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REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2

Envoyé par jero 
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
13 décembre 2009, 01:19
Yaakov Nééman : « Il faut retourner aux sources, que le droit de la Torah soit le droit applicable en Israël » / Yaïr Ettinger et Yehonathan Lis – Haaretz*

Yacob Neeman avait ete mis de cote et avait demmissione, voila qq annees, on l'avait accuse d'un delit qui c'etait avere une fausse accusation.
aujourdh'ui de nouveau ministre, il essaye de mettre un peu d'ordre dans le ministere qu'il dirige, et ce n'est pas les batons qui manquent pour l'en empecher, la cour supreme etant dirige par des juges ultra gauchistes.
Il est reelement temps dans l'etat d'Israel Juif, de mettre de cote les anciennes lois britaniques en cours,pour celles de la Torah, qui sont certainement plus adaptees au peuple Juif.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
13 décembre 2009, 02:55
COPIE COLLEE, PRISE SUR LE SITE MODIA DU RAV RAHAMIM DUFOUR.

Les nouvelles
pour réfléchir selon la Torah
Europe, Vatican, Obama, face à Israël.
Il faut de l'humour pour découvrir la réalité.

1. Si on comprend bien, ce 8 décembre 2009, par une déclaration commune des vingt-sept pays de l'Union européenne (UE), rédigée à l'occasion d'une réunion des ministres des affaires étrangères à Bruxelles, les Chefs d'Etat d'Europe ont décrêté en plein accord que dans chacune des capitales de leur pays (Paris, Berlin, etc) sera établi une capitale islamique de France, d'Allemagne, etc. mais ils ont refusé la proposition suédoise de décrêter immédiatement l'existence de ces capitales islamiques dans chacune des capitales européennes. En particulier, la Suède n'appréciait pas cette proposition.

2. Cette décision serait confirmée uniquement lors de négociations entre ces pays et les forces islamiques importantes des immigrants qui revendiquent dans ces pays et se plaignent de" l'occupation" de ces pays envers les populations arabes et islamiques, ce qui est la seule motivation pour certains actes violents dans les banlieues des capitales et qui ne reflètent nullement une violence politique mais seulement une réaction à la frustration compréhensible suscitée par la bienveillante culture européenne.
3. Ces Etats européens ont déclaré souhaiter que ces négociations s'ouvrent le plus tôt possible. C'est ce que l'on peut comprendre de ce qu'ils ont décidé

4. Ils ont justifié ce virage important dans la construction de l'Europe en prenant comme base l'exemple de ce qu'ils proposent pour Israël et un Etat palestinien qui n'a jamais existé dans toute l'histoire mais qu'ils proposent unanimement avec également Jérusalem capitale d'Israël, devenant divisée selon le modèle européen en deux capitales. On ne comprend pas en quoi les pays d'Europe se sont trouvé une autorité pour décider de cela dans le cadre d'un pays non-européen et cet additif reste un mystère pour tous les journalistes présents.

5. Tout le monde est satisfait en Europe:
- la création de ces Etats n'est pas formellement décrêtée, ce qui aurait choqué violemment les citoyens de ces Etats.
- Les millions d'immigrants islamiques se réjouissent de l'avenir assuré pour la constitution prochaine de ces Etats dans chaque pays d'Europe avec la capitale actuelle divisée en capitales de deux Etats chaque fois.

6. Israël est également satisfaite que les Européens se soient montrés moraux pour une première fois dans l'histoire envers les Juifs en montrant chez eux l'exemple de ce qu'ils veulent proposer à Israël.

7. Par contre, en France, cette décision -qualifiée par la population de droite comme par les laïcs de gauche comme un affront à l'histoire de France- augmente le tollé qui s'exprimait déjà contre la décision gouvernementale dévoilée par Luc Chatel (pas Charles Martel, ne pas confondre) de supprimer également l'histoire de France des enseignements de tronc commun de terminale S et son remplacement par un enseignement optionnel. De nombreuses personnalités politiques, artistes, élites culturelles et enseignants protestent contre ces évolutions qualifiées de nihilistes, d'irréfléchies et dangereuses et de naufrage pour la survie de l'intelligence de la nation et de toute l'Europe.

8. L'Europe est obstinée depuis 1500 ans à vouloir supprimer Israël et à se substituer, à l'annuler. Le Premier de tous les Chefs d'Etat d'Israël, Netanyahou a donné le feu vert et l'accord pour la division des territoires, et chaque jour fait des déclarations et décisions contradictoires. Il a suscité une opposition vive en Israël, spécialement dans son propre camp et chez ses électeurs en révolte contre lui. A son tour, c'est logique, le Vatican réclame des parts de Jérusalem. Le délire collectif. Obama se veut le grand réalisateur de cette destruction policée mais la majorité des Américains refusent de lui reconnaître tout mérite pour recevoir le Prix Nobel de sa paix seulement 26 pour cent lui reconnaissent ce mérite. Enfin, un peu de vérité.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
13 décembre 2009, 09:10
Mon Cher Henri,

Il faudrait bien se demander, où le fameux Rav RAHAMIM DUFOUR, a pu piquer une telle information, qui semble plutôt saugrenue, et très Poisson d'Avril, tant elles ne semble exister que sur son site, à moins que tu n'aies d'autres informations en ce sens,,, Qui sait ?

De plus, tu auras remarqué qu'elles ressemble à un texte, traduit en très mauvais français, dont le style n'est très certainement pas conforme, à celui employé dans une déclaration officielle des vingt-sept pays de l'Union européenne (UE), rédigée à l'occasion d'une réunion des ministres des affaires étrangères à Bruxelles, ce qui permet de douter de la véracité de l'info, à moins qu'il ne nous en présente le texte original de la fameuse déclaration.

Mais heureusement, tu as le sens de l'humour,,, Et le Rav ferait mieux d'aller à la pèche à d'autres genres de poissons !

On peut lui fournir les appâts.



Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
13 décembre 2009, 22:43
Ladouda,
Le rav Dufour, a beaucoup d'humour, et si tu relis ce copie colle, tu verras a la quatrieme ligne, qu'il sagit d'humour.
Mais cette article est tres pertinent et pas loin de la realite.
L'Union europeenne, decide de donner a un etat innexsistant officielement une capitale appartenant a un autre pays.
Voici l'addresse du site du rav Dufour qui est extremement interressant.
Il ne porte pas le chapeau que tu as mis sur ta photo.

[www.modia.org]
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
14 décembre 2009, 01:38
Bien sur qu'il a de l'humour, et toi tu n'en manques pas ! Ha! Ha! Ha!

Mais il devrait faire corriger la syntaxe de la fameuse déclaration, par la Commission Européenne, ça ferait plus vrais.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
14 décembre 2009, 04:27
Voici une copie colle au sujet de la conversion, sujet dont on avait parle il y a qq jours
Conversion - Guérim
par le Rav Yehoshua Ra'hamim Dufour
à partir des ouvrages de nos Sages
(adjonction à la paracha Yitro)
[www.modia.org]




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Selon la fonction du site Modia, on trouvera ici le maximum de précision et de références aux sources. Il va de soi que ceci ne constitue pas un manuel pratique ni un traité précis de halakha. D'autant qu'il manque ici un élément essentiel : la prise en compte des intentions et dimensions psychologiques qui doivent toujours être prises en considération avec la plus grande rigueur lors de parcours de changement de vie. Il faut s'interroger sur cela auprès de personnes compétentes, qui comprennent aussi les dimensions juives et halakhiques.

Vocabulaire
La conversion dans le judaïsme se dit guiyour, en hébreu ; le converti est un guér ou guiyor ; pour le différencier de l'étranger on le nomme guér tséddéq (guérim au pluriel) ; au féminin guiyoréte et guiyorote au féminin pluriel.

Se convertir se dit : léitgayér ; il s'est converti, nitgayér (au passif d'état) ou hitgayér (actif).

Pour indiquer explicitement la conversion au judaïsme, on peut spécifier : léityahéd.

Le mot guér vient de la racine gour qui veut dire "habiter". Et le guér est, au sens restreint, celui qui vient habiter sur une terre étrangère (voir Chémote 23, 9 et Rachi sur 22, 20).

• La Haggada nous rappelle que nos ancêtres ont été des guérim sur ce qui deviendra la terre d'Israël et pratiquaient l'idôlatrie (âvoda zara), et ils furent guérim en Egypte, avec tous ce qui définit négativement aussi cette situation aux yeux des autres. Les prototypes sont Avram et Saraï qui accèderont à la connaissance, auront leur nom changé en Avraham et Sarah et deviendront les ancêtres des juifs. La situation de converti n'est donc pas extérieure à ce qu'est le juif ; au contraire, c'est l'essence du parcours juif. C'est pour cela que Yitro est placé avant même la phase de révélation par le don de la Torah (voir le commentaire de cette paracha).
• Une fois converti, le guér tséddéqa l'ensemble des droits et devoirs du juif (Vayiqra 24, 22).

• Celui qui se convertit, non pas par croyance et volonté de vivre comme tel, mais pour des avantages (salut, biens, mariage, etc.) ou qui ne tient pas ses engagements est un guér chéqér (guér de mensonge, Talmud de Jérusalem, Baba Metsia 8, 5).

• Celui qui vient habiter en Israël pour y vivre la plénitude des 7 mitsvotes de Noa'h sans prendre sur lui tout le joug des mitsvotes est un guér tochav (Guittine 57 b). Ce statut est valorisé, et il est très exigeant. Il est souvent ignoré aujourd'hui, et à tort, par ceux qui désirent vivre dans le cadre du peuple d'Israël sans pouvoir en assumer toutes les conditions. Ils adressent souvent une demande de conversion qui n'aboutit pas et en gardent une amertume, une profonde blessure et souffrance, sans savoir qu'un autre statut conforme à leur nature existe.

Nomination
La conversion étant totale au niveau de l'identité, il est interdit de faire allusion à l'état d'un converti, ce qui serait rappeler son passé ; et cela, pendant dix générations.
Procédure
Il n'y a pas de conversion sans circoncision et tévila (immersion rituelle dans le miqvé) pour l'homme (voir Bérakhote 47 b).
L'acte de conversion comprend actuellement l'acceptation de la demande par un beit dine valide qui connait et accomplit les mitsvotes, tribunal rabbinique est composé de trois juges qui assisteront également à la tévila (Yévamote 46-47). La conversion ne se fait L'acceptation est basée sur l'intention réelle du "joug (ôl) des mitsvotes", c'est-à-dire de la pratique des mitsvotes. "Un guér qui accepte sur lui toutes les paroles de la Torah et des mitsvotes sauf une seule, on ne le reçoit pas" et sa conversion est nulle (Torate Cohanim, Qédochim 19, 34).
Le tribunal base souvent son appréciation sur le fait de voir si le candidat se place dans des conditions de vie lui permettant de facto de réaliser ce qu'il dit (conditions familiales, professionnelles, environnement, connaissance de l'hébreu et de la tradition, etc). En Israël, ce processus est facilité par l'existence de séminaires et lieux de vie appropriés pendant cette phase. L'intention réelle peut aller conjointement avec des parcours divers avantageux (mariage, etc) mais seule l'intention réelle est le point de discernement.
Au temps du Temple, le converti devait également offrir un sacrifice.

Réception de la demande
L'attitude prescrite par la Torah est celle qui est décrite dans le middrache sur le verset 1, 15-187 du Livre de Ruth :

1) repousser : "Alors Noémi dit : vois, ta belle-soeur est retournée à sa famille et à son dieu, retourne toi aussi et suis ta belle-soeur".
2) examen de la nouvelle demande pour voir la détermination et si elle est faite dans les bons termes qui dénotent l'intention positive selon la halakha : "Mais Ruth répliqua : n'insiste pas près de moi pour que je te quitte et m'éloigne de toi ; car partout où tu iras j'irai ; où tu demeureras je demeurerai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu ; là où tu mourras je veux mourir aussi et y être enterrée. Que Hachém m'en fasse autant et plus si jamais je me sépare de toi autrement que par la mort". Ce passage définit les critères : ton Dieu ou les mitsvotes de la Torah, le lieu, le partage du peuple qui sont les trois composantes de la Torah (les mitsvotes, le peuple, la terre).

3) l'acceptation : "Noémi voyant qu'elle était fermement décidée à l'accompagner cessa d'insister auprès d'elle".

4) la vie ensemble : "Elles marchèrent donc ensemble...".

Ruth Rabba 2, 22 montre également comment Noémi a formé Ruth au long de sa démarche, non seulement en la repoussant mais simultanément en l'éclairant sur le mode de vie à adopter qui est différent de celui des non-juifs goyim, sur la vie dans la famille et ses mitsvotes jusqu'à l'acceptation de "toutes" les mitsvotes. Il ne s'agit non aucunement d'un refus silencieux ou humiliant.
Le talmud décrit également la procédure à suivre devant une demande (Yévamote 47 a) :
"de nos jours, quand un étranger vient pour se convertir, nous lui disons : quel est votre but ? ...Ne savez-vous pas qu'aujourd'hui le peuple d'Israël est opprimé, persécuté, dispersé et dans une souffrance continue ? ...S'il dit alors : je le sais et je n'ai aucun mérite, nous l'acceptons immédiatement et nous l'informons de quelques unes des mitsvotes les plus éclairantes et aussi de quelques unes des plus difficiles, ...et des châtiments que reçoivent ceux qui transgressent ces mitsvotes, ...et également nous l'informons des récompenses pour ceux qui les observent et les pratiquent... jamais nous ne devrons l'importuner ni être trop pointilleux avec lui".

Diversité des attitudes rabbiniques face à la conversion
Déjà le Talmud décrit les différences de conception et de relation avec les candidats dans l'Ecole de Chammaï et dans celle de Hillel (Chabbate 31 a) ; on parle des guérim chél Hillel ; l'erreur consiste à interpréter l'attitude bienveillante et progressive de Hillel comme du laxisme ; or, il était encore plus exigeant envers les convertis après leur admission. Chammaï était hyperexigeant dès le premier abord. On sait que la halakha va, le plus souvent, selon Hillel, justement en raison de sa relation humaine bienveillante (dérékh érets) et de sa modestie.

Vayiqra Rabba 2, 9 incite à dépasser la question individuelle et détermine l'attitude à avoir envers un candidat en fonction du plan divin et des besoins de la génération : "pourquoi le monde descend-il apparemment vers l'abîme ? Ecoute mon fils, les Sages ont enseigné dans la Michna que quand un guér vient pour entrer dans le judaïsme, il faut lui tendre la main et l'amener sous les ailes de la Chékhina ; car ainsi les guérim de chaque génération sont des témoignages pour cette génération".

On peut entendre aussi en ce sens ce qui est dit des guérim qui continuent leur démarche et étudient la Torah et sont mis à égalité de poids avec le Cohén gadol (guérim ché ôsseqim ba Torah chéqoulim hém ké Cohen gadol. Tan'houma sur la paracha Vayaqel 8). Il ne s'agit donc pas là d'un auteur mais d'une fonction interne pour le bien du peuple.

En ce sens, quand le Machia'h sera venu et que la valeur de la Torah apparaîtra clairement aux yeux du monde entier au point de donner une estime sans borne à chaque juif, alors on n'acceptera plus de conversion. Et il serait également trop difficile de la faire avec une intention désintéressée. C'est le motif pour lequel aux temps de David et du roi Salomon, on n'a pas accepté de conversion (Yébamote 24 b : guérim lo qiblou lo bimé David vé lo bimé Chlomo).

Attitude selon la Torah. Amour
L'attitude d'amour est une obligation selon la Torah : "tu aimeras le guér" (Dévarim 10, 19) et "tu ne l'oppresseras pas ni ne l'importuneras pas" (Chémote 23, 9 et Vayiqra 29, 33). L'exemple est donné par Hachém lui-même qui "aime le guér" (Psaume 146, 9).

Honneur
Hachém honore le guér de même que celui-ci a honoré Hachém en venant chez Lui (Bamidbar Rabba 8,3 sur I Samuel 2, 30 et Psaume 50, 23.

Le Middrache Bamidbar Rabba 8, 2 décrit par de nombreux exemples de versets parallèles comment le guér est aimé exactement dans les mêmes termes du texte qu'Israël lui-même :

amour : Psaume 146, 9, Dévarim 10, 18 et Malakhi 1, 2.
serviteurs :Vayiqra 35, 55 et Isaïe 56, 6.
accepté : Chémote 28, 38 et Isaïe 56, 7.
ministres : Isaïe 56, 6 et Isaïe 56, 6.
gardien : Psaume 121, 5 et 146, 9.
Valorisation du choix
Les textes formulent les motifs positifs d'un tel choix : "Vraiment... nous ne pouvons rien faire de mieux que de nous attacher à cette nation dont le D.ieu est plus grand que tous les autres dieux" (Bamidbar Rabba, 8, 4).
Qohélet Rabba (7, 8, 1) va jusqu'à dire qu'un guér qui l'a fait vraiment au nom du Ciel méritera par là que ses filles épousent un Cohén.

Ruth Rabba dit (3, 5) dit : "Ribbi Yéhouda ben Chimeône commente : Viens et vois combien sont précieux les convertis aux yeux de Dieu : une fois que Ruth a décidée de se convertir, la Torah la place à égalité avec Noémi".

Ruth Rabba (4, 1) cite comme preuve le cas de Yitra (II Samuel 17, 25) : ailleurs (I Chroniques 2, 17), il était nommé l'Ismaélite ; et d'expliquer qu'il était Ismaélite et entra dans une maison d'étude et entendit le commentaire d'un verset et voulut se convertir ; le rav accepta et ensuite lui donna par la suite sa fille en mariage.

Le cas le plus clair en ce sens, est celui du guér Onqélos dont la traduction de la Torah a intégré tous les commentaires des Sages et qui a le privilège d'être imprimée à côté du texte de la Torah elle-même, avant même le commentaire de Rachi.

Enfin, les guérim sont nommés dans la prière de la âmida en même temps que les tsaddiqim (Méguila 17 b).

Positions réservées
Aussi bien dans le Talmud (Ribbi Eliêzér et Yévamote 47 b) que dans l'histoire, des Sages éminents se sont montrés réservés sur l'acceptation de conversion. Ces cas semblent relever de plusieurs paramètres : le précédent de convertis qui ont failli à leur parole, et qui parfois se sont alliés aux persécuteurs ensuite, des exemples de convertis pour intérêt comme au temps de Salomon ou de Ruth, le fait que les persécuteurs poursuivaient davantage la communauté lors de conversion connues de l'environnement. Ce sont donc des mesures de préservation de la communauté dans des conditions particulière, mais cela ne met pas en cause l'ensemble des autrs textes.
Ces fausses conversions furent la cause du Veau d'or que mirent en place le peuple mélangé (êrév rav) composé de ces guérim incertains (Chémote Rabba 42, 6 ; Vayiqra Rabba 27, 8).

Incitation
Bamidbar Rabba 10, 4 va dans le sens de l'appréciation d'un certain prosélytisme quand il interprète le verset de I Rois 11, 1 ("en amour") comme "en faisant d'eux des guérim et en les amenant sous les ailes de la chékhina". De même en 84, 4 il fait la louange de celui qui a aidé quelqu'un à se convertir en disant "qu'il peut être considéré comme s'il l'avait créé". Mais il est un fait que le prosélytisme n'a pas été une politique majoritaire. Il ne peut pas cependant être totalement exclus.

Une autre opinion classique est de considérer l'exil d'Israël parmi les peuples pour augmenter la taille du peuple d'Israël par l'adjonction des convertis (Pessa'him 87 b).

Les textes insistent aussi sur le fait que de très grands ennemis du peuple d'Israël ont fait téchouva et se seraient convertis, comme Néron (voir Guittine 56-57 et Sanhédrine 96 b).

De plus, il est souligné que de très grands maîtres en Israël sont de descendance de convertis comme Chémalya et Avtalione, Ribbi Méïr, Ribbi Aqîva (voir l'introduction de Maïmonide à Michné Torah).

Obligations et droits
Les droits et les devoirs sont les mêmes que ceux des juifs, en raison de Chémote 12, 49. Guérim îqar ém ké Yisrael (Bamidbar Rabba 8, 1).
Le guér peut épouser la fille d'un Cohén. Les questions précises de halakha, en particulier pour les questions de mariages, ou de nomination à des fonctions de juge rabbinique, ne peuvent pas et n'ont pas besoin d'être exposées ici. Voir Michné Torah, Yissouré Biah 16... Il suffit de savoir qu'il y a des points particuliers sur lesquels on peut étudier et questionner les rabbins.
En particulier, Maïmonide a précisé dans la Lettre à Ovadia le guér, que le converti a le droit entier de dire "le Dieu de nos pères" dans la prière.

Etat de naissance
La conversion est considérée comme une nouvelle naissance.
La tradition dit : le converti est considéré comme un enfant nouveau-né" (guér ché nitgayér ké qatane ché nolad damé. Yébamote 22 a, Bérokhote 47 a).
Cela pour plusieurs motifs :

son renouvellement total,
sa filiation directe à Avraham et Sarah,
son isolement,
sa fragilité et vulnérabilité facilement à vif : à propos de Yitro (sur le mot vayi'had en Chémote 18, 9), il est dit en Sanhédrine 94 a qu'en se convertissant, il plaçait sur sa chair une épée tranchante et Chmouél dit : toute sa chair s'est hérissée de piquants aigüs : "un guér, jusqu'à la 10e génération, on ne parle pas avec dédain d'un araméen en sa présence". Cela veut dire que sa vulnérabilité aux indélicatesses d'autrui et à la médisante (lachone ha ra) était devenue hypersensible.
(Voir à ce sujet de l'état d'enfant, le commentaire de la paracha Chémote sur le "naissant" comme état du juif). En effet, ce que l'on dit ici du guér, est identique à ce que l'on peut dire du juif parmi les nations. Il s'agit donc de la réaction interne du guér à l'attitude de certains juifs qui feraient de lui le juif des juifs.
Pour ces motifs, il est interdit de lui rappeler l'état antérieur pendant 10 générations (Baba Metsiâ 58 b et Rachi sur Vayiqra 19, 33) : guiyora âd âssara daré lo tévazé armaa qamé (Sanhédrine 94 a).
Conclusion
Une fois de plus, toute question est vue dans le judaïsme comme une question complexe qui demande que l'on étudie, avec pondération, équilibre dans le jugement, délicatesse, et que l'on essaie de comprendre le problème de coeur qui est posé par là dans la vie des êtres, du peuple et des nations.
La présence de guérim devrait aider à garder la consience de la gratuité du don reçu par Israël, la conscience de la modestie, de la fragilité de notre condition, la conscience d'un continuel renouvellement de l'être de chacun...
et de l'amour qui est la nature du lien entre D.ieu, Son peuple et Sa création.
Le monde est fondé sur l'amour et la bonté, a découvert Avraham : ôlam âl 'hésséd yibané.

Indications pratiques

- Lire la paracha Noa'h (lien ici) et le passage sur les Béné Noa'h.

- Se renseigner pour la France auprès du Consistoire, pour le Canada auprès du Rabbinat. Voir ces liens. Ou auprès de tout rabbin de votre communauté locale. Car cela ne se réfléchit que dans une relation
.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
17 décembre 2009, 01:53
MISSION PARLEMENTAIRE SUR LE VOILE INTEGRAL
Je compte sur la France pour aider les femmes du monde entier contre l’offensive du voile

lundi 30 novembre 2009, par Djemila Benhabib

Mesdames les sénatrices,

Mesdames les présidentes,

Mesdames et messieurs les dignitaires,

Chers amis,

Merci mille fois de ce grand honneur que vous me faites, aujourd’hui, de me consacrer parmi les Femmes debout et de permettre à ma voix, celle d’une femme de culture musulmane féministe et laïque de résonner dans cette prestigieuse institution de la République. Merci à vous mes amies de Femmes solidaires et de la Ligue du droit international des femmes pour votre travail acharné, permanent et indispensable que ce soit dans les quartiers, auprès des femmes victimes de violences et discriminations, des sans papiers ou encore au sein des politiques et des instances onusiennes. C’est dire que c’est ici, localement que prend racine le travail pour les droits des femmes pour se répercuter à l’échelle internationale. C’est dire aussi que la marche des femmes pour la liberté et l’égalité est une et indivisible. Lorsqu’une femme souffre dans un quelconque endroit de la planète, c’est notre affaire à toutes et à tous. Merci de nous faire sentir de mille façons que nous sommes les maillons d’une même chaîne.

Voilà encore quelques années, je n’aurais jamais imaginé que ma vie de femme, que ma vie de militante serait si intimement liée au féminisme et à la laïcité.

Je vous surprendrai peut-être en vous avouant que je ne suis pas devenue féministe en tournant les pages du Deuxième Sexe, ni en me plongeant dans ce magnifique roman d’Aragon Les Cloches de Bâle, où il était question entre autres de Clara Zetkin et de Rosa Luxembourg, deux figures de proue du féminisme et de la paix dans le monde.

Je ne suis pas devenue laïque en m’abreuvant de Spinoza, de Ibn Al-Arabi, de Descartes, de Ibn Khaldoun, ou de Voltaire, mon maître. Absolument pas.

J’aurais pu tourner mon regard ailleurs pour me perdre dans cette enfance si heureuse que j’ai eue dans une famille généreuse, cultivée, ouverte sur le monde et sur les autres, profondément engagée pour la démocratie et la justice sociale. J’aurais pu m’égarer dans la beauté de cette ville qu’est Oran où il faisait si bon vivre au bord de la mer. Cette ville qui a propulsé la carrière littéraire d’Albert Camus, avec son célèbre roman La peste, jusqu’au Nobel de littérature. J’aurais pu ne rien voir, ne rien entendre des brimades, du mépris, des humiliations et des violences qu’on déversait sur les femmes. J’ai choisi de voir et d’écouter d’abord avec mes yeux et mes oreilles d’enfant. Plus tard, j’ai choisi de dire les aspirations de toutes ces femmes qui ont marqué ma vie pour que plus jamais, plus aucune femme dans le monde, n’ait honte d’être femme.

Pour vous dire vrai, à l’enfance et surtout à l’adolescence, je n’ai jamais rêvé de mariage, de prince charmant, de robe longue, de grande maison, d’enfants et de famille. Les quelques mariages auxquels j’avais assisté, en Algérie, me faisaient sentir que la femme était un objet bien plus qu’un sujet. Inutile de vous préciser que ma perspective était ultraminoritaire, car les femmes sont formatées à devenir des épouses puis des mères dès l’enfance. Je devais avoir, quoi, cinq, six, peut-être sept ans tout au plus, lorsqu’on me somma de rejoindre ma grand-mère dans la cuisine, car ma place naturelle était à mi-distance entre les fourneaux et la buanderie, de façon à pouvoir faire éclater mes talents de cuisinière et de ménagère le moment venu.

En 1984, l’Algérie adopte un code de la famille inspirée de la charia islamique. J’ai 12 ans à cette époque. Brièvement, ce code exige de l’épouse d’obéir à son mari et à ses beaux-parents, permet la répudiation, la polygamie, destitue la femme de son autorité parentale, permet à l’époux de corriger sa femme et en matière d’héritage comme de témoignage, l’inégalité est érigé en système puisque la voix de deux femmes équivaut à celle d’un homme tout comme les parts d’héritage.

Question : L’Algérie est-elle devenue musulmane en 1984 ?

Réponse : Je vous la donnerai pendant le débat tout à l’heure si vous le souhaitez.

Pour ce qui est de la laïcité, j’ai compris sa nécessité lorsqu’au tout début des années 1990, le Front islamique du salut (FIS) a mis à genoux mon pays l’Algérie par le feu et par le sang en assassinant des milliers d’Algériens. Aujourd’hui, on est forcé de constater que les choses n’ont pas tellement changé.

Trop de femmes dans le monde se font encore humilier, battre, violenter, répudier, assassiner, brûler, fouetter et lapider. Au nom de quoi ? De la religion, de l’islam en l’occurrence et de son instrumentalisation. Pour refuser un mariage arrangé, le port du voile islamique ou encore pour avoir demandé le divorce, porté un pantalon, conduit une voiture et même avoir franchi le seuil de la porte sans la permission du mâle, des femmes, tant de femmes subissent la barbarie dans leur chair. Je pense en particulier à nos sœurs iraniennes qui ont défilé dans les rues de Téhéran pour faire trembler l’un des pires dictateurs au monde : Ahmadinejad. Je pense à Neda, cette jeune Iranienne assassinée à l’âge de 26 ans. Nous avons tous vu cette image de Neda gisant sur le sol, le sang dégoulinant de sa bouche. Je pense à Nojoud Ali, cette petite Yéménite de 10 ans, qui a été mariée de force à un homme qui a trois fois son âge et qui s’est battue pour obtenir le droit de divorcer… et qui l’a obtenu. Je pense à Loubna Al-Hussein qui a fait trembler le gouvernement de Khartoum l’été dernier à cause de sa tenue vestimentaire.

La pire condition féminine dans le globe, c’est celle que vivent les femmes dans les pays musulmans. C’est un fait et nous devons le reconnaître. C’est cela notre première solidarité à l’égard de toutes celles qui défient les pires régimes tyranniques au monde. Qui oserait dire le contraire ? Qui oserait prétendre l’inverse ? Les islamistes et leurs complices ? Certainement…mais pas seulement.

Il y a aussi ce courant de pensée relativiste qui prétend qu’au nom des cultures et des traditions nous devons accepter la régression, qui confine l’autre dans un statut de victime perpétuelle et nous culpabilise pour nos choix de société en nous traitant de racistes et d’islamophobes lorsque nous défendons l’égalité des sexes et la laïcité. C’est cette même gauche qui ouvre les bras à Tarik Ramadan pour se pavaner de ville en ville, de plateau de TV en plateau de TV et cracher sur les valeurs de la République. Sachez qu’il n’y a rien dans ma culture qui me prédestine à être éclipsée sous un linceul, emblème ostentatoire de différence. Rien qui me prédétermine à accepter le triomphe de l’idiot, du sot et du lâche, surtout si on érige le médiocre en juge. Rien qui prépare mon sexe à être charcutée sans que ma chair n’en suffoque. Rien qui me prédestine à apprivoiser le fouet ou l’aiguillon. Rien qui me voue à répudier la beauté et le plaisir. Rien qui me prédispose à recevoir la froideur de la lame rouillée sur ma gorge. Et si c’était le cas, je renierais sans remords ni regret le ventre de ma mère, la caresse de mon père et le soleil qui ma vu grandir.

L’islamisme politique n’est pas l’expression d’une spécificité culturelle, comme on prétend ça et là. C’est une affaire politique, une menace collective qui s’attaque au fondement même de la démocratie en faisant la promotion d’une idéologie violente, sexiste, misogyne, raciste et homophobe.

Nous avons vu de quelle façon les mouvements islamistes, avec la complicité, la lâcheté et le soutien de certains courants de gauche cautionnent la régression profonde qui s’est installée au cœur même de nos villes. An Canada, nous avons tout de même failli avoir les tribunaux islamiques. En Grande Bretagne c’est déjà la norme dans plusieurs communautés. D’un bout à l’autre de la planète, le port du voile islamique se répand et se banalise, il devient même une alternative acceptable aux yeux de certains car c’est tout de même mieux que la burqa ?

Que dire de la démission des démocraties occidentales sur des enjeux primordiaux à la base du vivre-ensemble et de la citoyenneté tels que la défense de l’école publique, des services publics et de la neutralité de l’Etat ?

Que dire des reculs en matière d’accessibilité à l’avortement ici même en France ?

Tout ça pour dire qu’il est toujours possible de faire avancer les sociétés grâce à notre courage, notre détermination et à notre audace. Je ne vous dis pas que ce sont là des choix faciles. Loin de là. Les chemins de la liberté sont toujours des chemins escarpés. Ce sont les seuls chemins de l’émancipation humaine, je n’en connais pas d’autres.

Cette merveilleuse page d’histoire, de NOTRE histoire, nous enseigne que subir n’est pas se soumettre. Car par-delà les injustices et les humiliations, il y a aussi les résistances. Résister, c’est se donner le droit de choisir sa destinée. C’est cela pour moi le féminisme. Une destinée non pas individuelle, mais collective pour la dignité de TOUTES les femmes. C’est ainsi que j’ai donné un sens à ma vie en liant mon destin de femme à tous ceux qui rêvent d’égalité et de laïcité comme fondement même de la démocratie. L’histoire regorge d’exemples de religions qui débordent de la sphère privée pour envahir la sphère publique et devenir la loi. Dans ce contexte, les femmes sont les premières perdantes. Pas seulement. La vie, dans ses multiples dimensions, devient soudainement sclérosée lorsque la loi de Dieu se mêle à la loi des hommes pour organiser les moindres faits et gestes de tous. Il n’y a plus de place pour les avancées scientifiques, la littérature, le théâtre, la musique, la danse, la peinture, le cinéma, bref la vie tout simplement. Seuls la régression et les interdits se multiplient. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai une aversion profonde à l’égard des intégrismes quels qu’ils soient, car je suis une amoureuse de la vie.

Rappelez-vous une chose : lorsque la religion régit la vie de la Cité, nous ne sommes plus dans l’espace du possible, nous ne sommes plus dans le référentiel des doutes, nous ne sommes plus dans le repère de la raison et de la rationalité si chères aux Lumières. Séparer l’espace public de l’espace privé en réaffirmant la neutralité de l’État me semble indispensable, car seule la laïcité, permet de se doter d’un espace commun, appelons-le un référentiel citoyen, loin de toutes croyances et de toutes les incroyances, pour prendre en main la destinée de la Cité. Avant de conclure, permettez-moi de partager avec vous une lettre destinée à l’un de vos élus.

J’ai longuement hésité avant de vous écrire. Peut-être, par peur d’être perçue comme celle venue d’ailleurs qui fait indélicatement irruption dans les « affaires françaises ». Au diable les convenances, je n’ai jamais été douée pour la bienséance surtout lorsqu’elle est au service des plus forts, des plus puissants et des plus arrogants. Puis, s’il avait fallu que je vive en fonction du regard des autres, je n’aurais rien fait de ma vie ou si peu. Lorsqu’il s’agit des droits des femmes, nulle convenance ne doit primer sur l’essentiel. L’essentiel étant : la liberté, l’égalité et l’émancipation des femmes. J’entends encore des copines françaises me dirent avec insistance : parle-lui, dis-lui, écris-lui. Etrangement, leurs propos me rappellent le titre de ce magnifique film d’Almodovar Parle avec elle où dès les premiers instants, le rideau se lève furtivement, pendant quelques secondes, sur un spectacle de danse, mettant en scène le corps d’une femme, celui de Pina Bausch. Elle qui exprimait si bien dans ses chorégraphies crûment la violence exercée à l’encontre des femmes.

Monsieur Gérin, c’est à vous que je m’adresse, je voudrais vous parler, vous dire la peur que j’ai connu le 25 mars 1994 alors que j’habitais à Oran, en Algérie et que le Groupe islamique armé (GIA) avait ordonné aux femmes de mon pays le port du voile islamique. Ce jour-là, j’ai marché la tête nue ainsi que des millions d’autres Algériennes. Nous avons défié la mort. Nous avons joué à cache-cache avec les sanguinaires du GIA et le souvenir de Katia Bengana, une jeune lycéenne âgée de 17 ans assassinée le 28 février 1994 à la sortie de son lycée planait sur nos têtes nues. Il y a des événements fondateurs dans une vie et qui donne une direction particulière au destin de tout un chacun. Celui-là, en est pour moi. Depuis ce jour-là, j’ai une aversion profonde pour tout ce qui est hidjab, voile, burqa, niqab, tchador, jilbab, khimar et compagnie. Or, aujourd’hui vous êtes à la tête d’une commission parlementaire chargée de se pencher sur le port du voile intégral en France.

En mars dernier, je publiais au Québec, un livre intitulé Ma vie à contre-Coran : une femme témoigne sur les islamistes. Dès les premières phrases, je donnais le ton de ce qu’est devenue ma vie en termes d’engagements politiques en écrivant ceci : « j’ai vécu les prémisses d’une dictature islamiste. C’était au début des années 1990. Je n’avais pas encore 18 ans. J’étais coupable d’être femme, féministe et laïque. » Je dois vous avouer que je ne suis pas féministe et laïque par vocation, je le suis par nécessité, par la force des choses, par ces souffrances qui imprègne mon corps car je ne peux me résoudre à voir l’islamisme politique gagner du terrain ici même et partout dans le monde. Je suis devenue féministe et laïque à force de voir autour de moi des femmes souffrir en silence derrière des portes closes pour cacher leur sexe et leur douleur, pour étouffer leurs désirs et taire leurs rêves.

Il fut un temps où on s’interrogeait en France sur le port du voile islamique à l’école. Aujourd’hui il est question de voile intégral. Au lieu d’élargir la portée de la loi de 2004 aux établissements universitaires, nous débattons sur la possibilité de laisser déambuler dans nos rues des cercueils. Est-ce normal ? Demain, peut-être c’est la polygamie qui sera à l’ordre du jour. Ne riez pas. Cela s’est produit au Canada et il a fallu que les cours s’emmêlent. Car après tout la culture à bon dos lorsqu’il s’agit d’opprimer les femmes. Ironie du sort, j’ai constaté dans plusieurs quartiers que les jupes se rallongent et disparaissant peu à peu. La palette des couleurs se réduit. Il est devenu banal de camoufler son corps derrière un voile et porter une jupe, un acte de résistance. C’est tout de même une banlieue française qui est le théâtre du film La Journée de la jupe. Alors que dans les rues de Téhéran et de Khartoum, les femmes se découvrent de plus en plus, au péril de leur vie, dans les territoires perdus de la république française, le voile est devenu la norme. Que se passe-t-il ? La France est-elle devenue malade ?

Le voile islamique est souvent présenté comme faisant partie de « l’identité collective musulmane ». Or, il n’en est rien. Il est l’emblème de l’intégrisme musulman partout dans le monde. S’il a une connotation particulière, elle est plutôt politique surtout avec l’avènement de la révolution islamique en Iran en 1979. Que l’on ne s’y trompe pas, le voile islamique cache la peur des femmes, de leurs corps, de leur liberté et de leur sexualité.

Pire encore, la perversion est poussée à son paroxysme en voilant des enfants de moins de cinq ans. Il y a quelques temps, j’essayais de me rappeler à quel moment précisément, en Algérie, j’ai vu apparaître ce voile dans les salles de classe. Pendant mon enfance et jusqu’à mon entrée au lycée, c’est-à-dire en 1987, le port du voile islamique était marginal autour de moi. À l’école primaire, personne ne portait le hidjab, ni parmi les enseignants, surtout pas parmi les élèves.

Voilà 12 ans que j’habite au Québec dont la devise inscrite sur les plaques d’immatriculation des voitures est « je me souviens ». A propos de mémoire, de quoi la France devrait-elle se souvenir ? Quelle est porteuse des Lumières. Que des millions de femmes se nourrissent des écrits de Simone de Beauvoir dont le nom est indissociable de celui de Djamila Boupacha. C’est peu dire. Il ne fait aucun doute pour moi que la France est un grand pays et ceci vous confère des responsabilités et des devoirs envers nous tous, les petits. C’est d’ailleurs pour cela qu’aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers votre Commission et que nous attendons de vous à ce que vous fassiez preuve de courage et de responsabilité en interdisant le port de la burqa.

Pour notre part au Québec, on se souvient qu’en 1961, pour la première fois dans l’histoire, une femme, une avocate de surcroît, est élue à l’Assemblée législative lors d’une élection partielle. Son nom est Claire Kirkland et elle deviendra ministre. En invoquant un vieux règlement parlementaire qui exigeait des femmes le port du chapeau pour se présenter à l’Assemblée législative, on la force à se couvrir la tête pendant les sessions. Elle refuse. C’est le scandale. Un journal titre : Une femme nu-tête à l’Assemblée législative ! Elle résiste et obtient gain de cause.

Il faut comprendre par là que nos droits sont des acquis fragiles à défendre avec acharnement et qu’ils sont le résultat de luttes collectives pour lesquelles se sont engagés des millions de femmes et d’hommes épris de liberté et de justice. J’ose espérer, monsieur Gérin que la Commission que vous présidez tiendra compte de tous ces sacrifices et de toutes ces aspirations citoyennes à travers le monde et les siècles.

A vous chers amis, s’il y a une chose, une seule, que je souhaiterais que vous reteniez de ces quelques mots, c’est la suivante. Entre une certaine gauche démissionnaire, le racisme de l’extrême droite et le laisser-faire et la complicité des gouvernements nous avons la possibilité de changer les choses, plus encore, nous avons la responsabilité historique de faire avancer les droits des femmes. Nous sommes, en quelque sorte, responsables de notre avenir et de celui de nos enfants. Car il prendra la direction que nous lui donnerons. Nous, les citoyens. Nous, les peuples du monde. Par nos gestes, par nos actions et par notre mobilisation. Toutes les énergies citoyennes sont nécessaires d’un pays à l’autre au-delà des frontières. L’avenir nous appartient. La femme est l’avenir de l’homme disait Aragon. S’agissant d’homme, je veux en saluer un présent aujourd’hui, c’est mon père à qui je dois tout.

Et je finirai par une citation de Simone de Beauvoir : « On a le droit de crier mais il faut que ce cri soit écouté, il faut que cela tienne debout, il faut que cela résonne chez les autres. » J’ose espérer que mon cri aura un écho parmi vous.

Djemila Benhabib

Lettre lue au Palais du Luxembourg, le vendredi 13 novembre, lors de la journée "Femmes debout", organisée par Femmes Solidaires et la Ligue du Droit International des Femmes
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
17 décembre 2009, 03:48
MISSION PARLEMENTAIRE SUR LE VOILE INTEGRAL
Je compte sur la France pour aider les femmes du monde entier contre l’offensive du voile

lundi 30 novembre 2009, par Djemila Benhabib

Merci Henri, ce texte est remarquable, il devrait être lu tous les jours et posté partout.
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
17 décembre 2009, 08:44
Nécrologie
Robert Slama, cardiologue

LE MONDE | 17.12.09 |

Le 7 décembre, Robert Slama, est mort à Paris. Grand médecin, pionnier de l'étude des troubles du rythme cardiaque, il était aussi un enseignant hors pair.

Cardiologue, Robert Slama a fondé avec le Montpelliérain Paul Puech l'école française de rythmologie, connue mondialement pour ce qu'elle a apporté dans la compréhension de troubles cardiaques, dont la fibrillation auriculaire, un trouble où les oreillettes se contractent sur un rythme anarchique et rapide, et grand pourvoyeur de morts subites.

Professeur honoraire de cardiologie à la faculté de médecine de Montpellier, Robert Grolleau-Raoux, était uni à Robert Slama par une longue complicité. "C'était mon grand frère : un homme simple, direct, très intelligent, très cultivé, doué d'une mémoire et d'un humour fantastiques." Un trait de caractère que confirme le professeur Antoine Leenhardt, qui fut son élève et dirige aujourd'hui le service de cardiologie de l'hôpital Lariboisière, à Paris : "Il aimait toujours rire et faire rire. Il connaissait un nombre incalculable d'histoires drôles, et il suffisait d'un mot entre nous pour savoir à quelle histoire l'autre faisait allusion."

"Robert Slama a tout réussi dans sa carrière, témoigne Robert Grolleau-Raoux. Les services où il était passé à ses débuts voulaient tous le garder, mais il a effectué sa carrière à l'hôpital Lariboisière, où il fut l'élève du professeur Yves Bouvrain. Il faisait partie de ces médecins qui voulaient tout connaître de la médecine, et pas seulement dans leur spécialité."

Une médecine dont il avait une conception subtile. "Il avait une approche talmudique, et disait : "Ce qui compte, ce n'est pas tellement que l'explication que l'on a trouvée à un trouble du rythme soit vraie, mais qu'elle soit plausible"", se souvient le professeur Philippe-Gabriel Steg, responsable des urgences cardiologiques à l'hôpital Bichat, à Paris.

Robert Slama a été un enseignant d'exception. Philippe-Gabriel Steg rappelle que "Robert Slama a marqué des générations de médecins. Les séances d'enseignement qu'il faisait aux internes étaient mémorables. Il les passait sur le gril en leur montrant des électrocardiogrammes. Etre interrogé en public par lui était une terreur délicieuse : il y avait bien sûr la peur d'être pris en défaut, mais le fait d'être désigné était déjà une marque de considération de sa part."

La passion des courses de chevaux

Antoine Leenhardt fait écho : "Dans le service, toutes les semaines, il présentait un électrocardiogramme qu'il fallait interpréter. La dernière semaine, il montrait un tracé normal, et tous les internes se faisaient piéger en cherchant ce qu'il pouvait y avoir comme anomalie, sans oser dire qu'il n'y en avait pas. Tous les internes qui ont fait de la cardiologie sont passés par le cours de perfectionnement en rythmologie, auquel les internes et les chefs de clinique assistent depuis près de trente ans à La Grande-Motte."

Ce cardiologue qui avait pour particularité d'être un très grand fumeur a su attirer dans son équipe une vague de médecins remarquables, parmi lesquels Gilbert Motté et Philippe Coumel, aujourd'hui décédés. "Contrairement à beaucoup de grands patrons qui se sont entourés de nuls qui ne risquaient pas de leur faire de l'ombre, Robert Slama choisissait les élèves les plus brillants et leur permettait de se développer. Il n'a étouffé personne", commente Robert Grolleau-Raoux. "Il a été mon patron pendant trente ans. Il m'a accueilli en me disant : voila comment on va s'occuper de toi. Il entretenait des rapports intelligents avec ses élèves. Robert Slama est de ces patrons qui laissent une trace", affirme Antoine Leenhardt. Beaucoup de gens importants ont été ses patients, l'un des plus connus ayant été le secrétaire général du PCF, Georges Marchais, qu'il a longtemps suivi.

A 17 ans, Robert Slama était venu faire ses études à Paris. Il y est resté toute sa vie. "Il connaissait tout de cette ville, et avait une anecdote sur la moindre rue où nous nous promenions", se souvient Robert Grolleau-Raoux. L'homme avait un jardin secret. "Il était passionné par les courses de chevaux, confie ce dernier. Un jour qu'il suivait la course du tiercé à la télévision, il entend Léon Zitrone crier au scandale et s'en prendre au jockey car le cheval, qui était lancé à pleine vitesse, s'est brutalement arrêté. Robert Slama avait immédiatement téléphoné à Léon Zitrone pour lui dire que le jockey n'était probablement pas malhonnête et que le cheval avait certainement eu une fibrillation auriculaire, hypothèse qui s'est ensuite révélée exacte."

Il passait régulièrement le samedi et le dimanche dans son service. "Son service était devenu sa famille, avoue Antoine Leenhardt. Sa femme était morte il y a vingt ans et sa fille il y a dix ans. Il souhaitait mourir dans son service, et c'est là qu'il est mort."


Paul Benkimoun

Dates clés

16 juillet 1929
Naissance à La Goulette (Tunisie).

1er avril 1966
Entre à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

1979-1994
Chef du service de cardiologie à l'hôpital Lariboisière.

1991-1992
Président de la Société française de cardiologie.

7 décembre 2009
Mort à Paris.


Article paru dans l'édition du 18.12.09

[www.lemonde.fr]
Re: REVUE DE PRESSE - ARTICLES INTERESSANTS - 2
18 décembre 2009, 02:34
Du nouveau dans la téléphonie mobile en France


Licence 3G attribuée officiellement à Free par l’ARCEP
18 décembre 2009 - 08h28

C’est donc, sans surprise, que Free obtient cette fameuse 4ème licence en ce 18 décembre 2009… Un petit cadeau de Noël pour le FAI penseront certains

Mi novembre, l’ARCEP avait annoncé que le dossier de Free était recevable. Dès lors, ce n’était qu’une question de temps puisque l’opérateur était le seul candidat. Cette annonce entraine dans la foulée la naissance de Free Mobile (qui changera peut être de nom dans le futur ?).

La situation
Après les annonces de Xavier Niel qui annonce pouvoir et vouloir diviser par deux les factures liées à la téléphonie mobile pour le consommateur, c’est le moment de passer à l’action. Autant dire que pour le grand patron d’Iliad, le chantier commence vraiment maintenant.

Alors que la pose de nouvelles antennes relais provoque de plus en plus de problèmes avec les riverains (et la population en général, voulant appliquer le principe de précaution), alors que la concurrence commence déjà à se placer pour préparer l’arrivée de Free, (on pense notamment à la BBox et son offre Idéo qui regroupe téléphone fixe, portable, TV et Internet), comment va se passer l’entrée du nouvel acteur sur ce marché ?

En effet, là où tout était à faire dans l’ADSL, étant donné que peu de foyers disposaient déjà d’un accès Internet haut débit et donc le nombre “d’ADSLisables” (c’est à dire les personnes n’étant abonnées à aucune offre) était élevé, dans le mobile, c’est une autre paire de manches. Pour cette nouvelle aventure, le nouvel opérateur mobile va devoir aller chercher les clients, les arracher de la concurrence pour s’imposer…

Les obligations
L’ARCEP a défini un plan de route imposant au nouvel entrant de couvrir au moins un quart de la population française avant de pouvoir utiliser un des réseaux de ses concurrents (c’est à dire des 3 déjà en place). Bien évidemment, l’utilisation (provisoire) de ce réseau aura un coût.

Xavier Niel a annoncé qu’il faudrait environ 2 ans pour atteindre un taux de couverture de 25% et pouvoir lancer des offres utilisables par Monsieur Tout le Monde. Le réseau mis en place en 2 ans, ajouté a la location du réseau concurrent permettra t’il de casser les prix? L’avenir nous le dira.

Bonne chance Free Mobile, et à bientôt dans nos portables !

[www.journaldufreenaute.fr]

Réaction de la revue Que Choisir sur [www.lemonde.fr]

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