là
Existent, et je les aime….Et je compatis
Pour ceux qui ne les aiment pas, je ne les juge pas.
Par moment, je me sens pris dans le piège
Du rejet mais jamais dans la haine.
Ils sont ce que nous sommes, honteux comme chez nous
Fiers comme chez nous, affectueux comme chez nous..
Mais qui donc est parfait… ???
J’ai vécu dans les rues juives, arabes, italiennes…
Je suis un enfant de la rue et pas des bancs savants.