hommage à mes parents

Dis lui qu'elle n'a pas de vis à vis.

bonne idée, mais là je vais complètement l'embrouiller...............

ma fille vient de m'appeler pour me dire qu'elle avait-mis le sèche-linge en route, une nécessité avec cette pluie qui n'en finit pas....

je me souviens qu'à Tunis il pleuvait souvent l'hiver et il faisait froid aussi,, et, mis à part quelques immeuble comme "la Nationale", rare étaient les maisons avec chauffage, encore moins "central"....

mais c'était sans compter sur le "Démon" : poele rond et haut tout décoré en fonte ou en fer (je ne sais plus) avec sa petite lucarne par laquelle on voyait la "flamme", allumée grace au pétrole...
je ne sais plus si c'était une idée où s'il chauffait vraiment...
toujours est-il que le linge ne manquait pas tout autour, que l'on mettait à sécher,.. en ce temps-là les sèches-linge n'éxistaient pas, mais ce petit poele faisait notre bonheur et nous donnait de la chaleur comme un "pro".il tronait dans le salon et nous avec.....

toujours le mauvais temps, pluie et orages en perspective, à nouveau...

celà me rappelle toujours Tunis et le froid qui nous surprenait car nous n'avions pas d'habit particulier prévus pour la cause...

je revois nos mères emmitouflées dans leur robe-de-chambre de grosse flanelle qui ressemble un peu à à "la polaire" d'aujourd'hui..
pas grand choix de couleur ou de motif, mais le tissu était suffisamment chaud pour protéger du froid...

l'hiver on fétait de nombreux anniversaires.....
alors sur les épaules nos mère ajoutaient des chales crochetés patiemment
soit en forme de cercle, soit en demi, que l'on rabattait frileusement sur la poitrine, certains étaient de pures oeuvres...
il y en avaient meme qui étaient crochetés avec un fil de laine très fin et celà chauffait aussi.
crocheter et tricoter, faisait parti des taches quotidiennes entre-autres choses, bien entendu...
lors de ces anniversaires, il y avait toujours un gateau en couronne qui cuisait dans le "four palestinien" sur le gaz, je garde toujours une partie de ce four, le reste c'est perdu pendant les déménagements..
des gateaux, toujours "fait-maison", recouverts de chocolat aussi.
le fameux "chocolat "Allal" qui servait à tout : une barre au gouter dans un bout de pain calmait notre faim.
pour l'occasion ma mère préparait un chocolat chaud (sans lait) crémeux et onctueux à coeur qui réchauffait tout le corps..
était-ce ce fameux chocolat qui n'était pas "raffiné" pour deux sous et mème légèrement "grumeuleux" le chocolat "Allal ou était-ce du "Banania"
je ne le saurais jamais, et je n'ai pas (ni ma soeur non plus) demandé à ma mère le secret de son élaboration...
encore une fois, nous pensions que nos parents étaient immortels..
heureusement qu'il me reste bien des recettes écrites de sa main à la demande de chacun d'entre-nous...
mème sur son lit d'hopital, ma mère a écrit la recette de l'"assida" sur la demande de ma fille, de son écriture tremblottante, sur une feuille de carnet qui lui servait à nous écrire lorsqu'elle ne pouvait pas parler.
feuille de papier gardée précieusement, avec les autres recettes glanées au fil du temps (chez mon frère, ma cousine à Paris, ou chez ma soeur)..
ma fille attend toujours que je lui fasse l"assida", elle est patiente..
j'ai souvent acheté les ingrédients, mais jamais osé me lancer dans la préparation de ce plat délicieux...
à chaque anniversaire, nous étions réunis avec tantes, oncles et enfants des deux étages de l'immeuble, et mème les voisins de palier (qui n'avait pas d'enfant mais à qui mon père avait offert un petit chien "Dicky" qu'ils avaient aimés de tout leur coeur comme un enfant) et qui pour nous s'appelaient tonton Armand et tata Lette, donc faisant parti
intégrante de la famille tant nous étions unis dans l'immeuble...
eh bien croyez-moi "trinquer" avec une tasse de chocolat chaud et fumant
valait plus que le meilleur des champagnes..
et, en plus, le doux souvenir que celà procure en ces journées grisatres et pluvieuses.

A l'époque, pour réchauffer l'air de notre maison, on allumait un kanoun remplit de charbons préalablement mit au balcon afin qu'il prenne l'air et maman le posait sous un SEKHAN.

Le mot '...DIKI...! en judéo arabe veut dire '...PALABRER SUR DES CHOSES GROSSIÈRES....! Tkhel fél Diki...!

je ne sais pas ce que c'est un "sékhan" ?

pour les palabres, je ne connais que "trel fi kabala", pourquoi parles-tu de "diki" ???
suivais-tu une idée ?

bon ton diki fait allusion au chien de nos voisins, j'y étais plus...
le temps se calme enfin ; à la longue c'est épuisant et dérangeant d'entendre ce vent dans les arbres et ce déluge incessant.
un peu de repos dans la téte fait du bien....

Non ce mot Diky m'a rappelé le mot de maman, sans plus.
Un sekhan était constitué de lames de bois qui se croisaient, maman posait sur ces lames les layettes ( pointes) et autres petits vêtements pour les faire sécher.

SEKHAN = SECHE LINGE.

pas connu ce système mais tellement sympa qu'il me fait enfin sourire.
merci Breitou surtout pour les histoires de ta chère maman vive le RMI...

CROQUIS ABSTRAIT D'UN SEKHEN 1955.
L'ancien chauffage des indigents.

Si par hasard, on oubliait d'éteindre le CANOUN, on est prit d'une fernana, Vertige du au gaz carbonique et dans ce cas là, la seule chose à faire c'est de poser ses fesses sur le carrelages froid et comme nous on avait un carrelage ondulé à l'époque des mérovingiens, nos fesses prenaient la forme du carrelage d'où que je suis tordu de la tête.

Pièces jointes: