David Ben Gourion, le père fondateur de l’Etat israélien

David Ben Gourion, le père fondateur de l’Etat israélien
 

Sioniste de la première heure, David Ben Gourion a réussi à réaliser le rêve de Théodore Herzl qui lui avait ouvert la voie. Il proclame en 1948 l’Etat d’Israël, et a été, jusqu’à la nomination de Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien resté le plus longtemps en fonction.

Kahina Boudjidj

À quatre heures de l’après-midi, une veille de Shabbat, le 5 Iyar 5708, le 14 mai 1948, dans l’une des salles du musée des Beaux Arts de Tel-Aviv, sous le portrait de Theodor Herzl, le père du sionisme, David Ben Gourion lit la proclamation d’indépendance de l’État d’Israël, devant les trente-sept membres du Conseil national juif qui ont fièrement signé cette déclaration. David Ben Gourion a réussi là où Théodore Herzl avait songé à baisser les bras pour fonder peut-être un État juif en Argentine ou en Ouganda.

Les origines de David Grün, dit David Ben Gourion

Issu d’une famille juive sioniste, David Grün, de son vrai nom, naît en 1886 à Plonsk, en Pologne, à l’époque intégrée à la Russie tsariste. Fils d’un professeur d’hébreu et membre des Amants de Sion, il choisit de se faire appeler David Ben Gourion, soit "fils du lion", en hommage à Joseph Ben Gurion, un héros du siège de Jérusalem qui combattit contre les Romains durant la Guerre des Juifs racontée par Flavius Josèphe.

Ce choix de changer de nom n’est d’ailleurs pas anodin puisque des années plus tard, et ce dès les premiers jours de l’existence de l’Etat d’Israël, son gouvernement provisoire recommandera aux, désormais, citoyens israéliens porteurs de noms étrangers de les abandonner au profit de nouveaux noms hébraïques.

David Ben Gourion arrive en Palestine alors ottomane en 1906 et travaille dans différentes exploitations agricoles juives, créées par les premiers migrants sionistes. Celui qui avait intégré l’organisation Poale Zion, le futur parti sioniste d’orientation marxiste, lors de ses études à Varsovie, se rend en 1912, à Istanbul, pour étudier le droit mais aussi pour se rapprocher de l’élite ottomane afin de la sensibiliser à son ambitieux projet.

Un "Foyer national" juif en Palestine

Lorsque la première Guerre mondiale débute en 1914, David Ben Gourion décide de se réfugier aux Etats-Unis et choisit petit à petit de se rapprocher des Britanniques qui semblent être davantage en faveur de son projet sioniste, comme en témoigne la déclaration Balfour de 1917.

Dans une lettre adressée à Lord Rothschild, président de l’antenne anglaise du mouvement sioniste, Arthur Balfour, alors ministre des Affaires étrangères, fait savoir qu’il est prêt à faciliter la formation d’un "Foyer national" juif en Palestine. La machine est lancée. David Ben Gourion retourne alors, en 1918, en Palestine avec Paula, son épouse, et s’engage aux côtés des soldats de l’armée britannique.

L’année suivante, il participe à la création du parti Akhdut HaAvoda, à savoir l’"Unité travailliste", qui succède au Poale Zion. Il est élu à sa tête et se retrouve, de fil en aiguille, en 1920, secrétaire Général de la Histadrout, le principal syndicat sioniste de gauche, fondé en Palestine cette même année. Il décide 15 ans plus tard, de démissionner de son poste et devient alors président de l’Agence juive, faisant ainsi de lui le principal dirigeant du Yichouv, le terme hébreu pour désigner l'ensemble des Juifs présents en Palestine avant la création de l’Etat d’Israël.

Ben Gourion, l’architecte de l’Etat d’Israël

En 1938, il annonce déjà la couleur et indique à l’Exécutif de l’Agence juive : "Je suis pour le transfert forcé [des Palestiniens]. Je ne vois rien là d’immoral". C’est d’ailleurs à son domicile que sont discutés les projets allant en ce sens afin de contrebalancer la présence d’une population indigène majoritaire et non juive. En 1942 déjà, il déclare publiquement que les sionistes revendiquent toute la Palestine et non simplement une partie du pays, alors sous mandat britannique depuis 1923 et ce, jusqu’au 14 mai 1948.

Après les multiples sabotages et grèves organisés par la Haganah, l'organisation paramilitaire qui assurait la protection des colonies rurales israélites en Palestine sous la direction de David Ben Gourion, les Britanniques décident finalement de porter la question de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies.

David Ben Gourion : une fin politique entachée par un scandale…

Le plan de partage adopté par l’Assemblée générale des Nations unies en novembre 1947 mène à une guerre entre Juifs et Arabes de Palestine. C’est dans ce contexte que le futur père de l’Etat d’Israël fonde en mars 1948, Tsahal, l’armée de son pays à naître quelques mois plus tard.

En mai, le 14, précisément, soit un jour avant la fin du mandat britannique, Ben Gourion proclame au nom du gouvernement provisoire, l’indépendance de l’État d’Israël. Il en devient le Premier ministre et le ministre de la défense jusqu’en 1954, puis de 1955 à 1963. Jusqu’à l’élection de Benyamin Netanyahou, David Ben Gourion était d’ailleurs le Premier ministre israélien resté le plus longtemps en fonction.

En 1963, il décide de rendre sa démission suite à un scandale politique impliquant les renseignements militaires israéliens. Il tentera de revenir au pouvoir, en vain. C’est à l’âge de 87 ans, en 1973, que celui qui a fondé l’Etat d’Israël s’éteint. Il est depuis inhumé au Kibboutz de Sde Boker, dans le Néguev, surtout connu pour avoir justement été la résidence de l’ex-Premier ministre.

Comments

Member for

54 years 9 months
Permalink

que son ami repose en paix

des hommes comme lui ne doivent pas mourir

French