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L’alfa ou halfa

L’alfa ou halfa

 

La transformation de la ''halfa'' en différents produits de tous les jours est une tradition tunisienne ancestrale.

L’alfa, Stipa tenacissima L, est l’une des graminées pérennes dominantes, typiques des parcours steppiques maghrébins.

C’est une essence très robuste, raide, sèche très persistante.

Elle se présente en touffes denses, à feuilles longues et coriaces, l’inflorescence est longue (30cm) très fournie. L’alfa comprend une partie souterraine très importante pour la régénération et une partie aérienne atteignant 1m de hauteur.

La partie souterraine est un rhizome à entre-noeuds très courts, portant des racines adventives, s’enfonçant profondément dans le sol. Le rhizome est très ramifié et ses rejets se terminent par les jeunes pousses.

La partie aérienne est constituée de rameaux portant des graines imbriquées les unes dans les autres, surmontées de limbes longs de 30 à 120 cm. La face inférieure des limbes est unie et luisante, la face supérieure porte de fortes nervures. L’une et l’autre sont recouvertes d’une cire isolante qui permet à la plante de résister à la sécheresse.

Habituellement, les feuilles âgées meurent et encombrent la souche en formant un feutrage gris, d’où émergent les jeunes feuilles de l’année. L’inflorescence de l’alfa est comparable à l’inflorescence de l’avoine, elle comprend plusieurs étapes considérées comme des noeuds. La fleur est protégée par deux glumes d’égale longueur. La glumelle supérieure bifide au sommet, velue dorsalement, porte une arête et la glumelle inférieure est plus fine. 

Généralement, les fleurs apparaissent vert la fin avril début mai.

L’alfa est une graminée typiquement méditerranéenne dont les grands foyers s’étendent sur les hauts plateaux d’Algérie et du Maroc.

En Algérie, l’alfa est abondante dans la région oranaise, depuis le littoral jusqu’aux monts des Ksours, sur les hauts plateaux de la région de Ksar Chellala, Djelfa, autour de Boussada, jusqu’aux montagnes d’Ouled Nail et autour de Laghouat . A l’est, elle se répartit surtout dans les régions ouest et sud de Setif, les Bibans, Boutaleb et Maadi. Elle couvre également une partie importante des versants de montagnes du massif des Aurès.

En Tunisie, les peuplements de Constantine se continuent en Tunisie de Tébessa à Gasfa, Feriana jusqu’à l’ouest de Kairouan. Au sud, elle est répandue dans les plateaux de Matmata.

Au Maroc, la surface recouverte par l’alfa est très grande et atteint environ la moitié de celle des nappes algériennes. Elle s’étend sur les hauts plateaux, tels que le Moyen Atlas, le grand Atlas, (Djebel Ansiten, Cap Ghir, Agadir).

Bien que disparue sur une large fraction de son aire, l’alfa prédomine la majorité des groupements steppiques.

Cette espèce est soit à l’état pur, soit en mélange avec les forêts. En steppe, elle est accompagnée d’autres plantes steppiques telles que l’armoise, le sparte, le drinn, indicatrices de différentes conditions pédoclimatiques.

Facteur essentiel de l’équilibre pastoral, l’alfa est une ressource de première importance du point de vue économique et social.

Les nappes alfatières, comme toute végétation des zones aride et semi-aride connaissent un processus de dégradation alarmant. Les facteurs de dégradation des nappes alfatières inapropriées, l’exploitation irrationnelle de l’alfa, l’éradication de l’espèce. Quelle que soit la cause de sa régression, la disparition d’une telle espèce risque d’avoir des conséquences dramatiques sur l’équilibre écologique de l’ensemble de l’écosystème.

L’intégration de l’alfa au processus de développement économique et social d’un pays suppose l’élaboration et la mise en place d’un programme cohérent visant à sa protection, sa mise en valeur et son développement.

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