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Cinq jeunes Français de retour d'un "tour du monde interreligieux"

De gauche à droite: Josselin, Ismael, Ilan, Samuel et Victor, l'équipe de "l'Interfaith tour".

Cinq jeunes Français de retour d'un "tour du monde interreligieux"

 

 

Ils sont musulman, athée, chrétien, agnostique et juif, ont entre 19 et 28 ans et sont partis, en juillet 2013, faire le tour du monde. Leur but: rencontrer ceux qui œuvrent à faire coexister pacifiquement les différentes communautés spirituelles.

C'est l'histoire d'un juif, un musulman, un catholique, un athée et un agnostique qui partent ensemble faire le tour du monde. Amorce d'une blague potache? Non, initiative personnelle de cinq jeunes hommes âgés de 19 à 28 ans, qui ont parcouru le monde à la recherche d'initiatives interreligieuses. Partis en juillet 2013, ils ont posé leurs valises ce lundi matin à Roissy. Pour repartir aussi sillonner la France afin de relater ce qu'ils ont vu. L'initiative, relatent-ils sur le site web du projet, est le fruit d'une association entre Sparknews, entreprise sociale qui source des projets innovants, et Coexister, association fondée par Samuel, l'un des cinq jeunes globe-trotters, qui se définit comme "mouvement interreligieux des jeunes". Leur objectif était notamment de "découvrir de nouveaux modèles de 'vivre-ensemble' et de cohésion sociale".

"L'hospitalité" d'un village palestinien

Pendant leur périple, Samuel, catholique, Victor, athée, Josselin, agnostique, Ismael, musulman et Ilan, juif, ont relaté semaine après semaine les différentes étapes de leur voyage et leurs rencontres. En Palestine, ils ont par exemple séjourné une semaine dans la région de Jénine, "théâtre des affrontements les plus douloureux pendant la deuxième Intifada". A Burqin, 7.000 habitants, ils ont eu le sentiment d'être "coupés de tout", d'être parfois "60 ans en arrière au niveau des équipements, des traditions et des habitudes". Ce qu'ils en ont retenu, c'est pourtant "l'hospitalité" et les "gestes de solidarité" entre les communautés dans cette ville à grande majorité musulmane, mais qui compte une petite communauté de chrétiens orthodoxes. En Italie, "l'un des premiers pays catholiques dans le monde", ils ont évidemment fait étape au Vatican pour rencontrer le pape François. Mais, "ironie du sort, c'est l'Union des athées et des agnostiques d'Italie", "passionnée" par leur projet, qui les ont accueilli à Venise et ont même pris en charge leur séjour.

L'athéisme, un sujet d'étonnement

En tout, ils ont rencontré "plus de 430 personnes", indique Samuel, le catholique de l'équipe, dans un entretien accordé ce lundi au Secours catholique. Dans ce périple, son camarade athée, Victor, est celui qui a le plus suscité l'étonnement de leurs interlocuteurs. "Beaucoup rencontraient un athée pour la première fois", souligne Samuel, âgé de 20 ans. "Hors de quelques pays d'Europe, de l'Uruguay et de l'Australie, 'Dieu est' est un paradigme de société." Au cours de leur voyage, ils ont aussi confronté leur foi et leurs croyances à celles des autres. Dans le même entretien, le jeune chrétien avoue avoir été "déconcerté" en Asie, à la rencontre de "gens convaincus par la réincarnation, cherchant à connaître leur 'vie d'avant'". Ils ont enfin été confrontés à différentes visions de la France. Avec deux constantes: "la laïcité à la française" et "la vision que notre pays est islamophobe". "Très souvent, les gens étaient convaincus que les musulmans n'avaient pas le droit de porter le voile dans la rue. Ismael témoignait alos de sa pratique de l'islam en France", relate Samuel.

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