"Israël est un État juif avant d'être démocratique" (Yisrael Meir Lau)
"Nous sommes une démocratie. Nous avons fait l'expérience directe du contraire au cours de notre vie. Nous ne reviendrons pas là-dessus", a-t-il tempéré
"Israël est un État juif avant d'être un État démocratique", a déclaré l'ancien grand rabbin ashkénaze d'Israël, Yisrael Meir Lau, lors d'une conférence organisée par le Fonds pour le leadership sioniste en Israël, jeudi. "Pourquoi nous disputons-nous ?" a déclaré le rabbin Lau. "Nous sommes une démocratie. Nous avons fait l'expérience directe du contraire au cours de notre vie. Nous ne reviendrons pas là-dessus", a-t-il ajouté.
"Je suis pour la démocratie, pour que le peuple ait le contrôle. Mais comment ? Sur quelle base la nation gouverne-t-elle ? Dans notre Torah, au chapitre 23 de l'Exode, il est écrit : Tu ne te rangeras pas du côté du puissant pour faire le mal, tu ne donneras pas de témoignage pervers dans un litige pour le faire tourner en faveur du puissant, et tu ne feras pas preuve de déférence à l'égard d'un pauvre dans un litige. C'est la démocratie. Elle ne dit pas qu'il faut écouter la voix d'untel ou d'untel, ni d'un leader aléatoire, ni d'un professeur, ni d'un médecin, ni d'un rabbin, ni d'un rebbe hassidique", a expliqué Yisrael Meir Lau.
"Dans la déclaration d'indépendance, le mot 'démocratie' ou 'démocratique' n'apparaît même pas une seule fois. Et ce n'est pas que quelqu'un soit contre la démocratie, mais ce n'est pas la base de notre nation. Le mot "juif" apparaît plus de dix fois. C'est sur cette base que l'État d'Israël a été fondé, selon ... David Ben-Gurion. Cela ne fait aucun doute", a-t-il ajouté.
"Un dialogue pour éviter une guerre civile"
"Il n'y a pas de débat. Nous sommes un État démocratique, c'est clair. Si nous ne sommes pas une démocratie, nous aurons des problèmes, car nous avons fait l'expérience directe de son contraire", a-t-il encore affirmé.
De son côté, le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef a appelé samedi à un dialogue sur la réforme judiciaire proposée par le gouvernement, estimant qu'il était nécessaire pour prévenir la possibilité d'une guerre civile. "Toute cette discorde et cette guerre civile sont inquiétantes et très douloureuses", a déclaré M. Yosef dans son sermon hebdomadaire. "Il devrait y avoir un dialogue afin d'éviter une guerre civile - nous sommes tous le peuple d'Israël, nous sommes tous frères", a-t-il ajouté.
Yitzhak Yosef a toutefois estimé que la Cour suprême ne devrait pas intervenir dans les questions de religion, estimant qu'elle n'est "pas au-dessus" du tribunal rabbinique.