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Manifestations à caractère social en Israël

Envoyé par MeYeR 
Re: Manifestations à caractère social en Israël
08 août 2011, 22:54
cher m meyercomme vous dites que vous connaissez l'esprit israelien
permettez de vous dire que le connaissez par cette meme presse.
vous n'avez pas remarque qu;il n'y avait pas de necessiteux parmi les manifestants ?
cela ne veut pas dire qu;il n'y a rien a faire 'loin de la .
c'est pour cela que j'ai rappelle "bikaam"et que la mauvaise intention au depart emmene justement plus de justice et moins de corrupion.
quant a ceux la ;qui voulaient profiter de la situation sont occupes actuellement avec leurs actions en bourse .
ils devront attendre une autre excuse pour attaquer ce gouvernement juif qui les ennuie et qui n'accepte pas la redition dictee par l'europe .
les europeens sont persuades que la solution du conflit juif palestinien leur permettra de reprendre l'influnce sur les pays arabes devenus libres.
donc on peut voir quel rapport a le prix du "cottage" en israel ?
Recifier et ajusterles lois economiques est indispensable et inevitable .
Mais il ne faut pas lacher prise quand au sujet "juif"et terre d'israel .et la se trouve le confrontement reel
quant a ces quelques tentes dont vous parlez 'il est question de millions d'euros qui sont deverses par l'europe ces dernieres annees
bien a vous
sarel
Re: Manifestations à caractère social en Israël
09 août 2011, 23:11
"Record prévu du trafic de voyageurs à l'aéroport Ben Gourion jeudi : 62.000 passagers pour 374 vols (Guysen.International.News)
Jeudi 11 août verra le record du trafic de passagers à l'aéroport international de Ben Gourion. Plus de 62.000 voyageurs transiteront par l'aéroport pour un total de 374 vols. Le trafic est donc en progression constante, le mois de juillet a vu une augmentation de 12% par rapport à juillet 2010. Plus de 2,85 millions de personnes doivent passer par l'aéroport pour les mois de juillet et août 2011. Les principales destinations des voyageurs sont : la Grèce, les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, l'Italie et la Russie. Depuis le début de l'année, 6,3 millions d personnes sont passées par l'aéroport Ben Gourion."

Peut etre que ces 62.000 passagers ne font pas parti des malheureux manifestants!!!!
Re: Manifestations à caractère social en Israël
11 août 2011, 12:17
Les olim sur le boulevard Rothschild
11/08/2011

KAROLYN COORSH

Les sabras ne sont plus les seuls à battre le pavé sur le boulevard Rothschild. Le coût de la vie et les frustrations économiques à l'origine de ce mouvement social d'une ampleur inédite en Israël sont également ressentis par les olim hadachim, à l'image d'Orly Shafir, 28 ans. Elle aussi souhaite faire entendre sa voix : avec son amie Kate Rosenberg, 26 ans, elles ont planté une tente en plein cœur du boulevard Rothschild sur laquelle on peut lire le slogan "Ohalim Khadashim LéOlim Khadashim" soit "de nouvelles tentes pour de nouveaux immigrants".

Orly cumule deux petits boulots, à côté de ses études de management associatif à l'université hébraïque de Jérusalem. Pour elle, les olim ne doivent pas faire preuve de fatalisme et croire que faire son alyah signifie renoncer à son pouvoir d'achat. Au contraire, eux aussi doivent faire valoir leurs revendications.

En quittant l'Arizona il y a cinq ans, la jeune américaine pensait que les diplômes la protégeraient de la précarité. Mais ça ne fut pas le cas. Si elle estime faire partie de la "classe moyenne" israélienne, Orly se demande souvent si les fins de mois de ses amis et sa famille sont aussi difficiles que les siennes : "Je ne sais
pas comment les gens s'en sortent ici. Vraiment pas. En fait les prix en Israël ne sont pas plus élevés que dans les autres pays développés, c'est surtout les salaires qui ne suivent pas" énonce t-elle.

Pourtant la jeune femme pensait réaliser le "rêve israélien" en arrivant ici. "Je pense qu'on doit faire des efforts pour faire d'Israël un endroit où il fait bon vivre", dit-elle, "mais là le sacrifice qu'on nous demande est trop important."

"Pas des revendications d'enfants gâtés"

Son amie Kate voit dans les manifestations un objet d'optimisme : "J'ai quitté Melbourne pour ça : une société qui veut toujours s'améliorer".

Coordinatrice au musée du peuple juif, responsable de l'ONG Tov Ladaat qui s'occupe de favoriser la scolarité des refugiés africains en Israël et en plein préparatifs de mariage, la jeune australienne a trouvé le temps de planter sa tente et d'être de tous les grands rassemblements hebdomadaires. "Je pense que je le regretterais longtemps si je ne participais pas à ça", glousse-t-elle d'excitation.

Kate pense que les revendications ont désormais pour objet l'ensemble du système social israélien : elle souhaite des réformes dans les domaines de l'éducation et des transports au moins autant qu'en ce qui concerne le logement. Malgré deux salaires, elle et son fiancé ne parviennent pas à épargner tous les mois. La jeune femme était
pourtant consciente à son départ d'Australie qu'elle renonçait à une part importante de son salaire d'alors.

"Ce ne sont pas des revendications d'enfants gâtés de Tel-Aviv comme on a pu l'entendre dire" proteste Orly, "ce mouvement social est fait de gens comme nous."

Même si personne à l'heure actuelle ne sait sur quels points les manifestants feront plier le gouvernement, Kate pense que le plus important s'est déjà passé : les Israéliens ont pris conscience que les choses pouvaient changer et ont commencé à travailler ensemble pour le bien commun.

[fr.jpost.com]
PHOTO: NIR ELIAS , REUTERS
Re: Manifestations א caractטre social en Israכl
12 août 2011, 08:09
Cher meyer j;ai ete tres touche par votre lettre
Et je vous comprend 'j'ai decide d'ecrire un article pour tous.
Dans une des occasions j'ai relate que le juif a un sizieme sens qui lui a servi a survivre
Quand il veut il n'ecoute pas et ne voit pas .
A toute interpellation antisemite'il ne raplique pas/
Il y a ceux qui vivent tres bien comme cela et ont,meme le temps de critiquer:
Et ,maintenant j'arrive au sujet .
Il est un peu complexe 'mais je vais essayer de le presenter clairement.
Seulement vingt pour cent des hebreux ont cru a "D" 111
La ,majorite est restee juive sans y croire a moise .
Et meme la minorite qui avait accepte de quitter l'egypte avaient regrette depuis le debut.
Ce genre de position d'etre juif sans identite judaique persiste encore aujourd'hui.
Dans le desert "Korah"incitait "D" en attaquant Moise.
C;est comme le laique juif qui pose des questions embarrassantes a un rabbin pour le contredire.Au fait il veut prouver qu;il n'a pas besoin de cette foi pour etre juif :
Ils avaient meme declare "la bible nous appartient aussi' pas seulement aux judaiques:
Etant donne qu'il voit la tora comme un livre d'histoire /pour lui tout est clair.
Mais le probleme du peuple juif n'a pas resolu
Et la nous passons a une autre phase .on veut etre citoyen a part egale comme tout le monde:
Et la on transcrit les lois fondamentales de la thora 'de ne pas etre comme les autres peuples
Recommandation de moise a la veille de rentrer en "israel!
Un mouvement "sioniste" est cree pour realiser l'etablissement d'un foyer pour le juif .
Le mot "sion" a été choisi pour avoir l'aide du peuple juif'sans aucun rapport avec l'intention qui est definie dans la bible.
Donc nous avons une force active laique avec but defini de créer un etat comme toutes les autres nations sans aucun but deligieux
et la on constate que le juif croyant gene et ne pertmet pas de passer outre les lois ancestrales!
Cette opposition est actuelle /les deux forces font face et devront trouver une solution:
De la decoule tout evenement politique en Israel .
Par exemple le renvoi des juifs de leurs maisons par des juifs était en partie 'une victoire "laique"sur le mouvement judaique.
Maintenant le terme sioniste devient de plus en plus "israelien"
Il y a ceux qui pensent que l'etat d'israel doit appartenir a ses habitants :Cest/ encore un pas pour eloigner tout judaisme
J'espere avoir cite les bases pour essayer de comprendre la structure de la societe en Israel
Tres amicalement
sarel
Re: Manifestations à caractère social en Israël
13 août 2011, 02:08
Fronde sociale en Israël : Netanyahu désarçonné


« Je comprends qu’il me faudra changer ma vision du monde ». C’est ce qu’a dit le Premier ministre, Binyamin Netanyahu, à l’économiste Manuel Trachtenberg pour le convaincre de prendre la tête du groupe d’experts mis en place pour répondre à la contestation sociale.

M. Trachtenberg a présenté hier après-midi au Premier ministre Netanyahu la composition du groupe d’experts qui dialoguera avec les représentants de la contestation. Ce groupe comptera quinze membres permanents, dont cinq universitaires et représentants du secteur privé, et un ministre, Michaël Eitan. A ceux-là s’ajoutent huit conseillers externes.

Lors des entretiens qui ont précédé sa nomination, Manuel Trachtenberg a signifié au Premier ministre Netanyahu que ce dernier devra revoir une grande partie de son idéologie économique. Il a ajouté qu’il n’acceptera d’être nommé à la tête du groupe de travail que si M. Netanyahu s’engage véritablement en faveur d’un changement des priorités socio-économiques en Israël.

Les deux hommes ont toutefois convenu qu’en tout état de cause, le cadre budgétaire ne sera pas élargi et que le changement concernera les priorités à l’intérieur de ce cadre. L’équipe dirigée par Manuel Trachtenberg commencera à travailler alors que dans le monde on parle de crise économique et que les bourses chutent. Lors d’entretiens privés, l’économiste a cependant affirmé que la crise mondiale ne peut servir de prétexte pour ne pas traiter sérieusement de la crise interne en Israël.



Lors de ses entretiens avec le Premier ministre, M. Trachtenberg a souligné que le groupe de travail ne se contentera pas de faire des recommandations mais qu’une grande partie de son travail sera de dialoguer avec les manifestants.

Le groupe d’experts a six semaines pour présenter un document dans lequel figureront les principes qui serviront au changement des priorités socio-économiques. Ces principes seront ensuite traduits sous forme de décisions gouvernementales et de législation. Le groupe tiendra sa première réunion aujourd’hui et mettra en place quatre équipes dans les domaines suivants : fiscalité, services sociaux, concurrence et prix au consommateur, logement abordable. Manuel Trachtenberg a choisi aussi huit conseillers externes, issus pour la plupart du secteur privé et du monde associatif, qui participeront aux travaux mais n’auront pas le droit de vote.

Les dirigeants de la protestation ont publié hier un document dans lequel ils présentent les grands principes de leur lutte pour la justice sociale. Ce document a été élaboré par les représentants de la « protestation des tentes », des étudiants, des organisations caritatives et des mouvements de jeunesse qui se sont joints à la lutte.

Ce document évoque six principes qui doivent servir de base au contrat entre l’Etat et ses citoyens : réduction des écarts sociaux, économiques et communautaires et création d’une cohésion sociale ; réduction du coût de la vie, plein emploi et contrôle gouvernemental du prix des produits de base ; priorité claire accordée à la périphérie sociale et géographique du pays ; prise en charge des besoin essentiels de populations faibles et notamment des handicapés, des personnes âgées et des malades ; investissements publics dans l’éducation, la santé et la sécurité individuelle et apport de solutions concrètes aux problèmes de logement, de transport et d’infrastructures.

Les manifestants ont élaboré un autre document, qui comporte des revendications détaillées, mais ils décidé de ne pas le publier tant que n’aura pas commencé le dialogue avec le gouvernement.

A la demande de tous les partis d’opposition, la Knesset tiendra une séance extraordinaire mardi prochain, en pleines vacances parlementaires, pour débattre de la contestation sociale.

Barak Ravid, Ilan Lior et Yehonathan Lis

Haaretz

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Israël : appel à des manifestations sociales samedi mais pas à Tel-Aviv

Les dirigeants du mouvement de contestation sociale qui déferle sur Israël depuis la mi-juillet ont appelé mercredi à des manifestations samedi soir, mais pas à Tel-Aviv où s’était déroulé un énorme rassemblement la semaine dernière.



"Nous avons décidé de ne pas organiser de manifestations à Tel-Aviv, mais d’appeler à des défilés dans tout le pays. L’important est de prouver que la protestation ne se limite pas aux gens de Tel-Aviv", a affirmé à l’AFP Stav Shafir, une des responsables du mouvement.

Le dirigeant de l’Union nationale des étudiants Itzik Shmuli a pour sa part affirmé à la radio publique que deux rassemblements auront lieu samedi l’un à Afoula dans le nord du pays et l’autre à Beersheva dans le sud.

Interrogée sur un possible essoufflement du mouvement déclenché pour dénoncer la hausse effrénée des prix des logements, Stav Shafir a estimé qu’au contraire "les protestations ne cessent de s’amplifier avec désormais 80 camps de tentes de protestation disséminés dans tout le pays".

Le quotidien Haaretz (opposition de gauche) évoque pour sa part le danger que le mouvement en arrive au "stade de l’ennui". "Les organisateurs de la contestation sont désormais confrontés à leur pire ennemi dans leur lutte : une perte d’intérêt", estime le journal.

"Même si les gens sont moins nombreux à se mobiliser lors de la prochaine manifestation, et même si les médias décident de ne plus couvrir ce qui se passe dans le camp de Rothschild (NDLR : le boulevard de Tel-Aviv où les premières tentes de protestation ont été dressées), les organisateurs ne doivent pas se décourager", ajoute le Haaretz.

Selon un sondage rendu public mardi, la popularité du mouvement de contestation reste très élevée. Il est soutenu par 88% des Israéliens, tandis que 53% d’entre eux affirment être prêts à participer à des manifestations.

JERUSALEM, 10 août 2011 (AFP)



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Nétanyahou menacé par la fronde sociale

Face à l’ampleur de la contestation, le premier ministre israélien change de ton et promet des solutions.  Confronté à une vague de contestation sociale sans précédent, Benyamin Nétanyahou a changé de ton, dimanche. Le premier ministre s’attendait à un essoufflement de la « révolte des tentes » déclenchée il y a trois semaines pour protester contre la hausse effrénée des logements. Il a eu droit à « la plus importante motion de censure de l’histoire » du pays, selon l’expression des médias, avec quelque 300.000 manifestants dans les rues samedi soir à Tel-Aviv, Jérusalem et dans d’autres villes. Ragaillardis par cette mobilisation supérieure à celle de la semaine précédente, les organisateurs du mouvement espèrent avoir créé un rapport de forces face au gouvernement.

« Ne pas faire dérailler l’économie »

Une analyse partagée par Nahum Barnea, l’éditorialiste le plus influent du pays. « Nétanyahou et ses ministres ne peuvent plus ignorer ce cri de colère qui menace leur maintien au pouvoir (…) Israël n’est pas la Syrie de Assad ; on ne peut pas réprimer un mouvement social avec des chars. Il faut se mettre à l’écoute et changer de politique », souligne Nahum Barnéa dans le quotidien Yédiot Aharonot. Un diagnostic que le premier ministre semble désormais partager. Il ne dénonce plus le « populisme » des manifestants tandis que ses proches évitent de les caricaturer en les présentant comme des « privilégiés amateurs de sushis et fumeurs de narguilés ».

« Nous allons vraiment écouter tout le monde », a-t-il promis, en nommant une commission d’experts chargée de négocier et de présenter des solutions « concrètes ». Benyamin Nétanyahou a toutefois prévenu qu’il ne sera pas possible « d’accepter toutes les revendications, de répondre à toutes les détresses ». « Mettre une économie sur de bons rails prend beaucoup de temps, mais la faire dérailler peut se faire très vite », soulignent les porte-parole du premier ministre. Selon eux, il faut à tout prix éviter que les bons résultats enregistrés ces dernières années par l’économie soient remis en cause et qu’Israël se retrouve dans la « même situation catastrophique que l’Espagne, la Grèce ou le Portugal ».

Le vent de panique dimanche à la Bourse de Tel-Aviv, qui a chuté de plus de 6 % après l’abaissement de la notation de la dette américaine, risque aussi de limiter la marge de manœuvre de Benyamin Nétanyahou. Le premier ministre craint qu’Israël, très dépendant de l’économie américaine, soit aussi sanctionné s’il laisse filer le déficit budgétaire pour calmer la fronde sociale.

Le côté « spontané » des manifestations ne facilite pas non plus le dialogue. Des dissensions sont apparues parmi les dirigeants d’un mouvement « apolitique » à propos de la tactique à adopter et des revendications qui fusent de toutes parts. « Il n’y a pas de fracture entre nous, mais comme dans toutes les familles, on peut se disputer sans que cela remette en cause notre désir d’être et de lutter ensemble », explique Daphni Leef, une jeune femme de 25 ans, la première à avoir dressé une tente sur le boulevard Rothschild à Tel-Aviv pour dénoncer la cherté des loyers avant d’être suivie par des milliers d’autres « campeurs ».

Pour le moment, ces « indignés » sont d’accord sur un point. Tous réclament l’instauration d’un « État-providence », autrement dit un nouveau modèle social fondé sur la construction de logements sociaux et une réforme fiscale pour alléger le fardeau pesant exclusivement sur les classes moyennes. Sur ce dernier point, Benyamin Nétanyahou semble prêt à lâcher du lest. Reste à savoir si ces concessions limitées suffiront à calmer le jeu et à diviser les dirigeants d’une contestation protéiforme.

Marc Henry
Re: Manifestations à caractère social en Israël
13 août 2011, 14:59
Publié le 13/08/2011 à 23:11
Israël: la contestation sociale sort de Tel Aviv

Des dizaines de milliers d'Israéliens se sont rassemblés samedi soir contre la vie chère dans une douzaine de localités du pays, des manifestations sortant de Tel Aviv et Jérusalem pour la première fois depuis le début du mouvement de contestation sociale il y a un mois.

"L'essentiel pour nous, c'est de montrer que le peuple est uni, que nous vivons dans un seul et même pays et qu'il faut tout faire pour combler les disparités sociales", a plaidé Stav Shafir, une des dirigeante du mouvement.

Si la mobilisation n'a pas atteint le niveau historique de samedi dernier à Tel Aviv --300.000 personnes, du jamais vu pour un mouvement social en Israël--, elle témoigne néanmoins d'un ancrage national qui n'avait pas encore eu l'occasion de s'exprimer.

Selon le porte-parole de la police nationale, Micky Rosenfeld, les manifestations ont réuni samedi soir un peu de 50.000 personnes, dont 25.000 à Haïfa, la capitale du nord d'Israël, et 15.000 à Beersheva, la grande ville du Néguev, au sud, une région défavorisée.

Les médias ont estimé à plus de 73.000 le nombre de manifestants tandis que les organisateurs donnaient le chiffre de 100.000 dans tout le pays, dont 40.000 pour la seule ville de Beersheva.

Les dirigeants du mouvement et militants de base ont affiché leur satisfaction d'avoir pu mobiliser en dehors des deux plus grandes villes d'Israël.

"On entend finalement la voix de gens du Sud, pas seulement celle de Tel Aviv", a expliqué Adar Meron, une danseuse de flamenco, la première à dresser un tente de protestation à Beersheva, après la naissance du mouvement à Tel Aviv.

Sur une grande place de Beersheva, une immense banderole était déployée, sur laquelle était écrit: "Le Néguev se réveille", tandis que des manifestants brandissaient des pancartes: "Israël m'est cher", "Le Sud en colère", "Pour un Etat providence maintenant".

Pour Haïm Bar-Yaakov, 53 ans, un travailleur social de Beersheva, cette manifestation a constitué "un moment historique". "J'habite depuis 40 ans dans cette ville, je n'ai jamais vu une telle mobilisation. Le peuple tout entier, Juifs et Arabes, Sépharades et Ashkenazes (juifs orientaux et d'Europe de l'est), est uni pour une société plus juste", a-t-il expliqué. Des Bédouins et des juifs religieux se sont aussi mêlés aux constestataires.

Des rassemblements ont également eu lieu notamment à Afula, en Galilée, dans le nord, à Modiin (centre) et Eilat (extrême sud).

Les foules ont de nouveau scandé: "Le peuple exige la justice sociale", le slogan adopté par la contestation depuis son début à la mi-juillet avec l'apparition des premières tentes de protestations le long du boulevard Rothschild, dans le quartier le plus chic de Tel-Aviv.

Samedi, l'objectif déclaré des organisateurs n'était pas seulement d'étendre le mouvement à la "périphérie" mais aussi de mobiliser les classes populaires afin de ne pas apparaître comme une protestation de "bobos" (bourgeois bohème) de Tel Aviv, caricaturés sous les vocables d'"amateurs de sushis et fumeurs de narguilé".

Depuis le début de la contestation, ce sont surtout les classes moyennes et les étudiants qui ont été les plus actifs.

Selon un sondage rendu public mardi, une très grande majorité de la population israélienne (88%) soutient cette grogne sociale, la première du genre d'une telle ampleur en Israël et 53% d'entre eux se disent prêts à participer à des manifestations.

Soumis à cette pression, le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'est dit prêt à infléchir son approche ultra-libérale de l'économie pour répondre aux exigences des manifestants.

Il a créé une commission chargée de proposer des réformes avec les partenaires sociaux et de présenter des recommandations au gouvernement d'ici un mois.

[www.lepoint.fr]

Sur une grande place de Beersheva, une immense banderole était déployée, sur laquelle était écrit: "Le Néguev se réveille", tandis que des manifestants brandissaient des pancartes: "Israël m'est cher", "Le Sud en colère", "Pour un Etat providence maintenant".
Re: Manifestations à caractère social en Israël
13 août 2011, 23:21
akol letova
ces manifestations intentionnees a faire tomber le gouvernemet auront reussi a ameliorer le sort des necessiteux.
et ceux qui ont investi leur argent pour obliger l'etat a accepter les conditions europeennes'entre autre la division de jerusalem" devront attendre une autre occasion.
indiscutablement il est necessaire de changer le systeme de preference
qui etait etabli .et pourtant ceux qui manifestent a tel aviv' en profitaient tout le temps.
il faut aider les classes qui ne se trouvent pas sous les tentes avec les bourgeois en difficulte
parce que ils n'ont pas les moyens de ne pas travailler comme les autres
j'espere que le gouvernement ajustera le systeme en faveur des moins demunis'et les aidera a acceder aus etudes superieures.
les bas salaires ne devraient pas payer la cotisation des garderies
pour bebes et jeunes enfants.
c'est pour cela que j'ai debute en disant " akol letova
tout est pour le bien
bonne journee
sarel
Re: Manifestations à caractère social en Israël
14 août 2011, 03:02
Sarel Cher Ami.


Le combat pour le mieux être, passe toujours par la contestation et l'expression des revendications, ça doit être un message fort à l'encontre des politiques, afin qu'ils ne s'endorment pas sur leurs "lauriers", et qu'à leur tour il se remettent en question, en accomplissant une autocritique constructive,,, c'est précisément cela leur mission, une sorte de révolution permanente.

Gageons que l'expression de cette contestation, finira par améliorer le sort des plus démunis des nôtres.
Re: Manifestations à caractère social en Israël
15 août 2011, 02:01
AVIS DE TEMPÊTE


Deux tempêtes secouent, presque simultanément, deux îles où l'on n'a guère l'habitude d'en apercevoir d'ainsi déchaînées.
Le première a vu des vagues de trois cent mille personnes occuper le pavé israélien, y dresser des tentes, hisser pancartes et sémaphores des plus insolites là-bas, bref, semer dans ce pays jusqu'alors entouré de haine le crachin intérieur de la grogne.

La seconde, d'une rare intensité, s'est déchaînée sur tous les fronts d'Angleterre, et a mobilisé, mobilise encore, tout ce qu'elle compte de mousses et moussaillons, contre sa police, ses vitrines et leur contenu.

Ces deux phénomènes météorologiques du coeur de l'été dépassent très largement le cadre de nos bulletins familiers, leurs anticyclones et leurs dépressions.

Elles offrent, à qui les voit de l'extérieur et peut ainsi tenter d'en approfondir les mouvements et surtout les causes, l'occasion d'entreprendre une sorte d'étude comparée, de parallèle, qu'on ne songe guère d'ordinaire à établir entre les différents climats des régions du globe.

L'originalité première de la tempête israélienne est celle-ci:

Depuis des décennies, et sous l'effet de facteurs cycloniques – cyclones sans oeil, aveugles et sourds – Israël est perçu comme un pays de juifs sionistes, ou si vous préférez de sionistes juifs, c'est à dire de gens venus d'un peu partout, héritiers d'un martyre fort bien géré dont ils tirent le « droit » de devenir bourreaux à leur tour, et de faire payer à d'autres ce que leurs ancêtres ont, paraît-il, voici bien longtemps, subi. Un pays de gens qui restent sourds aux admonestations de l'ONU, sourds aux navigateurs de plaisance venus aux abords de leurs côtes diffuser l'humanisme, un pays de gens qui petit déjeunent avec du sang de bébé arabe afin d'y tremper leur mazot, qui mitraillent tout ce qui a moins de quinze ans, ou un gros tour de taille à leurs frontières, qui construisent n'importe quoi, pourvu que ce soit sur des terres qui ne leur appartiennent pas, un pays de gens qui non contents d'avoir un Mur pour se lamenter, en édifient un autre plus lamentable encore, bref, un pays de gens qui, dès qu'on leur dit qu'on voudrait bien les voir débarrasser le plancher et faire la planche sous la mer, refusent toute discussion, comme autant de carpes farcies.

Or voici que, on n'en croit ni ses yeux ni ses oreilles, ces gens là se dressent, comme vous et moi, et s'en prennent...non plus à leurs souffre-douleurs favoris, les Palestiniens, mais à leur propre gouvernement, ne demandent plus de nouvelles colonies, de nouvelles constructions, mais des prix moins élevés, un pouvoir d'achat susceptible de leur permettre un toit, du fromage zéro pour sang de bébé, de quoi vivre enfin.

On peut comprendre la stupéfaction du monde entier. Ces gens là payent donc leur nourriture, leur loyer? Ils manquent d'argent et ils sont juifs? Ils descendent dans la rue pour protester, eux qui ne supportent pas la moindre critique? Mais...ce que certains murmurent se confirmerait-il? Israël serait-il, au moins de temps à autre, une démocratie?

A-t-on jamais vu des colons défiler pour pouvoir se loger, des racistes réclamer une plus grande égalité, des voleurs de terre se battre pour plus de justice?

C'est vraiment un monde à l'envers que pareille tempête a eu pour effet d'exposer là-bas.

Or, en Angleterre, les éléments qui se sont soulevés ont, eux aussi, bouleversé l'ordre des choses.

Sur le nom à donner à ces déferlantes sauvages où sont venues se briser tant de vitrines, s'écraser tant de voitures, les commentateurs ne sont pas tous d'accord. Les uns parlent de souffles économico-sociaux, les autres de secousses raciales. Certains y voient l'écume des aberrations gouvernementales, tandis qu'on va jusqu'à penser que c'est le désespoir des jeunes sans avenir qui se manifeste dans ce véritable tsunami.

En première analyse, une chose est claire: entre les tempêtes israélienne et anglaise, le seul point commun véritable est qu'elles commencent toutes les deux par une voyelle. C'est vraiment bien le seul.

Car en vérité, si la première remet les choses, les évidences en place, et force à accepter l'idée qu'Israël est un pays comme tous les autres, une démocratie comme sont toutes les démocraties véritables, où il faut rappeler à qui gouverne qui est gouverné, à qui profite qui est exploité, la seconde, elle, charrie dans ses flots une question que la Manche n'est pas la seule à abriter.
Oui, il se passe actuellement en Angleterre quelque chose qui secoue encore, et pourrait bien secouer à nouveau plus tôt qu'on ne pense – ou l'espère- les pays d'Europe, que cernent moins les mers que les données d'un problème incontournable.

Nous avons connu ce mauvais temps en France, dans nos banlieues, nos cités.
Nous avons connu ces marins sauveteurs qui, pour protéger nos ports, avançaient leurs barques sociopsychopoliticoéconomiques. Leurs dialogues résonnent encore:

· C'est la misère, le désespoir. Ils n'en peuvent plus, alors ils cassent tout!
· C'est le manque de perspectives. No future! On ne pense pas à leur avenir, alors ils se rappellent à notre présent!
· C'est la révolte contre notre vieux monde où ils s'ennuient à mourir. Au moins, là, ils s'amusent et se sentent revivre. C'est une crise de l'énergie contre l'encroûtement !
· C'est le sentiment d'être rejetés, relégués au fond de nos trous à rats! Accueillez les réellement parmi vous, ils s'y tiendront comme vous!
· C'est des drogués, des criminels, qui ne pensent qu'à protéger leurs magouilles de criminels, et déclarent la guerre à la société quand elle les menace!
· Appelez l'armée, puisque c'est la guerre! Que fait la marine?

De fait, il est bien évident que de ces choeurs engendrés par la furie de Neptune portaient tous une part de vérité. Mais les flots obscurcissent et déchirent tous leurs trésors, ce qui donne à leur vérité les contrastes d'un puzzle mettant au défi les plus experts en puzzle.
Car c'est vrai que les jeunes de Londres, comme ceux de Paris, ne connaissent pas, pour la plupart, une situation très florissante. Réduits à eux-mêmes, ne sachant comment gagner leur vie, ils se rattrapent inconsciemment sur les moyens de la perdre.

Mais c'est vrai aussi que non seulement il leur manque, comme à tous, les moyens de faire briller le présent, mais de surcroît ils connaissent une carence redoutable pour leur jeunesse, celle d'un avenir entrouvert à l'espoir. Comment, à qui le crier, sinon à tout ce qui les côtoie, à tout ce qui les diminue?

Il n'est pas faux non plus de relever qu'une jeunesse à qui n'est pas proposé un choix d'activités physiques qui puissent absorber leur trop plein de vitalité primaire finit par chercher dans ce qui l'entoure des barrières qu'elle n'a plus qu'à briser, saccager, pour se donner à la fois de l'exercice, de l'espace et, accessoirement, de la thune. Au grand dam des retraités et autres rhumatisants, quelque peu secoués.
Et l'on ne peut guère nier que nos jeunes pousses de périphéries, confinés dans des centimètres carrés sordides, jettent sur les hôtels particuliers, les résidences somptueuses, un regard plein de questions: pourquoi aux autres, aux vieux, aux fortunés, pourquoi pas à eux? S'ils disposaient de quatre cents mètres carrés sur deux étages, avec un matériel hifi dernière génération, ils courraient toute la journée d'une pièce à une autre, et l'on ne les verrait guère dans la rue.

Quant aux habitudes qu'ils ont prises de consommer certaines drogues, il faut bien comprendre que c'est de la demande que naît l'offre, qui lui renvoie l'ascenseur, et qu'on n'est jamais mieux servi que par ceux qui, près de chez vous, connaissent vos besoins, vos moyens, vos rythmes, vos limites. Alors qu'il y ait des dealers n'a rien de surprenant. Et qu'ils se défendent âprement quand la police entend les réprimer, non plus.

De sorte qu'il ne convient guère de se montrer choqué ou ému de ce que le pays tout entier, sentant disparaître l'ordre, la sécurité, et la paix entre tous ses membres, se voyant attaqué comme on peut l'être par un assaillant qui ne songe qu'à briser et ruiner, attende de son gouvernement les mesures les plus fermes, et notamment le recours à l'armée, le meilleur outil dont il dispose contre un ennemi, quel qu'il soit.

Ce rapide tour d'horizon pour en venir à notre parallèle initial: quoi de commun entre les tempêtes israélienne et anglaise, exception faite de la voyelle initiale qui ouvre leur nom?

A y mieux réfléchir, une autre chose les rapproche.

Elles submergent deux pays composés, l'un et l'autre, d'une population tellement hétérogène qu'il est vain de recenser, plus vain encore de qualifier les éléments qui les peuplent.
Israël, c'est notoire, accueille des citoyens venus de tous les pays du monde.
L'Angleterre, quant à elle, s'est ouverte à toutes les cultures, toutes les origines, toutes les communautés venues des jeunesses les plus exotiques.
Ces deux pays illustrent, chacun de façon bien différente, ce qu'on appelle le multiculturalisme.
On y vit en une symbiose étonnante et admirable, on y circule entre toutes les couleurs, tous les cultes, tous les folklores. On y parle toutes les langues, on y étudie tous les livres.
Et pourtant...

Cette diversité, cette pluralité, cette bigarrure, apparemment communes aux deux nations, loin de les rapprocher, les oppose du tout au tout.

C'est qu'en Israël, cette foule immense qui défile, manifeste, proteste, et présente ainsi les signes du mécontentement, cette foule est unie profondément. Et cela se sait, se sent. On n'appelle pas l'armée contre une telle foule, car c'est elle l'armée. Nul besoin de la pacifier, la paix est au bout de toutes ses revendications: si l'on veut vivre mieux, si l'on veut vivre davantage, si l'on veut vivre en un mot, c'est ensemble, dans un pays solidaire, qui cherchera la paix tant au delà de ses frontières que, surtout, à l'intérieur même de ses différences.

Mais qu'on se retourne sur l'Angleterre, et l'on voit , sur les traces de la tempête, la peur, l'hébétude, la colère, l'hostilité. On n'y discerne pas des citoyens aux prises avec d'autres. On y voit des hommes et des femmes confrontés à des ombres cagoulées, à des violences sans visage, sans nom, on n'y croise que vitrines brisées, magasins- pas alimentaires, non, de luxe - mis à sac, incendies toujours renaissants. Cela ne sent pas la poudre, pas vraiment l'ordinaire violence. Cela sent la haine, celle qu'on imagine quand les paysans, torches à la main, guettaient les hordes de loups venus s'en prendre à leur civilisation, leurs acquis de paysans: la tempête laisse derrière elle en Angleterre, des débris. Celle d'une société qu'on croyait chamarrée, qui soudain montre combien l'entourent, la cernent, la minent, l'appétit et la masse de l'animal. D'une société peu à peu devenue sans classe, sans générations. Divisée moins en riches et en pauvres, qu'en sans fois ni lois prêts à semer la Saint Barthélémy parmi les bien pensants.

Ohé, des bateaux sauveteurs, approchez vos lumières, mais oui, expliquez nous combien les gouvernements gouvernent mal, négligent les pauvres, ne donnent qu'aux riches. Oui, c'est pour ça, bien sûr, oui, oui, contre la tempête, la révolution, contre les tsunamis, pardi, la mise à plat du capitalisme!

N'empêche. Comparez la foule des grogneurs israéliens, à la meute hurlante qui ne demande qu'à faire de l'Angleterre un continent englouti.

Et vous comprendrez alors que ce qui fait les peuples, et ce qui construit les démocraties ne se trouve ni dans les bourses ni dans les pièces d'or, ne se voit pas plus sur les écrans plasma que sur les téléphones à tout faire. C' est dans les coeurs.

Et on juge de ses effets à ce que la violence elle-même n'y défile pas du même pas qu'ailleurs.
Ne pas être d'accord, quand on se sent du même pays, quand on se veut le même destin, c'est marcher pour, même quand on défile contre.

A rebours, quand on vit sur la même île en ne songeant qu'à son invasion, par tous les abordages possibles, on travaille à l'extinction générale de la flamme qui guide moins le peuple qu'elle ne le prémunit contre la glace du néant.

Mirage


[lavissauveaconditiondeclairer.blogs.nouvelobs.com]
Re: Manifestations à caractère social en Israël
15 août 2011, 03:34
Mardi 9 août 2011
L'économie israélienne va bien, pas la population

Dans ce petit pays, dix grandes familles et dix grands groupes contrôlent les activités économiques essentielles et dégagent des marges anormales profitant de leur impunité et de leur contrôle du marché.

Jacques Benillouche : Journaliste indépendant (Israël). Jacques Benillouche tient un blog, Temps et Contretemps. Ses articles

Des dizaines de milliers d'Israéliens se sont rassemblés dans la soirée samedi 13 août dans une douzaine de localités du pays pour dénoncer les prix élevés de l'immobilier. C'est la première fois depuis le début du mouvement de contestation sociale il y a un mois que des manifestations se tiennent hors de Tel Aviv et de Jérusalem.

Les manifestations commencent à dévoiler un aspect méconnu de l’économie israélienne: des inégalités de plus en plus grandes. Les louanges ne manquent pas sur une économie dynamique, calquée sur celle de la Californie, au point que la majorité des sociétés préfèrent être cotées au Nasdaq plutôt qu’à la Bourse de Tel-Aviv.

La politique économique mise en place par le ministre des finances du gouvernement Sharon en 2003, Benjamin Netanyahou, a donné naissance à une génération d’oligarques née sur le modèle russe. Une grande similitude existe entre la politique israélienne de réformes et la politique de privatisation de Boris Eltsine.

Réformes brutales

Le premier ministre actuel avait décidé d’audacieuses réformes profondes, souvent impopulaires parce que marquées du sceau du libéralisme. Netanyahou décida une baisse importante des impôts couplée avec la refonte du système des retraites et de l’assurance maladie. Il décida en particulier des réductions drastiques du budget avec une réduction des allocations de chômage afin de forcer les gens à travailler plutôt qu’à recevoir des aides de l’Etat. Les populations arabes et les juifs ultra-orthodoxes furent les premières victimes de ces mesures.

Mais d’une situation de récession, il mena l’économie à une croissance impressionnante: 1.3% en 2003, 4,8 % en 2004, 5,2 % en 2005, 5,1 % en 2006 et 4% en 2010. La Bourse israélienne retrouva dès la fin 2004 ses records de l'an 2000 tandis que 2006 fut l'année des records d'investissements étrangers avec un total de plus de 23 milliards de dollars. Le Bureau Central des statistiques a confirmé que le taux de chômage atteignait 5,7% en mai 2011, soit le taux le plus bas depuis 20 ans.

Le nouveau budget a été voté avec peu d’avancées sociales alors que toutes les couches de la population, la classe moyenne et la classe pauvre en particulier, sont à présent touchées. Certes l'économie israélienne avait été bâtie à l’origine sur le modèle soviétique des premiers dirigeants travaillistes historiques avec pléthore de bureaucratie.

Le choc imposé à l’économie par Netanyahou fit entrer le pays de plein pied dans le système capitaliste moderne, sauvage pour certains, caractérisé en Israël par un grand secteur public doublé d’un secteur industriel en forte croissance faisant d’Israël le second pays en nombre de sociétés cotées au Nasdaq. D’ailleurs, la dernière crise économique mondiale n’a pas été ressentie en Israël avec la même intensité qu’en Europe et seules les entreprises ayant uniquement axé leur développement sur les Etats-Unis ont souffert.
Dix oligarques

Les manifestations actuelles jettent une suspicion sur les odes à la réussite d’Israël dans le domaine de l'informatique et de la biotechnologie et imposent de parler de l'autre Israël: celui du vrai pouvoir économique détenu par une dizaine de familles, expliquant ainsi les similitudes avec l’histoire économique russe.

Israël a réussi à fonder une dynastie d’oligarques qui ont profité de l’aubaine des privatisations. Dans l’ordre de leur richesse, les dix familles Ofer, Wertheimer, Arisson, Techouva, Khan, Saban, Federman, Zevledovitz, Steinmetz et Levaïev ont alors touché le jackpot. Une seule exception cependant pour limiter la comparaison: les privatisations se sont déroulées en Israël visiblement de manière transparente et sous contrôle d'une autorité de régulation indépendante.

Ainsi, une dizaine de familles gère l’économie israélienne, en toute transparence. Trois gros distributeurs se partagent 60% de la grande distribution avec Supersol qui contrôle à lui seul 40% du marché, imposant ainsi les prix des denrées et les bas salaires de son personnel. Cette pénétration n'a nul équivalent dans les pays occidentaux. Le premier distributeur français sous l’enseigne des Centres Leclerc détient 17% du marché hexagonal, tandis que Wal-Mart contrôle 20% de la distribution au U.S.A et Tesco 25% au Royaume-Uni.

Les groupes ne se contentent pas d’une activité unique mais ils se diversifient dans tous les domaines. Le groupe Dankner, qui a conclu en 2010, un accord d’investissement avec deux nouveaux associés du Qatar et d’Arabie Saoudite, vient de prendre une participation dans Carrefour. Mais il contrôle d’autres groupes économiques dans le bâtiment, Azorim, dans les assurances, Clal, et dans les télécommunications, Cellcom.

Il n’existe pas en France de situation qui verrait une seule entité avoir mainmise à la fois sur les hypermarchés Carrefour, Leclerc et Intermarché, les groupes Bouygues, Axa et l’opérateur SFR. Les revenus de ce groupe se comptent en milliards de dollars sans que la classe moyenne israélienne n’ait profité de cette manne.

Deux banques possèdent le monopole de la stratégie bancaire dans un pays où les petites entités financières font pâle figure. Le groupe Arisson contrôle la première banque israélienne, Bank Hapoalim, avec 40% du marché bancaire laissant la deuxième banque, Bank Leumi, loin derrière, avec 20%. Par comparaison, les groupes BNP-Paribas et Société Générale détiennent à peine 32% du marché en France.

Ce monopole bancaire explique d’ailleurs le taux élevé des prélèvements appliqués pour chaque opération banale. Les utilisateurs se plaignent en permanence de la ponction anormale qu’ils subissent sur leurs comptes. La compétition est totalement étouffée alors que la croissance des profits augmente tous les ans et que les guichetiers de banque, souvent au niveau bac+3, reçoivent un salaire mensuel brut de 820 euros, loin de la moyenne théorique mathématique des salaires évaluée à 1.600 euros.

L’industriel Haim Saban contrôle la téléphonie Bezeq, l'opérateur mobile Pelephone, et le réseau de télévision YES. Le marché de l’essence est partagé entre Delek contrôlé par Itzhak Tshouva, Sonol par les frères Borovich, et Dor-Alon par David Wiessman.

Trois groupes conduits par ce même Itzhak Tshouva contrôlent dès à présent, avec 67%, l’immense gisement de gaz découvert en mer Méditerranée sur le rivage de la ville de Haïfa, appelé Léviathan, qui contiendrait la ressource naturelle de gaz la plus importante du globe.
Marge réduite

Dix familles détiennent ainsi le pouvoir économique en Israël. La première avec 5,2 milliards d’euros de patrimoine et la dixième avec 1,10 milliards d’euros. Aucune d’entre elles n’a choisi d’entrer en politique pour participer aux décisions de l’Etat mais, tacitement, le pouvoir politique leur appartient déjà. Fidèle à son option économique ultra-libérale, le gouvernement a une marge de manœuvres très étroite à moins de légiférer pour imposer des décisions favorables aux salariés avec une hausse du salaire minimum ou, comme en France, l’application d’une forme de participation.

Jacques Benillouche

[www.slate.fr]
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