Tunisie : la fréquentation repart... les affaires reprennent !
Doucement mais surement, la destination Tunisie est bien de retour
Après une période difficile ces dernières années, la Tunisie semble redevenir l’une des destinations phares des Français. Le prix, l’attachement mais aussi la volonté de changement d’image ont participé à ce regain d’intérêt pour la destination préférée des Français.
La Tunisie souhaite mettre l'accent sur sa culture et son patrimoine plutôt que sur les plages de sables blanc © JDL
On sentait un frémissement déjà au printemps et ça y est, avec l’été 2017, la reprise est là, indéniablement.
Ce n’est pas encore l’euphorie des années 2010 et d'avant le Printemps arabe, mais l’Office National du Tourisme Tunisien (ONTT) le confirme avec une hausse de +42% entre 2016 et 2017 sur la haute saison.
Autre bonne nouvelle : l’arrière-saison est d’ores et déjà prometteuse, avec un taux de croissance similaire à près de +40%. Chez les opérateurs, la tendance est la même.
Avec ses 10 hôtels et clubs dans le pays, dont 7 à Djerba, TUI France - Transat affiche +44% de chiffre d'affaires par rapport à l'été 2016.
Quant à Voyamar, il va clore la saison avec pas loin de 20 000 clients. « C'est la première fois qu'on constate à nouveau une vraie demande, souligne Aurélien Aufort, directeur général de Voyamar Ces dernières années, une vente sur dix concernait la Tunisie, aujourd'hui on est passé à une sur deux ».
Selon certaines prévisions, 500 000 Français sont attendus en Tunisie en 2017.
Les voyageurs en provenance de l'Hexagone ne sont pas les seuls à revenir sur la destination.
Les Scandinaves, les Allemands et désormais les Anglais, les Belges reprennent le chemin de la Tunisie.
Un vent d’optimisme semble souffler sur la région et il n’est pas près de s’arrêter. Le retour des compagnies aériennes néerlandaise et luxembourgeoise et de TUI Belgique et Thomas Cook Belgique vers Djerba prévu le 28 octobre 2017, permettront aussi de renforcer le flux de touristes français frontaliers de ces pays.
De Djerba à Hammamet
Historiquement, c’est Djerba qui a la préférence française, et elle la garde. « Mondial Tourisme est venu au Club Seabel Aladin Djerba cette année et les résultats sont impressionnants : sur 80 chambres, pratiquement toutes ont été remplies par le TO, et ce, depuis avril »explique un porte-parole de Seabel.
Une remarque confirmée par d’autres acteurs de la région : les hôtels sont pleins, notamment en août.
Le nord de la Tunisie n’est pas en reste. Les hôtels affichent complet et les avions aussi. Les vols charters, quasi inexistants cette année, devraient donc suivre la dynamique l’an prochain : Thomas Cook Jet tours, TUI, Fram…
Tous les TO historiques sur la région ressentent une nette remontée et une promesse pour 2018.
Du côté de Mondial Tourisme, plus présent sur le continent que sur Djerba, pari gagné : « les indicateurs sont tous au vert. En janvier, on s’était fixé 30 000 pax, dès mars nous avons dû revoir notre objectif à la hausse en passant à 40 000, et avec l’arrière-saison, on devrait même le dépasser », se félicite Selatt Erdogan, directeur commercial de Mondial Tourisme.
Tabarka, le retour
Djerba, Hammamet, Sousse, Monastir… « Et aussi Tabarka ! » souligne Wahida Jaiet, directrice de l’ONTT.
Entre mer et montagne, verdoyante, riche en sites archéologiques et accueillant un festival de jazz l’été, un luxueux spa et un golf… la petite région reculée revient, propulsée par le TO Royal First Travel.
Malgré les difficultés auxquelles il a fait face, le TO a pu faire rouvrir l’aéroport de Tabarka chaque mercredi, avec une ligne Paris - Tabarka - Djerba. Avec 1 500 clients pour 6 rotations en juillet et août 2017, le TO devrait ajouter 2 vols le week-end l’année prochaine.
La sécurité n’est plus un problème
Le lien entre la France et la Tunisie est historique, géographique et linguistique : les Français se sentent plus à l’aise dans un pays où on pratique leur langue.
L’attachement des Français à la Tunisie est affectif, mais aussi financier. Le pays a toujours été bon marché mais avec la crise, les prix se sont effondrés.
Et même s'ils retrouvent un niveau « normal », la compétitivité de la destination est indéniable. Peu de destinations peuvent rivaliser avec un séjour all inclusive de 3 semaines à 600€ comme Mondial Tourisme le propose.
L’intérêt pour la Tunisie ne s’arrête pas à la question des tarifs.
Il a fallu rassurer les médias et les agences. « On a travaillé en synergie avec l'ensemble des partenaires, à la fois en France et en Tunisie », explique l'ONTT.
La Tunisie, les hôtels et les TO ont travaillé main dans la main pour montrer que la qualité de l’offre était toujours là et que la sécurité n’était plus un problème. Le discours est rôdé : la Tunisie a fait de gros efforts en la matière et, d’Istanbul à Paris ou Barcelone, aucune région n’est à l’abri.
A côté des plages de sable blanc, la Tunisie veut mettre en avant sa culture et son patrimoine. Le label qualité tourisme, la biennale de la photo du monde arabe en sont des exemples.
« La Tunisie avance », assure l’ONTT en mettant l’accent sur le fond plus que sur la forme : « on sait qu'on a de belles plages, on préfère laisser un peu le balnéaire et mettre l'accent sur d'autres choses, notre patrimoine historique, nos thalassothérapies, notre offre culturelle » et une charte tunisienne du tourisme durable et responsable à venir.
Des efforts payants. Les groupes et CE reviennent, les familles et les retraités aussi, incitant les TO à investir à nouveau. Un nouveau MondiClub 5* pour l’an prochain, des longs séjours en basse saison, plus de charters affrétés…
La Tunisie est bel et bien de retour.