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TEMPS ET CONTRETEMPS.

Envoyé par breitou 
TEMPS ET CONTRETEMPS.
26 novembre 2012, 11:29
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lundi 26 novembre 2012
BILLET D’HUMEUR : L’EUROPE par Jean SMIA

BILLET D’HUMEUR : L’EUROPE

Par Jean SMIA
copyright© Temps et Contretemps

Europe politique

Une nation, un État et un peuple : c'est désuet ou c'est caduc ? La construction européenne s'est réalisée sur le postulat que l'union des peuples d'Europe devait se faire au détriment des sentiments respectifs d’appartenances nationales. L'adhésion aveugle à une mondialisation économique, aux conséquences mal évaluées, a contribué au dédain et à la dévaluation d'ancestraux usages et coutumes autochtones d'Europe.




On a confié à des prévôts, curateurs non élus, le soin d'administrer l'organisation européenne face aux lobbies internationaux dont l'obscure nébuleuse laisse une grande place aux suspicions de corruption.
L'Europe n'a jamais proclamé de spécificité culturelle : comme si le sentiment d’appartenance à une des cultures existantes en territoire d'Europe était une tare biologique.

Pourquoi ce choix ?

Tout simplement parce que tous les mouvements politiques d'Europe ont abandonné à leurs extrêmes-droites nationalistes respectives l'argumentaire de l'appartenance nationale et n'ont basé les thèmes de leurs discours que sur l'anxiété économique et sociale ou l'inquiétude sécuritaire. Dans toutes les élections d'Europe, dés qu'un candidat glissait dans son discours une allusion à une identité nationale, il était aussitôt qualifié de nazi ou de raciste par ses opposants.
Comme s'il était incompatible que l'on puisse à la fois vouloir que nos enfants se sentent profondément français (ou allemand ou italien) ET aussi européen et qu'ils puissent se construire leurs propres sensibilités politiques, libres de choisir droite ou gauche.
Dans chaque pays d'Europe, ces sentiments nationaux existent profondément. Ils n'ont jamais pu s'exprimer clairement pour ne pas se faire récupérer par des mouvements dont l'environnement confirme des projets détestables. On avait promis aux braves gens une Europe qui embauche et on a abouti à une Europe qui débauche. On avait promis aux braves gens une monnaie la plus forte du monde : c'est une monnaie adossée à une compilation de dettes. Le sentiment de dénaturation des identités nationales est exacerbé par l'arrogance irrévérencieuse de mœurs et de comportements importés d'orient.

Conclusion

Un radeau de la méduse où aucun projet, aucune «vista», aucun objectif, aucune voix crédible et compétente n'a suffisamment de présence, d'autorité et de caractère pour emmener les peuples d'Europe vers là où ils aimeraient aller, et non vers là où le vent pousse. Alors, soit on efface tout et on recommence autrement, soit on attend que ça coule. Les rustines, ça ne marche pas : ils n’arrêtent pas d'en rajouter.
Vous n'auriez pas vu un nouveau parti, quelque part ?

Strauss-Kahn, si tu es guéri, REVIENS !
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
26 novembre 2012, 22:42
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mardi 27 novembre 2012
ÉGYPTE: LA DERNIÈRE BATAILLE ? Par Zvi MAZEL

ÉGYPTE: LA DERNIÈRE BATAILLE ?
Par Zvi MAZEL

Ancien ambassadeur d’Israël en Égypte
Fellow of the Jerusalem Center for Public Affairs
copyright © Temps et Contretemps

Le président Morsi et le ministre de la Défense, le général el-Sissi

Cette fois ci, la coupe est pleine. Le président égyptien s’est octroyé les pleins pouvoirs avec la nouvelle déclaration constitutionnelle promulguée le 22 novembre. Il dispose de l’exécutif, du législatif et maintenant du judiciaire et se permet de déclarer qu’aucune autorité ne peut annuler les lois et décrets qu’il a publiés depuis son entrée en fonction le 30 juin.


Putsch

Jamais Nasser et Moubarak, qui dirigeaient l’Égypte d’une main de fer, n’avaient osé aller aussi loin. Seul peut-être le dictateur de Pyongyang a des pouvoirs semblables. C’est à un véritable putsch qu’on a assisté, un putsch contre la légitimité constitutionnelle. C’est si manifestement illégal qu’un dirigeant, s’essayant à une telle manœuvre dans un autre pays, se verrait destitué sans délai. Seulement Morsi a pris ses précautions : selon l’article VI de la déclaration «le président peut prendre toute action et toute mesure nécessaire pour protéger le pays et les objectifs de la révolution.» C’est aller encore plus loin que les lois d’urgence, de sinistre mémoire, du régime Moubarak abolies il y a à peine quelques semaines. Il est clair que le président est persuadé d’avoir assuré ses arrières et de pouvoir compter sur la police, les services de sécurité et l’armée.

C’en est fini de la première phase de la révolution qui a vu la chute de Moubarak, la montée en puissance de l’islam radical, devenu la plus grande force du pays, et les efforts des Frères musulmans pour prendre en main tous les rouages du pouvoir. Ces efforts ayant été couronnés de succès, commence la dernière phase : une lutte sans merci entre l’extrémisme religieux et la démocratie. Les Frères Musulmans avaient jusqu’ici réussi à noyer le poisson concernant leurs véritables intentions, avançant à pas feutrés.
Ils s’étaient engagés à ne présenter des candidats que pour 30% des sièges au parlement, ce qui ne les a pas empêchés d’en présenter dans toutes les circonscriptions et de rafler 47% des sièges. Ensuite ils ont proclamé qu’ils ne présenteraient pas de candidat à la présidence ; on connait la suite. Une fois élu, Morsi s’est engagé à prendre comme vice-présidents un copte et une femme ; cet engagement n’a pas été tenu. En revanche il n’a pas perdu une minute, éliminant rapidement les généraux de l’ancienne garde pour en nommer de nouveaux, puis nommant ses hommes à tous les postes-clé.

Premiers échecs


Procureur limogé Abdel Meguid Mahmoud

C’est quand il s’est tourné vers le pouvoir judiciaire qu’il a essuyé ses premiers échecs. La Haute Cour Constitutionnelle avait dissout le parlement à la suite de graves irrégularités électorales. Morsi, refusant d’en tenir compte, a convoqué les députés mais a dû faire marche-arrière après un sévère avertissement de la Cour. Un peu plus tard il a voulu démettre de ses fonctions le procureur général, lequel lui a opposé une fin de non recevoir du fait de l’indépendance de la magistrature. Morsi fit une nouvelle fois marche arrière, temporairement. Avec la nouvelle déclaration constitutionnelle il dispose maintenant aussi du pouvoir judiciaire et devient aussi puissant que les pharaons d’antan, comme le disent ouvertement les égyptiens.
Le président n’a pourtant pas compris que son Égypte n’était pas celle des pharaons. Les égyptiens, qui viennent de faire la révolution pour se débarrasser d’un dictateur, ne veulent pas d’un autre. Ayant perdu leur peur du régime et de la police, ils sont prêts à descendre dans la rue pour se battre pour leur liberté, tout en sachant qu’il risque d’y avoir des blessés et même des morts dans ce combat. La publication de la déclaration a entrainé une formidable levée de boucliers.
Contestation contre Morsi

Les Frères Musulmans s’y attendaient et avaient même demandé à leurs militants de se masser place Tahrir pour affirmer leur soutien au président. Ce qui démontre une fois de plus que c’est bien la Confrérie qui est à la barre du pays et que le président navigue selon ses directives. Mais la violence de la réaction populaire les a pris par surprise. Alors Morsi fait mine de faire machine arrière, explique qu’on ne l’a pas compris ; tout ce qu’il veut c’est sauver la révolution et que d’ailleurs la déclaration sera annulée dès qu’une nouvelle constitution aura été votée et qu’un nouveau parlement aura été élu.

Ampleur de l’opposition
Manifestation du 23 novembre 2012

Un message qui ne passe pas. L’opposition à Morsi et aux Frères prend de l’ampleur. Les manifestations se succèdent et les bureaux des Frères sont attaqués un peu partout dans le pays. On compte déjà deux morts et des centaines de blessés. Les hommes politiques les plus prestigieux, de Mohammed El-Baradei à Amr Moussa, Hamdeen Sabahi ou Ayman El-Nour, affirment haut et clair qu’ils n’accepteront rien moins que l’annulation de la déclaration constitutionnelle. Ils appellent à une manifestation monstre aujourd’hui mardi. Les Frères appellent à une mobilisation massive de leurs militants pour une contre manifestation, une mesure qui n’avait été employée jusqu’ici que par des dictateurs.
Que va-t-il se passer ? Même si Morsi annule quelques unes des dispositions de la déclaration constitutionnelle, pour calmer les esprits, il est bien évident que ce serait reculer pour mieux sauter. Il recommencera. L’opposition ne se fait pas d’illusions sur ce point. Alors ? Y aura-t-il un sursaut populaire pour reprendre le chemin de la démocratie ? Morsi se maintiendra-t-il sur ses positions en usant de la force et sans se soucier d’un bilan humain qui risque d’être lourd ? Autre question, que va faire Obama ? Le président américain qui hier encore félicitait Morsi pour ses bons offices entre le Hamas et Israël va t-il accorder à l’opposition égyptienne le soutien qu’il refusa naguère aux opposants iraniens ?
Si seulement….
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
29 novembre 2012, 11:38
29 NOVEMBRE 1947- 29 NOVEMBRE 2012

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM

Assemblée Générale de l'ONU

Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU adopte, à la majorité absolue, la résolution 181 qui partage la Palestine en deux États, un État juif et un État arabe. Ce plan de partage fut accepté par les représentants de la communauté juive en Palestine et refusé par la Ligue Arabe et les représentants de la communauté arabe de Palestine. L’État d’Israël fut créé non sans combats et l’Etat palestinien, pour reprendre la formule employée par François Mitterrand «resta en rade». Soixante cinq ans après guerres et intifada, cet État reste toujours virtuel.

Cliquer sur le triangle noir pour entendre la chronique

Date symbolique
Mahmoud Abbas et le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon

Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne demande, à l’Assemblée Générale de l’ONU, ce 29 novembre 2012 date anniversaire symbolique, l’admission de la Palestine à cette instance, en tant qu’État observateur non membre ; un statut identique à celui du Vatican. C’est moins que membre de plein droit mais la Palestine pourra avoir accès aux différentes agences de l’ONU, et non des moindres, puisqu’elle pourra adhérer à la Cour pénale internationale. On n’a certainement pas oublié que l’an dernier le président de l’Autorité palestinienne souhaitait obtenir le statut de membre à part entière qui ne pouvait être attribué que par le Conseil de Sécurité mais là, il se serait heurté au véto américain.
Pour contourner cet obstacle, Nicolas Sarkozy avait suggéré aux palestiniens de se contenter de ce statut intermédiaire qui serait obtenu sans difficultés. Il n’y a pas de droit de véto, la résolution est votée à la majorité simple, et les palestiniens disposent d’un large soutien au sein de l’Assemblée. Mais au-delà de la majorité automatique qui leur est acquise, il sera intéressant de connaitre le nombre de Capitales occidentales, en particulier européennes, qui auront soutenu la demande palestinienne.

Continuité française
Laurent Fabius et Mahmoud Abbas
La France a décidé d’appuyer la demande des palestiniens, «par souci de cohérence» a déclaré Laurent Fabius, «la reconnaissance d’un État palestinien constituant la position constante de la France». Il y a donc continuité entre Nicolas Sarkozy et François Hollande mais aussi, nécessité de renforcer la légitimité de l’Autorité palestinienne et de Mahmoud Abbas par rapport au Hamas qui vient de sortir, malheureusement, grandi de sa confrontation avec Israël, comme le pensent de très nombreux israéliens.
Une décision positive de l’ONU, même si on considère qu’elle est symbolique confirmera la légitimité de la création d’un État palestinien, surtout si le vote en sa faveur approche la majorité des deux tiers. Certes, elle ne changera rien sur le terrain, le lendemain de l’admission de la Palestine à l’ONU les palestiniens se retrouveront dans la même situation que la veille, mais elle pourrait renforcer l’option politique. La France demande une négociation sans condition et immédiate entre les deux parties israéliennes et palestiniennes ; sera-t-elle entendue ? Les américains qui vont voter contre l’admission de la Palestine à l’ONU, la demandent aussi et ils peuvent être, s’ils le souhaitent, bien plus persuasifs que les français ou les européens ; mais le feront-ils ?
Paradoxalement, une fenêtre d’opportunité s’ouvre pour les deux protagonistes : Mahmoud Abbas sait, que sa marge de manœuvre est étroite, que le temps lui est compté pour profiter de cette embellie et conforter sa position. Il doit donc retourner à la table des négociations sans conditions préalables pour faire la preuve que l’option politique est plus payante que l’option militaire qui ne provoque que ruine et misère. Il sait aussi que le Hamas a été obligé de faire profil bas en se ralliant à la demande d’adhésion à l’ONU, mais qu’il reste opposé à toute tentative de règlement pacifique du conflit. Il a tout à y perdre, il n’hésitera pas à user de tous les moyens à sa disposition, la rupture du cessez le feu en est un, pour la torpiller.
Insulter l'avenir

Les enfants des écoles fêtent Mahmoud Abbas
Quant à Israël, dès qu’il s’est rendu compte qu’il ne pourrait s’opposer à ce que la Palestine obtienne le statut d’État non membre, il a décidé de ne pas mettre à exécution les mesures de rétorsion dont il avait menacé l’Autorité palestinienne. Une prise de position qui permet de ne pas insulter l’avenir et de n’appliquer certaines de ces sanctions que si les palestiniens utilisaient leur nouveau statut pour affronter Israël dans l’arène internationale. Israël appelle aussi les palestiniens à revenir à la table des négociations, sans conditions préalables. Aurait-il compris qu’il lui faut renforcer la position de Mahmoud Abbas et négocier avec lui s’il ne veut pas avoir le Hamas et les Frères musulmans aux portes de Tel- Aviv ?
L’entrée de la Palestine comme État non membre à l’ONU est certes symbolique mais, en choisissant cette date anniversaire du 29 novembre 1947, et avec 65 ans de retard pour les palestiniens, elle consacre le partage de la Palestine entre deux États, un État juif Israël et un État arabe la Palestine dont les frontières restent à définir. Les États arabes, en votant pour ce nouveau statut de la Palestine, légitiment enfin, à leur corps défendant sans doute, l’existence d’Israël. Benyamin Netanyahou se grandirait en émettant un vote favorable, à l’entrée de la Palestine à l’ONU : il confirmerait ainsi son acceptation de l’existence de deux États, et les palestiniens comprendraient enfin que leur avenir ne pourra se construire que par la paix et non par la guerre. On peut rêver.


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Avec l'autorisation du Webmaster.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
30 novembre 2012, 02:10

VOTE À L’ONU SUR LA PALESTINE : TRIPLE ÉCHEC


VOTE À L’ONU SUR LA PALESTINE : TRIPLE ÉCHEC
Par Jacques BENILLOUCHE

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Le vote à l’ONU du 29 novembre 2012 sur la Palestine est un vote au rabais car la résolution n’a pas été adoptée par le Conseil de sécurité mais par l’Assemblée générale qui a toujours représenté la bête noire d’Israël puisque les pays à pétrodollars régissent le comportement de la majorité de ses membres.
Le président de l'Autorité palestinienne a obtenu une large majorité de 138 Etats, dont la France, pour sa demande de rehaussement du statut de la Palestine. Seuls neuf Etats ont voté contre la demande palestinienne, dont Israël, les Etats-Unis, le Canada, la république Tchèque, Iles Marshall, Micronésie, Nauru, Palau, et Panama.. Quarante et un pays ont choisi l'abstention dont une dizaine de pays européens parmi lesquels l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie, la Slovénie et la Bulgarie.




Majorités automatiques

Mahmoud Abbas et le secrétaire de l'Onu Ban Ki-Moon

Israël ne trouve jamais grâce parmi les États du globe qui jugent toujours les actes juifs de manière strictement négative. Il est rare que l’Assemblée manifeste quelques réactions d’assentiment à l’exception de la signature des accords d’Oslo en 1993 et du désengagement de Gaza en 2006. L’enceinte résonne toujours des multiples résolutions condamnant systématiquement Israël et des discours des délégués israéliens qui parlent dans le vide parce que les délégations arabes s’évaporent dans les couloirs de l’ONU.
L’Assemblée Générale, avec ses résolutions «unanimes» votées par des majorités automatiques, a gardé ses habitudes de blâmer, de critiquer et bien sûr d’accuser Israël à chaque occasion qui se présente. Les mots ne sont jamais assez durs pour stigmatiser les méthodes israéliennes. Les diplomates juifs ont fini par être résignés car les gesticulations pacifiques et la volonté d’Israël de prôner une politique d’apaisement ne rencontrent jamais, en face, une acceptation réelle pour promouvoir la paix.
Mais ce vote a bien eu lieu et, s’il n’apportera pas de changements notables, il représente un symbole qu’il est difficile d’ignorer. Cependant ce vote de l’ONU consacre trois échecs : l’échec des palestiniens, des nationalistes israéliens et des américains.

Palestine : Offre minimaliste

Les palestiniens ne sortiront pas tout à fait gagnants de leur démarche parce que la résolution ne crée pas un Etat palestinien. L’assemblée générale des nations leur offrira moins que ce qu’elle leur avait offert en 1947, à savoir un État arabe aux contours définis. Après avoir refusé la décision historique de 1947 et avoir consacré 65 années gâchées dans des guerres et des désillusions, les palestiniens ont obtenu un strapontin à l’ONU, un statut d’État non membre observateur. Il est fort probable qu’ils attendront encore longtemps avant d’acquérir le statut d’État membre de plein droit tant qu’une paix définitive ne sera pas signée avec Israël.
La rupture avec le régime islamique de Gaza et le morcellement de la Cisjordanie en trois zones, disposant d’un statut militaire et politique différent, ne permettent pas de tracer des frontières internationales claires. Par ailleurs, le conflit de plus en plus violent entre le Fatah et le Hamas ne crée pas les conditions d’une réunification politique des deux territoires.
Mahmoud Abbas cherche en fait à redorer son blason à l’Onu en sachant qu’il a perdu toute crédibilité auprès de son peuple, lassé d’une politique stérile et de querelles internes, qui veut essentiellement l’amélioration de ses conditions de vie. A l’exception des acharnés de la kalachnikov, les palestiniens ont compris qu’ils n’avaient aucun espoir de détruire Israël et qu’il valait mieux s’ouvrir à la réalité de la vie.
Ecoliers qui manifestent leur joie dans les écoles de Cisjordanie

Le vote à l’Onu ne masquera pas la désillusion de ceux qui avaient misé sur des relations de paix avec Israël. Le leader du Hamas Khaled Mechaal, qui s’est rapproché des américains par l’intermédiaire du Qatar et qui a modéré ses positions politiques, tente de reprendre le leadership de l’ensemble du peuple palestinien. Il pourrait exploiter à son profit cette résolution de l’Onu pour écarter de la présidence de l’Autorité un Mahmoud Abbas fatigué et vieilli, à présent que son concurrent direct Ahmed Djabari a été éliminé par une opération ciblée israélienne.

Fin du dogme du Grand Israël

L’échec des nationalistes israéliens est patent parce que la création d’un État palestinien n’est plus taboue en Israël. Les esprits ont évolué sur l’intérêt de moins en moins évident d’un État binational. Ce qui était chuchoté du bout des lèvres s’exprime ouvertement à travers tout le spectre politique israélien. D’ailleurs, le premier ministre cherche par tous les moyens à reprendre l’initiative en fusionnant le Likoud avec les nationalistes d’Avigdor Lieberman. Il veut garder ses électeurs en leur prouvant que sa politique se rapproche de celle des nationalistes d’Israël Beiteinou. Mais selon les sondages, cette opération risque de lui coûter des sièges aux élections du 22 janvier 2012 car le choix à droite devient réduit.



L’abandon du dogme du Grand Israël a été acté par Avigdor Lieberman lui-même. Dès 2011 et sous la pression internationale, le ministre des affaires étrangères israélien avait ouvert la porte à un État palestinien. Il s’était alors justifié en qualifiant son appartenance à la «droite rationaliste, qui estime que l’idéal sioniste n’est plus aujourd’hui accessible dans son intégralité mais qui sait quelles sont les intentions réelles des palestiniens et veut agir en conséquence sans se bercer d’illusions».
Son attitude est à présent partagée par l’ancien dirigeant du parti de droite Likoud et ancien premier ministre Ehud Olmert qui estime qu’il n’y a aucune raison à résister à l'initiative palestinienne : «Je crois que la demande palestinienne auprès de l'Onu est en harmonie avec le concept de base de la solution à deux États. Par conséquent, je ne vois aucune raison de s'y opposer ».
L’ancienne chef de l’opposition Tsipi Livni, qui vient de refaire son entrée en politique avec la création de son nouveau parti centriste «le mouvement», s’est montrée tout à fait en adéquation avec la demande palestinienne : «la défaite israélienne, inscrite dans l'offre de l'ONU, est le résultat d'un échec de la politique actuelle en cours. Le processus diplomatique avec les palestiniens est un intérêt israélien, afin de maintenir Israël comme État sioniste, juif et démocratique».
L’étoile montante des nationalistes religieux sionistes, ancien leader des implantations de Cisjordanie, Naftali Benett, millionnaire du high-tech, a pris une position iconoclaste en prônant l’annexion à Israël de la zone A de la Cisjordanie et le regroupement des zones B et C en un État palestinien indépendant. Il craint en effet que l’État d’Israël ne perde son identité juive en intégrant une population arabe, à moyen terme majoritaire. Tous les partis de gauche ont bien sûr approuvé la demande de Mahmoud Abbas d’exister à l’ONU.
Enfin le ministre israélien de l'Environnement Guilad Erdan du Likoud fait une allusion claire à ce que pourrait être l’avenir de la Cisjordanie puisqu’il ne semble s’intéresser qu’à une portion minime de ces territoires :«Mahmoud Abbas ne peut sérieusement prétexter que les implantations juives sont l'obstacle à un traité de paix, car elles ne représentent que 4% de la Judée-Samarie»

Échec américain

Barack Obama est aussi le grand perdant d’une opération qu’il n’a pas réussi à contrôler. Il s’était donné pour objectif de régler le conflit israélo-palestinien alors qu’à présent il n’a plus aucune prise sur les pays arabes. Il avait tout fait pour dissuader Mahmoud Abbas de s’adresser à l’Onu, en proférant ses menaces économiques ; le Congrès avait d’ailleurs bloqué 200 millions d’aide à l’Autorité.
Mais le vote démontre son impuissance à peser sur la politique palestinienne. Il avait même cherché à «conseiller» à certains pays de l’Est, comme la Bulgarie ou la Roumanie, de s’abstenir lors du vote. Mesurant par avance son échec il avait demandé à son représentant à l’Onu de sauver la face des États-Unis en présentant un amendement à la résolution, prévoyant l’impossibilité pour les palestiniens de recourir à la CPI (Cour Pénale Internationale). En fait, il n’a fait que renforcer l’intransigeance de Mahmoud Abbas qui y a vu un moyen de se rehausser auprès des pays arabes et de l’opinion internationale. Le président de l’Autorité a été conforté dans sa position par les évènements de Gaza qui ont poussé plusieurs pays européens à soutenir la résolution.
Barack Obama n’a jamais réussi à relancer le processus de paix et son représentant au Proche-Orient George Mitchell avait dû tirer ses propres conclusions en démissionnant de sa mission. Selon les pays arabes, le président américain avait acquis une image trop pro-israélienne pour pouvoir arbitrer le conflit.
D’ailleurs sa dernière prise de position officielle en faveur des bombardements de Gaza ont convaincu Mahmoud Abbas qu’il devait aller jusqu’au bout. Barack Obama avait pourtant exprimé sa volonté d’écarter le Hamas de la scène internationale mais, en vain, car les islamistes sont sortis gagnants du processus diplomatique du cessez-le-feu qui leur a donné une reconnaissance internationale. Les américains, qui voteront «non» avec les canadiens, vont se sentir très isolés à l’Onu et ce vote leur fera perdre pied auprès des pays arabes.
La résolution du 29 novembre 2012 fera certainement date dans l’histoire palestinienne mais les trois échecs qu’elle a suscités risquent de compliquer la situation car les trois protagonistes voudront en surmonter les conséquences.

Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
02 décembre 2012, 03:50

LE MODÈLE ISLAMIQUE TURC

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps
Place Taksim à Istanbul


Toutes les nouvelles révolutions arabes ont brandi le modèle turc comme étendard d’un islamisme rigoureux mais moderne. C’est un leurre dans lequel les occidentaux se sont engouffrés benoitement car il n’y a qu’un seul islamisme pur et dur qui s’infiltre sournoisement dans les rouages de la démocratie pour parvenir au pouvoir. Une fois les outils de la démocratie verrouillés et l’armée neutralisée, les dirigeants islamistes procèdent alors au changement de société, pas à pas, pour ne pas provoquer les laïcs ni les démocraties occidentales. De ce point de vue, la Turquie est un concentré de ce qui se fait de pire dans la sournoiserie et le culot.







Atatürk et Erbakan

Mustafa Kemal Atatürk

Le fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk doit se retourner dans sa tombe alors qu’il avait transformé son pays en démocratie moderne et laïque. Il avait donné le droit de vote aux femmes, restreint le port des vêtements islamiques et remplacé les lettres arabes par l’alphabet romain. Mais Tayyip Erdogan avait compris que l’armée restait la garante de la voie tracée par le grand leader turc et il n’a eu de cesse de la briser en écartant ou en emprisonnant ses principaux généraux, sous le motif fallacieux de complot contre l’État. L’armée a été décapitée et désorganisée ce qui lui pose d’ailleurs un problème d’efficacité face aux rebelles kurdes du PKK qui lui infligent de sérieuses pertes.
Necmettin Erbakan

En fait Erdogan a appris la leçon de son prédécesseur Necmettin Erbakan, premier ministre islamiste de juin 1996 à juin 1997, partisan d’un grand marché commun islamique du Maroc à l’Indonésie et opposé à la politique kémaliste favorable à l’Europe et à l’Occident : «Nous ne sommes pas occidentaux, nous ne sommes pas européens parce que l’Union européenne est un club chrétien sous influence maçonnique». Les européens, qui devraient se remémorer ces vérités, pourraient réfléchir à deux fois avant d’intégrer la Turquie dans l’Union européenne.

Manifestation à Akara en 2007

Mais Erbakan avait été poussé à la démission sous la pression des militaires, avec interdiction d’activité politique. Aujourd’hui les tensions entre les musulmans pratiquants et les défenseurs de la laïcité sont canalisées par un pouvoir islamiste qui fait taire les opposants. Il est loin le temps où 700.000 personnes manifestaient en 2007 à Istanbul contre la candidature à la magistrature suprême du ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gul. La foule s’était alors réunie sur la place Tandogan à Ankara, au pied du mausolée dédié à Kemal Atatürk, avec des banderoles : «Demain, il sera trop tard» ou «Respect pour la religion mais NON à l’islamisme».

Édification de mosquées

Mosquée bleue

Les manifestants de 2007 avaient vu juste car il est effectivement trop tard à présent puisque tout est verrouillé. L’armée ne bouge plus alors que le 18 juillet 1997 elle avait envoyé ses chars dans la rue pour pousser Erbakan à la démission. Cependant, malgré la crise économique mondiale, le gouvernement actuel d’Erdogan a maitrisé l’inflation et a engagé de sérieuses réformes soutenues par l’Union européenne ce qui pourrait expliquer la passivité actuelle des militaires qui attendent que la situation pourrisse pour intervenir en sauveurs de la nation.
Le premier ministre Recep Tayyip Erdogan surfe sur la neutralisation de l’armée pour islamiser son pays, à petits pas. Il vient de confirmer qu'une mosquée sera édifiée sur la place Taksim, une des principales esplanades d’Istanbul qui a toujours été l’enjeu des luttes entre islamistes et partisans laïcs. Il a également prévu l'édification prochaine d'une gigantesque mosquée de 30.000 places, sur la plus haute colline d'Istanbul, Camlica, qui surplombe le détroit du Bosphore. Il envisage de la construire à l’égale de La Mosquée Bleue bâtie par l’architecte Sedefhar Mehmet Aga, élève du célèbre architecte Sinan, entre 1609 et 1616 sous le règne du sultan Ahmet I.
Colline de Camlinca

Le gouvernement turc vient de mettre fin au port de l’uniforme dans l’enseignement primaire et secondaire et a autorisé les jeunes filles à porter le voile en cours de religion en attendant de l’autoriser dans les universités pour le généraliser enfin dans l’espace public. Le débat est aussi ouvert sur la levée de l'interdiction des confréries religieuses. Les mesures sont progressives mais l’objectif final sera sans doute l’islamisation à outrance de la société turque.
C’est ce modèle, dit "modéré", qui est pris en référence par les révolutions arabes et il n’est pas certain qu’il favorisera à court terme une démocratie moderne et laïque alors que la Turquie a choisi d’entrer progressivement dans l’obscurantisme islamique.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
11 décembre 2012, 23:41
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LA TROISIÈME INTIFADA N’EST PAS ENVISAGEABLE

Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps



La «troisième Intifada n’est pas envisageable». Ces termes ont été prononcés par le Dr Abu Eisheh, membre du Fatah et professeur de droit à l’université Al-Qods, à l’occasion d’une interview exclusive. Depuis l’opération «pilier de défense» et la visite de Khaled Mechaal à Gaza, l’opportunité d’une troisième Intifada est relancée. Et pourtant, aussi bien les dirigeants israéliens que palestiniens ne croient pas à la réédition de ce qui s’est passé en 1987 et en 2000. La situation n’est pas comparable car à la fois des changements de structures et des faits nouveaux sont intervenus dans le paysage politique.
Les Intifada n’ont jamais été planifiées et elles ne sont pas planifiables parce qu’elles restent à l’initiative de la population et non des dirigeants. Elles ne se décrètent pas car elles traduisent un malaise interne qui doit parvenir à son paroxysme pour exploser. Si l’on se réfère aux deux premières, les dirigeants palestiniens ont pris le train en marche pour s’attribuer les bénéfices d’une révolte qu’ils n’ont pas suscitée.



Guerre des pierres


La première appelée «guerre des pierres» avait débuté le 9 décembre 1987 tandis que la seconde, appelée «Intifada Al-Aqsa», avait été lancée le 29 septembre 2000 à la suite de la visite d’Ariel Sharon sur l’esplanade du Mont du Temple. Chacune de ces révoltes, aux motivations différentes, constituait paradoxalement une réponse collective à des problèmes internes au peuple palestinien. Les jeunes tenaient à manifester leur colère contre les échecs et les divisions de leurs dirigeants, accusés de népotisme et de corruption.
Une étincelle a entrainé la première intifada. Un accident de la route, le 9 décembre 1987, impliquant un camion israélien et une voiture palestinienne, a entrainé la mort de quatre passagers arabes. Ce prétexte a donné l’occasion à la foule palestinienne d’envahir la ville de Gaza pendant les funérailles et de s’en prendre directement à l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Jabalya. Mais les réelles motivations étaient à chercher ailleurs. Les manifestants de 1987 tenaient à prendre en main leur combat, jusqu’alors géré par leurs dirigeants de l’étranger, et voulaient s’opposer aux luttes de factions en réclamant «l’unité nationale» et en fustigeant la désunion et la discorde.
De nouveaux visages, jeunes pour la plupart, ont alors bataillé avec la vieille garde totalement dépassée. Israël avait mal interprété cette révolution qui ne la concernait à priori pas. Il avait réagit avec fermeté, sinon avec violence, à cette première Intifada qui avait été déclenchée sous le gouvernement de droite de Yitzhak Shamir et qui s’est poursuivie sous celui du travailliste Yitzhak Rabin. Les premiers ministres estimaient qu’il fallait écraser la révolte avant qu’elle ne se propage mais ils s’étaient complètement trompés sur son origine. Ils ont imputé à tort à Yasser Arafat l’instigation de la révolte croyant qu’il voulait redorer son blason alors que les jeunes avaient agit d’eux-mêmes pour réveiller les consciences de leurs dirigeants corrompus.

Intifada Al-Aqsa

Ariel Sharon en visite au Mont du Temple

La deuxième Intifada a été déclenchée dans la foulée des accords d’Oslo de 1993 qui avaient suscité beaucoup d’espoir mais qui avaient débouché sur un processus stérile puisque la situation sur le terrain n’avait pas évolué, à l’exception d’une certaine autonomie financière obtenue par la direction palestinienne. Cette deuxième révolte a été à l’origine de l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon et, parallèlement, de la cassure du mouvement palestinien en deux entités antagonistes Fatah et Hamas. Elle eu pour conséquence d’inciter les israéliens à créer la barrière de protection et à multiplier les implantations chargées de mailler la Cisjordanie à des fins sécuritaires.

Nouvelle donne à Gaza



La situation actuelle a changé car une nouvelle donne politique prévaut. La scission intervenue entre le Fatah et le Hamas neutralise leurs actions car la concurrence est haineuse mais stérile. Les données sur le terrain ont été modifiées. Le désengagement d’Israël en 2005 ne laisse pas entrevoir des troubles à Gaza car l’armée israélienne n’y est plus présente et les implantations ont été évacuées. On imagine mal des manifestations de rues s’en prendre aux policiers islamiques qui contrôlent Gaza d’une main de fer parce qu’ils craignent que les troubles se répercutent sur le régime. On se souvient avec quelle violence la police a réprimé, en octobre 2012, une manifestation de l’Union générale des femmes palestiniennes qui exigeaient la fin de la division politique et un système démocratique respectant la liberté et la diversité des opinions.
Manifestation de femmes à Gaza

Ismaël Haniyeh est confronté à des difficultés économiques croissantes car il dépense en armement les sommes qu’il récolte et il doit par ailleurs absorber les conséquences de sa «victoire» de la dernière guerre. La désillusion envahit les combattants qui ont vu fondre une partie de leur arsenal, en vain, pour des résultats peu probants. D’ailleurs Khaled Mechaal a été appelé à la rescousse pour booster une population qui ne croit plus aux changements et qui souffre de plus en plus de la chape de plomb islamiste. Ses libertés sont rognées tandis que les belles paroles ne nourrissent plus les militants.


Cisjordanie sous perfusion


Les cisjordaniens sont descendus dans les rues en septembre 2012 pour protester contre la vie chère et la hausse. L’agitation et les manifestations sont pratiquement permanentes en raison des problèmes économiques et du manque de crédit de l’Autorité palestinienne qui n’arrive pas à résoudre les problèmes quotidiens de la population. La police a pu canaliser l’agitation pour qu’elle ne se propage pas contre l’armée israélienne.
Manifestations violentes en Cisjordanie septembre 2012

Certes des jets de pierre ont lieu quotidiennement sur des voitures ou des autocars circulant en Cisjordanie mais cela reste limité à quelques jeunes excités. Mahmoud Abbas, chef un peu oublié d’un parti en déréliction, ne peut pas faire de cadeau au Hamas en appelant sa population à manifester en masse. D’ailleurs des renforts de policiers sont dépêchés dans les villes de Cisjordanie afin d’éviter les troubles et limiter les risques d’une déflagration.
La situation est prise cependant au sérieux par les dirigeants israéliens qui analysent les scénarios probables et se préparent à toute éventualité en cas de déflagration. Les dirigeants palestiniens hésitent quant à eux, face au dilemme des trois approches possibles.


Trois approches


La première est diplomatique. Le président Mahmoud Abbas auréolé par sa victoire à l’ONU souhaite se rendre aux États-Unis pour obtenir des américains leur implication plus directe et plus active dans le processus de paix. Plusieurs mois après l’arrivée de Barack Obama, la situation est figée tandis que la diplomatie américaine est mise en échec. Benjamin Netanyahou s’est opposé ouvertement au gel de l’extension des implantations israéliennes et n’a pas aidé le président palestinien à se prévaloir d’une quelconque avancée politique. La persistance du blocus de Gaza déconsidère Mahmoud Abbas vis-à-vis de ses compatriotes islamiques qui n’ont d’autre issue que de se tourner vers le Hamas.
Le deuxième choix implique une résistance civile, non violente, prônée au cas où les palestiniens veulent éviter une rupture totale avec le gouvernement israélien qui repousserait alors aux calendres grecques tout espoir de solution permettant l’émergence d’un État palestinien. Les cessez-le-feu déjà expérimenté en Cisjordanie et nouvellement signé à Gaza ont pour avantage de ne pas porter atteinte aux conditions économiques de la population. Même si «l’occupation militaire est reconnue comme humiliante et difficile», l’amélioration des conditions de vie est réelle tandis que le monde arabe se satisfait de cette situation de ni guerre ni paix.
La troisième approche reste la résistance violente, l’Intifada, au moyen d’attaques contre les militaires et les civils israéliens. Elle est minoritairement justifiée mais elle semble avoir la faveur des jeunes qui ne se satisfont plus d’une réaction timorée de dirigeants espérant un salut venu de l’étranger. Le Hamas, qui a fait la preuve de sa combativité à Gaza en s’opposant à la fois à la direction palestinienne et à Tsahal, récolte les fruits de son activisme. Le seul frein à cette option réside dans la dépendance vis-à-vis de l’économie israélienne car les palestiniens ont volontairement modifié leur structure sociale en réduisant le nombre d’agriculteurs au profit d’un prolétariat qui s’expatrie en Israël. Plus de 80.000 travailleurs palestiniens faisant vivre 200.000 familles traversent la clôture de sécurité pour travailler dans les chantiers israéliens.

Situation bloquée

La situation politique est à présent bloquée et plusieurs signes annonciateurs donnent à penser que les mêmes causes risquent de produire les mêmes effets. En 1987, un officier israélien avait été tué, des camps militaires avaient été attaqués, des émeutes avaient été déclenchées à différentes villes, des jets de pierre contre les véhicules se généralisaient et des barrages de pneus brûlés s’étendaient. Ce même type d’actions délibérées peut se reproduire aujourd’hui mais il sera circonscrit par la police palestinienne qui collabore avec les services de sécurités israéliens.
Il reste à analyser le caractère spontané ou non de ces incidents dans les territoires. Sauf à choisir le suicide politique ou à faire preuve de machiavélisme, le président Mahmoud Abbas n’a rien à gagner à susciter ces troubles car l’Intifada est une arme à double tranchant. Le soulèvement éveillerait les consciences des milieux internationaux sur la question palestinienne mais elle risquerait de délégitimer une direction palestinienne totalement discréditée au profit de nouveaux visages qui émergeraient et dont on ignorerait alors la stratégie.
Après l’expérience des révolutions, les pays arabes, la Jordanie en particulier, verraient d’un mauvais œil les flambées de violence se propager au delà de leurs frontières au moment où ils sont particulièrement inquiets de l’évolution de la politique guerrière de l’Iran. Ils accuseraient la main d’Ahmadinejad d’avoir trempé dans un éventuel déclenchement d’une troisième Intifada ayant pour but de détourner l’attention des occidentaux loin des usines de production nucléaire.
La volonté du gouvernement israélien d’intervenir rapidement et en masse pour éteindre le feu relève de cette analyse. Mais à l’inverse des années précédentes, l’État juif pourrait difficilement étouffer dans l’œuf le mouvement nationaliste comme il l’avait fait à l’arrivée du Likoud au pouvoir. Il devra inventer une nouvelle stratégie de combat quand les germes d’un soulèvement sont de plus en plus visibles en Cisjordanie. Il risque d’être contraint d’agir plus vite contre l’Iran pour déstabiliser tous ses soutiens palestiniens.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
18 décembre 2012, 11:33
INTERVIEW EXCLUSIVE D’UN DIRIGEANT DU FATAH

INTERVIEW EXCLUSIVE D’UN DIRIGEANT DU FATAH
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps et Slate.fr

ABU EISHEH: «LE MEILLEUR PROTECTEUR DU PEUPLE ISRAÉLIEN, C'EST LE PEUPLE PALESTINIEN»
Un entretien avec le Docteur Abu Eisheh, professeur de droit à l’université Al-Qods et membre du Fatah.


Professeur de droit à l'université arabe de Jérusalem al-Qods, conseiller municipal de Hébron, président de l’association d’échanges culturels Hébron-France, le Docteur Abu Eisheh a rencontré le correspondant de Slate.

Que penser de la déclaration de Khaled Mechaal, prononcée le 8 décembre à Gaza, selon laquelle «la Palestine, de la mer Méditerranée au fleuve Jourdain, du nord au sud, est notre terre et notre nation, dont on ne peut céder ni un pouce ni une partie. Nous ne pouvons pas reconnaître de légitimité à l'occupation de la Palestine ni à Israël»? Faut-il craindre une troisième Intifada? Quel est le rôle du Qatar? Comment imaginer la cohabitation entre palestiniens et israéliens en Cisjordanie?

Lire l'interview en cliquant sur le lien :

[www.slate.fr]
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
20 décembre 2012, 11:49
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jeudi 20 décembre 2012
UN «DUR» À LA TÊTE DE L'ÉTAT-MAJOR ISRAÉLIEN


UN «DUR» À LA TÊTE DE L'ÉTAT-MAJOR ISRAÉLIEN
Par Jacques BENILLOUCHE
copyright © Temps et Contretemps


Cet article avait été écrit sur le site Slate.fr le 24 août 2010 alors que Yoav Galant venait d’être nommé chef d’État-major israélien. Sa nomination avait dû être annulée à la suite d’allégations selon lesquelles le général s’était approprié des terres publiques pour la construction de sa villa au mochav Amikam. Deux ans après, mieux vaut tard que jamais, le Conseil régional vient de laver de cette accusation Yoav Galant en statuant qu’il s’agissait d’une erreur dans le plan de construction.
Cette décision pourrait permettre à Yoav Galant d’être à nouveau candidat au poste de chef d’État-Major. Il ne serait pas le premier à retourner à l’armée après un passage dans le «civil». Ce fut d’ailleurs le cas de Gabi Ashkenazi et de Yaïr Naveh qui ont été rappelés après leur retraite à la vie civile.
Ce cas montre que certaines carrières peuvent être brisées sur une simple accusation non étayée.
L’article écrit à l’époque n’a pas pris une ride.






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La villa Galant à droite

Coup sur coup, Benjamin Netanyahou vient d'envoyer deux messages contradictoires. Le premier de modération face au programme nucléaire iranien a été suivi d'une mise en garde claire à l'égard de Téhéran et également de Moscou et Washington.
La nomination plus rapide que prévue d’un nouveau chef d’État-major de l'armée israélienne est tout sauf anodine. Il s'agit d'un message fort adressé d'abord aux États-Unis et à la Russie. Des informations filtrent en Israël sur des négociations secrètes entre Russes et Américains qui expliquent le silence étonnant du premier ministre israélien après l'annonce de la mise en service du réacteur nucléaire de Bushehr. L’opinion israélienne s’attendait à une condamnation ferme et même à des mesures de rétorsion, mais l’absence de réaction tend à démontrer qu’Israël a les mains liées par Washington et Moscou. Benjamin Netanyahou a voulu immédiatement dissiper cette impression.
La modération face à l’initiative de Téhéran ne cadre pas avec la position du gouvernement israélien et de l'opinion du pays pour qui le programme d'armement nucléaire de la République islamique constitue une menace existentielle. Ni Washington et ni Jérusalem n’ont pourtant manifesté leur désapprobation lorsque les Russes ont commencé à charger les 163 barres de 80 tonnes de combustible dans le réacteur de Bushehr qu'ils ont construit. Ce processus de chargement va durer deux semaines en dépit des sanctions américaines et européennes et en dépit des mises en garde d’Israël.
Des informations d’origine israélienne révèlent que les russes et les américains ont tout fait pour dissimuler leur accord secret. En échange du vote par les russes des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU contre l’Iran, le Département d’État s’est engagé à mettre un bémol sur l’activation du réacteur et à faire une déclaration sur l’absence de «menace de prolifération».

Risque nucléaire

Israël considère que c'est une erreur qui coûtera cher, mais tient pour le moment à préserver des relations redevenues plus amicales avec l’administration Obama. Le risque est grand de permettre à l'Iran d'Ahmadinejad d'avoir à moyen terme une capacité de production de plutonium militaire. Les israéliens estiment que les engagements de l’Iran de renvoyer en Russie les barres de plutonium, pour retraitement, ne peuvent pas être pris au sérieux. Netanyahou avait été séduit au départ par la prétendue ligne dure du Kremlin mais déçu ensuite lorsque Sergueï Kirienko, chef de l’Agence russe à l’énergie atomique, a été envoyé inaugurer en grandes pompes la centrale de Bushehr. Moscou joue toujours son traditionnel double jeu au Moyen-Orient.
Les américains ont cherché à calmer les inquiétudes de Netanyahou en lui garantissant, selon le New York Times, que les Iraniens ne seront pas capables de fabriquer une bombe avant un an, mais le London Telegraph résume bien les questions en suspens et les doutes. De toute façon, cette perspective ne peut que renforcer les inquiétudes d’Israël et des pays arabes du Moyen-Orient qui considèrent la mise en service de ce réacteur nucléaire comme une étape significative vers l’obtention de l’arme nucléaire.
Pour justifier son silence auprès de son opinion publique, le premier ministre a confirmé que tout accord avec les palestiniens tiendrait compte de la sécurité d’Israël. Il a en particulier affirmé ses exigences en ce qui concerne la démilitarisation de l’État palestinien avec contrôle effectif de la vallée du Jourdain à la frontière jordanienne et occupation des crêtes des montagnes.

Message

Mais le message le plus fort envoyé en Israël et à l'étranger est la nomination du général Yohav Galant à la tête de Tsahal. Il a fait carrière dans les commandos de la marine et n’attendra certainement pas février 2011, la date officielle de son entrée en fonction, pour s’installer aux commandes de l’armée. Cet homme fort qui commandait la région de Gaza n’aurait pas attendu décembre 2009 pour lancer l’opération «Plomb durci» et avait suggéré à son gouvernement d’intervenir une année plus tôt.
Le plan initial de l'opération de Gaza préparée par Yohav Galant était très différent de celui finalement adopté. Il prévoyait d’aller à la recherche des dirigeants du Hamas pour les extraire de la bande et les remettre entre les mains de l’Autorité palestinienne. Le gouvernement avait alors préféré une option moins radicale. Yohav Galant est un partisan de la manière forte. Il ne tolèrera pas de rester inactif si, d’aventure, des roquettes et des missiles se remettaient à tomber sur le sud d’Israël. Le gouvernement compte sur lui pour adresser un message clair aussi bien à la Syrie, à l'Iran et au Hezbollah qu’aux Américains et aux Européens.
Le profil de Galant est ainsi très différent de son prédécesseur Gabi Ashkénazi. Ce dernier était arrivé à la tête de l'État-major avec une réputation de baroudeur «golani» mais avait rapidement déçu par ses hésitations. Ashkénazi a certes réussi à réorganiser l’armée de terre après la déroute relative de la guerre du Liban de 2006, mais il a refusé de prendre des risques que prendra certainement son successeur. Les partisans de la manière forte avec l’Iran trouveront auprès du nouveau chef d’État-major une oreille attentive et sont convaincus qu’il sera capable de s’opposer habilement à l’administration américaine dans son approche vis-à-vis de l’Iran.
Yohav Galant est réputé pour être un homme de sang-froid qui sait faire preuve d’autorité et se faire obéir. Ceux qui le critiquent le trouvent arrogant et l’accusent de ne pas s'embarrasser pour éliminer ses rivaux. Il est fort probable qu’avec lui, aucune tête d’officier ne dépassera.
Le Premier ministre israélien compte quant à lui sur cette nomination pour apparaitre comme un homme capable de prendre des décisions difficiles.
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
20 décembre 2012, 11:53
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LE TUNISIEN MONCEF MARZOUKI Face à PERSONNE


LE TUNISIEN MONCEF MARZOUKI

Face à PERSONNE


Personne explique la révolution tunisienne, avec quelques mots plutôt qu’un long discours fait de langue de bois mais aussi avec tout son talent artistique.


Cliquer sur le triangle noir pour voir la vidéo

Café de la Mare
Non, ce n’est pas le nom d’un café
Mais le nom d’une composition musicale
Café de la Mare, parce que le café se situait près de la mer
À la Marsa, pas loin de Carthage…
L’endroit idéal pour lire dans le marc du café.
C’est là que j’ai interviewé Marzouki.

Avec l’odeur de la mer, pour recueillir la confession d’un président intérimaire
Élu au suffrage universel grâce à un calcul très particulier
Il me disait qu’il était difficile de mener sa barque à bon port
Quand on place la barre trop haut,
Vous vous retrouvez avec tout sur le dos
Le théologique est une chose, l’éthique, une autre.
Mais, pour moi, la politique est première
Mais j’ai du mal à le faire admettre aux deux forces qui se partagent ce pays
Les islamistes d’un côté et les opportunistes de l’autre.
(les Khobzistes, comme on dit)

C’est une lutte sans classe… une lutte de rapaces…
Les aigles de Carthage veulent en découdre avec le pouvoir et ses rouages…
Les premiers parce qu’ils aspirent soit disant à une toute autre fin pour l’homme
Et les seconds parce qu’ils réclament soit disant du pain pour tous les citoyens.
Le problème : c’est qu’il y a des menteurs dans les deux camps… ce sont les mêmes
Le Coran dit : Mounafikines… ceux qui prétendent savoir ce qu’il y a dans votre cœur alors qu’ils ignorent ce qu’il y a dans le leur.

Comment expliquer aux petites gens que la Révolution n’est pas une solution dans la mesure où elle ne peut apporter de solution. Jamais.
Je dirais même que la Révolution ne peut être que la restauration des problèmes :
Elle ouvre une nouvelle ère : celle des galères
Ce n’est pas de la comédie, c’est comme dirait l’autre : la naissance de la tragédie.
C’est à dire, celle du conflit entre le bien et le bien!
Mon peuple n’est pas mûr, je le sais, pour digérer des fruits qui ne le seront jamais :
La croissance, le plein emploi, la prospérité resteront des entités abstraites tant qu’on n’a pas compris que la réalité est un travail permanent… d’ajustement ou de réajustement entre politique et économie. Entre sens et finance.

Les jeunes notamment ne regardent pas les forces dont ils disposent mais seulement les buts qu’ils visent… des buts, je veux bien, encore faut-il les marquer.
Remarquez, je n’ai rien contre l’utopie… mais il y a un moment où l’inconséquence tue.
La politique, c’est ma vie… mais c’est aussi ma mort… Je le sais.
C’est… c’est une ligne de crête entre deux abîmes :
Le Coran d’un côté et le courant de l’autre… sans jeu de mots.
Le courant qui fait courir et qui est loin d’être un fleuve tranquille… c’est l’air du temps, celui que le tunisien moyen découvre entre autres, à la télévision et qui lui imprime dans le subconscient toutes les valeurs de l’occident… mais les contre-valeurs aussi.
Les marques et les sous-marques. Mais ce sont hélas les sous-marques qui restent gravées dans sa mémoire collective.
Les déchets… les sous-cultures qui se substituent à son inculture…

Pas d’issue. Plus d’issue. Le mur est grand et on ne peut faire autrement que de foncer dedans.
Pendant ce temps, comme hier à Sidi Bouzid, on agite sous mes yeux, le drapeau noir de l’islamisme radical… comme seule sortie possible de crise. Pour les très bas comme pour le très haut.
La charia je veux bien… un état théocratique… allech lé, pourquoi pas? Seulement voilà …
Je sais que ces gens-là, n’y croient pas un seul instant.
C’est le pouvoir pour chacun qu’ils veulent, et non le devoir pour tous comme ils le prétendent.
Et pas pour servir Dieu, mais le pouvoir pour le pouvoir…

Le tunisien est futé plutôt que borné…. même lorsqu’il vous donne l’impression de ne pas savoir où il en est…il sait où il veut aller, là où son ventre l’emmène.
C’est toujours très calculé… c’est la raison pour laquelle je n’ai pas l’air d’avoir la Foi parce que je mène quotidiennement un combat contre la mauvaise Foi…
En Tunisie, on n’est pas dupes… les droits de l’homme, la liberté, l’égalité, la solidarité…
On sait, je ne sais comment on le sait mais on le sait : que ce sont de vulgaires marchandises… de la vaseline qui a moins de valeur qu’une berline.

Et il a été interrompu par un coup de fil…
Il m’a promis de revenir sur le sujet !
Re: TEMPS ET CONTRETEMPS.
20 décembre 2012, 12:32
[benillouche.blogspot.co.il]


SOLIDARITÉ
Réponse au texte de Jean SMIA


SOLIDARITÉ

Par Jacques BENILLOUCHE

Hôtel particulier de Depardieu à Paris

On donne trop d’importance à cette affaire qui ne mérite pas la publicité qui lui est faite. Gérard Depardieu n’est pas le seul à avoir fui la France. Beaucoup d’autres l’ont fait avant lui, parfois après une fraude fiscale mémorable. A la différence, il payera intégralement ses impôts dus à ce jour jusqu’au dernier centime. Il ne fait qu’appliquer et exploiter des articles de lois qui lui sont certes favorables mais qui ne le qualifient pas pour autant de délinquant fiscal.
Mais l'idée qu'il sera spolié de ses biens est fausse car l'Etat ne touchera pas à ses biens mais seulement à une partie de ses revenus sachant qu'il pourra continuer à garder au moins 80.000 euros par mois, 57 smics, au delà desquels ses revenus seront amputés de 75%.

Sacrifices

Il serait fastidieux de donner la liste des centaines de français qui se sont installés à l’étranger depuis dix ans sans qu’il soit nécessaire d’incriminer uniquement le gouvernement actuel qui vient à peine de s’installer. Cela s’est toujours fait et cela continuera à se faire. Mais certains aspects de cet exil ne sont pas totalement explicités alors qu'ils imposent des sacrifices élevés. La résidence à l’étranger n’est actée que si le contribuable passe plus de six mois à l’étranger et qu’il ne dispose pas de biens immobiliers qui peuvent être assimilés à une résidence principale. Il ne sera pas totalement exonéré et il continuera à payer des impôts sur certains revenus en France. Mais les sacrifices imposés à l'exilé expliquent les nombreux retours en France de ceux qui ne supportent pas de vivre loin de leur culture, de leurs amis et de leur famille.

Le "Chateau" à Néchin en Belgique

Vendre un "château" en plein Paris pour vivre misérablement dans une maisonnette dans le pays de la bière et de la frite impose de changer de vie et de mentalité. A quoi sert d’être assis sur un tas d’or et de ne pas en profiter d’autant plus qu’un accident est vite arrivé et que la cirrhose du foie risque de mettre précocement un terme aux plaisirs de la vie. Cela rappelle les années 1970-1980 lorsque certains magnats du Sentier vivaient dans des Hlm et roulaient en 4L parce que le smic qu’ils s’étaient imposé ne leur permettait pas de vivre intensément avec les "Pascals" qu’ils emmagasinaient dans les boites à chaussures plutôt que de payer des impôts. Ces gens-là, comme disait Brel, ne vivaient qu’un mois par an en vacances à brûler leur «noir» dans des hôtels de luxe à l'étranger. Certains même, imprévoyants, se trouvent aujourd’hui à ne disposer que d’une retraite de miséreux parce qu’ils n’ont pas suffisamment cotisé.

Solidarité

Mais dans tous les commentaires de la presse, jamais le mot de solidarité n’a été prononcé. Jamais le mot de services publics n’a été soulevé. Deux de mes enfants ont fait les Grandes Écoles qui ne m’ont coûté aucun centime alors qu’eux, paient aujourd’hui plus de 15.000 dollars par an dès l’école primaire parce que leur activité professionnelle les a conduits aux États-Unis. La France dispose des meilleurs médecins et des meilleurs hôpitaux qui ne coûtent rien sauf aux contribuables qui doivent mettre la main à la poche. D’ailleurs les expatriés n’hésitent jamais à se faire soigner dans le pays qu’ils ont quitté pour quelques centimes.
Nous vivons dans un monde égoïste où chacun veut exister, seul dans une bulle alors que la structure de la société entraine les riches à devenir plus riches et les pauvres encore plus misérables. La mondialisation a aussi frappé dans ce domaine puisque tous les pays souffrent de cette même dérégulation. En Israël la pauvreté s’accentue aussi et elle ne touche pas uniquement les arabes et les religieux orthodoxes mais les classes moyennes et défavorisées. C’est un fait indéniable que l’on peut constater dès que l’on s’éloigne de Tel-Aviv pour entrer dans des villes qui, parfois, n’ont rien à envier à celles du Tiers-Monde. D’où peut provenir l’argent sinon des riches ?
Sdf religieux en Israël

Le problème de la répartition des richesses se pose beaucoup plus que le problème de l’impôt mais la solidarité s’étiole de jour en jour parce que des irréductibles pensent à tort que leur coffre-fort suivra le cortège de leurs obsèques.

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