hommage à mes parents

quelqu'un recherche ici sa nounou..

j'en ai eu une car à ma naissance ma mère ne pouvait pas m'allaiter à
cause de sa santé..

je ne me souviens de rien, sauf que lorsque nous allions en pélérinage
à Testour, mes parents ne manquaient jamais de lui rendre visite.
elle s'appelait "M'barka", ses cheveux cachés par sa "takrita"( le foulard
noué d'une certaine façon à l'époque.)..pas jolie, et je pense qu'elle me
faisait peur car elle avait perdu un oeuil...
rien d'autre, rien...aucun souvenir de ces premiers jours...
je suis sure qu'elle m'a donné beaucoup d'amour et je la remercie
aujourd'hui....et je lui rend hommage et à toutes les "nounous" inconnues qui ont du se dévouer pour bon nombre d'entre-nous......

en cette veille de fètes je souhaite à mon frère et à tous les malades de
notre communauté un prompt rétablissement, une longue vie, pleine de joie
et de bonheur à venir.. que nos ainés veillent sur eux ,

Nous sommes dimanche et le dimanche matin après les émissions hébraiques à la télé, mon frère "coco" avait l'habitude de nous appeler ma soeur et moi...mais voilà je n'entendrai plus sa voix, il nous a quitté ce matin du 04 octobre pour un monde meilleur, son passage sur terre s'est arrété à la suite de sa maladie qu'il n'a pas réussi à surmonter alors qu'il avait encore tant de choses à faire ici...
ce qu'il ne savait pas c'est que j'avais plaisir à ce que se soit lui qui appelle, une protection du grand frère, et il ne l'a jamais su...
je n'entendrais plus : "salut Shoche"...
je tenais aujourd'hui à lui rendre un hommage..il était mon pilier, mon baton de pèlerin, il y avait toujours une complicité entre-nous, beaucoup d'amour.
bon nombre d'entre-vous l'on connu car il était le madrih de la "Gordonia" à Tunis. né Claude Isaac Saada, il devient Itshak Sadey en Israel où il vécu 20 ans, puis un retour en France pour les parents vieillissants...
Ma première prière du matin était pour lui, pour sa guérison, le tout-puissant ne m'a pas écoutée,."IL" savait, "IL" m'a entendue, ne m'a pas
rendu mon frère, l'a rendu à son père et à sa mère...
Lorsque mon père est décédé, nous nous sommes concertés mon frère ma mère et moi et avons décidé qui mon père ne sera pas seul dans un monument lugubre, mais avec d'autres personnes de la communauté, humblement, comme il se doit..chez nous rien n'est programmé comme chez les autres ..,
Mon père a donc rejoint meme un Monsieur, une vielle connaissance de Tunis et c'était bien ainsi...
3 ans plus tard, ma mère décédée se retrouve placée avec d'autres dames,
juste sur l'allée devant mon père..ni à droite, ni à gauche, ni plus loin, ils se sont retrouvés tout proche l'un de l'autre...
Lorsque je devais rejoindre ma famille suite à l'appel de ma belle-soeur, je n'avais rien dans la téte et j'étais prète à démarrer ma voiture car je suis à plus de 40 km de Marseille..
mon portable a sonné et le 2ème fils de mon frère m'a demandé si je connaissais l'emplacement exact de mon père, "on va mettre papa avec pépé"....j'ai étais envahie d'une joie immense malgré ma douleur, je suis remontée en courant dans ma chambre, les papiers étant dans mon armoire devant moi, je lui ai communiqué les renseignements demandés..
oui, là j'ai été "entendue"..A KADDOCH BARROUHOU, nous a fait le plus beau cadeau : rendre leur fils unique et chéri à ses parents qui l'ont tant aimé....j'étais sereine et je le suis chaque fois que j'ai de la peine, je sais qu'il est là près de nous et de ses parents..
certains diraient, c'est le hasard, le destin, ou autre...
moi je sais que seulement "LUI" en a décidé ainsi..
nous sommes "sortis des 8j" la veille de Kippour
nous sommes "sortis du mois" la veille de Souccot..
comme nous attendions du monde nous sommes allés prier sur ma mère et de fait :
le "Kaddish" a été récité devant ma mère et juste derrière, mon père et
mon frère, la protégeant de tout leur coeur..
ma belle-soeur m'a avoué plus tard qu'elle n'avait pas compris de suite
"ma joie" face à "ma peine".....
je remercie tout particulièrement le Rabbin YEHOUDA de "OR-AVIV qui est venu voir mon frère tous les jours et avec qui on aimait discuter tous les trois..
je remercie le RAV BERROS venu tout spécialement faire l'éloge de mon frère (telle qu'il nous l'a lui-mème raconté quelques jours auparavant) RAV BERROS a expliqué exactement mot à mot comment se passait les séances d'études avec mon frère à sa Yéchivah..
ils avaient tous les trois eu une amitié sincère et elle perdurera au-delà avec la complicité de D...
merci aux parents et amis, à ma famille, je sais que mon frère sera toujours là pour nous épauler et nous surveiller comme il l'a toujours
fait. AMEN.

Quelle triste nouvelle SHOCHOTE, vraiment je suis de tout cœur avec toi et compatis à ta douleur.

Je te présente toutes mes condoléances et que ton cher frère CLAUDE z'al repose en paix dans le gan eden.

Courage Shochote.

Merci Albert,..

oui, il va nous manquer, surtout à sa femme et sa fille qui se retrouvent seules à la maison.

oui il aurait voulu faire encore beaucoup de choses..
sur son lit d'hopital il disait au Rabbin Yéouda et à moi :"je vais reprendre mes cours d'hébreu, je vais en donner de partout..
il était plein d'espoir..seulement le jour de Roshchana il nous a dit : "c'est le premier jour que je suis désespéré, je ne sais pas comment faire pour mes prières, je veux rentrer chez moi pour les fètes"..

je pense toujours que c'est un beau cadeau qui nous a été fait, à lui et à mes parents..
je me console avec cette idée, elle me conforte et je reprend courage
car il n'aurait pas voulu nous voir triste, je sais qu'il est enfin reposé et c'est ce qui compte.
cordialement, Shochote

la veille de son coma, mon frère n'était pas bien. Il commençait à dire des choses"incompréhensibles" par moment et à d'autres répondait aux questions qu'on lui posait et s'excusant auprès de son fils d'avoir fait le maximum mais de n'avoir pas pu faire plus...
il me montrait le mur devant lui et me disait, il faut nettoyer, on ne peut pas laisser çà comme çà, c'est plein de poussière....
il parlait de "briques" : elles sont rouges puis elles deviennent noires
et celà à plusieurs reprises....
je suis restée avec mon interrogation sur les paroles de mon frère..
le lendemain j'ai eu ma réponse (contrairement à mon neveu qui lui croyait en joignant le geste à la parole qu'il s'agissait de "brick à manger" et ne comprenait pas non plus ce qui pouvait ennuyer mon frère, son père)..
le lendemain donc dans sa chambre rabbi Yéouda nous demanda de lire les psaumes en le veillant avant de nous laisser..
à mon tour j'ai ouvert ce livre au hasard....
la page de droite était écrite en hébreu (je ne le lis pas bien qu'ayant pris des cours pendant un an)..
la page de gauche était écrite en français dans sa partie basse et ce que j'ai pris pour de la phonétique sur le haut était aussi du français mais je ne m'en étais pas aperçu...
lorsque j'ai commencé à lire il était question des Hébreux en Egypte, réduits en esclavage pour fabriquer des "briques"........
j'ai eu une révélation et compris de ce fait les paroles de mon frère, la veille.
alors j'ai lu le haut de la page : cela parlait des tambourins de la harpe, du Soffar et de Roch-Achana.......
ne dis-on pas "Léhaim" ...les vies...
en peu de temps mon frère était sorti d'Egypte et avait fait Roch-Achana avec nous.
lorsque Rabbi Yéouda est revenu je lui ai expliqué ce que j'avais lu par rapport aux paroles de mon frère..
avant de reprendre sa lecture avec son élève (je pense) il m'a demandé de lui montrer le passage que j'avais lu et a repris ses prières au meme endroit...
j'en ai éprouvé un grand bonheur, c'était pour moi encore un moment de fraternité intense entre mon frère et moi...

quelques jours après la perte de mon cher frère, je me suis retrouvée chez moi à aller de la maison au jardin et du jardin à la maison, ne trouvant comme occupation dans mon désoeuvrement que de faire la chasse aux boules noires (fruits de chaque fleur de "belle de nuit") afin qu'elle ne se sèment pas au meme endroit que la plante existante déjà..
et puis j'ai pris un café et me suis assise sous la pergola car il faisait chaud au soleil., mes deux chiens à mes pieds n'ont pas bronché, aussi calme que le silence qui m'entourait.
c'est à ce moment là qu'un oiseau que j'avais pris pour une perruche égarée s'est posé sur le gravier entre la pergola et l'estrade sous la fenètre de la chambre de ma fille..
rien que du gravier, pourquoi s'est-il posé justement là ou il n'y avais rien..
depuis 5 ans déjà dans cette maison, les oiseaux ne manquent pas mais celui là je ne l'avais jamais vu..grand comme une perruche avec un habit jaune et noir de toute beauté. il s'est posé là sans un bruit et n'a plus bougé d'un moment et je le regardai intriguée au début par sa présence,..toujours rien puis il a pris son vol en un tourbillon majestueux et a disparu dans les cieux. j'ai compris à ce moment-là
que mon frère était venu me dire au revoir..
j'ai pris quelques jours après l'envie de connaitre cet oiseau : une
"bergeronnette citrine", oiseau migrateur, rare dans la région et meme
en France..pourquoi était-elle venue là..
certains d'entre-vous vont penser que je "déraisonne" et tant pis pour eux..
j'assume ma foi et mes convictions, il y a autre chose que nous ne connaissons pas quelque chose de meilleur que seuls ceux qui nous ont quitté ont retrouvé. il faut simplement reconnaitre les signes qu'ils nous adressent en quittant notre monde.

nous étions dans la cour du cimetière dans l'attente des personnes devant s'occuper de la toilette mortuaire de mon frère..
ma fille discutait avec ma belle-soeur des écoles de notre communauté de Marseille et me demanda le nom de famille (dont elle n'avait plus souvenir
dans des moments pareils) d'un ami dont les enfants étaient tous scolarisés au Redon", là meme où ma belle-soeur avait travaillé comme "gannennet" il y a quelques années....
les "hommes" arrivaient au fur et à mesure qui en voiture qui en moto....
l'un d'entre-eux, nous ayant reconnues ma fille et moi vint vers nous
pour nous embrasser.. devant notre étonnement il nous répondit qu'on lui avait demandé de venir, il avait tout quitté, pour venir rapidement...
il ne savait pas de qui il s'agissait..nous lui avons répondu qu'il s'agissait hélas de mon frère..
quelques instant avant son arrivée, nous parlions de lui, cet ami...
pourquoi avons-nous pensé à lui dans une telle situation ? j'ai été
"heureuse" que quelqu'un que je connaissais pouvait prendre soin de mon frère...
aussi discrètement qu'ils étaient arrivés, tous ces hommes sont repartis
après leur "devoir" et je les en remercie.
encore une fois je me pose des questions sur ce que le tout-puissant
est capable de nous démontrer toute sa puissance, sa capacité à lire dans nos coeurs et dans nos pensées les plus profondes et surtout les plus pures.

Il est de coutume de dire chez nous lorsqu'un insecte vole un vendredi soir lors d'un kiddouch au dessus de nos têtes on dit '...Lejjem nchemtou hadra...! Il se peut que sOn âme soit présente...! En parlant d'un proche défunt.

tu vois juste Breitou, je ne connaissais pas ton dicton, il me conforte
dans mes pensées et ainsi je ne suis pas seule à y croire...
tu sais la vie reprend c'est vrai, le manque fait revivre les souvenirs
d'une enfance simple mais heureuse, comme celle de nombre d'entre-nous,
je dirais meme la plus grande partie d'entre-nous. nos parents et grands-parents étaient des sages, leurs paroles et leur judéo-arabe étaient d'une
précision peu commune, basées sur les écrits de leurs "pères". comme tu dis les tunes, c'est la joie, le tménic et autre comportement qui fait que l'on est devenu à notre tour un peu leur reflet.
heureusement pour moi, je découvre dans le forum ce que je nommerai "mon reflet", beaucoup de choses se ressemblent et qui fait de nous une entité, voire meme une identité à part entière.
aussi c'est avec toujours beaucoup de bonheur que je découvre des rubriques jusqu'alors inconnues qui sont d'un grand réconfort.
amitiés, Shochote