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L'histoire de l'esclavage en Tunisie

L'histoire de l'esclavage en Tunisie

 

 

L’esclavage est une page importante de l’histoire de notre pays et du monde. Cette vieille institution, datant de l’antiquité, a persisté de plusieurs siècles créant la maille en commun entre le commerce et la guerre.

La Tunisie, bénéficiant d’une position géographique favorable aux échanges commerciaux, représentait une zone de réception et de transit du trafic des hommes provenant de l’Afrique Subsaharienne et de l’Europe.

Les flux étaient divers selon les époques. Les sources arabes de la conquête décrivent des chiffres assez considérables d’esclaves berbères qui furent les premières victimes du trafic humain vers Bagdad et Damas. Quant à l’appellation, la terminologie dépendait de la couleur et des origines de l’esclave, l’esclave noir est appelé Abd ou Chouchen, l’esclave blanc Mamluk ou Saqlabi et l’esclave berbère Akli. Les royaumes de Bornou et la région du Fezzan fournissaient la majorité des esclaves noirs. La plupart étaient réduits à l’esclavage lors des guerres locales entre les tribus et les opérations d’enlèvements.

Quant aux esclaves européens, ils étaient, de leur part, capturés au cours des Ghazawat sur les côtes des pays européens, principalement l’Espagne, Malte, l’Italie et le Portugal, ou lors de la capture des navires européens. L’organisation sociale de la société traditionnelle tunisienne offrait un cadre d’organisation spécifique aux esclaves de Tunis. L’Agha des esclaves, généralement le premier eunuque du bey, est chargé de veiller sur l’ordre du groupe et de régler les conflits qui peuvent surgir entre maîtres et esclaves ou entre les esclaves eux-mêmes.

L’histoire témoigne d’une grande injustice dont les esclaves noirs en particulier étaient victimes. Bien qu’ils représentaient la grande majorité des esclaves en Tunisie, leur esclavage était sans issue contrairement aux Mamlouks ou esclaves blancs, aucun espoir d’être racheté ou rapatrié, bénéficier d’une éducation ou rêver d’une situation sociale favorisée. Tel n’était pas le cas des esclaves chrétiens auxquels toutes les perspectives étaient offertes.

Sous le règne de Hamouda Pacha, les personnages politiques les plus influentes étaient des esclaves blancs, son premier ministre Mustapha Khodja, Youssef Khodja garde des sceaux, Soliman Kahia chargé d’impôts et Mariano Stinca, napolitain, secrétaire.

L’abolition a commencé par la libération des esclaves blancs sous la pression des pays européens au début du 19 siècle. Procédant par étapes, Ahmed Bey ferma le marché aux esclaves de Tunis et annonça en décembre 1842 que toute personne née dans le pays est désormais libre. L’abolition totale est décidée pour tout le pays par le décret du 23 Janvier 1846. La Tunisie est devenue ainsi le premier pays arabe et musulman à abolir l’esclavage. 

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