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“L’enfant, la mort et la vérité”, récit de l’affaire al-Dura, toujours d’une actualité frappante

“L’enfant, la mort et la vérité”, récit de l’affaire al-Dura, toujours d’une actualité frappante

Hélène Keller-Lind

 

 

L’enquête d’une grande intelligence, menée par Esther Schapira, journaliste de la télévision allemande ARD et Georg Hafner, rédacteur en chef de cette chaîne jusqu’en 2013, se lirait presque comme un bon polar. Si ce n’est qu’il s’agit ici d’une histoire vraie, l’affaire al-Dura. Un rappel écrit des deux documentaires réalisés par ces journalistes, que n’a programmé aucune chaîne en France. Sans aucun a-priori, toutes les questions imaginables sont posées, tous les témoignages comparés, les contradictions, les refus de témoigner examinés. Une lecture d’autant plus essentielle que toute cette affaire trouve bien des échos dans la vague actuelle d’attentats palestiniens contre Israël.

En préambule

30 septembre 2000. Dans le journal de France 2 des images commentées par le correspondant de la chaîne en Israël horrifient les téléspectateurs. Un père et son jeune fils, accroupis derrière un barril au Carrefour de Netzarim, sont atteints par des tirs. Tirs de soldats israéliens, nous dit la voix grave du journaliste, absent de ce fameux carrefour de Netzarim, qui commentera plus tard les images prises par son cameraman palestinien. Il conlut : “l’enfant est mort”. Choc, stupeur, effroi, incrédulité...

Depuis Jérusalem je commence aussitôt une enquête et, sans que je le sache, au vu du diagramme montrant les divers points de tirs en cet endroit ce jour-là, j’arrive aux mêmes conclusions que le regretté Ingénieur Général Darmon, alors Président de l’Alliance France-Israël Général König. Le 13 octobre 2000 il publie un communiqué où il écrit : « nul n’a le droit de parler de la mort de l’enfant palestinien sans connaître les lieux et les circonstances. Le schéma... est éclairant.....l’enfant palestinien et son père se trouvaient entre deux positions de tireurs palestiniens. Ces deux positions étaient vues par les soldats israéliens en oblique, dans un champ de visée étroit, presque en enfilade....Cette mort est atroce mais il faut une grande volonté de nuire à Israël pour faire passer ses soldats pour des assassins d’enfants ».

J’ignore aussi que, à Paris, le réalisateur Pierre Rehov pense exactement la même chose en regardant le Journal de France 2. Nous nous rencontrons peu après à Jérusalem pour parler d’une affaire qui occupe désormais beaucoup de monde. On en trouvera quelques échos ici. Pierre Rehov réalise alors un dossier dossier exhaustif intitulé « La Mort du Petit Mohammed et la salissure programmée d’Israël » pour le produire devant la justice dans le cadre de la plainte qu’il a déposée peu après les faits. Plainte très rapidement classée sans suite à la grande surprise de son avocat Maître Julien Hay.

Puis Pierre Rehov rencontre une journaliste reconnue de la chaîne allemande ARD qui s’intéresse aussi à l’affaire et travaille avec elle en 2000 et 2001. Esther Schapira mène une longue enquête minutieuse, très approfondie, à Gaza, en Israël et réalise pour sa chaîne “Qui a tué Mohammed al-Dura” que Pierre Rehov distribuera en français. Dans les années qui suivirent, bien que continuant à nous intéresser aux suites de l’affaire, à suivre les divers procès, ni lui ni moins ne poursuivirent l’enquête. Pourtant Pierre Rehov adressa une série de lettres ouvertes au journaliste de France 2, auteur du fameux commentaire. Ayant pris la mesure de la désinformation dont était victime Israël et donc les Juifs, le réalisateur commença alors à travailler sur une série de documentaires remarquables ayant pour thème les mythes et mensonges élaborés autour du conflit palestinien. Les derniers en date traitent des “crimes de guerre à Gaza” et des campagnes BDS. On trouve des extraits de ses documentaires ou d’autres séquences similaires sur le site.

L’enquête sur l’affaire al-Dura, reprise par Esther Schapira et Georg Hafner fut menée aussi à partir de 2002 par Philippe Karsenty, interpellé également par cette affaire. La mort de l’enfant, instrumentalisée par tous les détracteurs d’Israël, les images de France 2 ayant été offertes gracieusement à toute chaîne les demandant, souvent remaniées avec inclusion de soldats israéliens visant les al-Dura, avait été prétexte à une vague d’antisémitisme sans précédent en Europe depuis la seconde guerre mondiale, et qui perdure. Ce que rappela Pierre Rehov à Arlette Chabot, directrice de l’information de France 2 – mais qui ne l’était pas en septembre 2000 - lors d’une conférence de presse organisée par la chaîne le18 novembre 2004 dans ses locaux pour tenter de faire taire les contestations. Je l’interrogeais alors sur l’origine des tirs et elle avait admis que l’on ne pouvait en aucun cas accuser les soldats israéliens d’avoir tué cet enfant. Propos que j’avais rapportés dans un article paru dans Actualité Juive. Mais propos qui, curieusement, n’avaient pas été repris par les autres journalistes présents. Arlette Chabot avait déjà dit la même chose au micro de Michel Zerbib, directeur de l’information de Radio J

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