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LE PTB ET MOI ZOUZ.

Envoyé par albert 
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
22 août 2011, 12:02
Elle est passé ye Bahla ye TROUFE que tu es.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
22 août 2011, 12:04
Chambre 122 qq part dans une clinique pas loin de Paris.

Maman est censée faire de la kyné. Elle fait juste deux mouvements de bras assise sur sa chaise roulante et s’en revient en chantant ‘…Levez les bras §§§§§, levez les pieds et levez les bras on marche camarades on marche camarades on marche on marche on marche…. !’

Un programme mta kif qui dure cinq minutes, deux minutes pour descendre l’ascenseur, deux minutes pour le remonter ce qui fait une minute de gym contrôlé.

Depuis déjà qqs semaines, elle a des visions. Elle prend la poignée de la porte pour un serpent. Elle voit un homme debout sur son balcon alors qu’il n’y a rien en face d’elle, elle entend des bruits, elle dit ‘…QUI C’ESSSSSSST…. ?’

Je ne peux tout raconter de ses délires mais comme elle est mon actrice dans les bons et mauvais moments hier, je me dois de parler d’elle de temps à autre.

Hier donc, je rentre la voir vers les 17 heures 30 et là elle me dit…

‘…Viens, que je te raconte ce qui m’arrive, tu t’imagines à mon âge, on m’accuse d’avoir volé ma robe, je suis sans robe… !’
‘…Mais maman tu l’as porte… ?’
‘…Non, tu ne comprends rien, une jeune fille est venue m’accuser de ce vol et là je ne sais plus que faire…. ! Le commissaire de police est en bas… ?’
‘…Oui, en plus, il te connait de la Goulette, il s’appelle Gérard et sa femme, tu l’as connais, elle est catholique… !’
‘…Oui, je la connais, une brave femme… !’
‘….Donc, tout à l’heure je vais le voir et déposer plainte en ton nom pour accusation mensongère… !’
‘…Dis lui de venir me voir, c’est mieux de vives voix je peux lui expliquer mon cas à Gérard… !’
Ou alors, je t’accompagne… !’
‘…Tu peux marcher… ?’
‘…Bien sur que oui… ! Attends…. !’

Dix minutes pour…Rien à se battre avec les accoudoirs.

‘…Je me sens un peu fatiguée mon fils… !’

Je me penche sur elle et entoure sa tête que j’embrasse.

‘…Ecoutes, je ne peux pas te laisser comme cela, t’accuser à tort, je vais aller le voir.. et je reviens… !
Je descends, je prends un cafè et uen clope et respirer un peu d’air dans le jardin.

Dix minutes plus tard, je monte et là je la vois avec une fourchette entrain de repriser sa savate.

‘…Maman tu fais quoi là… ?’
‘…Je raccommode le trou, il faut que je SOIIIIIIIS présentable devant le commissaire… ! Donne moi la paire de ciseaux, que je coupe le cordon… !’
‘…Y’a pas de ciseaux….!’
‘…Bon alors tu l’a vu le commissaire Gérard… ?’
‘…Oui, tu as rendez vous demain matin à 9 heures dans son bureau… !’
‘…Il va faire son enquête…Alors… ?’
‘…Il a même le coupable sous la main, une certaine Aline, une jeune fille de 18 ans qui regrette son geste… !’
‘…Meskina, mais je ne lui veut pas de mal moi… !’
‘…Maman, il faut qu’elle soit punie, on ne vole pas une vieille femme comme toi… !’
‘…D’autant plus que ma robe, c’est celle de ma mère… !’
‘…Je crois que tu perds qqs neurones… !
‘…C’est maintenant que tu t’en aperçois, mchit , c’est foutu pour ma tête, dis moi on ne peut pas me changer le cerveau… ?’
‘…Pas encore, la greffe du cerveau ce n’est pas pour demain… !
‘…Je fais quoi alors… ?’
‘…Tu restes avec le tien en attendant mieux… !’
‘…Mieux que quoi, je perds la boule et tu laisses ta maman avec une demi boule… !’
‘…C’est toujours mieux que rien, regarde moi j’ai perdu les deux et je me sens bien… !’
Elle reprend la savatte et la fourchette.
‘…Tu peux m’enfiler le fil, dans l’aiguille…. !’
‘..I dekhel ftila él ââdou… !’ Qu’un fil s’enfile chez ton ennemi…!’
‘…C’est l’heure de diner… !’
‘…Je n’ai pas faim.
Elle a maigri de 31 Kgs en trois mois, elle pesait 85, aujourd’hui 54.
‘…Allez maman, une pour moi, une pour toi…. ! C’est bien, encore une autre, une pour moi une pour toi…C’est bien maman… ! Finalement, un pot de compote, un pot de fromage, trois petites cuillères à soupe de soupe et basta.
C’est dure la vieillesse et l’AVC.
Là on la traite pour une infection pulmonaire jsute aprés une journée passée aux urgences à AVICENNE.


Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
23 août 2011, 08:33


Il était une fois...LA PICCOLA CHICHILIA.



De mon balcon, je pouvais voir se dresser cette pointe qui s’élancer humblement vers le ciel.
De ma terrasse, celle de la RUE PASTEUR et sous la surveillance de maman qui étendait son linge, je pouvais voir, par beau temps une bonne partie de cette construction carrée qu’était l’église de la PICCOLA CHICHILIA.

Pour moi, cette bâtisse était à des kilomètres, à des années lumière, de mon chez moi et jamais je ne me suis aventuré aussi loin de mon quartier.

Maman ne me permettait pas d’aller gambader comme la chèvre de Monsieur Seguin ailleurs que sous son balcon.

J’avais des limites à ne pas franchir et je me devais de les respecter parce que chez nous on disait ‘…Eduque le grand et le reste suivra… !’ J’ai donc été éduqué avec ‘…Attention ne fais pas ceci, ne fait pas cela, ne parle pas à des étrangers, méfie toi des voyous etc… !
Pour un jeune enfant comme moi, de la rue, écolier sans grande envergure, ces interdictions freinaient donc ma curiosité. J’avais qd même 10 ans. Aujourd’hui à 10 ans, je vois des enfants prendre le métro tout seul. Pourtant j’allais tout seul à l’école de la Goulette en suivant un itinéraire bien précis, dictée par maman.

Tout droit sur la rue HAMOUDA PACHA ensuite bifurquer par la rue Djamor, traverser l’avenue H BOURGUIBA à hauteur de la librairie LA FENÊTRE ensuite prendre la Rue Voltaire et enfin la RUE de Provence pour atteindre le portail en bois, couleur gris de mon école.

Pour rencontrer le directeur, on pouvait rentrer par la rue Jean Jaurès. Et les retardataires passaient aussi devant la porte directoriale. Monsieur Dubois, Monsieur Pendariès furent de braves directeurs. Le dernier un connard.

Donc mon chemin ne souffrait d’aucuns raccourcis ni portes de secours. Tout droit comme un bim, âne.

A 12 ans, à ma bar mitswat ( communion) je devenais un homme pour ma mère. Elle me missionnait pour aller acheter de la glace du coté de la RUE CARDINALE LAVIGERIE. Bien loin de chez moi.
Il y avait là, une fabrique de glace et de bière CELTIA ET STELLA.
Mes épaules se souviennent encore de cette charge glacée qui laissait couler sa matière sous ma chemise. Nous étions en été.
Du quart commandé, il restait le tiers, la fonte des glaces.

Et donc je me rapprochais de cette construction haute, l’église, cette fameuse battisse que je scrutais de loin.

L’église et sa grande cloche qui carillonnait tous les dimanches.
Lorsque je demandais à maman le pourquoi, de temps en temps, du tintement tantôt grave tantôt gai, elle me répliquait qu’il s’agissait d’un enterrement.

Donc deux tintements, un pour les mariages et les communions et un pour les défunts. Un pour la joie et un pour le deuil.
Prenant mon courage à deux mains, j’osais l’impensable. Désobéir à ma maman et avancer encore plus loin, vers le canal. Mais avant passer devant l’église. Et je me retrouve sur la place, pas loin du parvis protégé par un muret. Des fers de lance empêchaient les ‘mécréants’ de trop s’approcher de ce lieur de culte vénère par les habitants de la PICOLLA CHICHILIA. J’ai vu le portail. J’ai vu des enfants jouaient dans la grande cour. J’ai vu les alentours, ces maisons ridées, vieilles badigeonnées de chaux blanches et ses ruelles au nom de Rue Didon, Rue Byrsa, Rue Malga, Rue Cothon, Place Carnot ( la Place de l’Eglise) Rue Asdrubal, Rue du LT DUMAY, Rue Marius, Rue de la Resistance etc…..


Je suis rentré dans ces petites ruelles aux pavés défoncés, pas encore goudronnées.

J’ai levé les yeux et j’ai vu les persiennes retenues par des petites têtes en fer, des gargouilles ferrées.

Je suis rentré dans le quartier de mes amis italiens, chez mes compagnons des classes élémentaires.

J’ai vu, sur le port, les balancelles souffler sur des tréteaux, bronzer sous le soleil en attendant la réparation qui les remettraient sur les flots.

J’ai vu ces ouvriers italiens, maltais, musulmans souder, marteler des coques, placer des hélices, blasphémer, pour la plupart en tenue Marcel.

J’ai vu le chenal et j’ai emprunté la passerelle mobile qui se jouait du grand vent. Se déplacer pour laisser passer des barques.
J’ai vu le STADE MENSERON et l’équipe des AIGLONS, short et maillot noir.

Plus loin la caserne des tirailleurs sénégalais, l’amirauté.
Tout cela sous l’œil bienveillant du PHARE qui commandait l’entrée du PORT.

J’ai vu dans mon jeune âge, une foule en délire, pleine de ferveur, sur les épaules de mon père prier sous un ciel étoilé la SAINTE MADONNA DE TRAPANI.

Un spectacle visuel que je n’ai plus vu, encore aujourd’hui, dans mon grand âge.

J’ai aimé des italiennes et je fus récompensé en retour.
Et jamais je ne les oublie.
Qu’est ce qui peut encore m’émouvoir après avoir vécu cela.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
23 août 2011, 12:35
Il y a une absence inquétante ici....!!!!
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
23 août 2011, 13:04
Apres Eilat, Jerusalem aussi dira:
.
Pièces jointes:
 BO. D, FR. .jpg
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
23 août 2011, 13:09
breitou a écrit:
-------------------------------------------------------
> Il y a une absence inquétante ici....!!!!

LAQUELLE ???
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
23 août 2011, 13:13
Devine ye Bahle...!!! Que tu es...!! C'est tout un art.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
24 août 2011, 09:52
Ye Bahle brabbi passe comme tu le fais avec ta haca neffa me dire bonjour et surtout descend prendre un cagè et me voir à l'oeuvre.
Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
24 août 2011, 09:52


UNE COMMUNAUTE DE BIENS. LES ITALIENS DE LA PICCOLA CHICHILIA DE LA GOLETTA



Les italiens de la Picolla CHICHILIA étaient pour la plupart des patrons pêcheurs. Aussi, des mécaniciens/soudeurs.

Les femmes n’avaient pas de métier proprement dit mais elle s’occupait à réparer les filets, assises à même le sol, une aiguille à la main. Parfois, la grand-mère vêtue de noire, sobrement habillée aidait à la tache son fils ou son gendre.



Voir ces vieilles femmes assises sous le soleil brulant, et parfois par mauvais temps, rafistoler les mailles des filets est un spectacle que je n’ai revu nulle part. Et même si j’en revois encore un , cela ne ressemblerait pas avec le décor dont je fus témoin en ce temps là.

Chez ces familles, le respect du deuil était primordial. Une jeune veuve avec enfants se devait de porter le noir pour tout le restant de sa vie. Personne ne badinait avec cette règle absolue. Et lorsqu’un jeune perdait son père, ou sa mère, il portait un bouton noir au veston de son costume.

Le respect du défunt.

Les amis, les proches étaient tous attentionnés envers elle et jamais personne n’abandonnait la veuve là-bas. La solidarité jouait à plein temps

Souvent, les enfants arrivés à l’adolescence embarquaient avec leurs pères pour reprendre un jour le flambeau, la balancelle chère à leurs yeux. Elle était celle qui les faisait vivre. Elle était bichonnée, adulée une fois amarré aux quais de la Goulette. Lorsqu’une balancelle rentrait à bon port, elle s’annonçait par un coup de sirène avant de lancer les amarres.

Ce spectacle, je l’ai vu des centaines de fois en compagnie de mon père, un grand amateur de poissons frais.

Le travail se faisait en mer et les ‘tirars’ étaient déjà sur le pont rempli de glace et en dessous le poisson encore vivant.

Il se vendait soit par ‘caisses’ soit au détail, en vrac, en tas posé sur le pavé. On arabe on dit ‘Guetch’.

Les meilleurs ‘tirars’ étaient promus pour les restaurants célèbres de la ville. On retiendra, Bichi, Kahloun et d’autres moins célèbres.

J’ai assisté à des criées. C’est le patron en personne qui lançait la première mise en vente. Les connaisseurs avaient leurs patrons pêcheurs attitrés et les enchères se faisaient par des mimiques ou des clins d’œil. Aucun des surenchéristes ne connaissait l’acquéreur du ou des lots. Ce n’est que lors du paiement que le propriétaire de la marée payait en mains propres le patron, à l’écart des ouvriers et des autres acheteurs déçus, son ou ses lots de poissons.

Dans les ‘tirars’, on trouvait langoustes, sèches, pieuvres, dorades, liches, loup, marbrés, rougets ‘trillias’, sardines, maquereaux, anguilles, de temps en temps un thon, mérou, soles, raies, parfois un espadon, etc…

Ils étaient tous classés et en générale la cam trouvait preneur au grand bonheur du patron pêcheur.

Ils avaient aussi un étal au marché aux vieux marché aux poisson adossé aux contreforts du FORT CHARLE QUINT.

La vie des italiens dans la picolla CHICHILIA était surtout axée sur le bon vivre. Ils adoraient faire des apéritifs sur les terrasses des brasseries, à la tombée de la nuit.

Les grillades de poissons et les bouillabaisses étaient très apprécies chez eux. Les femmes par contre ne s’attablaient pas avec eux. Par respect toujours pour les hommes.

Le dimanche, leur de leur sortie en ville, les hommes étaient affublés soit d’un chapeau soit d’un béret. Souvent en costume.

Ils fréquentaient assidument leurs cafés et brasseries sans empiéter dans les cafés dits intérieurs du centre ville.

Les vieux aimaient passer leur temps à jouer soit au jacquet, soit au jeu de dames. Ils trituraient aussi les cartes. La belote.

Les maltais par contre étaient soient laitiers ou rafistoleurs de chaises en pailles, vitriers ambulants, tondeurs de chien, cochers aussi.

Il y avait par contre à la Picolla Chichilia, des bars de nuits où certaines femmes, très rares, et très discrètement s’adonnaient à la prostitution dans les arrières salles.

Il ne faut pas oublier que le port de la Goulette était aussi une escale pour les navires de guerre américain, la sixiéme flotte venait y mouiller et donc les marins GI’S friands de femmes et de biére étaient très recherchés par les ‘maquereaux’.

.

Chez les italiens l’honneur de la famille passe avant tout par la virginité des jeunes filles, elle est très importante. Il incombait à l’ainé de surveiller sa sœur jusqu’au mariage.

Elles ne cherchaient d’ailleurs pas à se vautrer sur la place. Leur seule distraction était de se retrouver, surtout le dimanche, à la messe entre jeunes amies et de déambuler par la suite ensemble par groupe de quatre ou cinq sur les avenues. Elles étaient aussi studieuses.

Le cinéma théâtre, à proximité de leur espace conviviale, était très prisé.

Sur la plage, la plus grande de toutes les plages de la Goulette, leur tenue de bain, une seule pièce unique, n’était pas extravagante.

Et si l’on voyait un jeune couple isolé, c’est avec l’assentiment des parents. Sinon, cela serait mal vu par le voisinage. On disait donc ‘qu’ils sont fiancés’ pour sauver les apparences. Et faire taire ainsi les mauvaises rumeurs. L’outrage et l’offense n’avaient pas leur place dans ces familles pauvres, religieuses et craintives du Seigneur.



Je retiens le nom de famille de mon ami Carbone fils d’un patron pêcheur. Et grand sportif de hand ball. Nous étions dans la même équipe USG.

Il était aussi un grand ami de classe.

Il y a qqs jours, je suis passé par Naples et nous nous sommes invités, ma femme et moi à nous dorer au soleil de l’Italie.

Je n’étais pas dépaysé parce que les italiens de Naples de Rome ou de Sicile resteront pour moi la plus belle communauté de biens que j’ai eu à connaitre et cela n’est pas donné à tout le monde d’aimer, d’apprécier les inventeurs de la pâte, de la pizza et de tants d’autres choses.

God bless you.

Re: LE PTB ET MOI ZOUZ.
24 août 2011, 11:10
SALAM AALICOM OU BARACAT AALAH.







Il y a aussi en moi une communauté musulmane qui vit.
Des amis et des gens aussi de biens.
Beaucoup d’entre vous sont partis soient juste après l’indépendance, soit lors des événements de Bizerte, les événements de 67 laissant tout derrière elle, soit la guerre de Kippour en 1973.

Je n’ai pas suivi, ma famille n’a pas suivi. Nous avons résisté à la tentation de partir parce que nous avons misé sur la grande fraternité qui unissait les familles goulettoises juives avec celle des musulmans.


Au début, vers les années 1950, 55, les rares familles musulmanes habitaient ce qu’on appelait les gourbis construites pour la plupart derrière les guerres, là ou l’air était fétide à cause de la SEBKHA.
D’autres rares familles habitaient les avenues. Elles avaient un certain standing et étaient moins lotis que les familles très pauvres de la SEBKHA, domaine des chiens errants et des détritus.

J’avais qqs amis dans ma clase, un ou deux pas plus et dans mon quartier, le fils de notre épicier AZZEDINE MEDDEB. Une autre habitait la rue de Marseille. Une autre marocaine celle là LES TAFNOUTI logeait du coté du canal nord. Une autre famille de notables habitait juste en face de TAKKETS’ café bien connu, les HAMAMI.

Après l’indépendance et les événements cités ci-dessus, la Goulette se vidait de ses communautés, françaises, maltaises, siciliennes, et peu à peu juives pour laisser la place aux autochtones.
Bourguiba avait lancé un vaste projet de destructions des gourbis et dix ans plus tard, ils furent littéralement rasés.

Peu à peu la Goulette se transformait et les musulmans en nombre inférieur devenaient majoritaires au fil des ans. Ferid remplaçait Cohen, Azzou prenait la place de Attal et ainsi de suite.
Je passais donc d’une époque coloniale à une ère plus juste puisque l’indépendance de la Tunisie donnait priorité à ses citoyens musulmans.
Les fêtes chrétiennes et juives suivaient la courbe descendante et les lieux de culte s’appauvrissait de leurs ouailles.
Une seule mosquée existait à la Goulette. Elle était confinée prés de la KARAKA. Par la suite sont venues s’ajouter une autre mosquée prés de la gare GOULETTE NEUVE et la toute dernière à la PICCOLA CHICHILIA juste en face des remparts du FORT CHARLES QUINT.

Ce changement de situation n’a rien changé dans notre manière de vivre et nous avons ma famille et moi été respectés à plus d’un titre. Soit dans mon travail à Tunis soit à la Goulette. Mes enfants y sont nés avec bonheur.

Nous avions comme voisin mitoyen la famille ANANE. Un couple qui a vu naitre ses enfants à la goulette presque en même temps que les miens. Nous étions liés comme cul et chemise et le mari travaillant à l’office des pêches, nous gâtaient par ses offrandes de poissons frais. Un vrai bonheur.

Leila sa femme, hôtesse chez Tunis Air durant des années est une femme fort sympathique, chaleureuse, prévenante avec qui ma femme a gardé encore des liens. Elle alliait la bonne humeur et sa franchise avec tact et nous y avons ri de bon cœur lors de nos réunions entre bons voisins.

Son mari un homme de bien, bon père était un serviteur hors paire. Il ne laissait jamais sa famille manquer de rien et il était surtout attentif à sa vielle maman.

Lors des soirées ramadanesques notre Férid était mis à dure épreuve. Il lui revenait de tout acheter ce qui lui faisait dire ‘…Aâyit ye Bébert, romdane ââmel fiye hââle (…Ce ramanda me tue) Et c’était le même leit-motiv chaque année et heureusement notre FERID est encore là et je lui souhaite encore beaucoup de ramadan avec son ‘…Aâyit yé Bebert, romdane ctel’ni… !’
Chaque soir, nous avions notre bol, que dis je nos bol de HASSIDA, dont je raffole. Lorsque je lui demandais s’il allait à la mosquée, il me regardait et me disait ‘…Yezzi ââliye collom fartrin ou yem’chiou i saliou… ! Laisse tomber, ils mangent tout en cachette… !’ et ils sont prier… !’
A la fin du Ramadan, tout Tunis festoyait et la Goulette aussi.
Chez eux, la tournée de la grande famille s’imposait pour échanger les vœux de bonne année.

Ses deux filles Imen (mariée à Paris et pas loin de chez moi) et Ines mariée elle aussi mais à Tunis, ne manquaient jamais dans leur adolescence, l’occasion de venir nous embrasser, habillées comme des princesses.
Ce que je retiens de cette période faste, c’est que jamais au grand jamais je n’ai eu à souffrir de mal être sauf par moments quelques propos de voyous en mal de vulgarité.
La ââssida de KHELTI LEILA avec son zgougou me manque comme vous nous manquez.
SAHA CHRIBTEC FERID ET LEILA. Rabi Maacom et bonne fin de RAMADAN.
Amin.

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