Le vieux Kram, par Abdelaziz Bey
Le Kram avait-il un passé ? Rares, aujourd’hui, sont ceux qui lui en connaissent un ou le lui reconnaissent, alors que les derniers survivants disparaissent les uns après les autres ; le dernier en date, c’est notre ami et camarade de Sadiki, l’historien, chroniqueur et homme de théâtre Tahar Melligi, mort chez lui au Kram, le 10 août 2022.
A ma connaissance, les autochtones originaires du Kram ne constituent pas plus du dixième de la totalité de la population actuelle de la commune, si ce n’est pas moins ; ceux qui sont venus d’ailleurs, par vagues successives, bien après l’indépendance, plus tard après le soulèvement populaire et la révolte de 2011, ignorant le passé, ne sauront, en aucun cas, répondre correctement, s’exprimeront mal ou à tort et à travers et il y en a de ceux qui tentent, par inimité ou mégalomanie, d’effacer la moindre trace du passé florissant de cette cité. Pourtant, cet ancien Kram avait, à travers les âges, ses habitants : nomades et sédentaires, ses hameaux et ses villas, ses baraques et ses maisons lacustres, son café maure et son casino, son cinéma en plein air, sa mosquée, son église, sa synagogue, ses deux écoles de garçons et de filles et même une base d’hydravions tout proche. Il avait également son cimetière, le seul en Tunisie où se côtoyaient dans des parterres séparés, catholiques, protestants, Russes orthodoxes, juifs, musulmans (naturalisés) et même des fétichistes.
Combien d’ouvrages ont paru sur Carthage, La Goulette, La Marsa, Sidi Bou Saïd et autres lieux... et peu de mots sur Le Kram. Maître Raoul Darmon en a parlé brièvement dans ses notules sur La Goulette, et l’émir des poètes Chadli Khaznadar en a consacré, dans son ouvrage dédié à Moncef Bey, intitulé «El Monsfiat» quelques édifiantes pages. C’est Alia Babbou à qui je rends un vibrant hommage pour son livre « Itinéraire » , qui a parlé du passé des Jardins de Carthage, de Salammbô et du Kram et de la Goulette; elle a été pour moi une source d’inspiration me renvoyant à mes lointains souvenirs. Cette grande dame « Saida Alia » que les Tunisiens, en particulier les enfants de l’Indépendance, chérissaient, a certes disparu, mais ses souvenirs restent vivants. Je ne terminerai pas cet avant-propos sans citer un ami, un ancien instituteur français de souche, Tunisien de cœur, natif de Salammbô et ancien du Kram qui a si bien dit : « Mon intention est simplement de rapporter aussi fidèlement que possible, sans aucune prétention littéraire, les souvenirs qui me restent encore de ma vie d’outre-mer, autrement dit, de ma vie tunisienne, ma première vie, avant que le temps ou la mort ne les fasse sombrer dans l’oubli. Ce fut une vie à laquelle je ne puis songer sans une certaine nostalgie, du pays, certes, mais aussi nostalgie du mode de vie, nostalgie des amis très proches, mais également de tous les autres, de toutes nationalités, de toutes confessions, nostalgie d’une jeunesse à jamais perdue » - Louis Xueref – « Mémoires d’outre-mer .
Ces souvenirs contribueront autant que faire se peut à renforcer, ou pour le moins compléter, le modeste travail revu, corrigé et actualisé que je présente.
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