Les grandes dates de la vie de Nelson Mandela sont au cœur d’un nouveau musical baptisé Opéra Amandla. Jeudi 18 juillet, la troupe et son auteur compositeur, Jean-Pierre Hadida, dévoileront, à l’occasion d’un showcase, les premiers extraits de ce spectacle hommage sous la Pyramide inversée du Carrousel du Louvre.
Jeudi prochain, vous présenterez, les premiers extraits d’Opéra Amandla. A quoi peut-on s’attendre ?
Une quinzaine de danseurs, chanteurs et comédiens interprèteront six extraits d’Opéra Amandla, une histoire d’amour impossible entre une jeune blanche et un jeune noir sur fond d’apartheid. Un spectacle qui traverse les grandes dates de la vie de Nelson Mandela. Ce dernier sera monté dans son intégralité début 2014.
L’état de santé de Nelson Mandela ajoute-t-il une pression particulière ?
Nous serions tellement heureux de pouvoir présenter ce spectacle de son vivant. Nous avons voulu marquer la date du 18 juillet, car, c’est non seulement sa date anniversaire ainsi que la date de la journée internationale Nelson Mandela. Compte tenu de l’actualité (Nelson Mandela est hospitalisé depuis le 8 juin dans un état critique ndlr), le showcase sera plus sobre que la version finale. Nous voulons respecter une certaine retenue.
Après avoir monté une comédie musicale autour d’Anne Frank, quel a été l’élément déclencheur de ce spectacle autour de Nelson Mandela ?
Le travail sur Anne le Musical, nous a permis à Francine Disegni, mon associée, et moi-même de voir à quel point le musical, avec son langage universel, permet de faire tomber les barrières et rapprocher les gens. Parfois, un petit schéma vaut mieux qu’un long discours. A mon sens, le musical a cette efficacité et la musique sud-africaine s’y prête tout particulièrement.
Ensuite, il y a eu le soutien de Fodé Sylla, président de la fédération internationale de SOS Racisme qui a lui-même rencontré Nelson Mandela. Lors de cette rencontre, Fodé Sylla s’est souvenu avoir dit à Nelson Mandela : « Vous avez eu une belle vie ». Nelson Mandela lui a répondu : « Nous avons tous une belle vie ». A partir de là, nous avons voulu dans cette création rendre, non seulement, hommage à cette grande figure historique, mais aussi aux milliers d’anonymes qui ont combattu l’apartheid.
Comment la petite histoire rencontre-t-elle la grande dans Opéra Amandla ?
J’ai eu envie de raconter une histoire d’amour impossible, dans la lignée de Roméo et Juliette, sur fond d’apartheid. Opéra Amandla retrace l’histoire d’Arthur, un sud-africain noir qui a grandi dans la ferme d’un Afrikaner et celle de Léna, fille de cet Afrikaner. Leur histoire, leurs combats, leurs envies suivent les grandes dates de la vie de Nelson Mandela.
Quelles grandes dates de la vie de Nelson Mandela évoquez-vous ?
La création du premier cabinet d’avocat noir qu’a monté Nelson Mandela dans les années 1950. Son militantisme pacifique au sein de l’ANC toujours dans les années 1950. Nous évoquons, également, le massacre de Sharpeville. Le 21 mars 1960, dans le bidonville de Sharpeville, la police a ouvert le feu sur un défilé de manifestants pacifiques faisant de nombreux mort. C’est à partir de cette date que l’opinion internationale s’est mobilisée et que Nelson Mandela est entré en résistance et dans la clandestinité. Nous revenons sur sa vie en clandestinité puis son emprisonnement en 1962 et ses 27 années de détention d’abord au Cap puis à Robben Island. Nous revenons, également, sur sa libération, l’abolition de l’apartheid et son statut d’homme de la réconciliation.
Comment avez-vous travaillé pour écrire cet opéra ?
J’ai bien évidemment lu Un long chemin pour la liberté de Nelson Mandela mais aussi Une saison sèche et blanche d’André Brink. Je me suis inspiré de cette littérature.
Doit-on parler d’opéra ou de comédie musicale ?
Je ne voulais pas tomber dans l’aspect "comédie" de la comédie musicale. L’intitulé "opéra" donne ses lettres de noblesse à ce sujet mais la composition entremêle de la musique d’aujourd’hui, clin d’œil aux grandes comédies musicales de Broadway, et de la musique et des chants zoulous. Opéra Amandla comptera trente-cinq titres dans un esprit de Broadway. Le travail musical fait sur ce spectacle se rapproche du travail qu’a pu faire Elton John pour Le roi lion.
A quoi va ressembler la version finale d’Opéra Amandla ?
A douze tableaux, des chorégraphies à la fois universelles, africaines, indiennes, contemporaines ponctuées de projections et d’images d’archive. Opéra Amandla sera interprété par une distribution multiculturelle à l’instar de la « nation arc en ciel » telle que l’avait surnommée l’archevêque Desmond Tutu, autre grande figure de la lutte anti-apartheid.
Que représente, selon vous, Nelson Mandela ?
C’est l’homme de la réconciliation, l’homme providentiel auquel tout le monde s’accroche qui plus est aujourd’hui avec l’actualité que l’on connait. Celui qui a évité une potentielle guerre civile grâce à son message de paix et de pardon. C’est ce message que l’on veut transmettre. Rappeler tout le travail qu’il a fait.
Showcase Opéra Amandla, le 18 juillet à 18h30 sous la Pyramide du Carrousel du Louvre. Entrée libre.
Commentaires
Publier un nouveau commentaire