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La France est-il un pays vraiment antisioniste ?

Envoyé par lapid 
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
22 avril 2011, 21:25
La France, Israël et les Arabes : le double jeu - Par Freddy Eytan

Ancien ambassadeur d’Israël en Mauritanie. Directeur des Affaires européennes au Centre de l’État et des Affaires publiques à Jérusalem.

Extraits :


La première réflexion qui s’impose c’est que Jacques Chirac a suivi une politique à plusieurs facettes depuis ses premières armes à Matignon. Ces trente dernières années, il a conservé un dynamisme constant. Il a réussi à se maintenir en homme politique inamovible et stable. Il ne provoque pas par sa personnalité et son discours, il ne suscite pas dans la forme une vive controverse. Il n’a pas l’étoffe et l’aura du général de Gaulle mais il est présent partout et fait partie de l’image de la France depuis la mort de Pompidou, il y a trente ans. Chirac est constamment et encore actif en politique. Toujours dans le peloton de tête de son parti, dans la cohabitation, dans l’opposition ou à la Mairie de Paris. Côte à côte avec les militants et les électeurs, il garde toujours le moral et le sourire, même dans les moments les plus pénibles. Il est proche des dossiers et derrière les décisions cruciales des gouvernements successifs.

Chirac est une bête politique. Il sent les dangers comme les mineurs le grisou. Il possède un sixième sens, un flair naturel, un véritable sismographe qui mesure la durée et l’amplitude des secousses politiques. Il vit et respire cette réalité au quotidien.

Arrivant d’un pas timide à Matignon, après avoir été profondément choqué par la mort de son parrain, Pompidou, il trouve des lots de consolation chez Giscard. Il l’adopte à bras ouverts. Ils sont de la même génération, de jeunes loups fort ambitieux. L’avenir est devant eux. Giscard est considéré comme le frère aîné ; il n’avait que 48 ans, un seul septennat les sépare.

Giscard est le grand frère mais pas le père, le guide avec une riche expérience.

Chirac avait besoin au début de sa carrière d’un maître à penser, un modèle politique à imiter, à qui ressembler et admirer. De Gaulle et Pompidou n’étaient plus de ce monde.

À cette époque, l’âge moyen au Kremlin dépassait les 70 ans et Golda Meir était la grand-mère d’Israël…

Chirac, blanc-bec dans les affaires d’État, est fasciné par la proposition de Giscard de le nommer Premier ministre. Le poste lui est offert sur un plateau, sans compétition électorale et au grand dam de ses adversaires politiques, les barons du gaullisme. Il promet même de quitter l’UDR – le parti gaulliste d’alors – pour se rallier au nouveau Kennedy français. Il souhaite participer au changement dans la continuité, contribuer au succès de la nouvelle ère que Giscard annonce à son de trompe. Le gouvernement représentait, pour Chirac, une sorte de nouveau bolide de course. Il était fier de pouvoir le piloter, gagner le Grand Prix, sans pour autant avoir son permis de conduire…

Rapidement, il s’aperçoit comme dans les fables de La Fontaine, que rien ne sert de courir mais qu’il faut partir à point. Connaître parfaitement le parcours. Sauter les haies et contourner les obstacles donc écarter de son chemin son principal rival : Michel Poniatowski et sa carapace de tortue, lourdaud avec une mémoire d’éléphant. Comment réussit-il avec la connivence de Giscard à tirer les ficelles et devenir l’homme fort du gouvernement ?

Chirac, toujours enthousiaste comme un enfant devant un nouveau jouet, sait également montrer ses muscles, tel le bonhomme du pneu Michelin… Il cachera ses intentions, les cartes maîtresses, et foncera au moment opportun contre ses adversaires. Un bulldozer sans pitié ni remords, écrasant sur son chemin tout ce qu’il rencontre : Pompidou lui avait appris qu’il n’existe pas de sentiments en politique.

Chirac possède un atout considérable sur Giscard : son naturel et son rayonnement. Giscard est hautain, distant, aristocrate et moraliste. Chirac est chaleureux, plus proche du Peuple. À l’aise avec tout le monde, avec le paysan, l’homme de la rue, le technocrate ou l’étranger. Il regarde les gens droit dans les yeux. C’est un familier des rencontres à la bonne franquette ; très spontané, il tutoie sans difficultés son interlocuteur. Toutes ses qualités lui ont permis de trouver un terrain d’entente avec ses collaborateurs et de se faire de nombreux amis.

Secrétaire d’État à l’Emploi, il comprendra mieux les angoisses d’un chômeur, ministre chargé des relations avec le Parlement, il connaîtra les arcanes du pouvoir et les états d’âme des élus, transmettra les messages et appuiera les meilleurs pour les faire adopter à l’Élysée. Ministre de l’Agriculture, il animera le lobby des paysans et préparera ses revendications au sein du Marché commun européen. Maire de Paris, il transformera la capitale en bastion politique et électoral.

Au Proche-Orient, Chirac suivra la politique de De Gaulle et Pompidou et tentera sans succès de s’imposer comme intermédiaire. Il prendra des décisions trop hâtives, et commettra plusieurs bévues : il ratera plusieurs rendez-vous de l’Histoire.

Le monde juif le fascine avec sa Kabbale mystique, ses prières et ses bénédictions, parfois elles peuvent aider dans une campagne électorale. Grand admirateur du rabbin Jacob Kaplan, croyant aux miracles des rabbins loubavitch, il a appris à connaître les traditions et les coutumes juives et à participer aux offices religieux, portant toujours une kippa ou un borsalino à la Al Capone. Il ne philosophe pas comme Mitterrand mais veut en savoir plus pour pouvoir plus tard en tirer un profit politique et électoral. Il construira des écoles juives, des centres talmudiques, qui sont aujourd’hui plus nombreux à Paris qu’à Tel-Aviv…

Les problèmes communautaires, intérieurs et économiques, dominaient ses préoccupations de sorte que sa ligne de conduite a été imprégnée par ces affaires.

La politique étrangère, et surtout celle au Proche-Orient, il la percevra plus tard et n’influencera pas directement l’échiquier politique français. Les juifs sont une composante intégrale de la société française. Leur parfaite intégration n’empêche pas leur attachement à Israël. Dans les années 1970 et 1980, le vote juif pouvait peser sur les résultats très serrés au deuxième tour des échéances électorales. Aujourd’hui, ce vote est peu influent en nombre, face aux millions de musulmans. Mais il est toujours dans l’imaginaire des hommes politiques y compris chez Chirac.

Chirac distingue les préoccupations de la communauté juive et le conflit du Proche-Orient. Très chaleureux avec les juifs de France, plus réservé à l’égard d’Israël.

Il fait une distinction marquée entre juifs français et juifs israéliens, entre le peuple d’Israël et la politique de Jérusalem. Contrairement à Mitterrand, Chirac ne fait pas de différence marquée entre la politique de droite de Netanyahou ou Sharon et celle de gauche de Barak et Shimon Peres. Pour lui, ce sont les actes politiques qui comptent. Entre les socialistes français et les travaillistes israéliens, il y a eu toujours connivence et complicité. Shimon Peres ne les attaquera pas et ne critiquera jamais leur attitude même si elle est défavorable.

Le mutisme de Peres concernant les liens de Mitterrand avec René Bousquet est éloquent. Si c’était Chirac qui avait des rapports avec des anciens « collabos », toute la classe politique et la presse israéliennes se déchaîneraient.

Depuis le déclenchement de l’Intifada, la haine contre Israël se situe surtout dans les cercles d’extrême gauche et chez les anti-mondialistes et antiaméricains depuis l’effondrement du bloc communiste. La « théorie de la conspiration » domine chez ces militants.

En France se dessine un nouveau front entre intellectuels extrémistes et mouvements radicaux musulmans pour délégitimer l’existence de l’État d’Israël. Certains de ces militants prônent la négation de l’État sioniste israélien au nom des droits de l’homme et de l’entente entre les peuples.

Bizarrement, une philosophie d’extrême droite que nous avons connue au XIXe siècle en Europe est intellectualisée par l’extrême gauche. La bête noire est la même : hier le juif, aujourd’hui l’Israélien.

Comme Giscard et Barre, Chirac avait des idées simples voire simplistes sur le conflit israélo-arabe. Sa doctrine était celle du général de Gaulle et de Pompidou : aucun sentiment !

Il appliquait ce que Napoléon avait affirmé : « le cœur d’un homme d’État doit être dans sa tête ». Au départ, il avait suivi à la lettre cette politique cartésienne, froide et moraliste. Au fil des années, il comprit qu’elle était contraire à son propre caractère. Comme le disait Alain, « ce sont les passions et non pas seulement les intérêts qui mènent le monde ». En effet, la psychologie des peuples, leur civilisation, leur tradition jouent un rôle considérable dans l’approche des problèmes et le règlement des conflits. Les premiers voyages de Chirac dans les pays arabes, en Irak, en Égypte et en Arabie saoudite étaient imprégnés de romantisme et calqués sur les « sept piliers de la sagesse », pour reprendre le titre du célèbre livre de Lawrence d’Arabie. Chirac voulait en savoir plus sur ce monde exotique, celui « du voleur de Bagdad » et des contes des « mille et une nuits ».

Pour approfondir ses connaissances, il commença à étudier l’arabe mais abandonna rapidement. D’ailleurs, durant toute sa carrière, il délaissa sans hésiter des projets en cours dès l’instant où il avait compris qu’ils n’avaient aucun intérêt politique.

Chaleureux de nature, il adore les bains de foule. Dans les pays méditerranéens, c’est le délire, il peut serrer les mains des passants à longueur de journée sans se fatiguer. Prend-il des stimulants ? Imbattable à chaque déplacement. Avec son sourire permanent, sa belle gueule de vedette d’Hollywood, il incarne l’État-spectacle. Il agit avec les tripes d’un paysan et la tête d’un technocrate.

Quand on accepte sa politique, quand il n’y pas de divergences, Chirac est dans son élément et fort sympathique. Dès qu’il y a un différend avec lui, il se met en colère et devient même brutal, grossier et rancunier. C’est un autre homme. Comme le héros de V. Fleming, le président Chirac se transforme soudain en M. Jacques…

Jacques Chirac fera tout son possible pour aider un ami, n’abandonnera pas un proche et déploiera tous ses efforts pour faire plaisir et rendre service. C’est naturel chez lui. Mais dès qu’on lui manque de respect ou qu’on n’est pas d’accord avec sa politique, il voit rouge. Ses réactions sont rapides comme dans les westerns, qu’il adore. Il est direct, ne mâche pas ses mots, et se montre souvent impulsif. Il claque la porte à Giscard, se fâche avec Mitterrand, s’en prend à Bush, n’adresse pas la parole à Netanyahou ni à Barak et se méfie toujours de Sharon. Ses foucades l’emportent.

Durant cette enquête nous avons constaté que les hommes d’État agissent souvent selon leur humeur et leur fantaisie. Hélas, l’avenir d’une carrière, les contraintes d’un parti politique et les caprices sont généralement plus importants que les intérêts du pays.

Dans les pays arabes, le respect et l’honneur sont règle d’or. Le chef d’État est souverain, il centralise le pouvoir et contrôle la presse. Idéal pour tout homme politique occidental…

En Israël, la passion l’emporte sur chaque sujet. Depuis la multiplication des chaînes de radio et de télévision, tout est permis au nom de la liberté d’expression et du droit du public d’en savoir plus. Tout se passe devant les caméras et les hommes politiques sont soumis à un véritable « striptease » virtuel. Ils sont capables de jouer les clowns et de raconter, si on insiste, dans les bras de quelle personne ils ont passé la nuit…

À la radio et à la télé, on parlera mal l’hébreu, souvent teinté d’argot américain, parfois avec un fort accent parisien comme par exemple Samy Flatto-Sharon : cet homme accusé d’escroquerie en France, qu’il doit fuir mais qui ne peut être extradé – il est protégé par la Loi du retour accordant automatiquement à tout juif qui arrive en Israël la nationalité israélienne ; devenu député à la Knesset, il est aujourd’hui une star des médias…

Israël a beaucoup changé, les tabous sont malmenés brusquement et les mythes sont depuis longtemps brisés. Tout est permis et on laisse faire dans l’indifférence. À tel point qu’un ancien ministre peut être accusé de falsifier un passeport diplomatique et de servir d’intermédiaire dans le trafic international de la drogue. Ce ministre en question est docteur en médecine.

Israël demeure, sur le plan politique mais aussi diplomatique, arrogant, toujours chauvin et trop souvent « provincial ». En général, il y a dans la nouvelle classe dirigeante, en particulier à la Knesset, une absence totale de savoir-vivre. La violence verbale et la vulgarité l’emportent. Certains diront que le comportement des élus démontre leur vivacité démocratique. Il est comme un miroir où se reflète la société israélienne. Certes, mais les élus du peuple devraient montrer l’exemple, se conduire avec dignité et avec le sens des responsabilités. Personne en Israël n’accepte la critique ni même les remarques constructives. Chaque déclaration ou petite phrase est vérifiée à la loupe. Les dérapages sont interprétés comme antisémites ou pro-palestiniens. Prenons par exemple La Passion du Christ. Ce film a été critiqué pour sa violence et son interprétation fallacieuse de l’histoire. Ni les Américains ni les Italiens n’ont été traités d’« antisémites » pour l’avoir projeté, mais quand il s’agit de la France, c’est une autre affaire. Alors là, ce sont l’antisémitisme du « bon vieux temps » et la « rumeur d’Orléans » qui resurgissent. À l’exception des États-Unis, ce film n’a d’ailleurs pas eu de succès. Il existe en Amérique une bizarre connivence entre les chrétiens intégristes et les juifs orthodoxes pour sauvegarder l’intégrité de la Terre Sainte au Peuple Élu [… ]

Certains Israéliens peuvent se permettre de dire tout haut ce qu’ils pensent, avec grossièreté et mépris, mais ne permettront pas aux autres d’en faire autant. Ils ont le monopole de la critique. Cela dépasse les clivages politiques : à gauche comme à droite, le langage est généralement le même. Ils refusent les préjugés des autres à leur encontre, mais ont une vision stéréotypée des pays et des dirigeants politiques, proarabes ou pro-israéliens, sans même les connaître vraiment. Leur ligne de conduite est celle d’un pays qui est le nombril du monde [… ]

Le climat de guerre qui règne depuis 1948, les attentats et les problèmes économiques graves que traverse le pays peuvent expliquer cette attitude viscérale. Elle peut être compréhensible mais pas justifiée ; souvent elle est même impardonnable et devient dangereuse pour l’avenir de l’État hébreu.

La Shoah ne peut jamais être oubliée et il n’y pas de comparaison possible dans l’Histoire contemporaine. Nous ne devons pas la banaliser. Les soldats israéliens ne sont pas des nazis et ne pratiquent pas une politique« raciste et non civilisée ». Ils suivent une ligne de conduite dictée par leur gouvernement même si les bavures sont parfois sanglantes. Les condamnations à l’encontre d’Israël sont justifiées. Toutefois, le comportement de Tsahal dans les « territoires » est sans doute plus « humain » que celui des Français en Algérie et des Américains au Vietnam, en Irak ou même au Kosovo. Révoltante donc la remise, en 2004, de la Caméra d’or du Festival de Cannes à l’Israélienne Keren Yedaya pour son film Mon trésor. Elle y dénonce « l’esclavage de milliers de Palestiniens ». De la même veine, le cinéaste américain Michael Moore a remporté la Palme d’or avec son documentaire anti-Bush. Fiction et réalité se confondent et la politique l’emporte même au cinéma. À Bagdad, des soldats américains se conduisent comme dans Orange mécanique et les tortionnaires de Midnight Express. La torture sur les prisonniers irakiens, les sévices graves et les mauvais traitements sont indéfendables et inadmissibles.

Les humiliations irakiennes aggraveront la situation des détenus occidentaux et permettront le pire. Premier indice, un jeune Américain d’origine juive est décapité devant les caméras par ses bourreaux moyen-orientaux. Scènes macabres à Gaza : des extrémistes islamistes exhibent les restes de corps de soldats israéliens devant une foule en délire…

L’État d’Israël a le droit de se défendre et de pourchasser les terroristes et leurs commanditaires. Depuis le 11 septembre 2001, les États-Unis et les pays européens poursuivent cette traque. Ben Laden et les siens ne sont-ils pas une cible ? Faut-il éliminer des « bombes humaines » avant qu’elles n’explosent et tuent ? Sans doute ! Est-il légitime pour Israël de tuer le cheik Ahmad Yassine ou Rantissi ? Sans doute ! Est-il opportun et intelligent de le faire dans une telle flambée de violence ? Non !

Aujourd’hui, les extrémistes dans le monde musulman se sont renforcés et les chances de paix sont écartées. Aucune arme ne peut tuer un personnage emblématique surtout quand celui-ci est un paralytique et en chaise roulante. On ne pourra pas faire disparaître un symbole religieux, même le plus abject. La France a condamné sévèrement cet assassinat parce qu’elle est hostile au principe d’exécution extrajudiciaire et que cette liquidation est contraire au droit international. Au demeurant, faut-il laisser faire les terroristes ? Comment empêcher des parents de laisser envoyer leurs enfants se faire sauter au nom du paradis d’Allah ?

L’occupation d’un pays et la domination sur autre peuple ne peuvent laisser indifférentes la société israélienne et l’opinion internationale. L’Europe, et la France en particulier, a le droit et le devoir de critiquer, de montrer du doigt les défaillances comme les contraintes d’un mur de sécurité et la détresse des Palestiniens. L’écrasante majorité en Israël est consciente des tares de l’occupation. Chirac a eu tort de ne pas encourager le plan Sharon sur un désengagement des territoires. Même si elle n’a pas été partie prenante, la France devrait applaudir chaque petit pas vers la paix. Sans le vouloir, Chirac s’est rangé par maladresse du côté de la minorité extrémiste du Likoud… Il reconnaîtra sa gaffe…

Nous devons également faire la distinction entre le terrorisme, qu’il faut combattre sans merci, et le droit légitime d’un peuple d’avoir une patrie à lui.

En revanche, un État aussi fort militairement et spirituellement qu’Israël ne peut justifier ses faiblesses, se présenter en éternelle victime ou en martyr et continuer à pleurnicher sur les malheurs du passé et se lamenter sur son sort.

Tous le reconnaissent, le passé millénaire du peuple juif a été écrit dans le sang et les larmes, dans l’angoisse permanente d’un avenir menaçant et incertain.

Les Israéliens devraient sortir de ce syndrome. Ils ont été pendant deux mille ans locataires dans leur propre pays, jamais propriétaires. Depuis la création de leur propre État, ils s’y habituent avec difficulté.

Ce petit pays s’est transformé en un gigantesque ghetto. Encerclé de fils de barbelés et de béton armé, d’un immense chantier de marbre, de cimetières et de monuments aux morts.

Les jours de souvenir sont plus nombreux que les jours de fête. Des promenades guidées sont organisées au mont Herzl, lieu où reposent les fondateurs de l’État et des milliers de soldats tués au combat.

L’espoir agonise et l’espérance, la Hatikvah, comme s’intitule l’hymne national, est dans le coma. Elle risque de disparaître si les dirigeants israéliens ne se secouent pas et persistent à mener la politique de l’autruche, celle du repli, de l’immobilisme et de l’indifférence. Le peuple juif est capable de faire des miracles. Il est vivace et généreux mais aussi meurtri, complexé et bourré de contradictions. Israël est le seul pays au monde à ne pas avoir de frontières sûres et reconnues. Le seul à ne pas connaître un jour de paix véritable. Le seul au monde où chaque citoyen ne peut circuler paisiblement sans ressentir la crainte d’un attentat. Le seul pays au monde où le spectre du terrorisme frappe chaque matin. Le seul où la majorité écrasante de son peuple vit à l’étranger. Le seul pays démocratique où les pensées et les opinions des généraux prévalent souvent sur les décisions politiques.

Il est temps de changer de cap. De penser aux vivants et aux générations futures et pas seulement aux morts. Respirer et vivre. Cohabiter avec tous ceux qui tendent la main à la paix. Il n’y a pas d’autre alternative.

Les épreuves qui ont marqué l’histoire des juifs continuent de provoquer en France émotion et sympathie en dépit de la forte présence musulmane. Le gouvernement Raffarin démontre une sincère amitié à l’égard d’Israël et des juifs ; elle est plus profonde que celle de ses prédécesseurs socialistes.

Éloquente la visite à Paris du président israélien en février 2004. Au moment où la République est agitée sur le port du voile islamique, et où les intégristes musulmans défilent dans les rues, les drapeaux frappés de l’étoile de David ont flotté sur les Champs-Élysées.

Le gouvernement israélien devrait être plus attentif aux propos des dirigeants juifs de France, écouter leurs jugements et commentaires. Ces derniers vivent en diaspora et connaissent mieux le comportement des hommes politiques français ; ils leur tâtent chaque jour le pouls.

Tous les présidents de la Ve République ont marqué de leur empreinte les relations avec Jérusalem : Israël demeure un des rares sujets de politique étrangère qui divise les Français même au sein des partis.

De Gaulle incarnait le général courageux de la France Libre. Une personnalité plus charismatique et plus courageuse que Churchill. Il réussit à faire sauter les bâtons dans les roues de son peuple, tandis que Churchill avait les Britanniques derrière lui. Mais il fut l’homme de l’embargo sur les armements au moment où Israël était en danger. Celui également de la petite phrase célèbre : le peuple juif, sûr de lui-même et dominateur. Une majorité des Israéliens juge, jusqu’à ce jour, que ces propos étaient antisémites, une infime minorité estime que c’est, au contraire, flatteur…

Concernant l’ONU, de Gaulle est pris en exemple par les Israéliens. Ils désignent cette organisation comme un « machin ». Contrairement à de Gaulle, Jacques Chirac, plus que tout autre président français, pense que l’ONU est la seule instance internationale à pouvoir régler des conflits régionaux et à maintenir la paix. On a pu constater cette conviction durant la crise irakienne face aux Américains et elle est toujours présente dans son esprit pour la solution du problème palestinien : la politique de Chirac converge avec celle de la Ligue Arabe et celle d’Arafat. Pourtant quand éclate une crise comme celle d’Haïti, durant l’hiver 2004, Bush et Chirac trouvent un terrain d’entente et expédient des troupes à Port-au-Prince pour rétablir directement l’ordre et la sécurité.

À l’égard d’Israël, Pompidou se traînait avec lassitude : Il n’y a pas d’abonné au numéro que vous avez demandé. Il « fermera les yeux », certes, quand Israël viole l’embargo (les vedettes de Cherbourg et les pièces détachées des Mirages). Mais il justifie l’attaque des Égyptiens et des Syriens contre Israël en octobre 1973. Sur ce point, la petite phrase de Michel Jobert, ministre des Affaires étrangères, est éloquente : « Est-ce que tenter de remettre les pieds chez soi constitue une agression imprévue ? »

La politique de Jobert – c’est un « Marocain » – a ouvert les portes de la France au monde arabe. À cette époque, la France n’avait pas de pétrole mais avait des idées…

Pompidou, Giscard, Barre et, à ses débuts, Chirac pensaient la « Grandeur » de la France en termes de puissance économique. Dans les affaires, on ne se conforme pas à la morale…

Depuis 1974, tous les présidents ont mené une politique favorable à l’OLP. Tous ont reconnu l’importance de créer un État palestinien indépendant à côté d’Israël. Tous ont revendiqué le retrait d’Israël des « territoires », y compris Jérusalem-Est. Les gouvernements français de gauche comme de droite ont cédé aux chantages des terroristes, ont versé des rançons faramineuses et ont relâché des responsables. Le but était d’éviter que la France ne devienne une plaque tournante et un champ de bataille de l’internationale terroriste. On peut se demander, devant la menace des extrémistes islamiques, si le danger a vraiment été écarté. D’ailleurs aucun pays européen n’est à l’abri d’une attaque terroriste. La France n’est plus épargnée. Paris n’est plus un sanctuaire et l’esprit républicain est bafoué ouvertement. La France vit sur un volcan.

Durant ces trente dernières années, les intérêts de la France dans le monde arabe orientaient les gouvernements dans leurs décisions.

On lève l’embargo sur les armes, mais on impose un boycott économique (le « truc » de Barre). Giscard avait placé Israël en quarantaine et ne mit jamais les pieds en Terre Sainte, non plus d’ailleurs que tous ses prédécesseurs.

Le septennat de Giscard fut tumultueux et la raison d’État l’a souvent emporté sur les sentiments des hommes. Plusieurs affaires ont déçu les Israéliens, dont l’ouverture du bureau de l’OLP à Paris, le dossier Abou Daoud et la vente de la centrale nucléaire Osirak à Bagdad, l’attitude frileuse de Paris devant le geste magistral de Sadate et les accords de Camp David avec l’Égypte, ainsi que son indifférence après l’attentat de la rue Copernic.

C’est seulement après avoir quitté l’Élysée que Giscard se montra plus compréhensif à l’égard d’Israël et admit qu’il avait commis quelques bévues. Il fera un voyage privé à Jérusalem en mai 1985 et deviendra coprésident de l’association d’amitié avec Israël au Parlement européen…

François Mitterrand a brisé l’isolement d’Israël par une visite historique en mars 1982 et en levant l’embargo économique. Il recevra pour la première fois le président de l’État d’Israël, Haïm Herzog.

Mitterrand n’a pas changé sur le fond par rapport à ses prédécesseurs, mais il a modifié le climat et le ton. Ses ministres Cheysson et Dumas ont eu une attitude négative bercée d’un certain romantisme. Durant les deux septennats de Mitterrand, la France parlait à plusieurs voix, surtout pendant la cohabitation (en Israël et en France). La politique étrangère de Mitterrand, particulièrement lors de son deuxième septennat, n’était pas constante et souvent elle a même zigzagué.

Mitterrand sera le premier homme politique français à rencontrer Yasser Arafat (en 1974 au Caire) ; quinze ans plus tard il le recevra en grande pompe à l’Élysée.

Contrairement à Giscard, le président socialiste sera plus sensible aux préoccupations des juifs de France mais ses gestes seront symboliques. Israël et la communauté juive ont été très attristés d’apprendre ses liens avec René Bousquet. Plusieurs proches de Mitterrand, dont des juifs, le savaient, mais ils ont préféré garder le silence. Son ami Shimon Peres est resté muet comme une carpe.

La politique proche-orientale de Mitterrand a été bien timide. Durant quatorze ans de pouvoir, il n’a pas réussi à s’imposer comme médiateur. Il acceptera de se joindre à la coalition américaine pendant la première guerre du Golfe et Giscard et Chirac étaient dans l’obligation d’approuver.

Jacques Chirac a tenté ces dix dernières années de s’imposer comme intermédiaire dans le conflit entre Arabes et Israéliens. Le bon sens et l’équilibre devraient marquer ses préoccupations. Pas de domination de l’une des parties dans la région : Israël face aux pays arabes comme l’Iran face à l’Irak ou la Libye face à la Tunisie.

Comme tout autre pays, la France a agi dans cette région dans le sens de ses intérêts et selon une certaine vision de l’avenir.

Ses tentatives de rapprochement ont échoué en raison d’une forte défiance israélienne et du poids américain, mais aussi à cause de l’obstination de Chirac à obtenir des résultats immédiats et de certaines maladresses. On ne peut pas mener une politique cohérente et équilibrée au Proche-Orient en proclamant ouvertement ses choix ! C’est insensé et d’avance voué à l’échec.

Chirac a eu quelques succès dans ses interventions discrètes au Liban, en Syrie et en Iran pour la libération de juifs « accusésd’espionnage ». Son feu vert à la libération de terroristes détenus en France dans le cadre d’un échange global avec des prisonniers israéliens disparus est aussi un signe de bonne volonté et un geste empreint d’humanité.

Chirac aurait pu obtenir la confiance des Israéliens et s’imposer face aux Américains dans le règlement du conflit avec Damas et Beyrouth s’il avait démontré plus d’habileté et modéré son machiavélisme.

Sa démarche à faire admettre Israël au sein de la francophonie sera un échec cuisant. Les raisons juridiques n’étaient que prétexte et les contraintes auraient pu être surmontées. Il s’agit de volonté politique dans un domaine purement culturel et la France possède les moyens d’exercer son influence et des pressions.

L’antagonisme entre Chirac et Bush sur la guerre en Irak et le refus de Paris d’y participer ont renforcé la méfiance. Les intentions de Chirac vont, pour la majorité des Israéliens, dans le sens des Arabes et des affaires. À Jérusalem, l’image de la France demeure négative. Une campagne d’information est nécessaire [… ]

La société israélienne s’éloigne de la civilisation européenne et l’Ancien Continent ne lui sert plus de modèle. Tout est calqué sur l’Amérique et même l’hébreu est en déclin. Le temps, c’est de l’argent ; les satisfactions immédiates et éphémères prennent le dessus sur les débats approfondis et la réflexion philosophique. Rappelons que se sont les juifs européens et non les juifs américains qui ont construit Israël. Les juifs originaires des pays européens y sont largement majoritaires.

Les États-Unis jouent ici un rôle essentiellement politique ; ils aident financièrement et militairement Israël depuis que le général de Gaulle a imposé l’embargo.

À partir du deuxième mandat de Chirac, il y a plus de fluidité dans les rapports franco-israéliens et les relations entre Paris et Jérusalem sont devenues moins tendues.

La France a compris qu’elle doit séparer les relations bilatérales du conflit avec les Palestiniens et se montrer plus sensible aux soucis sécuritaires des Israéliens. Elle est ainsi devenue le troisième partenaire scientifique d’Israël, son sixième fournisseur et la deuxième destination touristique des Israéliens. Un grand centre culturel français est enfin en construction. Les visites officielles en Israël se font plus fréquentes.

Cette politique d’ouverture a fait que l’Union européenne est le premier partenaire commercial d’Israël.

La place d’Israël est tout naturellement en Europe. Elle l’est déjà sur les plans économique, technologique et spatial, dans les compétitions sportives et dans le cadre de l’Eurovision. Tant qu’Israël sera rejeté par les pays arabes et considéré comme corps étranger dans la région, son intégration à l’Europe devrait aller s’intensifiant dans tous les domaines : stratégique, militaire, spatial, technologique et dans la lutte antiterroriste. Dans le cadre de l’OTAN ou de toute autre instance européenne. L’écrasante majorité des Israéliens le souhaite tout en préservant la souveraineté de l’État hébreu.

Les attentats-suicides ne datent pas d’hier. Les États-Unis impuissants osèrent utiliser la bombe atomique contre les Japonais. Soixante ans plus tard nous n’avons pas retenu la leçon et l’Amérique demeure désarmée face au terrorisme. Hier contre les Japonais et les Vietnamiens, aujourd’hui contre al-Qaïda et les Irakiens. Des pays démocratiques ne peuvent se départir de leur dignité et de leur foi à la suite de quelques attentats sanglants. Quelques fanatiques ne sauraient faire perdre la face au monde libre. Les gouvernements occidentaux ne peuvent céder au chantage terroriste. Ce ne sont pas les terroristes qui doivent dicter la composition des cabinets de demain, comme cela a été le cas en Espagne en mars 2004. L’attentat contre une Israélienne enceinte et ses quatre enfants, le jour du référendum interne du Likoud en mai 2004, ayant aussi pesé sur ce scrutin.

Le plan Sharon, en dépit de ses lacunes considérables, a été rejeté par une infime minorité du pays. Il est inconcevable que quelques dizaines de milliers de militants puissent décider pour l’ensemble des Israéliens s’il y aura la paix ou non. L’échec humiliant essuyé par Sharon est aussi un échec cuisant pour Bush et son gouvernement.

Le Proche-Orient a basculé de l’espérance de paix dans la violence et la guerre. Si les leaders palestiniens n’enterrent pas définitivement la hache de guerre et qu’ils ne renoncent pas à revendiquer le retour des réfugiés, qu’ils n’introduisent pas chez eux des réformes démocratiques, il n’y aura pas de paix dans cette région du monde. Israël, les pays arabes, la France et les États-Unis doivent aider l’Autorité palestinienne à sortir de cette situation chaotique. Si on la renforce, les extrémistes du Hamas et du Djihad islamique s’en trouveront marginalisés.

Aucun gouvernement israélien, de droite comme de gauche, n’acceptera de faire des concessions si des terroristes sèment chaque jour la terreur. Sharon a eu tort de mettre en quarantaine Arafat, symbole de la « révolution palestinienne » et de ne pas négocier sérieusement avec ses ministres. Arafat demeure l’obstacle principal à la paix et sa politique de soutien inconditionnel à la lutte armée et au terrorisme est effrayante, mais l’effondrement de l’Autorité palestinienne ne joue pas en faveur d’Israël. Il faudra plusieurs années pour établir une quelconque stabilité. Un retrait unilatéral, sans négociation préalable avec les Palestiniens, risquerait aussi bien de plonger la région dans l’inconnu.

L’intégration d’Israël dans un Proche-Orient musulman et hostile n’est pas pour demain. La place de l’État hébreu est par conséquent en Europe sans que soit pour autant négligée l’influence des États-Unis. Le récent élargissement de l’Union européenne doit au demeurant permettre le renforcement des liens avec Israël et l’établissement d’un équilibre des forces en présence. Israël a intérêt à ce que les vingt-cinq pays européens ne soient pas écartés des grandes décisions dans cette région du monde…

Toutefois ceux qui pensent que le mouvement sioniste a échoué et que les Juifs devraient retourner dans leurs pays d’origine en Europe ou au Maghreb, notamment, comme le souhaitent Kadhafi, certains intellectuels français et plusieurs antisionistes israéliens vivant en Europe, se bercent d’illusion. Israël ne sera pas une parenthèse de l’Histoire contemporaine.

Jacques Chirac a démontré beaucoup plus de sensibilité que ses prédécesseurs à l’égard des juifs. Giscard était distant. Mitterrand faisait des gestes symboliques. Chirac passe aux actes. Il maintient le Front national à l’écart, reconnaîtra pour la première fois la responsabilité de l’État français durant la période de Vichy et introduira l’étude de l’Holocauste dans les manuels scolaires. Le combat sans relâche du gouvernement Raffarin contre l’antisémitisme et la détermination de Sarkozy comme de De Villepin à mobiliser tous les moyens nécessaires ont atténué les protestations des juifs de France ; Jérusalem n’a pas réussi à déclencher leur départ massif vers Israël. Une vague d’attentats terroristes à Paris, comme le 11 mars 2004 à Madrid, inciterait par contre une partie des Juifs à quitter le pays, pas nécessairement, d’ailleurs, pour Israël. Quand se sont produits les premiers attentats terroristes dans les années 1970, l’Europe avait fait la sourde oreille aux demandes israéliennes de collaboration dans la lutte antiterroriste. Les conséquences sont irréparables à court terme.

Depuis l’anathème gaullien de 1967, les relations entre la France et Israël ont été imprégnées d’un mélange de raison et de passion, d’incompréhension et de beaucoup de malentendus. Des malentendus qui auraient souvent pu être dissipés si les Israéliens s’étaient montrés plus rationnels et avaient adopté une politique moins intransigeante et plus équitable envers les Palestiniens.

La classe politique des deux pays devrait également démontrer plus de sagesse et éviter des réactions impulsives. Il n’y a pas de contentieux entre la France et Israël. Les divergences portent sur la solution du conflit dans la région. La France a le droit de critiquer et d’apporter sa contribution, ce qui, entre amis, est parfaitement normal. L’amitié entre les deux peuples est profonde dans toutes les couches de la population. De même qu’au sein du gouvernement, de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Jacques Chirac en est conscient. Pourtant, en Israël et aux États-Unis, son image n’est pas bonne. On continue à se méfier de lui en dépit de ses bonnes intentions. La France a sans aucun doute un rôle important à jouer au Proche-Orient [… ]

Et puis il faudrait de la part de Jacques Chirac et demain de son successeur à l’Élysée plus de volonté politique, avec des gestes concrets et sincères. Seule une politique cohérente et hardie pourrait redonner confiance aux Israéliens et aux Arabes et contribuer au rayonnement de la France dans cette région, cruciale, du monde.


References :

Freddy Eytan « La France, Israël et les Arabes : le double jeu », Outre-Terre 4/2004 (no 9), p. 437-449.

URL : www.cairn.info/revue-outre-terre-2004-4-page-437.htm.
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
22 avril 2011, 22:56
ARCHIVES : Israel et la propagande des médias français - Par Guy Milliere - 07 janvier 2009

Depuis le commencement de l’offensive israélienne contre le Hamas, les médias français se sont surpassés. S’il ne s’agit pas d’incitation à la haine, cela y ressemble souvent. Le mot « terrorisme » pour qualifier des gens aux intentions génocidaires n’a à peu près jamais été prononcé.

Les propagandistes de l’Autorité palestinienne ont été copieusement interviewés. Les chroniqueurs, à de très rares exceptions près, ont incriminé l’État hébreu, dénombré les morts à Gaza sans jamais rappeler que l’essentiel de ceux-ci étaient des miliciens formés pour tuer. Les images montrant l’extrême précision des frappes aériennes des forces armées israéliennes n’ont à peu près jamais été diffusées. J’ai vu fort peu de témoignages d’habitants de Sderot, d’Ashdod ou d’Ashkelon, par contre les déclarations haineuses de fanatiques islamiques ont été reprises longuement.

Au moment où paraîtront ces lignes, Nicolas Sarkozy se sera rendu au Proche-Orient, avec pour objectif affiché de faire pression sur le gouvernement israélien ou, si les pressions ne fonctionnent pas, de souligner qui a tort : celui qui, selon l’adjectif consacré, emploie des moyens « disproportionnés », bien sûr.

Il y a dans tout cela des traces assez sales de la politique arabe de la France. Il y a la peur de perdre des contrats, celle de mécontenter une population musulmane en pleine croissance démographique en ce pays. Il y a aussi des relents divers de mépris envers Israël qui parcourent une bonne part de la classe politique et médiatique, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche en passant par les amis d’un Général qui trouvait le peuple juif « dominateur » et trop sûr de lui et les adeptes de diverses formes de tiers-mondisme. Il y a les restes d’antisémitisme qui peuvent faire s’entrecroiser les soirées de la famille Le Pen et de la famille Mbala Mbala.

Il y a aussi les effets d’une propagande incessante. La Judée-Samarie et Gaza sont passés, dans les commentaires, de « territoires occupés » à « territoires palestiniens ». On pourrait croire qu’Israël n’a été victime d’aucune guerre depuis 1948, et qu’en 1967, il n’y a pas eu la nécessité pour Israël de se défendre contre les armées de plusieurs pays, dont l’Égypte et la Jordanie. On pourrait penser qu’avant 1967, il existait un pays appelé Palestine. On pourrait oublier aussi que la Judée-Samarie, jusqu’à cette date, était occupée par la Jordanie, et Gaza par l’Égypte…

Le fait que des Arabes, qui sont partis cinq cent mille, veulent revenir cinq millions en Israël, et sont professionnellement réfugiés de père en fils et d’oncle en cousin, est appelé « droit au retour ». Le fait que des Juifs veuillent vivre sur la terre de leurs ancêtres en Judée-Samarie est appelé « colonisation ».

Les dirigeants palestiniens ne sont jamais incriminés pour leur haine raciste, leurs incitations au meurtre, leur immense corruption, leurs pratiques totalitaires, leurs désirs violents d’épuration ethnique. Si les critères utilisés pour analyser la situation israélienne étaient appliqués ailleurs, on se rendrait compte que ceux-ci sont monstrueux et moralement répugnants, mais, dès lors qu’il s’agit d’Israël, ils semblent devenir acceptables.

Il faut redire une fois de plus ceci : ce que vit Israël depuis soixante ans est une guerre d’agression par le monde arabe et musulman. Israël ne fait que réagir de manière défensive. L’affrontement oppose une démocratie aux métastases d’un cancer totalitaire.

Du jour où les Arabes palestiniens cesseraient d’être incités à la haine et au génocide pour passer à l’esprit d’entreprise, la paix viendrait immédiatement. L’obstacle à la paix est uniquement, en ces conditions, une pathologie mentale qui relève du djihadisme. Tant que cette pathologie ne sera pas broyée, aucune avancée ne sera possible.

Si le gouvernement israélien veut être généreux avec la bande de Gaza, il doit infliger une défaite totale au Hamas, car seule la défaite totale d’une organisation de ce genre permet, éventuellement, de rebâtir ensuite sur des bases plus saines. Si le gouvernement israélien veut la paix, il ne doit pas se contenter de demi-mesures.

Si les dirigeants européens étaient lucides, ils souhaiteraient eux-mêmes la victoire totale d’Israël : pratiquer l’apaisement vis-à-vis du djihadisme à quelques milliers de kilomètres de Paris a pour effet de permettre à celui-ci de se renforcer, or le djihadisme est d’ores et déjà présent, en de multiples lieux, sur le sol européen.

Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
22 avril 2011, 23:05
ARCHIVES : La mémoire courte des médias français - Par N. Cohen Tanugi - 25 juillet 2006

Les médias français, dans leur écrasante majorité, ont choisi leur camp : avec le Hezbollah, contre Israël. Les Français, malgré le matraquage médiatique, n'ont pas tous été leurrés par une presse corrompue moralement et parfois financièrement.

La médaille d'or du déshonneur revient à l'Humanité qui a titré, à propos des victimes libanaises, "Le massacre des innocents": ignoble amalgame, tout résonant du rétrograde antijudaïsme chrétien moyenâgeux qui voulait assimiler les Juifs au mal absolu, à la contre-humanité. Pas mal, pour un journal athée, pas mal pour un journal qui a démenti, caché, nié les 10 millions de victimes innocentes de Staline, "le petit père des peuples".

Il paraît, selon ce journal, suivi toujours par l' écrasante majorité des médias qu'il s'agit de victimes "civiles" et "innocentes", en omettant de préciser que pas un seul des 10000 combattants du Hezbollah ne porte, comme l'exige la loi internationale, un uniforme, précisément pour le distinguer des civils, ce qui constitue un crime de guerre avéré.
Non seulement ce sont tous apparemment des "civils" mais ils habitent, vivent et combattent exclusivement au sein de la population civile qui leur sert de bouclier. Leur arsenal est également entreposé dans des habitations, des mosquées, des hôpitaux, des écoles etc. et les sites de lancement de leur 10000 roquettes sont en majorité aménagés dans une pièce d'une maison particulière. Tous les journalistes sans exception le savent, 99,99% omettent de le préciser ces faits, constitutifs, eux aussi, de crimes contre l'humanité.

Le plus étrange est, qu'avant que des Juifs ne s'attaquent au Hezbollah, ce mouvement était honni de l'Occident et de la France en particulier. Normal : le Hezbollah détestait les journalistes et les forces d'interposition humanitaires.

Le 23 octobre 1983, un attentat au camion piégé, monté par le Hezbollah, fait sauter le Drakkar ou séjournaient les parachutistes français, venus en force d'interposition à Beyrouth. 58 parachutistes français sont ici Morts pour la France (sic) et le Liban (sic).

C'est moins cependant que le tribut payé par les USA au Hezbollah qui dans un attentat contre le QG des Marines à Beyrouth, ont assassinés pas moins de 241 marines en sommeil.

Le Hezbollah fait une entrée fracassante, c'est le cas de le dire, dans la cour des grands du terrorisme, devançant la Libye, la Syrie mais peut-être pas l'Iran, dont elle est l'aile avancée au Proche Orient.

Il s'attaque alors aux journalistes occidentaux, français en particulier qui ont l'impudence de croire que la France a son mot à dire dans le Liban qu'elle a porté sur les fonts baptismaux.

En 1985, le journaliste Jean Pierre Kaufmann et Michel Seurat, chercheur au CNRS, sont pris en otage par le Hezbollah. Le 8 mars 1986, 4 journalistes français : Georges Hansen, Jean-Louis Normandin, Philippe Rochot et Aurel Cornea sont à leur tour pris en otages par les mêmes à Beyrouth. Kaufmann sera libéré le 4 mai 1988 après 3 ans de captivité, et Seurat sera exécuté fin 85 ou début 86.

La presse française, à l'époque, évoquait leur sort quotidiennement jusqu'à leur libération.
C'était le bon temps, si l'on ose dire…

Mais aujourd'hui où ce sont les Juifs qui, menacés clairement et distinctement de disparition par le Hezbollah et la voix de leur maître, Ahmadinejad, ont proclamé leur volonté de réduire à l'impuissance ces malfaisants, alors selon la règle qu'entre deux maux il faut choisir le moindre, les médias français débordent de sympathie pour Nasrallah, que toute une population "pacifiste" porte aux nues, héros qui a le courage de se dresser face au monstre israélien et de lui infliger tel David à Goliath des coups mortels.

A l'extrême gauche on traîne comme toujours tsahal dans la boue et l'on plaint les pauvres Palestiniens et Libanais d'être tombés dans les griffes colonialistes, capitalistes et américanophiles des sionistes. Il s'est trouvé même à l'UMP un député pour demander l'intervention militaire de la France contre Israël. Un membre éminent du parti de de Villiers réclamait récemment que l'on donne une bombe atomique aux Palestiniens.

Pauvre France mais braves Français, tout de même ! Malgré ce matraquage à 99% sur les ondes, les écrans et la presse écrite, ils "ne sont que" 30% à rendre Israël responsables de la situation. 39% accusent le Hezbollah, 12% l'Iran, et 5% la Syrie, soit 56% de lucides dans les ténèbres médiatiques français.

Tout espoir n'est pas perdu. Peut-être que demain les Français s'éveilleront pour mettre un terme à la décadence dans laquelle les "élites" entraînent ce si beau pays.


Source: www.israel-diaspora.info [www.israel-diaspora.info]
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 03:05
Comment la France envisage de reconnaître l’Etat palestinien.

Une ineptie sarkozienne de plus.

jeudi 21 avril 2011,

PARIS - La France recevait jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas en visite à Paris, alors qu’elle réfléchit de plus en plus ouvertement à une reconnaissance de l’Etat palestinien par l’Union européenne pour dépasser la paralysie du processus de paix avec Israël.

Le président de l’Autorité palestinienne devait être reçu en fin d’après-midi par le président Nicolas Sarkozy à l’Elysée pour, a-t-il dit, lui "demander conseil" sur les démarches à suivre en vue de la reconnaissance d’un Etat de Palestine.

Face au blocage des négociations de paix, rapidement interrompues après une brève relance en septembre, Paris semble envisager sérieusement une reconnaissance de l’Etat palestinien, même en l’absence d’accord entre les deux parties.

Depuis sa prise de fonction fin février, le chef de la diplomatie française Alain Juppé s’est exprimé à deux reprises en ce sens. A la mi-mars, il avait estimé qu’il s’agissait d’"une hypothèse qu’il faut avoir en tête".

Puis il a indiqué mardi que la France et l’Union européenne "travaillent à des initiatives" pour remettre Israéliens et Palestiniens autour d’une table de négociations, qui pourraient conduire à une reconnaissance à l’automne d’un Etat palestinien.

"C’est une question à laquelle il faut réfléchir et à laquelle nous réfléchissons. Et elle se posera au mois de septembre ou octobre", a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy ne s’est pas exprimé récemment sur cette question. En janvier 2010, il s’était bien gardé de reprendre à son compte une déclaration de son ministre des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, envisageant déjà l’option d’une reconnaissance unilatérale.

Ce choix a déjà été fait par plusieurs pays d’Amérique latine, même si la communauté internationale s’est fixé comme objectif la création de l’Etat palestinien à l’automne, au moment de l’assemblée générale des Nations unies, à New York.

Mais ce calendrier est menacé par des profonds désaccords entre Israéliens et Palestiniens, en particulier sur la question des implantations juives en Cisjordanie et à Jérusalem Est, mais aussi par des divergences entre les grandes puissances.

Une réunion ministérielle du Quartette (Russie, UE, ONU, Etats-Unis) sur le Proche-Orient, prévue le 15 avril, a dû être reportée. Washington est à l’origine de l’ajournement de cette rencontre au cours de laquelle les Européens espéraient définir les "paramètres" d’un règlement final, notamment sur les frontières et la sécurité.

L’Autorité palestinienne avait demandé la semaine dernière aux Etats-Unis de prendre "une position claire sur l’Etat palestinien et sur les frontières de 1967 (avant la guerre des Six jours, ndlr) avec Jérusalem-Est pour capitale".

A l’occasion de cette visite de Mahmoud Abbas à Paris, la France a rappelé qu’elle considérait les Palestiniens "plus que jamais prêts à établir un Etat et à le gérer d’une façon crédible et pacifique", selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères.

Elle a également répété sa disposition à accueillir une conférence des donateurs au mois de juin, dont les Palestiniens souhaitent qu’elle apparaisse comme le signal de l’imminence de la création de leur Etat. Une première conférence de ce type, en décembre 2007 également à Paris, a permis le versement de 7,7 milliards de dollars, dont 4,3 milliards d’aide budgétaire.


Selon le ministère des Affaires étrangères, la France devait aussi lors de cette visite de Mahmoud Abbas apporter son soutien à ses efforts "en vue de mettre fin à la division des territoires palestiniens", la Cisjordanie et Gaza.

© 2011 AFP

hebergeur d'image

Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 04:11
Ladouda a ecrit...

Comment la France envisage de reconnaître l’Etat palestinien.

Une ineptie sarkozienne de plus...

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Il aurait ete plus exact de titrer cet article ainsi:


Comment la France envisage de reconnaître l’Etat palestinien.

Une ineptie francaise de plus, fidele a la politique pro-arabe du Quai d'Orsay et de la Presidence de la Republique depuis la proclamation de la Veme republique en 1958 sous De Gaulle.


Pour en savoir plus :

Freddy Eytan « La France, Israël et les Arabes : le double jeu », Outre-Terre 4/2004 (no 9), p. 437-449.

[www.cairn.info]

Mais que voulez-vous ? On sait tres bien que notre ami Ladouda fait, depuis toujours, une fixation sur Nicolas Sarkozy.

Il est vrai que moi aussi, comme vous avez pu le constater, je n'apprecie plus Nicolas Sarkozy depuis son alignement sur la politique pro-arabe ( de double jeu ! ) de la France sous la Veme Republique quelque soient les ministres des Affaires Etrangeres ou les Presidents de la Republique Francaise au pouvoir.
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 08:54
Désolé mais si fixation il y a, c'est surtout sur le discours sarkozien, qui préconisait ni plus ni moins que le retour aux frontières d'avant 1967, par l'arrêt des colonisations commencées en 1967 :


" Je le dis à mes amis israéliens : le temps est venu de mettre fin à l’occupation qui a commencé en 1967 "

et maintenant :

"Selon le ministère des Affaires étrangères, la France devait aussi lors de cette visite de Mahmoud Abbas apporter son soutien à ses efforts "en vue de mettre fin à la division des territoires palestiniens", la Cisjordanie et Gaza."

Comment interprèter ce dessein, qui pour s'accomplir consisterait à arracher à Israël des territoires pour relier la Cisjordanie à Gaza ? Le fameux ministère des Affaires étrangères, n'obéit il pas aux inepties fumeuses de son non moins fumeux patron ?
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 11:27
Ladouda a ecrit

Le fameux ministère des Affaires étrangères, n'obéit il pas aux inepties fumeuses de son non moins fumeux patron ?

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Fumeux peut-etre mais cela se revelera, une fois de plus, n'etre que du vent ! Mais finalement, avec l'aide du "vent", cette fumee sera rapidement dissipee .

Parole ! Parole !
comme dans la chanson de Dalida.

Et une fois de plus, La France de Nicolas Sarkozy, par son attitude partisane, comme celle de ses predecesseurs, se retrouvera « Gros-Jean comme devant ». Et comme d'habitude, elle sera exclue de toute participation a un reglement consenti ( eventuel mais le seul viable ! ) entre les deux parties du conflit israelo-palestinien.

Quant a OBAMA, c'est une autre histoire ! Comme ses predecesseurs, il "se cassera les dents" a vouloir regler ce conflit par la force et le chantage; comme tous ceux de ses predecesseurs qui, de la meme maniere, ont voulu regler ce probleme en voulant imposer leur point de vue ( compatible avec leurs propres interets ! ) dans le conflit israelo-palestinien, et cela uniquement sur une seule des parties en conflit, en l'occurrence, comme d'habitude, Israel.

Nous serons fixes dans un avenir proche, et il faudra tenir compte de tous les bouleversements politiques avec les consequences quelque peu imprevisibles de ce qui se passe, aujourd'hui, dans les pays arabes et partout ailleurs.




"Isaie annonce la paix... : ce sera une paix mondiale, ou l'on ne connaitra plus la guerre, les ennemis "irreductibles" d'Israel ayant ete aneantis, ou la sagesse regnera en maitresse tant sur le peuple d'Israel que sur les nations."

AMEN

Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 12:50
Les Etats-Unis refusent les plans unilatéraux d'Abbas - Par Itaï Smadja - Pour Guysen News International - 20 avril 2011


Les Etats-Unis ont rejeté mardi les plans palestiniens de demander au Conseil de sécurité des Nations Unies de reconnaître un Etat palestinien en septembre.

Premier refus essuyé pour l'AP dans sa tentative de faire reconnaître unilatéralement un état palestinien sur la scène internationale.

Les Etats-Unis ont rejeté mardi 19 avril les plans palestiniens visant à effectuer en septembre une requête auprès du conseil de sécurité de l'ONU pour reconnaître un Etat palestinien.
L’annonce de ce refus a été faite par Mark Toner, le porte-parole du département d'Etat américain, redonnant ainsi la priorité au dialogue
"Nous continuons d'insister auprès des deux parties pour la reprise des négociations directes", a-t-il expliqué.
Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a néanmoins indiqué qu'il était déterminé à poursuivre les efforts pour demander aux Nations Unies la reconnaissance d'un Etat palestinien.

Lors d'une visite en Tunisie, Abbas a déclaré : "Nous nous fions aux mots du président Barack Obama, qui a déclaré que sa vision est de voir un Etat palestinien pour le mois de septembre selon la date limite fixée par le Quartet."

Le chef de l'AP se veut confiant. Selon lui, les pays d'Europe de l'Ouest, comme la Grande-Bretagne ou la France, sont aussi susceptibles de reconnaître l'établissement de cet Etat.

Abbas se rend d’ailleurs en France ce mercredi 20 avril pour discuter de la question de l'Etat palestinien avec le président français Nicolas Sarkozy. Il espère convaincre ce dernier de soutenir la volonté de l'AP de demander au Conseil de sécurité des Nations Unies la reconnaissance de l'Etat palestinien sur les frontières de 1967, avec Jérusalem-est pour capitale.

Le mois prochain, il rencontrera la chancelière allemande Angela Merkel, dans la même optique


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Merkel tentera de convaincre Abbas de renoncer à une reconnaissance unilatérale de la Palestine - 23 avril 2011

Selon les informations de l'hebdomadaire allemand "Der Spiegel", la chancelière allemande Angela Merkel compte rencontrer le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas en mai pour l'exhorter à renoncer de demander aux Nations unies la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien comme il compte le faire en septembre prochain. Alors que les négociations de paix avec Israël se trouvent dans l'impasse depuis septembre, l'Autorité palestinienne souhaite en effet soumettre à la prochaine session de l'Assemblée générale de l'ONU la question de la reconnaissance du futur Etat palestinien, avec ou sans accord avec l'Etat juif.
Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 12:55
Clinton appelle à la reprise immédiate des négociations - Par JPOST.FR ET REUTERS - 21 avril 2011


La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mercredi à une reprise immédiate des pourparlers de paix israélo-palestiniens. Elle dénonce les efforts palestiniens pour chercher des déclarations unilatérales en faveur d'un Etat palestinien aux Nations Unies.

Lors d'une interview pour PBS, Clinton affirme qu'en dépit des événements du Moyen-Orient, Israël et les Palestiniens devraient réaliser qu'il est nécessaire de reprendre les négociations.

Alors que les deux camps tentent d'analyser ce que les changements régionaux "signifient pour leur future position", Clinton explique que les négociations ne sont pas seulement "la seule voie", mais aussi "un besoin immédiat".

Elle souligne que même avec ce qu'il se passe dans la région, il est dans l'intérêt des Israéliens et des Palestiniens "de se remettre au travail" sur les négociations de paix.

D'autre part, Hillary Clinton a clairement fait savoir que les Etats-Unis étaient opposés à la création unilatérale d'un Etat palestinien aux Nations Unies.

"Nous ne soutenons pas les efforts des Palestiniens d'aller aux Nations Unies pour tenter d'obtenir une autorisation ou un vote d'approbation sur son indépendance."

Elle ajoute : "Nous pensons que nous ne parviendrons à la solution à deux Etats, que nous soutenons fortement, qu'à travers des négociations."

Re: La France est-il un pays vraiment antisioniste ?
23 avril 2011, 13:03
La France, s’est plantée avec Kadhafi et Assad, va-t-elle se planter avec Abbas ? - Par Hélène Keller-Lind - Pour Desinfos.com - 23 avril 2011

Kadhafi et Assad ont été reçus en grande pompe à Paris, avec tous les honneurs. Kadafi est désormais honni et est devenu persona non grata. Assad, qui tue des manifestants syriens à tour de bras est en passe de le devenir. Pourtant, poursuivant son étrange aveuglement, la France reçoit Mahmoud Abbas à bras ouverts et l’aide à faire proclamer un « État palestinien » en septembre de cette année. Et, au diable les conséquences....

Kadhafi hors de l’Elysée au banc des proscrits

En décembre 2007 Kadhafi était reçu en grande pompe par la France. Visite que, désormais, l’Elysée préfère escamoter comme le montre le site de l’Express Mais le Président de la République fut loin d’être le seul à se planter, même si les buts étaient en soi louables : remercier un dirigeant arabe qui, après avoir été terroriste, aidait l’Occident à lutter contre le terrorisme sans oublier d’éventuels juteux contrats...mais de là à faire fi des violations de Droits de l’Homme élémentaires...

La question des Droits de l’Homme en Libye avait néanmoins quelque peu troublé cette grande fête... mais la tonalité générale de cette visite était restée « amicale » dans l’ensemble.

Pendant ce temps, des ONG comme UN Watch dénonçaient le régime libyen mais criaient dans le désert...

Or, un dictateur sanguinaire reste un dictateur sanguinaire et on voit ce qu’il en est quelque trois ans plus tard : la France est à la pointe du combat contre le dictateur libyen que l’on veut désormais voir déguerpir...1

Bashar Al-Assad : un ami qui a tant de sang sur les mains

Même scénario, en dépit de variantes, pour Bashar Al-Assad qui était devenu le nouvel ami de la France...en partie sur les recommandations chaleureuses d’Elisabeth Guigou qui avait chapeauté un rapport sur la dictature syrienne. Nous sommes bien plus proches dans le temps puisqu’elle se rendit en Syrie pour un premier voyage en mars 2010 Or, c’est sous la direction de cette experte es-monde arabe – elle était proche du Tunisien Ben-Ali, elle est en faveur de la campagne anti-israélienne de BDS - que fut rédigé un Rapport parlementaire assez élogieux sur la Syrie qui, certes, pouvait mieux faire, mais avec qui, selon elle, il fallait renforcer les liens pour le plus grand bien de la région et de la France. grande illusion... Sur la foi de ces recommandations, Nicolas Sarkozy nomma un représentant spécial français à Damas.

Il faut dire que le dictateur syrien, présumé commanditaire de l’assassinat de Rafik Hariri , avait déjà eu pour le 14 juillet 2008 les honneurs de la tribune officielle...

En août 2010 c’est dans les colonnes de desinfos.com que nous jouions les Cassandre à propos du régime de Damas

Le 9 décembre 2010 le dictateur, fils de dictateur, était reçu à nouveau avec tous les honneurs à l’Elysée, ce dont se réjouirent les anti-sionistes

Le site de l’Elysée répertorie d’ailleurs toutes ces visites, échanges, appels, franco-syriens de ces dernières années

Et, comble du comble, lors du dernier dîner du CRIF, en février 2011, le Président de la République montrait l’étendue de son aveuglement en conseillant à Israël de....restituer le Golan pour parvenir à la paix... Avec une naïveté inouïe le Président de la République déclarait, en effet : « « et quelle transformation stratégique pour Israël si une normalisation accompagnait une restitution du Golan ! Elle conduirait à un changement radical de la situation des mouvements qui chaque jour, depuis le Liban ou depuis Gaza, menacent Israël ! » Ce qui en laissa plus d’un dans l’assistance sans voix...

On comprendra dès lors que les réactions françaises à la répression sanglante de Bashar al-Assad contre les Syriens qui s’insurgent contre son régime se soient fait attendre et qu’il ait fallu que des seuils terribles dans le nombre de victimes de l’ami syrien pour que l’on désapprouve ici... presque du bout des lèvres. Alors même que Barack Obama condamne aujourd’hui avec vigueur

Quant aux médias...on sait que si un Palestinien est tué dans la Bande de Gaza lorsqu’Israël réplique à des tirs d’obus et roquettes, voire missiles contre des populations civiles israéliennes, cela fait le 20 h. Or, une dizaine de morts syriens tués par leur « Président » seront à peine mentionnés en fin de journal, voire pas du tout. Pour les médias aussi il faut un certain seuil...
Abbas et Autorité palestinienne :même scénario

Pourtant le même scénario est en train de se passer avec le « Président » palestinien, qui a repoussé des élections sine die et gouverne avec un gouvernement qui a été dissous, sans compter qu’il ne parvient pas à unifier les Palestiniens de Judée Samarie et ceux de la Bande de Gaza qui, eux, ont un gouvernement de facto terroriste. Quand les frères palestiniens ne s’entretuent pas...

De bien mauvais conseillers estiment que Mahmoud Abbas et Salam Fayyad sont des gens fréquentables et qu’il faut les aider à obtenir un État au plus tôt, dans cinq mois en fait....Ces conseillers, comme ils l’ont fait avec la Libye ou la Syrie – entre autres – ne veulent pas voir que l’Autorité palestinienne est un système corrompu – ce que dénoncent les Palestiniens eux-mêmes -, qui bafoue les Droits de l’Homme – journalistes qui s’autocensurent pour se protéger – et, en premier lieu les droits des femmes et ne veut nullement la paix avec Israël mais veut voir disparaître l’État hébreu comme le prônent encore et encore ses médias officiels qui effacent virtuellement Israël de la carte...Leur habileté étant de le faire en sous-main sans la franchise brutale d’un Ahmadinejad...

Et évidemment, ce soutien apporté à ce type de régime ne pourra avoir que des conséquences potentiellement dramatiques... Pourtant la France réfléchit très sérieusement à se prononcer pour la création d’un tel État dans un avenir proche . Et on peut imaginer de quel côté penche la balance quand on voit la mine réjouie d’Abbas et Erekat – qui avait faussement démissionné récemment et exige le retour des 7 millions de « réfugiés » palestiniens - sur le perron de l’Elysée... ou Abbas et Nicolas Sarkozy, main dans la main...

Il est vrai que la mine débonnaire d’Abbas donne à penser que l’on a là un homme bon, fiable et qui est soucieux de paix...Dans les colonnes de desinfos.com, notamment grâce aux travaux de l’ONG Palesitnian Media Watch , mais aussi grâce à d’autres sources, telles que Human Rights Watch ou des sondages, palestiniens y compris, on montre pourtant que ces apparences sont trompeuses, qu’on ne peut oublier que c’est sa thèse négationniste qui a valu à Abbas ses titres universitaires soviétiques et qu’un tel régime, anti-israélien et antisémite, qui incite avec succès un tiers de sa population à considérer la violence anti-israélienne comme souhaitable ne peut vouloir ni la démocratie ni la paix....mais, sans doute jouons-nous, cette fois encore, les Cassandre...

Essentiel que Benyamin Netanyahou continue à mettre une sécurité israélienne bien comprise au cœur de sa politique

Il est heureux, dans ces conditions, que le Premier ministre israélien ait au cœur de ses préoccupations la sécurité de l’État hébreu qu’il évoque sans cesse Une sécurité qui ne pourrait être garantie si des gestes irresponsables tels que « la restitution du Golan, » préconisée par Nicolas Sarkozy, ou « des frontières de 67 » Ce que répétait encore tout récemment, en janvier, MAM, alors ministre des Affaires étrangères de la France Une absurdité potentiellement criminelle que dénonçait Michel Darmon, Président d’Honneur de France-Israël, Ingénieur général du Génie maritime (cr) Mais Michèle Alliot-Marie n’était là que la voix du gouvernement français et de l’UE... Sans parler de l’ONU, version Rapport Goldstone non modifié qui s’apprête, en septembre prochain justement, avec Durban III, à « célébrer » la farce antisémite de Durban I lors de son Assemblée générale annuelle... On se souviendra que la France n’avait pas voté contre la tenue de cette infamie pourtant tellement chargée de sens...

Moment capital en mai prochain devant le Congrès américain où est invité Benyamin Netanyahou

Devant tous ces aveuglements il ne reste qu’a espérer que Barack Obama ne lâchera pas Israël, même partiellement, ce que ni le Congrès américain, ni l’opinion publique américaine dans son ensemble ne sont guère prêts à faire.... Et, dans ce contexte, le discours que prononcera Benyamin Netanyahou devant le Congrès américain où il est invité en mai prochain sera crucial. On s’attend à ce qu’il y présente un plan de paix viable pour Israël. Il est essentiel que Barack Obama n’ait pas présenté de plan de paix qui ne le soit pas auparavant...

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