« Le monde arabe face à ses démons : nationalisme, Islam et Juifs », le dernier livre de Jean-Pierre Lledo
Le précédent livre de l’auteur écrit fin 2011, au moment même où les résultats des élections confirmaient son pronostic : le printemps arabe allait vite perdre son jasmin, l’islamisme était la seule force capable de prendre le pouvoir, et ce processus ne pouvait donc être qualifié de « révolution démocratique ».
À moins, bien sûr, de réduire la démocratie au seul suffrage universel, et de refuser de prendre en compte que pour l’islamisme, « dimoukratya kafra », la démocratie est mécréante. Le déficit démocratique du monde arabe et musulman n’est pas que quantitatif.
Il est aussi, et surtout, qualitatif : les forces favorables à la démocratie. Elles ont elles-mêmes longtemps été nourries et formatées par des courants de pensée non démocratiques : nationalisme, islamisme, communisme. Quels sont les démons, dans le monde arabe et musulman, qui bloquent la pensée autant des simples citoyens que des intellectuels ? Si la pensée se nourrit du dissensus, quelles sont donc les figures de l’unanimisme qui tuent la pensée, au sens figuré comme au sens propre, même de l’intelligentsia qui se veut « progressiste » ? Prolégomènes à une nouvelle pensée démocratique, sa déconstruction n’en est-elle pas un préalable?
Jean-Pierre Lledo, réalisateur de cinéma et essayiste, né en 1947 à Tlemcen, est originaire d’Algérie depuis 26 siècles par sa mère juive, et depuis quatre générations par son père d’origine espagnole. Il a dû quitter l’Algérie en 1993, suite aux menaces islamistes.
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