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Tunisie : Bienvenue au pays des amours interdits!

 

Tunisie : Bienvenue au pays des amours interdits!

 

 

 

 

 

 

Dans une Tunisie qui vogue la galère et qui, tel un bateau ivre, prend de l'eau de l'eau de partout, deux jeunes tourtereaux sont accusés pour un crime... de baiser en pleine rue. L'enfer, on le sait, est pavé de bonnes paroles...

Par Hamadi Aouina

Deux mois de prisons, pour un couple de jeunes qui se sont bécotés sur les bancs publics. Non seulement notre ami troubadour, Georges Brassens, doit se tourner dans sa tombe, lui qui écrivit une chanson «Les amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics» en 1954**!, trouvant aux amoureux qui s'bécott'nt sur les bancs publics «une petite gueule bien sympathique»... mais c'est à ces «JUGES» qui ont prononcé le verdict que s'adresse ma supplique: n'aviez-vous pas assez de travail pour traquer les «corrompus» avec ou sans «chlaka», les véreux, les pédophiles, et ils sont légion sous notre soleil? Mais nous reviens, comme un boomerang, la réponse qui était celle du chauffeur de taxi ramenant un plaignant devant le «Qasr El Adala» (Palais de la Justice) et qui répondit à son client en arrivant à destination: «Voilà, monsieur, nous voici devant le Qasr mais la Adalah, je ne puis vous garantir qu'elle y soit!»

On vit une drôle d'époque où notre «tartour» de président provisoire est tout à sa passion : l'écriture de livres, selon la rumeur qui perce des murs de son Qasr, mais toujours avec l'aide de journalistes et universitaires français, logés aux frais d'un contribuable pressurisé et auquel on a réclamé une augmentation du budget de la présidence, cure de «dépenses» oblige; ils faut bien continuer à verser leurs oboles à cet aéropage de conseillés, trié sur le volet et qui n'ont soigné en public, comme tous les nouveaux arrivants de la cour, que leur costume-cravate et un sens de la contorsion cérébrale et verbale qui fait les délices des journalistes assistant au point de presse, où les invitant sur les plateaux radio et télés. C'est de la parfaite«Marzoukerie».

Quant à notre «Stoufa», accroché à son perchoir, il pérore et asticote les mauvais garnements qui dépassent leur temps de parole, avalant couleuvre sur couleuvre, de couleur verdâtre de préférence, il est tout à sa nouvelle passion: placer les siens, proches-parents de préférence et cercle de vieilles amitiés tissées du temps des «années de plomb». Sa phobie actuelle est de tenir, quitte à flatter de manière sonnante et trébuchante ses «Constitu-ducons», juste capables de s'étriper devant les caméras de télévision avant de se retrouver, une fois les flashs éteints, pour arrondir leurs fins de mois et améliorer cet ordinaire dans lequel ils pataugent ne sachant plus quelles trouvailles lumineuses ils fourgueront à leur prochaine prise de parole dans l'enceinte de plénières donnant des sueurs blanches à leur ordonnateur pour cause d'absentéisme aigüe.

Le clou de cette «clownerie», c'est la proposition de cette «nahdhaouie» de députée, de fonder dans chaque ville de la république, une «Dar» pour les «Chahids» (Maison des Martyrs), «afin que ces derniers puissent se retrouver...» (sic).

Quant à notre premier «Vizir» pris en sandwich entre un «Mourchid» et un «Majles Choura», qui décident en véritable cabinet noir, de la marche gouvernementale, annonçant même, avant le premier concerné, les élargissements, remaniements, changement de cap et tout autre joyeuserie, et une situation sociale qui se dégrade à vue d'œil sous les doubles coups de butoir d'un patronat «jabene» (lâche), complaisant et complice, véritable association de «patrons-flingueurs», et d'une majorité de travailleurs et de salariés qui ne veulent toujours pas vendre la proie pour l'ombre et continuent de revendiquer que cette révolution est bien la leur avant tout.

* «Quand la saint' famill' machin/Croise sur son chemin/Deux de ces malappris/Ell' leur décoche hardiment des propos venimeux/N'empêch' que tout' la famille/Le pèr', la mèr', la fille/Le fils, le Saint Esprit/Voudrait bien de temps en temps pouvoir/ s'conduir' comme eux». (Georges Brassens).

Tunisie : Bienvenu au pays des amours interdits!

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