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JO 2016 : un judoka égyptien refuse de serrer la main de son adversaire israélien

JO 2016 : un judoka égyptien refuse de serrer la main de son adversaire israélien

 

 

LE MONDE | Par Anthony Hernandez (à Rio de Janeiro, Brésil)

 

Sur le tatami, pendant le combat, il n’y a pas vraiment eu match. Une fois son ippon réussi sur l’Egyptien Islam El-Shehaby, l’Israélien Or Sasson a essuyé un refus dans sa tentative de serrer la main de son adversaire. Les huées de la bouillante Carioca Arena 2 ne se sont pas fait attendre. Dans les coulisses, El-Shehaby est passé sans s’arrêter malgré les demandes de quelques journalistes israéliens.

 

Le judoka avait également refusé d’effectuer le traditionnel salut (en s’inclinant) et l’arbitre a été contraint de le rappeler à l’ordre pour qu’il s’exécute. « Son attitude sera examinée après les Jeuxpour voir si des mesures additionnelles doivent être prises (...) Dans le passé, il n’est pas sûr qu’un tel combat aurait eu lieu. C’est déjà un grand progrès que les pays arabes acceptent decombattre contre Israël », a commenté un porte-parole de la Fédération internationale de judo (IJF) dans un courrier électronique transmis à l’AFP.

 

Le tirage au sort avait opposé l’Egyptien et l’Israélien dès le premier tour du tournoi des poids lourds (+100 kg). L’Egypte avait choisi de faire disputer le combat à son judoka alors que le plus souvent les combattants de pays arabes refusent d’affronter des adversaires israéliens.

 

« Ce qu’il a fait est un comportement personnel. Nous lui avons répété plusieurs fois de respecter l’esprit sportif, de ne pas violer les règles et de ne pas se soumettre aux pressions », a expliqué le président du Comité olympique égyptien Hesham Hatab, soulignant que « les pressions de la part des médias égyptiens et arabes étaient très importantes ».

 

Le boycott du match refusé par le président du Comité olympique égyptien

 

Avant le combat, un débat public avait eu lieu en Egypte : certaines voix demandaient le boycott de ce match, d’autres militaient pour qu’il se tienne. C’est finalement le président du Comité olympique égyptien, Hesham Mhoamed Tawfek Hatab, ainsi que le ministre de la jeunesse et des sports, Khaled Abdel Aziz, qui avaient tranché. Sur CNN, le ministre avait déclaré que les sportifs de son pays devaient « accepter de concourir contre n’importe qui, étant donné que nous sommes sous la bannière olympique ».

 

 

Depuis le début des Jeux, deux autres incidents se sont produits. De gros soupçons pèsent sur la blessure mystérieuse d’une judoka saoudienne, dont le pays n’entretient pas de relations diplomatiques avec Israël. Peu avant son premier tour dimanche face à une Mauricienne, Joud Fahmy avait subitement déclaré forfait. Au deuxième tour, en cas de succès, elle aurait rencontré une athlète israélienne, Gili Cohen. « Les boycotts se font toujours d’un côté, en général au premier tour. Si maintenant, ils se font même dans l’optique d’un deuxième tour… », réagissait le journaliste d’Israel Hayom Michael Sagui.

 

Durant la cérémonie d’ouverture, l’incident diplomatique avait déjà été évité de justesse. Au départ : une erreur incongrue, celle du comité d’organisation, qui avait placé la délégation israélienne dans le même bus que son homologue libanaise. Le chef de la délégation de ce pays du Proche-Orient, Salim Al-Haj Nicolas, aurait refusé de laisser monter les athlètes israéliens, demandant au chauffeur de fermer les portes. Finalement un autre bus a récupéré la délégation.

 

Après un remontage de bretelles du CIO, la situation s’est normalisée. « J’ai parlé ensuite au chef de la délégation libanaise. Il m’a dit que cela n’avait rien de politique, que le bus était trop petit et qu’il n’y avait aucun problème avec les sportifs israéliens », confie Michael Sagui. Par le passé, un judoka iranien avait refusé en 2004 à Athènes d’affronter un adversaire israélien. En 2008, c’est un nageur du même pays qui avait renoncé à une série dans laquelle se trouvait un nageur israélien.

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