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Philotherapie, par ELIETTE ABÉCASSIS

Philotherapie, par ELIETTE ABÉCASSIS

 

 

 

L’ART DU TEXTO AMOUREUX

LE TEXTO EST UN ART DÉLICAT. IL FAUT SAVOIR TOUT DIRE EN QUELQUES MOTS, MAIS PAS TROP. JUSTE ASSEZ POUR DONNER ENVIE DE POURSUIVRE.

Il y a des textos qui savent faire bondir les cœurs, échauffer les esprits, exciter un désir. Il en est qui font mal, et d’autres qui déclenchent des larmes. Une relation entière peut basculer sur un seul message. Un amour peut commencer par sms, lorsque par facilité, on s’écrit enfin tout ce que l’on n’osait pas se dire. Certaines personnes, qui s’étaient connues avant l’ère du texto, ne s’étaient jamais déclarées, par pudeur, par délicatesse ou par timidité. Et tout d’un coup, leur relation a évolué, sur un « merci pour ce charmant déjeuner », suivi de « et si on se revoyait bientôt ? », « quand ? » puis, « ce soir ? », impossible à dire, à écrire, mais si simple par texto.

Il s’agit de trouver le mot juste, et comme dans un couloir sombre s’avancer, à tâtons, en attendant de voir ce que l’autre répond. Et soudain, de message en message, les mots s’égrènent, les idées s’enchaînent et on peut tout simplement s’avouer que l’on s’aime. Certains dîners un peu tendus, qui parlent de tout et de rien, sans oser s’avancer, furent suivis d’un «  Tu étais très en forme ce soir, puis d’un « Et toi, particulièrement belle », ou bien, et si on se tutoyait? … Et si on se revoyait ? Il y eut des  « Dînons ensemble jeudi ? », dont la réponse est « jeudi, je suis à Londres », qui se concluent par un implicite: « Dînons à Londres » ? Il est des textos qui sont des événements en soi.

Par texto, on peut tout faire, tout dire, tout est permis, même si tout est retenu et gravé dans le marbre du net. On peut rompre, même si ce n’est pas très élégant, on peut renouer une relation interrompue, on peut exposer ses sentiments, ses désirs, ses peurs, ses craintes, ses espoirs. Certains textos s’ouvrent comme une fleur, la main tremblante, le cœur palpitant, d’autres s’avancent, tels des guerriers au combat, certains se font attendre et désirer, d’autres surviennent un peu trop vite, d’autres encore n’arrivent jamais.
Chacun a ses habitudes, ceux qui répondent immédiatement, les accros du portable, de plus en plus nombreux, ceux qui marquent un temps pour ne pas paraître dépendants, les stratèges du texto, les manipulateurs du sms, et ceux, plus rares, qui posent leur téléphone quelque part et ne découvrent les messages que deux ou trois heures plus tard. Sous le texte, le sous-texte dévoile des informations importantes, comme la position sociale, l’éducation, la vivacité d’esprit, la drôlerie, la finesse et l’orthographe: certains ne maîtrisent toujours pas l’impératif, et collent un « s » à demande-lui, d’autres ont oublié les conjugaisons, les « Omar m’a tuer », ceux qui confondent le futur avec le conditionnel, ceux qui écrivent si vite, qu’ils laissent à loisir l’inconscient du portable choisir pour eux : je suis à côtelette, je t’embrase, je vous prie de m’exciser… Il est possible de faire une herméneutique du sms, gloser à loisir sur la ponctuation d’un à bientôt… qui n’a rien à voir avec A bientôt. Bientôt, cela veut dire dans un proche avenir ou dans un lointain futur? Est-ce engageant ou ambivalent ? Une promesse ou une fin de non-recevoir ? Tant de textos ont sonné la fin d’un couple. Les sms qui tuent, lorsque l’on découvre par hasard ou par curiosité une autre relation entretenue par des échanges équivoques. Certains font trembler, sèment la panique, ouvrent la porte sur la vie cachée de l’autre. Par un message, on peut dire qu’on aime, et on peut dire qu’on n’aime plus.

L’art de la rupture par texto est un art complexe, bien que pathétique. Ceux qui l’utilisent y sont réduits par la lâcheté ou la peur, parfois la tristesse. Ainsi certaines relations qui commencèrent par un texto, finirent-elles par un texto : « Et si on ne se revoyait plus ?». « Mon amour, je vais te laisser retourner à ta vie, celle d’avant, avant nous ».

 

PRÉSENTATION DU LIVRE

« Puis-je vous demander pour quelle raison vous avez décidé de suivre cette philothérapie et ce que vous en attendez ?

— Cela va vous paraître naïf ou idiot…
— Rien ne me paraît naïf ni idiot, sinon les certitudes et les idées fixes.
— Je crois que je suis malade, Professeur.
— Quel genre de maladie avez-vous ?
— Je suis malade de l’Amour. À chaque fois, c’est la même chose. Je vis des histoires dans lesquelles je m’enivre, je me perds et je me noie. J’en ressors de plus en plus lessivée, désespérée, avec l’impression que je ne trouverai jamais l’homme de ma vie, ni même de géniteur. Voyez-vous, Professeur, j’en ai marre, des aventures qui se terminent toujours de la même façon. Je voudrais guérir. Me libérer de l’amour pour commencer enfin à vivre, débarrassée à tout jamais de cette illusion mensongère. »

Pour oublier une rupture difficile, Juliette, qui voyage beaucoup pour son métier, décide de prendre des cours de philo sur internet… Mais qui est ce mystérieux Professeur de l’autre côté de l’écran ? Pourquoi lui demande-t-il si elle est prête pour le voyage le plus intense de sa vie ?

Dans cette comédie romantique pas comme les autres, Éliette Abécassis raconte l’amour à l’heure du virtuel, tout en proposant dans chaque chapitre une leçon de philosophie sur les déclinaisons de l’amour : le désir, la passion, la trahison…

  • ÊTES-VOUS PRÊT POUR LE PLUS GRAND AMOUR DE VOTRE VIE ?

Normalienne, agrégée de philosophie, Éliette Abécassis est l’auteur de nombreux romans qui ont tous connu un grand succès : Qumran, La Répudiée, Un heureux événement, une affaire conjugale…

PHILOTHÉRAPIE EN LIBRAIRIE

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