Marks and Spencer, fleuron des Juifs britanniques
À son arrivée en Angleterre, en 1882, Michael Marks, un immigré juif biélorusse de Slonim fuyant les pogroms, alors âgé de 21 ans, a pour objectif de travailler pour Barran, une entreprise de Leeds connue pour employer des réfugiés.
Mais il a tout de suite rencontré Isaac Dewhirst, grossiste à Leeds, qui a proposé à l'immigré d'être colporteur à son compte dans les campagnes environnantes, dans le but de s'en faire un client.
Recevant un prêt de 5 £ du négociant pour acheter une charrette et de quoi la remplir, Marks accepta l'offre de Dewhirst et parcourut la région pendant deux ans.
S'étant constitué un pécule, il décida d'ouvrir en 1884 son propre stand sur le marché Kirkgate, à Leeds, d'abord en alternance avec le colportage, puis il se sédentarisa définitivement. Il s'agissait au départ d'une échoppe puis d'une chaîne de penny bazaars, c'est-à-dire de stands sur lequel chaque article était vendu au prix d'un penny.
La consommation de masse se développant alors, le commerce de Marks rencontra le succès, permettant au jeune entrepreneur d'ouvrir d'autres magasins.
Dix ans plus tard, en 1894, Marks était à la tête de douze boutiques. Il chercha alors un associé et investisseur pour l'aider dans la croissance de son entreprise.
Après un refus de Dewhirst, En 1894, le chrétien britannique Thomas Spencer s’associa à Marks, lui permettant ainsi d’accéder à une clientèle beaucoup plus large.
Agnès, l’épouse de Spencer, une institutrice, aida Michael à perfectionner son anglais, tandis que Tom initiait le fils de Marks au cricket.
Spencer investit alors 300 £ dans le partenariat.
Ensemble, ils ouvrirent leur premier magasin, au 20 Cheetham Hill Road à Manchester.
En 1907, Spencer puis Marks moururent à quelques mois d'écart. S'ensuivit une lutte de pouvoir pour le contrôle de l'entreprise entre les fils respectifs des deux fondateurs et des associés entrés plus tard.
C'est finalement Simon Marks qui prit la tête de l'affaire en 1915. Il en assura le développement jusqu'à sa mort en 1964.
Durant le XXe siècle, Marks & Spencer était considéré comme le géant de la grande distribution au Royaume-Uni
Lorsqu’il en devint le président, en 1916, à l’âge de 28 ans, Simon Marks nomma son ami d’enfance Israel Sieff au poste de directeur.
Le partenariat entre Marks et Sieff se prolongea au-delà du domaine professionnel pour embrasser le militantisme sioniste. Sieff était un partisan convaincu du sionisme depuis sa rencontre avec Chaim Weizmann, en 1913 .
Avec Weizmann, Marks et Sieff contribuèrent à mettre en branle la suite des événements, qui culmina en 1917 avec la déclaration Balfour.
L’année suivante, Israel Sieff se retrouvait à la tête d’une commission sioniste cherchant à étendre les droits des Juifs, puis devint le secrétaire de Weizmann durant la conférence de Versailles. Rebecca, la femme de Sieff (qui était par ailleurs la soeur de Simon), participa en 1920 à la fondation de l’organisation sioniste féminine WIZO, qu’elle devait ensuite diriger pendant vingt ans avec Vera Weizmann.
Même si l’influence des Juifs britanniques est en déclin chez Marks & Spencer, la chaîne continue néanmoins d’entretenir des relations privilégiées avec des fournisseurs israéliens, estime The Jerusalem Report.
M&S a été le premier magasin à importer des avocats d’Israël au Royaume-Uni, et son sandwich aux crevettes israéliennes a été le plus vendu dans le pays durant toute la décennie 90.
Margaret Thatcher aurait dit : « j’achète ISRAELIEN, j’achète mes sous vêtements chez Marks & Spencer.
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