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ca barde en tunisie ......

Envoyé par elsa 
Re: ca barde en tunisie ......
16 janvier 2011, 14:05
Re: ca barde en tunisie ......
16 janvier 2011, 14:58
Voici l'article qu'Elsa a signalé.

Dimanche 16 janvier 2011
Interview exclusive : un avocat tunisien parle.

Le danger islamique, la corruption. La Tunisie de demain

Drzz.fr : Ftouh Souhail, vous êtes avocat, représentant d'avocat sans frontières pour la Tunisie, et vous vivez à Tunis, vous écrivez également pour Drzz.fr. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de la menace intégriste. Les islamistes représentent ils une force politique crédible, sont ils capable de terroriser les prochains dirigeants du pays, et imposer, à terme, la Charia ?

Ftouh Souhail : La question des islamistes est très présente aujourd’hui en Tunisie après la chute de Ben Ali. Le mouvement islamique va respirer de nouveau dans le pays. Le chef en exil du mouvement tunisien Ennahda, Rachid Ghannouchi, prévoit de retourner dans quelques semaines dans le pays. Ghannouchi qui est en exil à Londres depuis 1989, a ordonné que des responsables de son mouvement, dont le parti est interdit, de négocier des accords avec des partis laïques tunisiens comme le Parti Démocratique Progressiste et le Parti Communiste Ouvrier.

La protestation en cours en Tunisie, qui a balayé le régime du président Zine El Abidine Ben Ali, est de nature à ouvrir la voie vers l’islamisation de la vie politique. Les leaders islamistes, ceux du mouvement intégriste Ennahda, comptent réviser le statut de la femme parce qu'il est parmi les plus avancés du monde arabo-musulman. Il est possible aussi qu'ils obtiennent une autorisation pour travailler dans le pays.

Bien que les tunisiens se soient débarrassés d’un régime considéré comme mafieux, ils risquent de se retrouver avec un Parti Religieux qui tentera de convaincre la population tunisienne que l’islam politique est une meilleure alternative contre la corruption du clan Ben Ali.

Il faut ici noter que Ben Ali a joué un grand rôle dans la coopération, dans la lutte contre le terrorisme, et la montée des intégrismes. En contrepartie, il a réussi à obtenir le silence de l’Occident sur plusieurs affaires de corruption. La famille élargie du président était fréquemment présentée comme le carrefour de la corruption en Tunisie.

Drzz.fr : Quel est l'état de l'opposition ? Écrasée par Ben Ali, elle est peu organisée, peu structurée, et elle n'a pas de programme. Y a t-il des figures emblématiques ? De quelle tendance se réclament t-elles : libérales et progressives, ou socialistes ?

FS : Au lendemain de cette journée historique du 14 janvier qui a débouché sur la fuite du président Zine El Abidine Ben Ali, le camp des démocrates et des militants des droits de l'homme reste très affaibli. Le régime de Ben Ali a, durant des années, dévoré la société civile, et il a basé sa légitimité sur une pratique systématique de brutalité politique et sécuritaire, en totale violation des libertés fondamentales.

Les partis politiques d'opposition reconnus dans le pays sont tous des « partis cartons » comme on dit ici : Le Parti des Verts pour le Progrès (PVP, écologiste), le Parti Social-Libéral (PSL, libéral), le Parti de l'Unité Populaire (PUP, panarabiste, socialiste) et le Mouvement Ettajdid (gauche laïque).

Le seul parti réellement indépendant en Tunisie est le Parti démocrate progressiste (PDP).

Sauf que ce parti de gauche a noué une alliance avec la mouvance islamiste. De plus leurs prises de positions anti-israéliennes et antisémites sont constamment relayées dans les différents médias arabes, et en l’occurrence par la sulfureuse Al jazeera Qatari. Je l’ai déjà décrit comme un parti fasciste parce qu’il voulait empêcher le pèlerinage juif en Tunisie.

Drzz.fr : L'armée, la police, obéissent à qui, à quels groupes ? Sont ils complices de la corruption ? Vont ils protéger les familles corrompues ?

FS: La chute brutale du régime de Ben Ali a fait tomber le pays dans un vide sécuritaire total. Seul l’armée tunisienne est, en ce moment, disciplinée. Le Chef d'état-major, Rachid Ammar, tente en ce moment de mettre de l’ordre dans le pays.

Le Ministère Tunisien de l'Intérieur et la police ont presque totalement perdu le pouvoir. Des graves divisons ont apparu dans l'appareil sécuritaire entre le clan encore fidèle à Ben Ali, et un clan hostile au dictateur.

L'armée a été déployée pour la première fois dans la capitale, pour mettre fin aux troubles, aux pillages et aux agressions contre les personnes et les biens qui se sont produits et qui continuent de se produire sur tout le territoire national. Les violences meurtrières ont fait plus de cent morts depuis quatre semaines.

Le plus grave est que certains membres des forces de sécurité sont complices des vols et pillages des commerces. Selon les témoignages d’habitants, des miliciens du parti au pouvoir, le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), ont pris part à ces actes criminels. Les attaques de supermarchés se sont multipliées ces derniers jours. Plusieurs magasins des enseignes françaises Carrefour et Casino sont victimes de destructions et pillages menées par des bandes encagoulées, liés aux proches du président en fuite.

Ce samedi matin, à la sortie nord de Tunis, l'hypermarché Géant a été pillé après avoir été attaqué et partiellement incendié, la veille. Selon un photographe de l'AFP, des dizaines de personnes sortaient du centre commercial, en emportant tout ce qui leur tombait sous la main, en l'absence de tout représentant des forces de l'ordre. Ce samedi soir, un calme précaire règne dans les rues de la capitale, après des nuits marquées par des actes de vandalisme.

Drzz.fr : Les familles corrompues vont tout faire pour protéger leurs acquis. Quel est leur réel pouvoir de destruction ? Peuvent ils faire capoter cette révolution ?

FS : La révolution a délogé une partie du clan Trabelsi, du nom de l’actuelle femme de l’ancien président tunisien. Cette ancienne « coiffeuse », Leïla Trabelsi, qui a grandi dans un quartier pauvre de Tunis au cœur de la médina, a quitté le pays le 25 décembre 2010 en dérobant quatre millions d’euros, sans compter ses avoirs dans les pays du Golf et en Europe.

Son frère Belhassen Trabelsi, qui siège au Comité Central du Parti au pouvoir, est membre du Conseil d'Administration de la Banque de Tunisie.

Toute la belle-famille de l'ex-Président tunisien en fuite est détestée en Tunisie, tant elle a accaparé, ces vingt dernières années, tout ce qu'il y a de juteux dans le pays. La famille Trabelsi est devenu le symbole de la corruption pour tous les tunisiens. La bonne nouvelle venue de France ce soir, c'est que le Président Sarkozy semble avoir bloqué les avoirs financiers de la famille Ben Ali en France.

Il est difficile d'imaginer que cette famille puisse contourner la révolution des tunisiens, mais elle tentera certainement de récupérer certains biens en Tunisie, surtout qu’elle bénéficie encore d’une présence et d'une protection au sein du parlement tunisien et dans l'organisation patronale. Cette couverture est assurée par un certain Hédi Djilani, qui a une fille mariée à Belhassen Trabelsi, le frère de l’epouse de Ben Ali.

Ce qui est bizarre, c'est que même après la chute de Ben Ali, le patron des patrons tunisiens,Hédi Djilani, proche de l’ancien dictateur, n’ait pas été inquiété. Il est aussi membre du Comité Central du Parti au pouvoir, le RCD, depuis 1989, et il est membre de la Chambre des Députés depuis 1989. Après avoir dirigé de nombreuses entreprises industrielles, cet homme est devenu Président de la Fédération des Exportateurs, et finalement, Chef de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (l'UTICA). Ne nous faisons pas des illusions. Le Clan des Trabelsi n’est pas encore parti.

Drzz.fr : Y a t-il des médias capable de faire leur travail librement ?

FS : Depuis des années, les tunisiens ont divorcé avec les médias locaux. La chaîne satellite Al Jazeera (basée au Qatar) est la principale source d’informations pour les tunisiens. Pour l’instant, aucun média tunisien n’est capable de s'exprimer librement. La non couverture des événements qui se déroulent depuis le 17 décembre dans le pays, ont apporté, une nouvelle fois, la preuve de la faillite des médias tunisiens.

Pour le moment, les médias tunisiens tentent de s’adapter à la vérité des événements. Ils semblent avoir abandonné la politique de la langue de bois chère à Ben Ali. Beaucoup estiment que le contrôle sur les médias va reprendre, puisque même si Ben Ali est parti, son régime est encore présent.

Même s’il est possible, aujourd'hui, de critiquer, dans les médias locaux, le dictateur déchu , je n’ai pas vu d'émissions de télé, sur un média tunisien, dénoncer le parti au pouvoir. Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD), parti autoritaire, contrôle encore tout, en Tunisie, et il est co-responsable de cett terrible dictature, avec Ben Ali. Aucun média tunisien n’a signalé non plus que toute cette anarchie qui dévaste le pays, et les actes de vols et pillages des locaux commerciaux, sont le fait des miliciens de ce parti qui a perdu son chef, et qui va chercher à produire un autre dictateur.

Les autorités tunisiennes n’ont pas non plus dit quel sera le sort des centaines d’informaticiens qui s'occupaient du filtrage des sites interdits, et qui ont travaillé durant des années à intimider les Net-citoyens et les blogueurs. Les centaines de policiers du net seront t-ils mis au chômage ? Le contrôle des médias, en Tunisie, était assuré par l'un des piliers du régime, M. Abdelwahab Abdallah. Le régime n’a pas encore annoncé le nom du nouveau « ministre de la censure » !

Drzz.fr : Merci de vos explications, cher Ftouh. Comment est la situation, aujourd'hui ?

FS : La situation est instable. Des guerres de rues ont lieu la nuit, en ville, et chaque matin on découvre les magasins et commerces pillés et brulés. J'espère que la Tunisie ne sera pas un nouvel Irak.

Il m'est impossible d'aller travailler. De toutes façons, tout est arrêté. Administrations, tribunaux et universités sont fermés. Avec l'ensemble des intellectuels tunisiens, nous sommes tous d'accord sur une chose : il faut que le RCD se retire. Il n'y aura pas de démocratie tant que le RCD, le parti de Ben Ali, est au pouvoir. Ses amis et collaborateurs dirigent encore le pays. Tout cela est peut être un jeu pour que les visages changent, et que les mêmes pratiques autoritaires continuent.

Ce sont d'ailleurs les miliciens de ce parti qui sèment l'anarchie, en ce moment, et pillent les magasins. Vendredi soir, des dizaines de jeunes femmes ont été violées dans la ville de Kairouan (dans le centre). La télévision de l'État "soit disant libre" après la chute du dictateur, ne l'a pas mentionné. C'est grâce à Al Jazeera et les réseaux sociaux qu'on apprend ces nouvelles.

Le RCD tunisien est comme le parti bassiste en Irak. Il doit être interdit.
Par Jean-Patrick Grumberg

[www.drzz.info]

Re: ca barde en tunisie ......
17 janvier 2011, 01:13
La famille Ben Ali se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or

pour Le Monde.fr


La famille du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or. C'est une supposition des services secrets français, qui essaient de comprendre comment s'est achevée la journée de vendredi 14 janvier, qui a vu le départ du président et de sa famille et la chute de son régime.

Selon des informations collectées à Tunis, Leïla Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. Elle a ensuite pris un vol pour Dubaï, selon les informations françaises, avant de repartir pour Djedda, en Arabie saoudite. "Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or", explique un haut responsable français. "1,5 tonne d'or, cela fait 45 millions d'euros", traduit une source.

M. Ben Ali, lui, ne croyait pas sa chute aussi rapide. Pour preuve, selon Paris, il aurait enregistré une nouvelle allocution, qui n'a pas eu le temps d'être diffusée. Il n'aurait donc pas quitté le pays volontairement mais aurait été destitué. L'armée, et le chef d'état-major qui avait refusé de tirer sur la foule, ont, selon les services européens, joué un rôle de premier plan dans la destitution de M. Ben Ali.

INTERVENTION LIBYENNE

La manière dont il a pu quitter le pays n'est pas claire. Pour éviter une issue violente, plusieurs chancelleries européennes estiment que les services de sécurité libyens ont joué un rôle dans l'exfiltration de M. Ben Ali. Les propos de Mouammar Kadhafi – qui dit regretter l'issue de la crise tunisienne – tenus ce dimanche renforcent ce sentiment à Paris.

Le mode de départ de M. Ben Ali comporte lui aussi des incertitudes. Il semble s'être retrouvé dans l'espace aérien de Malte, sans plan de vol déterminé, attestant qu'il n'avait pas, à son départ précipité de Tunisie, de destination précise. Une source italienne indique que l'avion n'aurait pas reçu l'autorisation d'atterrir sur l'île. Selon une autre hypothèse, le président déchu aurait quitté Tunis en hélicoptère pour Malte, où il aurait récupéré son avion.

De leur côté, les Français ont voulu empêcher toute arrivée de M. Ben Ali en France. Selon une source ministérielle française, la Direction générale de l'avion civile a identifié un appareil ayant pour plan de vol Tunis-Paris. Les autorités françaises auraient alors exigé que cet avion atterrisse en Sardaigne. Vérification faite, il ne comportait pas de passager, en tout cas pas le président Ben Ali, qui atterrissait alors en Arabie saoudite. Les membres de la famille de M. Ben Ali qui étaient arrivés en France sont repartis du Bourget samedi soir par un vol affrété par un proche du clan Ben Ali, en direction de Doha, au Qatar, indique Paris.
Arnaud Leparmentier

mais qui a porté toutes les valises ???? c'est lourd quand meme 1,5 tonne ?
Re: ca barde en tunisie ......
18 janvier 2011, 11:14

Les Juifs tunisiens veulent quitter le pays
17/01/11


Des dizaines de familles juives de Tunisie envisagent de quitter le pays et les 20 touristes israéliens en visite en Tunisie au moment des troubles ont éclaté sont rentrés en Israël dimanche 16 janvier 2011 au soir. Certains membres de la communauté juive de Tunisie songent à se rendre en France pendant un certain temps, tandis que d'autres envisagent d'immigrer en Israël.

«Nous voyons ce qu'ils montrent à la télévision. Ils arrêtent les voitures et les fouillent, ils arrêtent des gens et il y a des morts», raconte Daniel Cohen, un résident de Tunis. Chai Mazouz, un résident de l'île de Djerba, dit que la situation s'est améliorée maintenant que l'armée et la police ont apporté les émeutes sous contrôle. « Avec l'aide de Dieu, tout ira bien. Aujourd'hui, il n'y a eu aucun incident dans notre région, et, heureusement, la sécurité autour de la communauté juive est très stricte», ajoute Mazouz. « Si la situation continue, nous allons certainement avoir à quitter ou immigrer en Israël », affirme pour sa part Daniel Cohen. « Rien n'est certain en Tunisie Aujourd'hui, le pays est au bord de la crise », ajoute-t-il.

[www.crif.org]
Re: ca barde en tunisie ......
18 janvier 2011, 11:24
C’est l’histoire d’une Du Barry qui s’est prise pour la Pompadour et aurait pu finir comme Marie-Antoinette.

L’histoire d’une «coiffeuse», qui a failli être la Régente de Carthage (1) avant de partir sous les huées de son peuple. L’influence de Leila Trabelsi, la deuxième épouse de Zine al-Abidine ben Ali, et de son clan familial était telle sur l’économie et le pouvoir tunisien que c’est à se demander qui a entraîné qui dans sa chute. Avant de quitter la Tunisie, pendant que son mari pensait encore pouvoir sauver son siège, elle aurait embarqué 1,5 tonne d’or, selon le Monde, citant des sources à l’Elysée.

Tout comme son mari, Leila Trabelsi est née, en 1957, dans une famille pauvre de 11 enfants, dont elle serait la seule fille. Elle grandit dans la médina de Tunis, devient coiffeuse et se marie jeune pour divorcer trois ans plus tard. Elle entame une liaison avec le général Ben Ali, chef de la Sûreté générale dans les années 80 et lui donne rapidement une fille, Nasrine, en 1986. Ben Ali dépose Bourguiba, le père de l’indépendance l’année suivante et, un an plus tard, divorce de sa première femme, Naïma Kefi, fille du général qui a parrainé toute sa carrière. Une deuxième fille, Halima, naît en 1992, l’année où le Président se remarie avec Leila Trabelsi.

Une fois légitime, la Première Dame s’attache à combattre les clans concurrents qui gravitent autour du chef de l’Etat. Avec une efficacité certaine. Les frères et sœurs de Ben Ali, qui prospèrent surtout dans la contrebande, le trafic et l’import-export, perdent leur chef de file avec la mort de «Moncef» Ben Ali dans un accident de voiture : il avait été condamné en France à de la prison dans le procès de la «couscous connexion» pour trafic de drogue, mais jamais extradé. Depuis, les Ben Ali se sont repliés sur Sousse, leur ville d’origine pour exercer leur prédation.

Vorace. C’est ensuite au tour des Chiboub de passer sous le joug de «Madame». Ce clan, dont le leader, Slim, un ancien joueur de hand-ball, a épousé la deuxième fille issue du premier mariage du Président, Dorsaf. Rapidement, les Chiboub, qui percevaient des commissions sur les marchés publics, se cantonnent au sport-business. Slim prend la tête de l’Espérance de Tunis, le grand club de football local. Les deux autres filles issues du mariage avec Naïma Kefi, Ghazoua et Cyrine, épousent des hommes d’affaires, respectivement Slim Zarrouk et Marouan Mabrouk, qui bénéficient d’un sérieux coup de pouce. Mabrouk, issu d’une vieille fortune tunisienne, met ainsi la main sur les concessions Fiat et Mercedes ainsi que sur la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) et la grande distribution (Géant et Monoprix). Zarrouk, lui, crée sa propre banque et s’approprie la société de services qui dessert l’aéroport de Tunis. Sa femme, Cyrine, possède la licence téléphonique d’Orange et le fournisseur Internet Planet Tunisie.

Mais rien de comparable avec le nombreux et vorace clan des frères de Leila Trabelsi, dont le chef est incontestablement Belhassen. Il est le «Sonny Corleone» de la famille, le plus violent, le plus avide. Dans les restaurants de Tunis, où l’on n’osait pas lui présenter la note, il avait pour habitude de poser son pistolet sur la table racontent les diplomates américains dans leurs télégrammes révélés par Wikileaks. Il a débuté de la manière la plus fruste, en achetant à bas prix des terrains inconstructibles qu’il faisait ensuite reclasser pour les lotir et les revendre à prix d’or.

Difficile de faire la liste exhaustive de tous les business dans lesquels était Belhassen : les transports aériens (Karthago Airlines, aux dépens de la compagnie nationale Tunisair), les télécoms (Global Telecom Networkings), l’assemblage de camions et de tracteurs (Alpha Ford International), les licences d’importation d’automobiles (Ford, mais aussi Range Rover, Jaguar et Hyundai), le tourisme, les médias (Mosaïque FM et Carthage TV, ainsi que la société de production Cactus TV). Il avait aussi mis la main sur la Banque de Tunisie, dont il a confié la direction à la femme du conseiller et âme damnée du Président, Abdelwahab Abdallah. Il épouse une des filles de Hedi Jilani, le patron des patrons tunisiens, qui avait «placé» une autre de ses filles comme épouse de Sofiane Ben Ali, fils de «Moncef», le frère décédé du Président.

Vol de yacht. Un autre Moncef, frère de Leila, fait fortune dans la construction. Certains rejetons du clan Trabelsi sont carrément des malfrats. A l’instar de Moez et Imed (assassiné samedi par un de ses gardes du corps), des neveux de la Première Dame, commanditaires du vol du yacht de luxe du banquier français Bruno Roger dans le port de Bonifacio. Imed s’était aussi attribué Bricorama et la distribution d’alcool. Mourad Trabelsi trustait la pêche au thon. Najet, une cousine infirmière, devient directrice de l’hôpital Kheireddine de Tunis. La mère de Leila, Hajja Nana, veille aux intérêts de la famille. Son décès, durant la visite de Nicolas Sarkozy, au printemps 2008, expliquera son absence durant les cérémonies officielles. Les avoirs du clan se compteraient en milliards de dollars, sans compter les résidences de luxe à Paris, Courchevel et Saint-Tropez.

Leila Ben Ali, elle, fait dans le caritatif et les bonnes œuvres, à la tête de son ONG Basma. Et s’active pour truster les postes honorifiques, comme la présidence de l’Organisation de la femme arabe. Elle ne néglige pas les affaires pour autant, et quand elle lance un lycée international privé, en association avec Souha Arafat (avec qui elle s’est brouillée et qui a dû s’exiler à Malte), la veuve du président palestinien, elle fait fermer un établissement concurrent.

Mais ce qui intéresse Leila Ben Ali, c’est plus le pouvoir que les affaires. Au point qu’elle nomme et démet hauts fonctionnaires, conseillers présidentiels et ministres. De plus en plus présente sur la scène publique, animant des meetings électoraux, on lui prêtait l’ambition de succéder à son mari, malade, semble-t-il, d’un cancer de la prostate. Son frère Belhassen intègre le comité central du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti quasi unique au pouvoir. Et, miracle de la science, elle aurait donné naissance, le 20 février 2005, à 47 ans, à un héritier mâle, Mohamed, le premier fils de Ben Ali.

Holding. Elle favorise aussi la montée en puissance de Sakher el-Materi, le rejeton d’un général putschiste qui avait failli renverser Bourguiba dans les années 70 et que Ben Ali a réhabilité. Le jeune el-Materi a épousé Nesrine, l’une des deux filles de Leila et de Ben Ali. Son ascension est fulgurante : élu député, il devient plus riche encore que Belhassen, à la tête d’une holding tentaculaire. Il était le visage moderne, boursier et légèrement islamique (la radio coranique Zitouna FM lui appartient et il s’était lancé dans la finance islamique) du régime. L’ambassadeur américain, qui a dîné dans sa villa de Hammamet, raconte y avoir vu un lion en cage à qui l’on servait quatre poulets par jour. Cela lui a rappelé Oudaï, le fils de Saddam Hussein…
(1) Titre du livre de Nicolas Beau et Catherine Graciet consacré au clan Trabelsi et à son influence (La Découverte, 2009)
Pièces jointes:
LEILA.jpg
Re: ca barde en tunisie ......
18 janvier 2011, 13:57
[www.matunisie.com]

En fait les seules choses que la famille ben ali ne controlaient , ce sont les bricks a l'oeuf et les glibettes !!
Pièces jointes:
pas_assez_de_dollar.jpg
Re: ca barde en tunisie ......
19 janvier 2011, 01:22
Re: ca barde en tunisie ......
19 janvier 2011, 06:25
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Pièces jointes:
tunis5.jpg
Re: ca barde en tunisie ......
19 janvier 2011, 13:41
Re: ca barde en tunisie ......
19 janvier 2011, 15:32
Moufida Tlatli a été nommée Ministre de la Culture dans le nouveau gouvernement tunisien.

D'après Wikipedia :

Moufida Tlatli (مفيدة التلاتلي ), née en 1947 à Sidi Bou Saïd, est une réalisatrice tunisienne devenue ministre de la Culture le 17 janvier 2011.

Biographie

Issue d'une famille traditionaliste, elle découvre le cinéma grâce à son professeur de philosophie.

Après des études de montage à l'IDHEC (ancêtre de la Fémis) dont elle sort diplômée en 19681, elle revient en Tunisie et travaille au montage de plusieurs films dont Omar Gatlato de Merzak Allouache, Les Baliseurs du désert de Nacer Khémir, Le Cantique des pierres de Michel Khleifi ou Halfaouine, l'enfant des terrasses.

En 1994, elle réalise son premier long-métrage coécrit avec Nouri Bouzid, Les Silences du palais, qui remporte le Tanit d'or aux Journées cinématographiques de Carthage, la Tulipe d'or au Festival international du film d'Istanbul, le Prix du meilleur long métrage lors du 5e Festival du cinéma africain de Milan ainsi qu'une mention du jury de la Caméra d'or au Festival de Cannes. La Saison des hommes obtient aussi le Grand prix de l'Institut du monde arabe. En 2001, elle fait partie du jury du Festival de Cannes.

À la suite de la révolution de jasmin, elle est nommée au poste de ministre de la Culture le 17 janvier 2011, au sein du gouvernement d'union nationale dirigé par le Premier ministre Mohamed Ghannouchi. Moufida Tlatli y figure en tant « qu'indépendante », sans affiliation à un parti politique2.

Filmographie

1994 : Les Silences du palais
2000 : La Saison des hommes
2004 : Nadia et Sarra

Les Silences du palais (123 min)

Synopsis

Une jeune femme, Alia, parcourt un palais en ruines dans la banlieue de Tunis et se souvient de ses quinze ans, lorsque sa mère, Khedija, était en ce même lieu une servante du bey. Alia découvrait alors deux mondes : celui des maîtres, les nantis, et celui des servantes, les corvéables...

Critique

Au moment d'une diffusion télévisée en 1995, Bernard Génin écrit dans Télérama :
« Quand j'étais enfant, explique Moufida Tlatli, on appelait la femme tunisienne « la colonisée du colonisé ». C'est en pensant à ma mère (NDLR : à qui le film est dédié), et au non-dit qui a régné durant toute sa vie, que j'ai écrit ce scénario. Patiemment, minutieusement, obstinément, la cinéaste reconstitue un cérémonial. Chaque soir, ce sont les mêmes gestes de soumission, les mêmes allées et venues entre les cuisines, pleines de vie, et les étages, où l'on ne fait que paraître. La mise en scène privilégie alors visages et regards, dans un décor fastueux et décadent. Regards douloureux des servantes, courbées sous la fatalité ; regards de convoitise des princes sur la beauté d'Alia ; regards inquiets de Khedija sur sa fille, dont elle pressent la destinée... On l'a compris : derrière cette dénonciation des conditions de vie de ses ancêtres, Moufida Tlatli parle en fait du présent. Et ce qu'elle remet en cause, c'est le silence qui, aujourd'hui encore, étouffe la femme tunisienne. »

Récompenses

Festival de Cannes 1994 : mention spéciale du jury de la Caméra d'or
Journées cinématographiques de Carthage 1994 : Tanit d'or
5e Festival du cinéma africain de Milan 1995 : Prix du meilleur long métrage
Festival international du film d'Istanbul 1994 : Tulipe d'or

On peut voir ou revoir le film Les Silences du palais en version originale, sous-titrée en anglais sur [www.zazstream.com]

C'est un beau film que j'avais vu à sa sortie.


Pièces jointes:
Tlatli Moufida.JPG
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