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LA GOULETTE - Le paradis des grands et des petits, par Patricia

LA GOULETTE - Le paradis des grands et des petits, par Patricia
 

 

 

Le soleil se couchait, on pouvait l'apercevoir entre deux immeubles, cette grosse boule rouge qui disparaissait tout doucement dans les profondeurs. Nous venions de nous lever d'une longue sieste, l'odeur de la mer collait encore sur notre peau, nous avions hâte de sortir et rencontrer nos amies, nos robes de cotonnade étaient de couleurs, ce qui faisait ressortir notre bronzage d'été, elles étaient a fleurs ou en vichy ou décorées de nids d'abeilles, on ne s'éloignait pas.

Le long des petites ruelles, les odeurs de fleurs égayaient nos cœurs, une odeur de roses et d'églantines, un vent doux sifflait sur nos visages brules par le soleil mais tellement beaux et de bonne mine.

Ici les bus ne passaient pas, on pouvait voir la calèche au cheval guidée par un italien Umberto ou des grands se plaisaient a faire le tour de la Goulette sur notre passage.

On s'arrêtait prendre un bomboloni ou un paquet de frites salees. Nous longions la rue du café vert jusqu a l'ancien petit port de la Goulette avec quelques pièces dans nos poches de nouveau les odeurs se mêlaient ce qui nous ravivait : jasmins 'feul ',  mais grilles{katania}, 'tabouna avec les petites olives noires de Grece 'les graines de lin salées {malh ou bnina} 'glibettes ...

Nous nous attardions chez le marchand de jouets ambulant poste en face du café vert, ils vendaient toutes sortes de bric abrac en jouet ainsi que des fils a scoubidou. A ses cotes se trouvait la charrette au nougat.

Les gens au café vert étaient attables avec un cidre ou un café arabe ou thé au pignon pour toute une soirée nous savions que nous n avions aucune chance de trouver une place. Le soir tombe, chacun scrutait l autre très discrètement en faisant un salut de la tête
Presque tout le monde se connaissait, plus particulièrement les grands les jeunes allaient s assoir contre le mur d en face le café vert que l on nommait ' le mur des lamentations' le peu d argent de poche que les parents leur remettaient, ils le gardaient pour aller dans une boite de nuit a la Marsa ou alors s attabler pour une brik a l'œuf.

Passé le café vert , nous observions les gens assis au pas de leur porte sur des chaises longues colorées, un jasmin a la main et de l'autre leur éventail. Ils étaient quelques uns, habilles de jeuba {djelaba} et de savates {beulgha de peau de chèvre, les restaurants étaient pleins: poissons complets ' entrecôte et spaghettis' grillades et chips ou tout simplement une kemia

Le temps nous paraissait toujours trop court pendant les vacances et vers la fin c'était d autres odeurs qui faisaient notre joie: cartable et cahiers neufs ainsi que de nouveaux tabliers d école.

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on s y voit tellement....

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