La Tsniout ou pudeur dans le Judaisme

La Tsniout ou pudeur dans le Judaisme

 

PREMIÈRE PARTIE

La Tsniout : Comme une Rose entre les Épines

La Tsniout souvent traduite par « pudeur » est en réalité la clé de la vie spirituelle de la femme et de la jeune fille juives.

Bien souvent considéré comme un « code vestimentaire » (important, certes) elle concerne pourtant tous les domaines de notre vie.

Si l’on analyse le rôle de la femme juive à travers notre Histoire, on remarque qu’il a été prépondérant et que sa part dans la Torah est immense. Par exemple c’est grâce aux « femmes vertueuses » de l’époque que nous avons mérité de sortir d’Egypte pour former un peuple. De même lors du don de la Torah Hachem dit à Moché de la transmettre en commençant par l’enseigner « à la maison de Yaacov » : c’est-à-dire aux femmes.

Les Imaot (Matriarches) vont inspirer la femme juive et lui servir de modèles à travers toutes les générations. Le Midrach enseigne à propos de Sarah qu’elle était l’une des plus belles femmes du monde. En effet, il est écrit qu’avant d’entrer en Egypte, Avraham « craignit » pour Sarah tant elle était belle. Il lui dit « je sais maintenant que tu es une belle femme » (Béréchit 12, 11). Rachi explique qu’il ne s’était jamais rendu compte à quel point elle était belle tant ils étaient Tsnouyim (pudiques) tous les deux.

1. La première évocation de la beauté est exprimée à travers la Tsniout d’Avraham et de Sarah, quel est le lien qui unit ces deux notions ?

2. On peut également se demander où trouve-t’on dans la Torah un avertissement quant aux dangers du non respect de la Tsniout ?

1. Pour répondre à la première question, il faut comprendre que si Avraham s’est étonné de la beauté de sa femme c’est que malgré les dizaines d’années passées ensemble, il n’avait pas succombé à l’usure ou à l’habitude qui finit par banaliser la beauté. Le secret dit Rachi c’est la Tsniout (Béréchit 12-11). La nature déprécie et abîme tout ce que l’oeil a l’habitude de regarder. La Tsniout permet à la femme de protéger et de préserver son trésor de beauté et de féminité. En se dévoilant rapidement et en s’exposant sans limite et sans retenue, une femme se prive de son arme la plus puissante « sa noblesse et sa dignité »; elle est victime de la loi implacable de la nature : la lassitude.

Le monde moderne voit dans les règles de la Tsniout (pudeur) un moyen visant à porter atteinte à la beauté de la femme. Au nom de cette modernité, des milliers de femmes ont rejeté leur pudeur et leur dignité. Pour la Torah, la Tsniout (pudeur) et la beauté sont complémentaires. L’une des plus belles femmes de la terre, Sarah Iménou, convoitée par les rois de l’époque, était extrêmement Tsnoua (pudique) au point que son propre mari s’étonnait encore de sa « beauté ». Pour revenir au 21éme siècle, il est intéressant de constater que ce qui donne encore de la valeur aux choses c’est leur raréfaction. Si les diamants étaient en vente au kilo au marché comme les pommes de terre, on ne les appellerait pas « pierres précieuses ». Si les tableaux de Renoir, de Picasso et autre peintre célèbre pouvaient s’acquérir en librairie, ils seraient à la portée de toutes les bourses. Tout le monde s’accorde à dire que c’est la difficulté de voir ou de se procurer certaines choses qui justifie leur valeur.

Il découle de ce qui précède que le monde moderne ne cherche pas à glorifier la beauté de la femme. La beauté s’achète, se vend, se négocie, s’exploite, s’exporte… On fait d’un chef d’oeuvre un livre de poche et d’un tableau de maître une litho.

Il est regrettable que la femme juive n’ait pas complètement échappé, par son appartenance au peuple élu, à ce phénomène de société. C’est pour nous mettre en garde contre ce qui précède que le Rabbi Falk, dans son ouvrage intitulé Oz Véhadar Lévoucha (son habit est fait de force et de splendeur), s’inspirant d’un verset du Chir Hachirim compare la Bat Israel à une rose. Il est écrit « comme une rose entre les épines, ainsi est ma bien-aimée parmi les filles » (Chir Hachirim 2-2).

La rose est une fleur particulière : elle est entourée d’épines qui menacent de la blesser voire de la détruire et pourtant ses pétales sont fragiles et ses feuilles sont fines. Sa spécificité est de relever la tête et de la placer au-dessus des épines qui l’entourent. Elle émerge d’entre les ronces et ses pétales et ses feuilles sont préservées. Ce tableau représente la femme juive de notre génération où tout semble se liguer pour l’empêcher de relever la tête sans se blesser par les épines environnantes. Elle doit adopter une conduite qui la protège de la pollution spirituelle dans laquelle elle se trouve; cette conduite c’est la Tsniout !

Elle est discrète, réservée, pudique. Elle a un comportement digne, noble et généreux. Elle donne l’exemple et elle échappe à la Toum’a (impureté) qui l’entoure.

La Torah la compare à une « fille de Roi dont l’honneur est son intériorité » (Téhilim 45), et ne doit pas être influencée par le monde extérieur.

2. Il n’y a dans la Torah qu’un seul endroit où il est mentionné qu’une faute a pour conséquence la fuite de la Chékhina (présence divine). Il est écrit dans la paracha Ki Tetsé (Dévarim 23-15), à propos de la sainteté du camp d’Israël : «Et Hachem ne verra pas en toi une forme de nudité, sinon il te quittera ». La faute qui fait fuir la présence divine c’est le dévoilement de la nudité, tandis que la Tsniout la fait revenir. On le voit chez nos Avot (patriarches) et leurs épouses. Ils avaient trois particularités remarquables :

• il y avait une lumière qui restait allumée d’un Chabbat à l’autre dans la tente des matriarches.

• il y avait de la bérakha (abondance) dans la pâte qu’elles pétrissaient

• une colonne de nuées divine protégeait leurs tentes.

Le Sefer Béer Moché explique par le mérite de quelles Mitsvot ces phénomènes se perpétuaient :

_ la lumière c’est le symbole de la Torah qu’étudiaient nos Avot (comme il est dit : « car la mitsva est une bougie et la Torah est la lumière »).

_ la brakha venait par le mérite de leur Akhnassat Orh’im (accueil des invités).

_ la colonne de nuée divine protectrice c’est leur Tsniout.

Le respect des lois de la Tsniout est le moyen le plus efficace pour faire résider la Chekhina

(présence Divine) au sein d’un foyer, c’est cette présence qui nous protègera et nous assurera la brakha(réussite) dans tous les domaines comme il est dit : « …Avo élékha oubérakhtikha » «…je viendrai vers toi et je te bénirai » (Chémot 20-24).

Nos sages ont dit…

« Toute resplendissante est la fille du Roi dans son intérieur, sa robe est faite d’un tissu

d’or » (Tehillim 45,14)

« Les Imaot (Matriarches) se distinguèrent en particulier par leur Tsniout, car c’est là que réside l’essentiel des qualités de la femme et sa plus grande élévation » (Maharal de Prague, Gvourot Hachem ch.60)

Pour la petite histoire…

Lors de son voyage vers Eretz Israël, le Gaon de Vilna envoya une lettre de H’izouk (encouragement) aux membres de sa famille qui ne l’avaient pas accompagné connue sous le nom de « Igheret haGra ».

Dans sa lettre, il avertissait de la nécessité de se préserver de la colère, de la dispute, de la jalousie ainsi que d’autres mauvaises midoth (traits de caractère). Il insista spécialement sur la gravité du Lachone Ara (médisance) et de toutes les avérot (interdits) liées à la parole. A la fin de sa lettre, il adressa ces quelques mots à sa Mère : « ma mère bien-aimée, je sais que tu n’as pas besoin de mon moussar (morale) tant tu es tsenouha (pleine de tsniout…)! »

Il nous apparaît ici que la Tsniout a pour vertu d’éloigner toutes les mauvaises tendances inscrites dans la nature des êtres humains.

DEUXIÈME PARTIE

La Tsniout et la Torah

Nous avons fêté la fête de chavouot. Elle est aussi appelée « Zeman matane toraténou» (Le temps du don de notre torah).

Israël a reçu trois couronnes : celle de la Kéhouna (prêtrise), celle de la Malkhoute (royauté) et celle de la Torah.

La première a été donnée à Aharon, la seconde au Roi David et la couronne de la Torah est accessible à tout Israël. La Torah est un cadeau extraordinaire et pour nous en rendre compte nous allons citer quelques paroles de nos Sages qui la décrivent avec précision :

-Chaque mot d’étude Torah équivaut à réaliser les 613 Mitsvot, l’homme profite des mérites de son étude sur terre, en gardant son capital intact pour le monde futur. (Traité Péa, expliqué par le Gaon de Villna).

-Tout celui qui étudie la Torah, Hachem étend « les ailes » protectrices de sa Chékhina (présence divine) sur lui, il permet au monde de se maintenir et le Créateur se réjouit avec lui. (Zohar Parachat tsav 35a)

-Rabbi Elazar dit : « les passages de la Torah n’ont pas été donnés dans l’ordre car si c’était le cas tout celui qui la lirait aurait le pouvoir de ressusciter les morts et de faire des miracles » (Yalkout Téhilim).

-La Torah est comparée à l’eau : de même que l’eau purifie l’homme de son impureté (mikvé) de même la Torah purifie. (Sifri, Parachat Ekev).

Il est dit à propos de la femme dans Michlé « Echète ‘Haïl atéréte baala ». La femme vertueuse est la couronne de son mari. Or, comme on l’a déjà mentionné la Torah elle-même est appelée couronne. La Torah et la femme sont donc cette couronne qui procure de la noblesse à l’existence humaine. D’autre part nos Maîtres affirment dans le Talmud Nidda « Les femmes juives sont une source de pureté pour le peuple juif ». Il ressort de ces précisions que la Torah a su louer, honorer et

grandir la femme au point de faire de l’épouse une « couronne pour son mari et sa source purificatrice», à l’instar de la Torah.

Malheureusement, il est courant d’entendre que la Torah met la femme de côté ; cette vision des choses complètement erronée vient du fait que la femme n’est pas astreinte à certaines Mitsvot et surtout à l’étude de la Torah (sauf toutes les Halakhot (lois) qui la concernent). Comment pourrions-nous répondre à cet argument de poids ?

Le Rabbi Falk, dans son ouvrage intitulé Oz Véadar Levoucha (son habit est fait de force et de splendeur) fait un parallèle éloquent entre la mitsva de Limoud atorah (Etude la Torah) chez l’homme et la mitsva de Tsniout (« pudeur/décence ») chez la femme.

Nous savons que l’étude de la Torah est pour l’homme l’arme la plus puissante pour lutter contre son yetser hara (mauvais penchant).

Il est notamment écrit dans le Traité Kidouchin (30b) : « Hachem dit : J’ai créé le Yetser Hara et j’ai créé la Torah comme remède ».

Les femmes ont, aussi, un yetser hara (mauvais penchant) : elles peuvent être tentées de faire du lachone ara (médisance) de consommer des aliments dont la kacherout est douteuse ou de manquer de motivation pour vérifier que les fruits et légumes ne contiennent pas d’insectes…

Il est vrai qu’elle n’a pas l’étude constante de la Torah pour la protéger à chaque instant mais elle a un vaccin extraordinaire pour l’immuniser contre le Yetser Ara : C’est la Tsniout ; à tel point que le Gaon de Villna révéla dans une de ses lettres : « La tsnioute est à la femme, ce que l’étude de la Torah est à l’homme ».

Cette mitsva, lorqsu’elle est gardée correctement peut lutter contre les forces impitoyables du Yetser hara. Regardons dans la Torah elle-même l’origine de la Tsniout. Juste avant la faute d’Adam et Hava, la Torah dans Berechit dit «l’homme et la femme étaient nus et ils n’avaient pas honte … » (3-25), immédiatement après la faute, le verset enseigne « Hachem fit à l’homme et à la femme des tuniques… » (3-21). Quel est le lien entre la faute et le vêtement ? Nos Maîtres nous révèlent que la Tsniout (à travers leur tunique) fut pour Adam et H’ava une réparation et le premier remède contre le yetser hara. Il ressort de là que les effets protecteurs de la Torah et de la Tsnioute sont assez similaires.

Une autre analogie entre l’étude et la Tsniout : ce sont deux mitsvoth dont la pratique est perpétuelle. Elles requièrent une grande persévérance. Elles dispensent de la noblesse et imprègnent la personne de Kédoucha (sainteté).

Ce sont deux mitsvot dont l’observance est difficile au début et qui demande des efforts. La raison est que le Yester ara sait quelle est la mission de chacun sur terre et quelles sont les Mitsvot qui ont le plus d’effets bénéfiques sur le monde et sur la personne elle-même.

Ainsi plus les effets d’une mitsva sont puissants plus il fera tout pour empêcher son accomplissement.

Tout comme le yetser hara va essayer d’interrompre quelqu’un qui étudie, il va tout faire pour détourner la femme de la Tsniout afin qu’elle l’abandonne complètement. A nous de l’attaquer là où ça fait mal…

Nous pouvons aller encore plus loin dans la compréhension de la différence entre l’homme et la femme dans la Torah.

La Torah c’est la Volonté d’Hachem exprimée à travers les mitsvot et l’histoire de notre Peuple. L’homme qui l’étudie aspire ainsi à protéger l’authenticité du message divin et accomplir Sa volonté dans tous ses actes.

La femme fait, tous les matins une bénédiction où elle dit : Baroukh(…) Chéassani Kirtsono : Béni soit celui qui m’a créée selon sa Volonté. La femme possède donc déjà dans son intériorité et dans ses potentiels spirituels toute la Volonté d’Hachem ! A l’image du limoud (étude), la Tsniout a pour but de protéger la pureté la femme juive qui porte en elle la Volonté du Créateur afin qu’à son tour elle puisse la réaliser de façon naturelle.

Pour conclure, il est toujours intéressant de porter un regard sur les temps modernes. Les progrès technologiques ou scientifiques, nécessaires certes, ont engendré une nouvelle morale, une autre philosophie de la vie. La femme moderne, stupidement complexée parce qu’elle n’est pas un homme, revendique sa liberté. Elle assassine de ses propres mains son intériorité et « le foyer juif ». C’est ainsi que des générations d’enfants désorientés, fragiles, sans repère vont donner naissance à d’autres générations toujours plus fragiles. Heureusement, quelques foyers de lumière survivent.

Il est temps que la femme juive réalise sa responsabilité, sa part dans la Torah et qu’elle entende en elles les voix puissantes, de Sarah, Rivka, Rahel, Léa, Ruth, Esther… qui l’invitent à rejoindre le monde fabuleux des mères d’Israël.

TROISIÈME PARTIE

La Tsniout: un habit de force et de splendeur

Que ce soit dans notre société dite évoluée ou dans les siècles passées, le vêtement a toujours été un des moyens pour exprimer sa personnalité. Mais nos Sages voient dans le vêtement de l’homme ou de la femme bien plus que cela et la Torah nous rapporte plusieurs exemples où elle décrit l’importance et l’influence des vêtements.

Dans le passage qui nous relate «la ruse» de Yaacov Avinou pour recevoir la bénédiction de son père Yitsh’aq, la Torah nous raconte que Rivka, la mère de Yaacov, lui donna les vêtements de Essav afin qu’Yitsh’ak le prenne pour son aîné. Puisqu’ Yitsh’aq était assez âgé et aveugle pour ne pas distinguer ses fils, on peut se demander en quoi les vêtements de Essav étaient ils indispensables pour déguiser Yaacov. En réalité, ce n’est pas tant Yitshaq qui va être influencé par le port de ces vêtements mais c’est essentiellement Yaacov. Etant connu dans la Torah pour être l’Homme du Emet (de la vérité), sa mère savait qu’il aurait du mal à se faire passer pour quelqu’un d’autre que lui, même si l’enjeu était une Mistva ordonnée par Hachem. Pour tromper son père il doit subir une influence extérieure qui va entraver sa droiture. En l’habillant en Essav Rivka lui transmet un peu de la nature de son frère.

Ce commentaire nous montre combien porter un vêtement c’est aussi s’imprégner de ce qu’il représente ; la Torah nous révèle ici que l’habit n’est pas juste un moyen d’exprimer une intériorité mais qu’il a le pouvoir de l’influencer en retour.

Ainsi on peut en déduire que le choix d’un vêtement c’est aussi le choix de ce que nous voulons être intérieurement. La Torah nous enseigne vers quel modèle toute femme juive doit tendre; il est écrit dans les Téhilim (45,10) : « kol khevoda bat melekh penima » « toute resplendissante est la fille du Roi dans son intérieur ». Une Bat Israël est une princesse, ses habits doivent donc aller de pair. Il parait normal que la fille du Roi se soumette aux conventions de son rang.

Chlomo Haamélékh (le Roi Salomon) dans sa louange de la femme vertueuse «Echet Haïl » consacre plusieurs versets aux vêtements de la femme. Il écrit « Oz Véadar Levoucha » : elle est habillée de force et de splendeur.

Pourquoi le Roi d’Israël dans son éloge à la femme vertueuse emploie-t-il des termes d’une telle dimension « force et splendeur » pour définir les vêtements de la Bat israel ?

Nos Sages, dans la Guemara Nédarim(66a) disent « Amar Rabbi Ichmaël Benot Israel naot hene » « Rabbi Ichmael a dit : les filles d’Israël sont belles ». Merci pour le compliment; mais que signifie cette remarque ?

Le Rabbi Falk dans son ouvrage « Oz véHadar lévoucha » (elle est habillée de force et de splendeur) explique que le port des vêtements Tsnouyim (pudiques/discrets) permet à la Bat Israël de développer son intériorité : la pureté de sa personnalité, ses bonnes Midot (traits de caractère) et sa crainte du ciel. La pureté de l’âme et la finesse de comportement acquis grâce à la Tsnioute (pudeur/ décence) permettent à la Bat Israël de recevoir une beauté toute particulière qu’on appelle le H’en : la grâce, issu du rayonnement et de la beauté de sa Néchama(âme). C’est grâce à l’habit tsanoua que le femme juive hérite de cette splendeur.

La difficulté de s’habiller selon les lois de Tsniout n’échappe pas à nos Sages et ils ne tarissent pas d’éloges et de promesses de brakhot(bénédictions) envers celles qui parviennent à faire la guerre contre le yetser hara(mauvais penchant) et être sur le front tous les jours pour le combattre. C’est là la force de l’habit Tsnaoua(pudique/décent).

Le Roi David dans les Psaumes(128-3) écrit : « Ta femme sera comme une vigne féconde dans les coins de ta maison, tes fils, comme des plants d’olivier autour de ta table ». C’est une étrange comparaison : la femme à du raisin et les enfants à des olives.

Le Rabbi Falk explique que lorsqu’on extrait le jus du raisin, on le laisse toujours couvert et on le protège des impuretés. Lorsque ce jus devient du vin, il est toujours conservé à l’abri de tout ce qui peut en altérer le parfum ou le goût. La conservation d’un vin est si importante qu’un bon cru se définit par son lieu de conservation et le nombre d’année où il est resté protégé. Une fois le produit fini, lorsque le vin est parfait et de bonne qualité il sera le support de nos réjouissances et de plusieurs de nos Mitsvot : fêtes, kiddouch, Brit Mila, Mariages, Birkat Amazone…

La comparaison avec la femme parle d’elle même. Une femme qui, par sa Tsniout et son humilité veut devenir une parfaite Echèt H’ail (femme vertueuse) doit rester à l’abri des regards, protégée, couverte et toujours réservée. Lorsqu’elle arrivera à son objectif tant sur le plan de ses Midot (qualités) que sur sa décence elle deviendra une source de bonheur et de satisfaction pour ceux qui l’entourent : son mari, ses enfants, tous ses proches.

En ce qui concerne ses futurs enfants comparés aux plants d’olivier le Rabbi Falk nous précise que la production essentielle de l’olivier est l’huile d’olive. Celle-ci présente une propriété particulière : elle est non miscible, c’est-à-dire qu’elle ne se mélange pas aux autres liquides et si l’on y ajoute de l’eau on la retrouvera toujours à la surface. Les plants et les branches de l’olivier ont la même caractéristique que son huile : ils ne se greffent jamais sur aucun autre arbre. L’huile d’olive représente ainsi la pureté de ce qui ne se mélange jamais au reste et qui se maintient toujours au dessus. La femme qui va s’habiller et se comporter conformément à la loi juive et sera donc discrète et raffinée comme une princesse méritera de donner naissance à des enfants fidèles à la Torah et qui seront des juifs exemplaires. Ils seront protégés de toutes les influences par le mérite et l’exemple de leur mère.

La Tsniout vestimentaire apparaît encore à beaucoup de femmes comme une mesure des siècles passés, mais c’est une « loi » pour tous les temps. Quand une mitsva est méprisée dans la société actuelle, le rôle de la Bat Israël est de donner l’exemple et d’en maintenir la valeur.

La jeune fille et la femme juive vont trouver rapidement dans cette façon de vivre une liberté qui va les délivrer de toute les contraintes vis-à-vis des autres (regard d’autrui, modes, tendances, assimilation) car elles n’obéissent aux lois que la société a fixé pour elles mais à celles d’Hachem notre Créateur. Chaque seconde, elles accomplissent une « mitsva » qui leur permettra de se protéger, de se bonifier, de se dépasser : c’est là leur grandeur et leur force (Oz).

Une fois habillée et couverte selon les lois de la Tsniout, la femme illuminée de la Chekhina (présence divine) va diffuser autour d’elle cette lumière apaisante et réjouissante qui luttera contre l’obscurité du monde actuel : c’est là la splendeur (Hadar) qui émane d’elle en permanence.

On comprend mieux pourquoi le Roi Salomon a employé des mots si particuliers (Force et splendeur) pour définir de « simples vêtements ». S’habiller et se comporter, été comme hiver, selon les lois de la Tsniout est une source de mérites et de bénédictions qui rejaillira sur la maison et sur les proches.

Essayons d’évoluer dans cette voie en priant qu’Hachem nous aide à y parvenir !

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