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Esclave de l’État islamique à 17 ans, elle raconte l’innommable !

Esclave de l’État islamique à 17 ans, elle raconte l’innommable !

 

 

Par Annabel Claix  – Une jeune Yézidi de 17 ans, détenue par l’État islamique avec quarante autres femmes et petites filles, témoigne des abus quotidiens dont elles sont toutes l’objet depuis que les extrémistes islamistes.

Le 3 août dernier, Mayat (nom d’emprunt, ndlr) était enlevée par des djihadistes de l’État islamique lors d’une offensive contre la ville de Sinjar au nord de l’Irak. Aujourd’hui encore otage, elle subit les assauts sexuels quotidiens de ses geôliers dans un village près de Mossoul.

Des otages équipées de GSM
« Si j’ai demandé que mon véritable nom ne soit pas publié, c’est parce que je ressens trop de honte vis-à-vis de ce que l’on me fait faire ici. Une partie de moi voudrait mourir mais l’autre partie caresse toujours l’espoir d’être un jour sauvée et de pouvoir embrasser à nouveau mes parents ». Voilà les terribles propos de l’adolescente tels qu’enregistrés par un journaliste de La Repubblica. Le quotidien italien a en effet pu contacter la jeune fille par téléphone pour l’interviewer grâce au numéro de GSM que ses parents (qui se trouvent actuellement dans un camp de réfugiés kurdes) lui ont communiqué.

Faire régner la terreur en les forçant à raconter
Une interview téléphonique d’une otage de l’EI dans la presse occidentale peut surprendre. Mais Mayat explique que là aussi, il s’agit de la volonté de ses ravisseurs. Dans un premier temps, tous les téléphones portables des jeunes filles et femmes kidnappées ont été saisis. Mais les djihadistes ont « changé de stratégie », explique-t-elle, en décidant de rendre les GSM aux esclaves sexuelles afin qu’elles soient pour le monde une vitrine de la terreur chère à l’État islamique. Les jeunes femmes racontent en effet les viols, les coups, l’enfer vécu et pérennisent de la sorte la peur de l’EI qui règne dans la région et dans le monde.

Des « surhommes »
« Pour nous détruire encore plus, ils nous forcent à raconter à nos parents les détails sordides des atrocités qu’ils nous font subir. Ils se moquent de nous et se sentent indestructibles. Ils se prennent pour des surhommes mais ce ne sont que des individus sans coeur ».

Les enfants abusées devant leurs mères
La bestialité des islamistes n’a pas de limite. « Nos tortionnaires n’épargnent personne. Ni les femmes avec des enfants en bas-âge pas plus que les petites filles de moins de douze ans. Certaines fillettes sont devenues muettes à force d’être abusées et ont été emmenées par les djihadistes. Beaucoup de mères ont tenté de se suicider après ça ».

Viols collectifs trois fois par jour
Mayat explique aussi à La Repubblica les circonstances de ces odieux viols. Les femmes sont emmenées au premier étage du bâtiment pour être violées. Les membres de l’EI procèdent à des viols collectifs sur chaque femme, différents groupes de jihadistes se succédant trois fois par jour. « Ils nous traitent comme des esclaves. Ces hommes nous battent et nous menacent de mort si nous osons résister. Parfois j’espère qu’ils me frappent assez fort pour me tuer », relate Mayat.

Marquées à vie
Les violeurs sont tantôt des combattants vieux et aguérris, tantôt de très jeunes soldats qui viennent d’arriver de Syrie. « Si ces tortures devaient prendre fin un jour, ma vie sera toujours marquée par les horreurs qui ont eu lieu ici. Même si je devais survivre à tout cela, je ne sais pas comment je pourrais rayer de ma mémoire les abominations dont j’ai été l’objet », témoigne encore l’adolescente.

Supplier d’être abattues
« Nous avons déjà demandé à de nombreuses reprises à nos geôliers de nous exécuter. Mais ils refusent car apparemment nous avons trop de « valeur » pour eux. Nous sommes leur butin de guerre, leurs choses. Mon seul espoir est que les Peshmerga (combattants kurdes armés) viennent nous délivrer. Je sais que les Américains bombardent. Je veux qu’ils se dépêchent et éradiquent l’EI parce que je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir supporter tout ça. Ils ont déjà assassiné mon corps. Maintenant ils vont tuer mon âme », conclut Mayat, 17 ans, pour achever son déchirant témoignage.

 

Source The Independent

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