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L’ex-président israélien reconnu coupable de viols

 

L'ex-président israélien reconnu coupable de viols

Moshé Katzav, 65 ans, qui a quitté le pouvoir en 2007, a été reconnu coupable jeudi de deux viols sur une de ses employées, à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990. Il risque jusqu'à seize ans de prison.

«Votre version des faits est un tissu de mensonges», a dénoncé le juge. Un tribunal de Tel Aviv a reconnu coupable jeudi l'ex-chef d'Etat israélien Moshé Katzav de deux viols, sur une de ses employées, A., à l'époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990. L'ancien président israélien de 65 ans, qui a démissionné en 2007, a également été reconnu coupable d'obstruction à la justice, d'agression sexuelle sur H. et d'harcèlement sur L., deux femmes travaillant à la présidence. Cette figure du Likoud a seulement été blanchie de l'accusation de harcèlement sur un témoin. Sa peine sera annoncée en janvier. Il risque jusqu'à 16 ans de prison. A l'énoncé du verdict, Moshé Katzav a blêmi, lançant «non, non !» tandis que ses fils se sont écriés «ce n'est pas vrai !».

L'audience de jeudi intervient douze ans après les faits dénoncés par A. et conclut quatre ans d'instruction. C'est Moshé Katsav lui-même qui a fait éclater le scandale. Durant l'été 2006, il se plaint auprès du procureur général d'être la cible d'une tentative de chantage d' A., une de ses anciennes secrétaires qui l'accuse faussement, selon lui, de l'avoir violée dans son bureau de Tel-Aviv puis dans un hôtel de Jérusalem. La police ouvre une enquête. Mais il s'avère très vite que le président a en fait tenté d'intimider cette jeune femme pour la faire taire. La secrétaire porte plainte. Deux autres jeunes femmes accusent alors à leur tour Moshé Katzav, d'agressions et de harcèlements sexuels répétés sous forme de remarques douteuses, d'étreintes et de baisers forcés. Le président proclame son innocence et affirme qu'il est la cible d'un «d'une chasse à l'homme», orchestrée par le conseiller juridique du gouvernement d'alors, Menahem Mazouz, la police, les hommes politiques et la presse. Mais les révélations se multiplient, le contraignant à la démission.

 

Moshé Katzav a refusé de plaider coupable

 

Le président du tribunal, le juge George Kara, a en partie attribué la sévérité du jugement à la stratégie de Moshé Katsav. Dans un premier temps, le procureur général, qui doutait des témoignages des plaignantes, avait trouvé avec les avocats du politicien un arrangement en vertu duquel l'ex-président ne serait pas poursuivi pour viol, mais plaiderait coupable pour les délits moins graves. Cet accord, qui se serait sûrement terminé par du sursis, avait déclenché la colère des organisations féminines. Mais Moshé Katzav s'était ensuite persuadé de pouvoir prouver son innocence et avait refusé de plaider coupable pour quelque délit que ce soit.

«Avec le temps, de nouveaux éléments sont venus étayer les accusations de A. . Même si celles-ci ont été exprimées tardivement, cela ne prouve pas qu'elles ont été fabriquées.», a pointé George Kara. De nombreux témoins ont confirmé les allégations de A. , comme celles de L., une volontaire du service national âgée de 18 ans au moment des faits. Les juges ont affirmé que Katsav ne disposait d'aucun alibi ou proches suggérant une liaison romantique avec A. «Quand celle-ci a refusé de répondre à ses avances, l'accusé a commencé à se venger. Son refus a été prouvé. Elle s'est débattue sur le sol, et l'accusé a eu recours à la force ainsi qu'à la violence» a révélé le juge. L'ancien chef de l'Etat aurait même fait pression sur les trois femmes pour qu'elles lui écrivent des lettres d'amour afin de faire croire que les attouchements étaient consensuels.

 

Nétanyahou : «Un triste jour pour Israël»

 

Moshé Katzav peut faire appel devant la Cour suprême, mais ses chances de succès sont nulles, selon les experts. Il n'a désormais plus le droit de quitter Israël et a été contraint de remettre son passeport aux autorités. «Je salue les plaignantes. Ce n'est pas un jour heureux pour notre nation mais aujourd'hui nous montre la force de la démocratie israélienne. Même les présidents peuvent être amenés devant la justice quand cela est nécessaire», a commenté un des procureurs de l'affaire.

«C'est un jour triste pour l'Etat d'Israël et ses citoyens, mais le tribunal a adressé aujourd'hui un message très clair sur l'égalité de tous devant la loi», lui a fait écho le premier ministre Benjamin Nétanyahou. En revanche, un des fils de Ktsav a estimé que «le jugement ne faisait pas honneur à l'éthique» du pays. «Les juges dans ce dossier n'ont écouté que leurs sentiments, la nation doit savoir que son huitième président est innocent», a-t-il déclaré. 

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