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Et si Israël raflait le marché de l’Internet de l’espace ?

Et si Israël raflait le marché de l’Internet de l’espace ?

 

 

Le projet Sky Fi, développé par une équipe israélienne, prévoit d’envoyer 60 nanosatellites pour fournir Internet à toute la planète. Un enjeu de taille : rapporter le marché de l’Internet de l’espace, ça peut rapporter très gros.

Par Elsa Mourgues Journaliste

 

(De Jérusalem) Dans la course pour fournir un accès mondial à Internet, chacun y va de son gadget : Google imagine des ballons géants, Facebookparie sur les drones tandis qu’en Israël, ce sont les nanosatellites qui font rêver les scientifiques.

Sous sa kipa, le docteur Raz Itzhaki Tamir affiche un grand sourire. Vingt ans qu’il travaille dans la recherche aérospatiale dont dix consacrées aux nanosatellites pour finalement aboutir au projet Sky Fi :

« Une constellation de nanosatellites qui pourra fournir Internet partout dans le monde. Je veux dire vraiment partout, des bateaux aux avions en passant par les coins les plus reculés de l’Afrique. »

Avec près des deux tiers de la population mondiale qui n’a pas accès à Internet, le projet a de quoi séduire.

Le projet Sky Fi

Comme le montre la vidéo ci-dessus, cela signifie envoyer en orbite 60 de ces nanosatellites à 900 km de distance de la Terre. Beaucoup plus près qu’un appareil géostationnaire ordinaire, généralement posté à plus de 35 000 km. « Plus près, ça veut dire beaucoup moins d’énergie dépensée pour que le signal atteigne la Terre », souligne le docteur.

Argument de poids : le coût

Des nanosatellites plus près et moins lourds (entre 3 et 6 kilos pour le prototype israélien) : la mise en orbite est donc considérablement moins chère.

« En moyenne, pour un satellite lambda, il faut débourser entre 50 et 60 millions de dollars, alors qu’un nanosatellite coûte moins d’un million. »

Un « faible » coût très attractif sur le marché des télécommunications. Si attractif que la start-up n’est pas la seule à imaginer un accès internet via l’espace. Des géants comme OneWeb ou Elon Musk (entre autres casquettes fondateur de Paypal et Tesla) construisent des projets similaires.

Mais le scientifique israélien n’est pas inquiet pour la concurrence. D’après lui, son laboratoire a quelque chose que les autres n’ont pas : déployée à la manière d’un parachute, l’antenne de Sky Fi est modulable. Qu’est-ce que ça change ?

« Ça fait une énorme différence. Notre antenne est faite dans une matière spéciale qui peut changer de forme, s’adapter ou se corriger en fonction des besoins. »

Pour résumer, donner de la flexibilité à l’antenne, cela permet d’augmenter la précision de la transmission du signal. Une précision qui améliore considérablement la qualité du signal. Sky Fi n’aurait donc besoin « que » de 60 nanosatellites pour couvrir l’intégralité de la planète quand ses concurrents directs parlent de 600 à 700 appareils. De quoi faire de belles économies.

« L’avenir d’Internet, c’est l’espace »

Reste à savoir qui, de ses concurrents ou de Sky Fi, se lancera à la conquête de l’espace le premier. « Si tout se passe bien, la construction de notre prototype sera finalisée avant la fin de l’année et la première mise en orbite est prévue pour mi-2017 », espère le scientifique.

L’enjeu est de taille : rafler le marché de l’Internet de l’espace, ça peut rapporter très, très gros. Raz Itzhaki Tamir revient tout juste des Etats-Unis avec son équipe, « et des contrats sont en cours d’élaboration ». De grandes institutions et des pays sont intéressés d’après lui, même s’il se refuse à donner les noms de ses futurs clients. Que ce soit son laboratoire ou non qui devienne leader en la matière, le docteur en est persuadé : « L’avenir d’Internet, c’est l’espace. »

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