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La neutralité de la Suisse

Envoyé par Victor 
Re: La neutralité de la Suisse
06 avril 2008, 13:42
Les concessions, et la politique de neutralité


Pendant un conflit et les entre-deux-guerres, les neutres suscitent,la jalousie, l'incompréhension, et l'hostilité des belligérants. La neutralité est un moyen égoïste de rester hors du conflit, alors que d'autres se battent à la place de ces Etats profiteurs. Dès qu'une guerre passe pour juste et indispensable, le neutre ne peut qu'être diabolisé.

La neutralité revêt un aspect nouveau. Les belligérants ne peuvent pas respecter tous les droits des neutres, chacune des parties doit faire
des concessions, ce qui signifie que la neutralité devient essentiellement transactionnelle; de plus, la notion même de neutralité évolue, ne présentant pas un visage uniforme dans le temps et dans l'espace.

Pendant la guerre froide, la neutralité n'est plus envisagée sous l'angle des intérêts égoïstes des Etats neutres, mais sous l'angle de l'intérêt de la communauté internationale et de la paix. Elle reprend de la vigueur, parce que l'ONU ne résiste pas au choc des affrontements politiques et idéologiques. En 1955, le Traité d'Etat dote l'Autriche d'une neutralité sur le modèle suisse, et les Soviétiques évacuent son territoire... Si, ultérieurement, elle avait été envahi par les forces du Pacte de Varsovie, la Suisse aurait pu lui porter secours sans déroger aux règles de la neutralité. Comme en Suisse, la fin de la guerre froide fait naître en Autriche des discussions sur l'utilité de la neutralité: la droite et l'extrême droite plaide pour on abandon, la gauche pour son maintien.

«La neutralité, est plutôt comme la virginité. Tout le monde la possède au départ mais certains la perdent plus vite que d'autres et certains ne la perdent pas du tout. Mais contrairement à la virginité, une fois perdue, la neutralité peut, parfois, être recouvrée, bien que difficilement.»

Tout est une question d'équilibrisme !

Pièces jointes:
neutron.png
Re: La neutralité de la Suisse
06 avril 2008, 16:11
Traduction partielle d'un article paru dans le Jerusalem Post le 27 mars 2008

Un nouveau changement de direction : Pas de surprise suisse

Selon la rumeur, la Ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni et son entourage policé seraient stupéfaits par le contrat neutre de plusieurs milliards de dollars que la Suisse neutre a décidé de traiter avec l'Iran pour la fourniture de gaz. A peine le nouvel ambassadeur suisse Walter Haffner avait-il présenté ses lettres de créance la semaine dernière qu'il a a été convoqué par le chef du bureau de l'Europe de l’Ouest au ministères des A.E .

(...)

La Suisse a longtemps aspiré être à la hauteur de l’attrait de ses boîtes de chocolats des Alpes en revendiquant une haute et belle noblesse. La neutralité n'est que l’expression de sa vertu auto-attribuée. La Croix-Rouge en est une autre. Fondée et basée à Genève, elle a déclaré que sa mission est de soulager la souffrance sans distinction de nationalité, de race, de religion, de classe ou de la politique. Sa passivité - sinon bien pire - envers le triste sort du judaïsme européen durant l'Holocauste en est un témoignage indiscutable.

Déjà, peu après la Première guerre mondiale, la Suisse auto-satisfaite a connu une grande appréhension au sujet d'un afflux redouté de Juifs, baptisé à l'époque uberjudung (sur-judaïsation). Le penchant suisse pour le marquage des documents personnels avec "J" ou par l’étoile de David, est né là. Cela s’est accéléré quand les Juifs allemands ont commencé à fuir désespérément le Troisième Reich qui devenait de plus en plus inquiétant. La Suisse compatissante se méfiait tellement d'eux que ses critères de filtrage pour les admettre correspondaient aux désignations racistes nazies.

La politique d'immigration de la SUISSE correspondait soigneusement et sans vergogne à la lettre des lois de Nuremberg. Des visas étaient exigés des "non-Aryens" et, pour éliminer d'éventuels doutes, Berne persuada Berlin de marquer les passeports de tous les juifs en partance (même si ils possèdaient la citoyenneté suisse) avec une grande et aveuglante lettre rouge "J." Le 8 mars 1995 le gouvernement suisse s'est publiquement excusé pour ce tampon J.

Après que la solution finale a été officiellement initiée en 1942, à Wannsee, la Suisse a fermé ses frontières purement et simplement. Cette mesure, a jugé la Commission Indépendante d'Experts (CIE), décidée par les suisses, dans son rapport de 2002, «a rendu plus difficile pour les réfugiés de parvenir à la sécurité, et par la remise des réfugiés pris directement à leurs persécuteurs, les autorités suisses ont joué un rôle en aidant le Régime nazi à atteindre ses objectifs. "


Sans mâcher ses mots, ce qui précède ne signifie rien moins que la collaboration dans le meurtre de masse. La Suisse a refusé des dizaines de milliers de Juifs, en les envoyant à une mort certaine et cruelle. Leur sang marque d’une tache indélébile la réputation de la Suisse.

Sans même aborder l'activité bancaire frauduleuse et l'avidité des bénéfices engrangés par la Suisse sur l'incomparable tragédie juive, la Suisse a agi pour ses propres intérêts via les exportations de matériels de guerre vers l'Allemagne de Hitler, en développant le crédit, toutes sortes de soutien financier et de services pour blanchir les pillages. Pendant toute cette période, la Suisse s’est glorifiée de sa neutralité, qui, dans le phrasé contorsionné du rapport de la CIE, a été «indûment invoquée pour justifier non seulement les décisions prises dans toutes sortes de domaines, mais aussi sur l'inaction de l'état."

Manifestement les suisses d’hier n'étaient pas trop inquiétés par le risque hypothétique du prolongement de la guerre. Le retour aux années 1940 a été presque identique par l'actuelle ministre suisse des Affaires étrangères Micheline Calmy-Rey, qui a indiqué que «la Suisse est un pays indépendant qui a ses propres intérêts stratégiques à défendre."

En d'autres termes, hier comme aujourd'hui, s'il y a une occasion de faire son beurre, la Suisse va sans scrupule traiter avec les ennemis pathologiques des Juifs - qui, entre autres, posent un danger imminent pour l'ensemble du monde libre. Elle a trahi les demandeurs d'asile impuissants et renforcé l’économie d’Hitler malgré ses menaces retentissantes d'anéantir tous les Juifs. De même, elle contribue à fortifier l'économie d'Ahmadinejad malgré ses menaces retentissantes d'anéantir l'Etat juif.

Calmy-Rey n'a jamais manqué une occasion de reprocher à Israël ses réponses "disproportionnées" à toutes les attaques terroristes. Parallèlement, elle est extrêmement avare même dans la moindre expression de sa sympathie pour les souffrances israéliennes. Son humanitarisme sélectif lui permet de prendre à la légère le programme nucléaire, le soutien du terrorisme et les abus des droits de l’homme de Téhéran.

Sur le saint nom de la neutralité elle a organisé un pèlerinage en Iran pour être témoin de la signature de cet important contrat d'approvisionnement en gaz d’une durée de 25 ans. En portant un foulard totalement blanc - pour ne pas heurter la sensibilité du célèbre Ahmadinejad -, elle a apporté davantage de publicité, de prestige et de légitimité à l'évènement. En faisant un pied-de-nez aux autres démocraties occidentales, Calmy-Rey renforce Ahmadinejad comme aucun des dirigeants les plus cyniques de l’UE n'aurait osé le faire dans un esprit d’apaisement.

(...)

Another Tack: No Swiss surprise

By SARAH HONIG

Foreign Minister Tzipi Livni and her urbane entourage are reportedly stunned by neutral Switzerland's hardly neutral multi-billion-dollar gas deal with Iran. No sooner had new Swiss ambassador Walter Haffner presented his credentials here last week than he faced a dressing-down by the ministerial Western European Desk chief.

It goes without saying that nothing less than a major upset could have elicited such uncharacteristic ferocity from Tzipi's tame sticklers for protocol. Wringing their hands in disbelief, Israel's diplomats moaned that Switzerland had "sold its principles" for cold, hard cash.

But that's a silly complaint. Switzerland could no more have sold its principles than it could have sold its soul to the devil. For all its syrupy sanctimony, it has no principles - much less a soul. Switzerland is no rookie at playing footsie for profit with genocidal tyrants, especially the sort not overly enamored of Jews.

It has long aspired to match its Alpine chocolate-box prettiness with claims of lofty moral beauty. Neutrality is but one expression of its self-ascribed virtue. The Red Cross is another. Founded and based in Geneva, its stated mission is to alleviate suffering regardless of nationality, race, religion, class or politics. Its passivity - if not far worse - toward European Jewry's bitter fate during the Holocaust is a matter of indisputable record.

Already soon after WWI, goody-goody Switzerland experienced great angst about a dreaded Jewish influx, dubbed at the time uberjudung (over-Judaization). The Swiss penchant for marking personal documents with "Js" or Stars of David was born then. It kicked into extra high-gear when German Jews began to desperately flee the increasingly ominous Third Reich. Compassionate Switzerland was so leery of admitting them that its vetting criteria meshed with Nazi racist designations.

SWITZERLAND'S immigration policy studiously and shamelessly adhered to the letter of the Nuremberg laws. Visas were required of "non-Aryans" and, to erase any possible lingering doubts, Bern persuaded Berlin to stamp the passports of all departing Jews (even if they possessed Swiss citizenship) with a big, glaring red "J." The Swiss government itself publicly apologized for the J-stamp on March 8, 1995.

After the Final Solution was officially inaugurated at Wannsee in 1942, Switzerland closed off its borders altogether. This, judged the Swiss-ordained Independent Commission of Experts (ICE) in its 2002 report, "made it more difficult for refugees to reach safety, and by handing over the refugees caught directly to their persecutors, the Swiss authorities were instrumental in helping the Nazi regime attain its goals."

With no punches pulled, the above means nothing less than collaboration in mass-murder. The Swiss turned away tens of thousands of Jews, sending them to certain, cruel death. Their blood indelibly stains Switzerland's reputation.

Without even touching on the business of banking hanky-panky and greed-gratifying benefits reaped by Switzerland from the incomparable Jewish tragedy, Switzerland did well for itself via exports of war materials to Hitler's Germany, extending it credit, all manner of financial underpinning and loot-laundering services. All this time, Switzerland gloried in resplendent neutrality, which, in the oblique phrasing of the ICE report, was "inappropriately invoked to justify not only decisions made in all kinds of spheres, but also inaction on part of the state."

Clearly yesteryear's Swiss weren't excessively concerned even by the hypothetical risk of protracting the war. Their refrain back in the 1940s was almost identical to current Swiss Foreign Minister Micheline Calmy-Rey's assertion that "Switzerland is an independent country which has its own strategic interests to defend."

In other words, then as now, if there's a bundle to be made, Switzerland will without compunction trade with pathological Jew-haters - who inter alia also pose imminent danger to the entire free world. It betrayed helpless asylum-seekers and buttressed Hitler's economy despite his blaring threats to annihilate all Jews. Likewise, it helps fortify Ahmadinejad's economy despite his blaring threats to annihilate the Jewish state.

Calmy-Rey has never missed an opportunity to reproach Israel for "disproportionate" responses to any and all terrorist outrages. Concomitantly, she is exceedingly sparing in even the minutest display of sympathy for Israeli suffering. Her selective humanitarianism enables her to pooh-pooh Teheran's nuclear buildup, terror sponsorship and human rights abuses.

In the hallowed name of neutrality she mounted a pilgrimage to Iran to "witness" the signing of that momentous 25-year gas-supply contract. Sporting a sheer white headscarf - so as not to offend Ahmadinejad's famous sensibilities - she lent a higher profile, prestige and legitimacy to the occasion. Thumbing her nose at fellow western democracies, Calmy-Rey emboldens Ahmadinejad as even few of the more cynical appeasement-minded EU statesmen dare.

BY CALMY-REY'S reckoning, her personal stamp of approval alone suffices to justify and elevate any caprice to the moral high ground. She is the ultimate arbitrator of righteousness. In the name of superior Swiss rectitude, the hyperactive socialist pushed for "alternative negotiations" with Iran, promoted (and financed) the Meretz-brand Geneva Initiative and advocated that the Red Cross replace the verboten Star of David with a meaningless red "crystal." Her combination of guile and smile has made her one of her country's more popular politicos, to the extent that she was elected Swiss federal president for 2007. In that capacity she responded to Ahmadinejad's Holocaust-denial conference by proposing in the tactless spirit of her "active neutrality" that Switzerland host no less than an international symposium on "the varying perspectives of the Holocaust." Ahmadinejad was to be invited to voice his version, while Calmy-Rey was, presumably, to hold court as the upright impartial moderator.

Thankfully, the Swiss government was embarrassed enough to nip her notion in the bud. A pseudo-academic deliberation on whether the Holocaust ever took place would have been too discomfiting for the country that capitalized so unstintingly on the enormous Jewish bloodletting.
But no such unease limits lucrative commercial ties with the Middle East's Hitler wannabe. These remain as compelling as were the ultra-rewarding transactions with the original WWII-model Fuehrer. Hence Israeli shock is as preposterous as Livni's premise that other states share Israel's goal to isolate rogue regimes. This is no Swiss surprise. Just more of the same.


[www.jpost.com]
Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 02:08
Cher Victor

Merci beaucoup de nous avoir rapporté cet article de JPost, qui décrit la traduction du mot Neutralité en langue Suisse. Même si, comme on le sait, la Suisse a plus que 3 langues, il leur fut très facile de le traduire et de l'appliquer envers les Juifs, durant plus d'un siècle
Je me permets ici de reprendre quelques phrases de cet article qui couvriront, peut être, de remords ceux qui essaient de défendre aveuglement la Neutralité Suisse.


" Le penchant suisse pour le marquage des documents personnels avec "J" ou par l’étoile de David, est né là." (en Suisse)..;
La Suisse compatissante se méfiait tellement d'eux (des juifs) que ses critères de filtrage pour les admettre correspondaient aux désignations racistes nazies….
Berne persuada Berlin de marquer les passeports de tous les juifs en partance (même si ils possédaient la citoyenneté suisse) avec une grande et aveuglante lettre rouge "J." "


Espérons que le tout puissant maître de l'Iran n'exige pas de Mme Calmy Rey de marquer les permis de séjour des réfugies juifs d'aujourd'hui.


"….la remise des réfugiés pris directement à leurs persécuteurs, les autorités suisses ont joué un rôle en aidant le Régime nazi à atteindre ses objectifs. ..
Hier comme aujourd'hui, s'il y a une occasion de faire son beurre, la Suisse va sans scrupule traiter avec les ennemis pathologiques des Juifs …
Son humanitarisme sélectif lui permet de prendre à la légère le programme nucléaire, le soutien du terrorisme et les abus des droits de l’homme de Téhéran."


HUMANITARISME SELECTIF quelle belle traduction pour les suisses; du mot RACISME.
Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 02:44
Le comportement économique de l'Etat neutre relève de deux ordres de considération: le droit de la neutralité et la politique de neutralité.



1 - Le droit de la neutralité peut se définir comme «l'ensemble des droits et des devoirs internationaux qui sont inhérents à l'état de neutralité» (message du Conseil fédéral aux Chambres en 1919). Dans le domaine économique, ce droit se résume dans les articles 2, 5, 7 et 9 de la V Convention de La Haye (1907). C'est là le corps des règles auxquelles doit se soumettre tout Etat qui se veut neutre et veut être considéré comme tel.

2- La politique de neutralité est tout autre chose. On peut la caractériser comme «l'attitude d'un Etat neutre dans les affaires qui ne sont pas réglementées par le droit de la neutralité, mais sur lesquelles la neutralité exerce une influence indirecte» (message du Conseil fédéral en 1919)

3- Cette attitude est affaire d'appréciation politique et peut conduire l'Etat neutre à aller au-delà des prescriptions du droit de la neutralité. On est donc ici dans le domaine de l'arbitraire. Cet arbitraire, il est vrai, est tempéré par la coutume, laquelle découle de la pratique des Etats; mais cette coutume n'a rien d'obligatoire. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, dans le domaine économique, la coutume tient pour l'essentiel dans l'extension de l'égalité de traitement des belligérants au-delà des cas précis prévus par la V Convention de La Haye (commerce et transit de matériel de guerre).

Par opposition au droit de la neutralité, clair et impératif, la politique de neutralité a quelque chose de flou. Le malheur veut que le comportement économique de l'Etat neutre soit beaucoup plus largement «couvert» par celle-ci que par celui-là. D'où, dans une certaine mesure, les difficultés du neutre face aux belligérants. Tout dépend en fin de compte de la crédibilité de la politique pratiquée par le neutre: si cette politique se rapproche de la coutume ou alors crée la coutume par une conduite constante et invariable, il y a de fortes chances qu'elle soit admise par les belligérants, dans le cas contraire, elle risque de poser des problèmes.

Déterminer si un Etat a été neutre économiquement revient donc à se demander tout d'abord si cet Etat a agi en conformité avec le droit de la neutralité et subsidiairement quelle politique de neutralité il a pratiquée. Qu'en est-il de la neutralité de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale? Dans le domaine militaire, la neutralité de la Suisse n'a jamais été mise en doute, ni par les belligérants entre 1939 et 1945 ni par l'historiographie subséquente.

Il n'en va pas de même dans le domaine économique. Ici, le débat fait rage. Le jugement porté sur l'attitude de la Suisse oscille entre deux pôles. Dans le camp des spécialistes du droit international et chez certains historiens de la génération aînée, c'est l'apologie. Dans le camp des historiens de la génération plus récente, c'est la mise en doute, voire en accusation: la Suisse n'aurait assuré sa survie économique - ou son bien-être - qu'au prix de concessions unilatérales en faveur de l'effort de guerre allemand et aurait, à la limite, rompu avec la neutralité.

Une question préalable se pose: lorsque la Suisse est confrontée au conflit en 1939, adhère-t-elle au principe de la neutralité, et si oui, de quelles règles de neutralité se réclame-t-elle dans le domaine économique? La réponse est claire: la Suisse se place d'emblée sur le terrain de la V Convention de La Haye, ne se reconnaissant dans le domaine économique d'autres obligations que celles qui découlent de ce document.

Est-ce à dire que dans l'espace laissé libre par le droit de la neutralité le gouvernement helvétique ne se juge lié par aucune obligation ou usage? Il ne semble pas. Même s'il se réserve au départ la plus grande marge de manoeuvre possible, l'exécutif n'en reconnaît pas moins tout au long de la guerre l'existence d'une coutume, qui prescrit l'égalité de traitement dans tout le domaine économique.

Les juristes adoptent le même point de vue et s'en inspirent dans les avis de droit qu'ils sont appelés à rédiger sur diverses questions. Reste à déterminer dans quelle mesure la pratique correspond à l'idéal. Pour y voir clair, le mieux est de reprendre un par un les points sur lesquels portent les critiques des historiens actuellement. Ce sont d'ailleurs en gros les mêmes que ceux sur lesquels ont porté les critiques des belligérants pendant la guerre.


Pièces jointes:
johnny_suisse.jpg
Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 06:10
Suisse: le Conseil fédéral et la Shoah?


La Commission indépendante d'experts Suisse - Seconde Guerre mondiale, dans ses publications, ne fait pas la moindre allusion à la perception de la «Solution finale» par les gouvernements britanniques et américains entre 1941 et 1945, à leur scepticisme face à des informations et à des renseignements crédibles, leur utilisation de l'argument «La barque est pleine» pour refuser d'accueillir des réfugiés.

La Commission ne devait pas comprendre d'expert en Intelligence au sens anglo-saxon du terme! Quoi qu'il en soit, le lecteur a l'impression que les autorités suisses sont les seules à se montrer sceptiques, puis indifférentes face aux massacres systématiques de juifs par les nazis.

Dans son Rapport définitif publié en 2002, elle se contente d'écrire: «Dès début août 1942, les autorités ne pourront plus ignorer que les réfugiés juifs sont gravement menacés.

Elles ne sauront encore rien de précis sur le fonctionnement des camps d'extermination. Mais, dès la fin 1941, des informations faisant état de massacres systématiques sont parvenues en Suisse par différents canaux (...).

Il n'en reste pas moins qu'à l'époque de la fermeture des frontières en août 1942, les autorités suisses savaient parfaitement ce qui se passait.

Là est la grande question à laquelle la Commission ne donne aucune réponse ! Le Conseil fédéral est-il aussi bien renseigné que le Gouvernement britannique? Croit-il les informations et les renseignements à disposition? A quel moment chacun de ses membres prend-il conscience de la Shoah?

Quand le Conseil fédéral, organe exécutif collégial, en fait-il de même? Dans quelle mesure son silence, son absence de réactions, le maintien de sa politique vis-à-vis des réfugiés s'expliquent-ils par les mêmes raisons qu'à Londres et à Washington qui n'ont pas accueilli, après 1941, de réfugiés juifs en quantités importantes.

«Entre 1933 et 1945, quelque 20.000 réfugiés ont séjourné temporairement au Royaume-Uni dont les dominions n'ont joué pratiquement aucun rôle dans le sauvetage des juifs; le Canada s'est d'ailleurs distingué par un refus presque total d'accueillir des réfugiés, notamment en raison de l'opposition déterminée de la province du Québec. (???)

Entre 1933 et 1945 les Etats-Unis ont admis au total quelque 250.000 réfugiés juifs. Entre 1933 et septembre 1939, les Etats-Unis ont accueilli 225.000 juifs, mais seulement 25.000 durant les hostilités. Entre septembre 1939 et mai 1945, la Grande-Bretagne n'en accueille que 25.000, alors que la Suisse laisse entrer temporairement plusieurs dizaines de milliers de juifs avant septembre 1939, dont la plupart vont réussir à poursuivre leur exode vers d'autres cieux.

Seuls 6.500 réfugiés juifs se trouvent sur sol suisse le 1er septembre 1939, auxquels vont s'ajouter quelque 21.000 coreligionnaires accueillis dès cette date jusqu'en 1945, soit près de 28000 personnes.

Compte tenu des populations des Etats-Unis et de la Suisse, la Confédération a reçu, cinquante fois plus de réfugiés juifs que les Etats-Unis.

Colonel Hervé de Weck

Pièces jointes:
asile.jpg
Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 08:19
Victor,

Tous les pays ont refusé d'accueillir des juifs pendant la guerre.

Les exemples du Costa Rica et du Nicaragua qui ont fourni des visas, sont rares.

Permettez moi de vous rappeler l'épopée du "St Louis", ce cargo à bord duquel s'étaient embarqués des juifs plein d'espoir, qui dû retourner vers l'Allemagne car la Grande Bretagne, les Etats Unis, le Canada et Cuba n'ont pas autorisé les passagers à descendre à terre.

Et ces pays n'étaient pas neutres, ils étaient les adversaires de Hitler ...et situés bien loin de l'Allemagne nazie!

Je crois que si vous abordez ce sujet, pays par pays, la Suisse finira par être un point minuscule, ce qui n'empêche pas de penser que ses banques se sont conduites de façon innommable, comme d'ailleurs les compagnies d'assurances: Axa par exemple ou comme bon nombre de commerces...un ensemble que pas mal d'entre nous continue à honorer de leur clientèle.

L'Exodus de l'après guerre est aussi une tache considérable.


Oui, ma mère disait avoir rencontré plus de difficultés avec la Suisse qu'avec l'Espagne, pourtant il y eut des réseaux, des filières et des braves gens en Suisse comme ailleurs qui lui permirent d'y mettre à l'abri un certain nombre d'enfants.


Quant à la xénophobie manifestée par la Suisse au lendemain de la première guerre mondiale, on la retrouve partout et toujours, et même sur Harissa, hélas, quand aujourd'hui elle concerne d'autres populations.

Je crois que cela demande une vraie réflexion, et tout ce qui demande examen de conscience est intéressant à l'heure ou nous sommes enclins à penser que "la marmite est pleine" et ou nous demandons des tests ADN.

Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 08:47
Et le gaz iranien alors ? Il efface, en plus, le trvesti le plus Neutre.
Pièces jointes:
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Re: La neutralité de la Suisse
07 avril 2008, 11:27
Im Memoriam : Histoire oubliée d’un autre bateau, le S.S. St. Louis !


Les réfugiés juifs.

Dans les années 1930, le Canada a fermé ses portes à tous les immigrants. Malgré cette interdiction, le Canada appliquait, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, une politique d’immigration fondée sur la race, dictée par les stéréotypes définissant le type d’immigrants qui profiterait le plus au pays. Au bas de la liste figuraient les Chinois, les Japonais et les juifs. On estimait que les colons juifs étaient indésirables parce qu’ils voulaient vivre à la ville, alors que le Canada voulait attirer des gens pour cultiver et peupler les régions rurales.

C’est le premier ministre Mackenzie King qui a assumé la responsabilité de la politique d’immigration du Canada pendant toutes les années 1920 et la Deuxième Guerre mondiale. Son ministère de l’Immigration, dirigé par Frederick Blair, se vantait de pouvoir tenir les immigrants juifs loin du Canada. Même si la situation catastrophique des juifs dans l’Allemagne nazie devenait de plus en plus évidente, Blair refusait d’admettre les réfugiés juifs, invoquant qu’il ne voulait pas que le Canada devienne « un dépotoir pour 800 000 réfugiés juifs».

Vers la fin des années 1930, le Canada a eu deux occasions d’aider les juifs d’Europe. La première s’est présentée en juillet 1938, lors de la conférence tenue à Évian, en France, et convoquée par le président américain Franklin D. Roosevelt. Trente et un pays y étaient représentés, dont la Grande-Bretagne qui a accepté l’invitation à condition que la question palestinienne ne soit pas abordée. La conférence était convoquée en raison de l’annexion de l’Autriche par l’Allemagne nazie et du sort de 200 000 réfugiés juifs. Myron C. Taylor a déclaré dans son discours d’ouverture : « […] Le temps est venu pour les gouvernements […] d’agir, et d’agir vite ». Le Canada a rétorqué qu’il était intéressé à n’accueillir que des fermiers, et il fermait ainsi la porte à la grande majorité des juifs autrichiens et allemands.

Des 31 pays présents, le seul disposé à aider était la République dominicaine, qui a offert des concessions particulières aux exilés autrichiens et allemands. Juste après la conférence, ce pays a consenti à accueillir de 50 000 à 100 000 réfugiés. Malheureusement, à peine 5 000 d’entre eux ont atteint ses côtes avant que n’éclate laDeuxième Guerre mondiale. Les 30 autres pays représentés à la conférence, y compris le Canada, ont refusé de venir en aide aux juifs d’Europe.

Hitler a interprété ce geste comme un signe que personne ne voulait des juifs. « À Évian, a-t-il déclaré, le mythe de la puissance et de l’influence des juifs dans le monde a volé en éclats. » La non-intervention du reste du monde constituait un pas de plus vers la « solution finale ». La Conférence d’Évian a confirmé aux juifs ce qu’ils soupçonnaient déjà : ils étaient vraiment laissés à eux-mêmes. Le reste du monde se taisait. Mackenzie King a déclaré : « En 1938, le Canada était peut-être plus menacé par l’admission de réfugiés que par Hitler lui-même. »18 Le 15 mai 1939, le paquebot de luxe S.S. St. Louis quittait le port de Hambourg, en Allemagne. Il transportait 907 passagers juifs qui avaient appartenu à la haute classe de la société allemande avant d’êtredépouillés de tous leurs biens par le gouvernement nazi. Comme ils étaient toutefois munis de visas d’entréecubains, le St. Louis s’est dirigé vers La Havane.

Une fois à destination, les passagers ont cependant été refoulés car le gouvernement cubain refusait de reconnaître la validité des visas. La quête d’un refuge commençait. L’Argentine, l’Uruguay, le Paraguay et Panama ont été pressentis, mais tous ont refusé d’accueillir le navire. En deux jours, tous les pays d’Amérique du Sud avaient rejeté la demande d’asile des passagers juifs du S.S. St. Louis. Pendant que le navire se dirigeait vers le nord, les États-Unis l’ont fait suivre par un vaisseau de guerre pour s’assurer qu’il ne pénètre pas dans les eaux américaines.

Lorsque le premier ministre Mackenzie King a entendu parler des mésaventures du S.S. St. Louis, il accompagnait le roi et la reine de Grande-Bretagne à Washington dans leur tournée américaine. Il a commenté les événements en déclarant qu’il était « catégoriquement opposé à l’admission des passagers du St. Louis ». De son côté, le ministre de l’Immigration Frederick Blair a affirmé que ces réfugiés n’étaient pas admissibles en vertu des lois sur l’immigration et que de toute façon, le Canada en avait déjà trop fait pour les juifs; « […] sices juifs étaient admis (au Canada), ils seraient probablement suivis d’autres bateaux. Aucun pays ne peut ouvrir ses portes assez grand pour accueillir les centaines de milliers de juifs qui veulent quitter l’Europe; il y a des limites à tout. »

Le S.S. St. Louis n’a eu d’autre choix que de retourner en Europe. La réaction du monde aux malheurs des passagers juifs du St. Louis a justifié davantage aux yeux de Hitler la « solution finale ».

Les survivants juifs du S.S. St. Louis reviennent au Canada afin de recevoir les excuses de l'Eglise chrétienne

L'événement, qui se tiendra à Ottawa, réunit des chefs chrétiens qui se repentiront de l'inaction contre l'antisémitisme canadien durant la Deuxième Guerre mondiale.

OTTAWA, le 31 oct. /CNW/ - Le dimanche 5 novembre, 25 survivants du S.S. St. Louis seront à Ottawa en compagnie de leurs conjoints afin de recevoir des excuses officielles présentées par des représentants de la communauté chrétienne pour le refoulement de leur navire en 1939. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, le St. Louis, avec à son bord plus de 900 juifs fuyant l'Allemagne nazie, s'est vu refuser l'accès aux ports d'Amérique du Nord et du Sud. Le Canada représentait son dernier espoir, mais incapable de régler les différends politiques internes, le gouvernement canadien refusa de donner asile aux passagers. Contraints de retourner vers l'Europe, la plupart des passagers périrent dans des pays qui passèrent bientôt sous occupation nazie.

Bien que le gouvernement canadien n'ait jamais présenté d'excuses officielles pour le refoulement du St. Louis, un mouvement chrétien populaires'est mis à la recherche des derniers survivants et les a invités au Canada àl'occasion de la tenue, le 5 novembre, de l'événement "Les amis du St. Louis". Ils estiment qu'il est temps que l'Eglise accepte sa part de responsabilité pour son silence et son inaction face aux gestes antisémites qui ont contribué à la mort et aux souffrances de juifs durant la guerre.

Des survivants du St. Louis viendront d'Australie, d'Israel, du Royaume-Uni et de l'Amérique du Nord pour assister à la réunion historique, qui se tiendra au Château Laurier d'Ottawa, avec des représentants de la communauté chrétienne du Canada. Les conférenciers comprendront entre autres : Son excellence Monseigneur Marcel Gervais, archevêque du diocèse catholique romain d'Ottawa; le rabbin Arnold Fine, de la congrégation Israel Agudath d'Ottawa; Robbie Waisman, le président du Vancouver Holocaust Education Centre; David Demian, le dirigeant de Watchmen for the Nations, le groupe organisateur; Matthew Coon Come, le chef national de l'Assemblée des Premières nations; et Herbert Karliner, un des survivants du S.S. St. Louis.

La mémoire est bien trop courte ! mieux vaut tard que jamais !

Pièces jointes:
stlouis3.jpg
Re: La neutralité de la Suisse
08 avril 2008, 06:16
Reported in Haaretz : [www.haaretz.com]

Paz strikes deal to refine crude oil for the Palestinian Authority

By Sharon Kedmi, TheMarker and News Agencies



The Paz energy company has struck a deal to refine fuels for the Palestinian Authority at its refinery in Ashdod, TheMarker has learned. This deal marks the first major business transaction between an Israeli firm and the Hamas-led Palestinian government.

"This is the first formal agreement the current government has signed with an Israeli company," said Ismail Mahfouz of Hamas, the Palestinian deputy finance minister.

The Palestinian Authority will import crude oil straight to the Ashdod refinery, which Paz bought just last week for NIS 3.5 billion.

Paz will refine the crude oil and deliver the products and distillates to the Palestinian Authority.

Paz, which belongs to Zadik Bino, confirmed that negotiations with the Palestinians were taking place.

"There are 3 million Palestinians, who regardless of their political views need water, electricity and fuel," said Moudi Ben-Shach, Paz's chief executive. "We for many years wanted to do this, and now we have."

Israel is the main supplier of dairy products, food items and fuel to the Palestinians, while state-run monopolies such as the Israeli electricity and water companies also
continue to serve them.

Under the deal, Paz will become the exclusive supplier of gasoline in the West Bank and Gaza Strip on January 1. Paz will replace Dor Alon, the company that has been providing fuel to the Palestinians under a contract reached before Hamas took power.

On Sunday morning Dor Alon informed the Tel Aviv Stock Exchange that the PA would cease buying gasoline and gas from it at the end of 2006, after the company refused to meet the PA's demand for improved terms and conditions. Sources in the energy industry believe Dor Alon suspended sales PA when its negotiations with Paz kicked into high gear.

Ben-Shach declined to release details of the deal, but said the terms are more favorable to the Palestinians than the previous arrangement. "It's very positive for them and us," he said.

Dor-Alon had been supplying the Palestinians with fuel since 1994. Two years ago the parties extended their agreement by five years and at present, Dor-Alon is the sole supplier of fuels to the Palestinian Authority.

Each month the Palestinian Authority buys 50 million liters of gasoline and diesel from Israel.

The PA used to represent about 40 percent of Dor Alon's revenues, with annual sales estimated at NIS 1.5 billion on average. According to company reports, it sold NIS 1.19 billion in distillates to the PA in the first half of 2006. If supplies are not renewed for the remainder of the year, Dor Alon stands to lose NIS 600 million.

In the West Bank city of Ramallah, the Palestinians' acting finance minister, Samir Abu Eisha, trumpeted the Paz deal as a victory in Hamas' campaign to clean up the government.

"I am always ready to sit with any Israeli counterpart to discuss services for our people," he said at a news conference, claiming the fuel deal would save the government close to $18 million a year.

Israel and the West imposed its sanctions on Hamas after the group won legislative elections and took power last March. Israel, the U.S. and European Union consider Hamas, which has killed hundreds of Israelis in suicide bombings, a terrorist group.

Government spokeswoman Miri Eisen said in response to the deal that "There are no restrictions on Israeli private companies doing business with the Palestinian Authority or government or anything. Those are private companies."


The Iranian connection :

Most of the crude oil for the PA will be imported from the Gulf states and Iran, which are expected to offer good terms.

During the U.S. Secretary of State Condoleezza Rice's visit, Prime Minister Ehud Olmert was expected to ask her to increase the American pressure on Iran with diplomatic and economic sanctions.

Diplomatic sources suggest an awkward situation could develop in the event that Israel asks for increased pressure on Iran at the same time that an Israeli refinery is processing crude oil from Iran. According to a source in the energy industry, "a refinery doesn't distinguish between crude sourced from Iran and from anywhere else, and crude from that type of source could be marketed in Israel."

The source called the developments of the past days "a predictable by-product of Paz's purchase of the Ashdod facility. The energy economy is expected to face a shock with the completion of the floating of the Haifa refinery. As a consequence, a duopoly will be created in the industry, and the ones who will be hurt by it will be the consumers."


Senior Finance Ministry officials said yesterday that the treasury did not care about the source of the crude oil processed by the refinery.


Pièces jointes:
paz.jpg
Re: La neutralité de la Suisse
08 avril 2008, 06:33
???????????? !!!!!!!!!!!
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