Mon pays, je te pleure… Par Moncef Kamoun

Mon pays, je te pleure… Par Moncef Kamoun

J’ai mal pour ma Tunisie, j’ai honte de  mon pays, je pleure ma chère patrie…
Je me demande aujourd’hui comment nous avons pu en arriver là, comment nous avons pu tomber si bas, comment nous avons pu au fil des années livrer notre pays à des personnes qui n’ont fait que cultiver dans le peuple la paresse et l’inculture en lesquelles elles trouvent le terreau si favorable.
Comment avons-nous pu glisser, aussi sûrement vers une nation soumise de seconde zone, alors que son peuple pourtant riche devient acculé par la misère, comment notre beau pays est-il devenu un enfer pour ses habitants.
Plongée dans une crise économique et financière sans précédent, la Tunisie se vide de ses habitants.
Après la révolution nous avons tous rêvé de réformes, de projets, d’idées et d’une dynamique qui va sortir la Tunisie de sa dictature vers la liberté démocratique même si ceci n’était pas l’objectif du printemps arabe, j’ai toujours cru au rêve Tunisien.
Aujourd’hui je me demande qui pourrait faire ces réformes. Est-ce cette Assemblée qui ressemble à un cirque et qui a la tête ailleurs, ou ce président muet et invisible qui est là par pur hasard sans aucun programme, sans même une idée et qui attend la fin de son mandat, ou par ce gouvernement qui n’arrive pas à avoir son indépendance par rapport aux partis voyous qui deviennent aujourd’hui une condition nécessaire.

Je ne veux plus entendre parler de mon pays !
Aujourd’hui je pleure mon pays, je pleure les morts, les vivants, les coupables et les innocents.
Ce sentiment qui me submerge de tristesse, de déception, de honte indescriptible, de colère, d’un sentiment que je ne saurai décrire.
Ce pays où je suis né, où j’ai grandi, où j’ai appris, où je voulais finir ma vie si possible.
Cette partie de moi est en train de s’effacer, de disparaître juste devant mes yeux.
Je pleure mon peuple, qui n’a plus de larmes à verser, qui ne sait plus pleurer, Je pleure mon enfance, mes parents ainsi que les générations passées, celles qui ont connu une meilleure Tunisie et qui la voient se détruire petit à petit.
Je pleure le fait que je ne veux plus entendre parler de mon pays, ni de ses nouvelles.
Je suis fatigué, j’ai mal pour mon pays, qu’est-il est devenu ? Qu’est-ce qui en reste ?
La beauté de mon pays se perd dans l’horreur de ce qui lui arrive, le peuple, lui, cache sa douleur,
Je pleure notre révolution, notre justice, notre patriotisme, je pleure nos élites et nos politiciens, je pleure ma terre natale, ma dignité et mon honneur, on arrive au fond du puits, mais on creuse encore et on nous demande de nous unir derrière la médiocrité et la lâcheté !.
Plus d’espoir de reconstruire le pays, de réécrire son histoire, plus d’espoir que les générations suivantes pourront sauver la Tunisie, lui rendre ses années d’or, effacer tout ce que nous vivons, d’ailleurs de quelle génération je parle.
Les malheurs qui s’abattent sur notre pays forcent ses jeunes et même les moins jeunes à émigrer ou plutôt à fuir; fuir pour oublier son histoire, et celle de ses ancêtres, Il cherche à perdre ses racines sans vraiment être déraciné, il cherche à perdre son pays sans vraiment le réaliser. «Ne soyez pas en colère contre lui ; il n’y est pour rien

Pourquoi sommes-nous si facilement manipulables ?
Par ses propres enfants au nom de tout sauf de l’amour du pays, la Tunisie a été brûlée, elle a été violée.
Vous les jeunes, aimez votre pays, Souffrez avec lui pour que quand le jour viendra, vous serez prêts à le venger, à le faire renaître.
Nous avons été manipulés par des personnes qui n’ont absolument pas fait la révolution, des gens qui venaient d’ailleurs pour cueillir le fruit mûr du pouvoir et qui parlent en notre nom sans nous consulter.
J’ai honte de moi parce que je ne me suis pas levé pour dire « NON ». J’ai honte de moi parce que maintenant je n’ai que mes yeux pour pleurer devant ce vide politique qui me fait peur, malgré ces trois présidents qui, chacun, travaille pour lui-même.
Le chaos Tunisien c’est l’histoire de notre peuple, d’un abandon et d’un pillage sauvage, jamais égalé, au profit d’affairistes cupides, d’une mafia de l’argent et de l’informel et de leurs partenaires étrangers.
Notre pays doit renaître de ses cendres, oublier autant d’années d’égoïsme, de déchirure et de division, la solution est là chez nous, car notre pays a besoin de nous tous, pour qu’ensemble soulevions le flambeau de la paix tant recherché.
Nous devons lui rendre sa beauté, ses forêts, ses coutumes, ses familles, nous devons faire partie de sa renaissance, nous devons rendre l’espoir à ceux qui l’ont perdu, afin que nous soyons tous des outils dans la reconstruction de notre pays.
Cet état des lieux désolant nous vaudra, gouvernants et gouvernés, la réprobation de nos enfants qui hériteront d’un pays extrêmement vulnérable, miné par des maux et fléaux sociaux graves, qu’ils auront de grandes difficultés à relever, sur tous les plans, tant le mal qui lui a été causé est profond et multiforme.

 *M.K Architecte

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