C’est une histoire d’amour impossible entre deux jeunes gens que tout rapproche. "La Fiancée Orientale" au Théâtre du Gymnase, a ravi notre journaliste Catherine Schwaab.
"La Fiancée Orientale", c’est une histoire d’amour impossible entre deux jeunes gens que tout rapproche. C'est la délicieuse Elisa Tovati qui incarne cette fiancée marocaine, face à son amoureux, Olivier Sitruk, d'une irrésistible séduction. Les deux jeunes gens vont se retrouver prisonniers des traditions et de La rigidité des parents. Enfin, surtout elle.
Issue d'une grande famille de Mogador, la voilà promise à un Meknassi (de Meknes)... Une honte pour ses parents ! Mais ces deux là veulent se marier... Ce pourrait être une pure comédie autour du folklore séfarade - et il y a de ça, car on rit souvent. Mais, ça va tourner au drame...
Ceci n'est pas une pièce de boulevard
"La Fiancée Orientale" est tirée du livre "Sépharade" d’Éliette Abecassis qui a le chic pour décrire de l’intérieur les écartèlements modernes entre la religion et les pulsions. Du début à la fin, on sent un vécu, des interrogations lancinantes et surtout une telle culpabilité envers les parents "qui ont tant fait pour nous". Ah... cette douce possessivité qui resserre son emprise ! Le père de la fiancée, Abbés Zahmani, est d'un naturel incroyable. Quant aux amoureux Tovati-Sitruk, ils nous transportent !
Mise en scène par Ninon Bretecher, la pièce n'est pas qu'un texte, ce sont des chants, des étreintes, des mouvements chorégraphies, de la poésie... Pour en ressentir toute l'émotion, il faut se laisser aller au lyrisme, au romantisme enfiévré. Cette fiancée nous entraîne dans un amour fou et contrarié comme Roméo et Juliette. Et nos deux acteurs-héros réussissent la prouesse de dire la complexité des transgressions tout en s'abandonnant à la fougue. Difficile pour un comédien, et c'est très réussi ! Bravo !
Si vous aimez les sentiments, la culture sépharade et les textes poétiques, allez y vite, ça ne se joue que deux mois ! "La Fiancée Orientale" au Théâtre du Gymnase à Paris, jusqu'au 30 janvier.
Une fiancée écartelée
Paris Match Catherine Schwaab