ÉTYMOLOGIE DU NOM ZÉBOULON
Prénom choisi par Léa pour son sixième fils, dixième des onze fils de Jacob-Israël et dernier de ceux qu’enfanta Léa sa première épouse.
La racine du nom Zéboulon évoque l’idée de résidence, d’habitation (Le mot ZéBouL signifie «demeure», et plus particulièrement la demeure sacrée, le temple).
La parenté avec le mot hébreu «ZaBaL» (rester) est soulignée dans le cri de Léa saluant cette naissance: <<Cette fois, mon mari restera avec moi, car je lui ai donné six fils>> et elle l’appela Zéboulon. (Genèse XXX 20.21).
La tradition juive dans l’ensemble a interprété ce verset comme signifiant: <<cette fois c’est ma maison qui sera la résidence principale de Jacob>>.
A ce propos, le rabbin Josy Eisenberg souligne que <<c’est notamment la traduction que propose le Targoum, la plus ancienne des interprétations qui paraphrase la Torah en araméen: cette fois, l’habitation de mon mari sera près de moi>> et il ajoute <<avec six fils sur les douze qui sont prévus, Léa devient vraiment ce que l’on appellerait en Chine la première épouse>>.
En fait, ce verset et ce nom peuvent recevoir deux interprétations: l’une par la racine <<ZaBaD>> (don, cadeau), l’autre par le mot <<ZaBaL>> (demeurer, rester, honorer), soit selon le document élohïste, par <<m’a fait un beau cadeau>>, soit selon le document yahwiste par <<habitera avec moi>> (Yezbeleni).
En hébreu, les mots sont construits sur une base trilitaire de 3 consonnes. La racine <<ZBL>> donnera naissance à bon nombre de déclinaisons dont Zébouloun avec le suffixe << oun >> signifiant un pluriel en arabe. Zébouloun et sa francisation Zéboulon pouvant se traduire par <<les Zéboul >> ou <<famille Zéboul>>.
On peut, peut-être, y rattacher des noms juifs d’origines géographiques très différentes tels que Ziboulsky, Zibulewsky, Zabel, Zabbal, Zabala, Zobel, Zibel, Zoboli, Zabula, Zoubouli, Zouboulakis, Zubeli, Zubila, Azabal, Izabel,... aux consonances ou suffixes grecs, italiens, russes,...
On peut noter que, comme un certain nombre de mots hébreux, ZBL porte en lui un sens opposé à celui que nous avons défini plus haut. S’il signifie, la maison, le temple ZVL (ZEVEL) signifie également «poubelle». On retrouve la même signification dans l’arabe. Les Zabalin, tribu copte, a pour spécificité de ramasser les poubelles au Caire
EN LANGUE BASQUE
On trouve également en basque les mots ZABAL et ZABALUNE qui peuvent être aussi patronymes. On peut traduire «zabal» par «large» et «zabalune» par «espace délimité».
GUEMATRIA
Le docteur Hervé Rehby, propose une réflexion de guématria relative à notre nom Zéboulon et de l’évolution de la racine de notre patronyme de << ZaBaD >> à <<ZéBouL >> :
<<Dans la démarche de Léa, la nomination du 6° fils est exemplaire. Elle utilise deux verbes voisins avec glissement de sens de l’un vers l’autre comme pour suggérer un processus évolutif.
Le premier verbe <<ZBD>> signifie <<donner un cadeau en partage>>. Léa dit <<D. m’a accordé une bonne part>>. Le terme divin qui apparaît ici est l’appellation Élohim (version dite élohiste); puis se fait le glissement de sens vers la seconde racine <ZBL>> qui donnera directement naissance au nom du 6° fils.
Cette curiosité est classiquement interprétée dans les techniques du Midrach en faisant remarquer que la différence entre ces deux racines consiste en la différence entre le D de ZBD et le L de ZBL.
L = 30 D = 4 —> L - D = 26
Il s’agit précisément de la valeur numérique du Tétragramme qui vaut 26 (YHWH), ce qui permet la lecture suivante si l’on considère Élohim comme le nom de D’ dans un attribut de justice:
Le CADEAU de la JUSTICE c’est la MISÉRICORDE (évidemment et non l’inverse).
En réalité, le Tétragramme est intégré au cadeau pour assurer la stabilité et la permanence du cadeau octroyé, ainsi cela explique que la racine d’arrivée devienne (ZBL) : demeure, résidence d’où le temple de D’.
Il est également intéressant de souligner qu’il s’agit du seul cas de glissement de racine pour la dénomination d’un personnage biblique.
Zévouloun est indissociable de son double, alter ego et «tout autre» Issa’har. L’un se consacre à l’étude permanente (thème récurrent de la permanence, de la radicalité); l’autre étant voué à l’approvisionnement, au travail exclusif dont il partagera les bénéfices avec son frère étudiant en échange d’un partage des mérites, de l’étude.
Léa, la mère,(ou le rédacteur ou D., etc.... selon les sensibilités) a, semble-t-il, voulu montrer que s’occuper exclusivement d’approvisionnement (ZBD veut aussi dire cela. Cf. Nahmanide Onquelos) ne devrait pas être connoté négativement si cela était accompli en vue de subvenir aux besoins d’un frère qui étudierait... exclusivement.
Alors pour prévenir cette critique et pour montrer que D. est associé aussi dans cette vision et approche de la spiritualité, Léa ajoute YHWH (26) à <<ZBD>> (approvisionnement) et appelle son fils Zévouloun de la racine ZBL (= ZBD + 26).
Remarquons que ZBD = 7 + 2 + 4 = 13 est la moitié de la valeur du Tétragramme, mais aussi la valeur numérique de = 1 + 8 + 4 = UN
et aussi de = 1 + 5 + 2 + 5 = AMOUR
ZBL = 39 = 13 + 26 = UN ( avec) D.
ou ZBL = 39 = 13 + 26 = AMOUR (de) D.
Ce qui explique la haute estime portée par tous les commentateurs notamment dans le Midrach tanhouma pour Zévouloun et ses descendants.
Cette dualité est unique dans le respect et l’amour avec son frère «cérébral» Issa’har.
Il y en aurait encore beaucoup à écrire....
Un exemple ?
Le rôle des mandragores dans la naissance des 5° et 6° fils de Léa...`
N’en ai-je pas assez dit ?>>
VARIANTES
En préambule, il convient de noter que le nom «Zébouloun» fut prénom avant de devenir également patronyme (en 1987, le ministre israélien de la guerre M. Hammer se prénommait Zéboulon). Aujourd’hui, ce choix en tant que prénom est assez rare.
Zéboulon s’écrit avec un certain nombre de variantes selon les pays, les prononciations, les transcriptions et les traductions en caractères latins: ZABULON, ZIBOULON, ZÉBOULONI, ZABULUN, ZBOULOUN, ZÉBULON, ZÉBULUN, ZABOLLONE, tout en conservant scrupuleusement les consonnes <<Z B L>> et <<Z B L N>> pour notre famille plus rapprochée.
Les variantes autour de ZBLN ont pour origine des transmissions orales dans des contextes linguistiques différents. Certaines tonalités n’existant pas dans certaines langues, elles sont remplacées par d’autres. Tel en arabe, le «é» est ignoré au profit du «i», le «o» au profit du «ou» et on peut déceler une alternance entre le «b» et le «v». Entre ces deux derniers sons très proches, on peut constater la même alternance tant en français qu’entre le beth et le veth hébraïques.
En hébreu, Zéboulon se prononce «Zvouloun», en arabe «Zivouloun».
En Tunisie, entre 1910 et 1958, lorsque au fur et à mesure des naturalisations, passant d’une tradition essentiellement orale et d’un contexte oriental régi par le Rabbinat, nous avons versé dans le système administratif français occidental, vont se fixer les orthographes. Elles furent différentes selon les prononciations plus ou moins arabisées ou occidentalisées selon lesquelles nos parents déclinèrent leurs identitées.
Ainsi les <<Boulon-dit-Zéboulon>> ou <<Boulon-Zéboulon>> sont les descendants de Ange Zéboulon (n° 93) dont le nom fut mal transcrit et transformé en <<Boulon>> par un employé d’état civil alors que, en 1914, comme bon nombre de ses coreligionnaires, il se rendait en France, sans papiers d’identité, afin de s’enrôler dans l’armée ce qui permettait d’accéder à la nationalité française.
Ultérieurement, à la fin de la guerre, lors de son retour au pays, tout en conservant son nouveau patronyme (Boulon) sous lequel il était connu administrativement et sous lequel il avait gagné une retraite et une pension de guerre, il y a fait adjoindre son patronyme initial (Zéboulon) auquel il tenait.
Selon une autre version, moins plausible et non étayée, Ange, premier porteur du patronyme Boulon-Zéboulon, aurait changé de nom pour éviter une homonymie avec un autre Zéboulon travaillant dans la même administration militaire que lui (cf. sa fille Camille Boulon-Zéboulon-mars 1989).
Pour ce qui est des «Zébouloun», cette branche a conservé, lors de la venue en France, la phonétique arabe en «oun».
Au sein d’une même famille, on peut retrouver deux frères aux patronymes différenciés, l’un s’appelant Zéboulon (tel Isaac Henri n° 7), l’autre Zébouloun (tel Félix n° 11). Le cas n’est pas rare!
Je découvre, en avril 1991, que mon père Lucien (n° 61) eut le même type de problèmes. J’ai retrouvé une correspondance que lui adressait, le 18 juillet 1947, l’avocat-défenseur Georges Binhas:
<<Mon cher Lucien. J’ai finalement pu obtenir la rectification de ton acte de naissance. Je te retourne sous ce pli toutes les pièces en y joignant un extrait de l’acte de naissance portant la mention de la rectification...>>
Ou encore une autre correspondance, toujours de l’avocat Georges Binhas, datée du 18 septembre de la même année :
<<Mon cher Lucien, Je m’empresse de répondre à ta lettre du 15 courant et de te faire connaître que les rectifications à apporter aux actes de naissance des enfants et à l’acte de mariage doivent être effectuées en vertu de jugement à requérir au Tribunal du lieu de naissance et du lieu de mariage: ton nom ayant été rectifié, il va de soi que cette rectification doit être rapportée aux autres actes qui t’intéressent. Pour les frais que j’ai exposés, ils ne sont pas importants ; n’en parlons donc pas.>>
Il y eut donc pour ce qui concerne mon père, le désir de rectifier l’orthographe de son patronyme. Il fut Zébouloun et devint, le 20/06/1947, Zéboulon comme ses frères et soeurs.
Même origine pour la distorsion <<Ziboulon>>, portée à notre connaissance par deux personnes Zmarda Ziboulon, dite «Bada», (n° 114) enregistrée sur ses premiers papiers d’identité sous ce libellé et par Julie Ziboulon épouse de Henri Isaac Zéboulon (n° 007).
Il n’est pas que notre patronyme a avoir été l’objet de variantes dues à des prononciations différentes. On pourrait citer des cas similaires avec, par exemple, Scetbon, Sedbon, Sitboun, Sitbon, Setbon, Setboun, Saboun, ....
QUELLE(s) ORIGINE(s) ?
Par quel cheminement le nom que nous portons, nom d’une des douze tribus, s’est-il retrouvé représenté au Maghreb ? Nous ne le saurons probablement jamais!
Entre la fin de la période biblique et le début du XIX° siècle, tout au plus peut-on citer le voyageur juif le plus remarquable du Moyen-âge, Benjamin de Tudèle (XII° siècle). A propos des tribus perdues, il assure que celles de Dan, Nephtali, Acher et Zabulon prospéraient aux frontières de la Perse.
Au-delà de la Perse, nous avons la Géorgie...
A Nattanya, il est un Zéboulon originaire de Géorgie....
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Richard ZEBOULON
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