Le Talith blanc de Kippour

Le Talith blanc de Kippour

A partir de ce soir, les juifs du monde entier célèbrent la fête de Yom Kippour. A cette occasion, ils sont nombreux à porter un châle de prière blanc (Talit). Mais quelle est la symbolique de cet objet de culte ?

L'officiant entame son ultime supplication. Dans la partie de la synagogue réservée aux hommes, les pères s’empressent de poser leur châle blanc sur la tête de leurs enfants. Mais en ce jour saint de Yom Kippour, certaines familles souhaitent être réunies dans leur totalité sous le talith paternel. Si bien qu’elles se retrouvent aux portes de la salle de prière, là où la séparation des sexes ne fait plus loi.

Fête majeure du judaïsme, Yom Kippour -appelé aussi "jour du Grand Pardon"- est une journée de jeûne consacrée exclusivement à la prière et à la repentance. "La croyance veut que, en ce jour solennel, Dieu passe en revue chaque être humain et examine ses mérites et ses fautes", détaille Hélène Hadas-Lebel dans son ouvrage intitulé Le Judaïsme, pratiques, fêtes et symboles.

Mémento des commandements

A cette occasion, les garçons en âge d'observer la loi hébraïque -13 ans et un jour- s’enveloppent dans leur talith. Ce châle de prière rectangulaire bordé de franges à ses quatre coins est porté tout au long des offices de Kippour qui s'étalent de la tombée de la nuit au lendemain soir. Mais que symbolise-t-il ?

Selon le Tanakh (Bible hébraïque, ndlr), les franges du talith sont un mémento permettant aux juifs de se souvenir des 613 commandements bibliques et du lien qu'ils entretiennent avec Dieu. Dans la pratique, les juifs religieux s'en parent quotidiennement au moment de la prière, hormis pour celle du soir. Dans certaines communautés, les femmes juives portent aussi le talith pendant la liturgie bien que la loi hébraïque ne les y oblige pas.

Blanchiment des pêchés

A Kippour, ce châle de prière revêt toutefois une dimension particulière. "Porter le talith permet de marquer la solennité de ce jour de prière, explique à LCI Nissim Sultan, rabbin de la communauté CIG Bar Yohaï à Grenoble. Selon lui, "s'en recouvrir le jour de Kippour symbolise aussi l'idée de transformer ses fautes pour qu'elles deviennent blanches comme neige. De les transformer en autant de points d'appui afin de faire de belles choses par la suite".

Et quid des familles qui s'y réunissent au crépuscule de la journée de jeûne ? "Elles souhaitent recevoir ensemble les dernières bénédictions sous le talith paternel. Il s'agit plus d'une pratique culturelle que d'un véritable rituel", observe Nissim Sultan. Une tradition qui peut néanmoins agacer certains fidèles réfractaires à la mixité. Mais pour le rabbin isérois, celle-ci apparaît avant tout comme "un moment de ferveur familiale et de bonheur communautaire".

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