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La sortie d’EGYPTE vue par MEIHA, ma grand-mere, par Albert Simeoni

La sortie d’EGYPTE vue par MEIHA, ma grand-mere,  z’al.

‘…Chouf ye ouldi, Eh’né cadin e’kè ouél béb dac… ! EchkouuuuN… ??
‘…Regarde mon fils, alors que nous étions assis toute la famille dans le salon, on entend frapper à la porte….QUI C’ESSSSSSSST…. ?’)
‘…E’ne MOUCHI ould MRIDEKH….Hel…. !
( C’est moi Moise le fils de Mridekh…Ouvre… !’)
‘..Ech’téme yé Mouchi, khdoudéc mham’rin… ?’
(‘…Attends Moise, mais dis moi comment se fait t’il que tes joues soient rouges… ?’)
‘…E’ye hadar nef’chéc enti ouél famiglia… !’
(‘…Allez prépare toi, toi et ta famille… !’)
‘…AllaiIIIIch… ?’
(‘…PourquoIIIIIIIIIIIIi…. ?’)
‘…El âdou ourana…. !’
(‘…L’ennemi est derrière nous… !’)

Meiha, ses enfants et son époux s’habillent en catimini et sortent avec qqs baluchons.
Dehors, une foule immense, des juifs du quartier de la Hara, suit Moche. Parmi cette jmââ,( bande) des enfants pleurent, des vieux sanglotent. Une foule trainant valises et couffins. Certains tirent des ânes, d’autres portent des cages à poules, des agneaux, certains de grands canouns, des bidons d’eau etc…Plus de 1000 juifs suivent Moche qui avec beaucoup d’aisance avance vers l’inconnu. Il semble implorer le ciel à mesure qu’il avance.

Deidou le fou leur lance
‘…ECHBIKOM…. ? ECHKOUN MET…. !’ Mais qu’avez-vous mais qui est mort… ?’)
Khanazat le prend par le collet et le fait entrer dans la queue leu leu.

‘..Eh’né méchin, ouéhed oura ouehed, Chouââ rajli jé mââ ou callou…’.’ ….Ye Mouchi brass dinéc ouine méchin… ?’

(‘..Nous marchions à la queue leu leu, Choua mon époux lui lance…’ Eh Moise, par ta religion où allons nous… ?’ Moise ‘…Il nous faut sortir du gueto, l’ennemi nous poursuit… !’ Elle ‘…Bon dis moi où allons nous… ?’ ‘ Suis moi et c’est tout… !’)

Mouchi
‘…Lejjém ne rer’jou mél harra, el adwen fi jorotné…. !’ Moise.
‘…Mnih kolli ouine méchin… ?’ Elle.
‘..YEZZI FI OUINE MECHIN…. ? Tebââ’ni ché tout… !’ Lui.

(‘… CESSE DE REPETER MAIS OU VAS T’EN…. ! Suis-moi… ! Ché tout… !)

La nuit se passe. Et notre HARRA plus de 1000 personnes rentre dans la Goulette. Elle fait une pause de qqs heures et au petit matin, elle repart vers l’inconnu. On voit de la poussière monter dans l’horizon.
‘…Euch’coun fi jorotné ye MOUCHI…. ?’ Meiha.
‘…Mais qui nous suit enfin…. ?’
‘..AÂWEDDA…. !El ââd’ouén… ! Rabec… !’
‘…REPETE….. ! Les ennemis… !’ Juron.

Le grand groupe marche…. Marche sans s’arrêter, bravant la nuit froide, le vent glacé , la neige et la pluie de la campagne. Beaucoup d’entre eux sont épuisés mais la foi leur fait tenir bon. Enfin des lumières au loin. La ville de Béja là ou les béjaouias attendent la fameuse poule. Qui n’est jamais venue d’ailleurs. Emile Tubiana mon ancien ami et qui a prit la fuite depuis, en sait qq chose mais il en garde le secret de cette foutue poule que personne n’a vue.
Moche tjs guidant sa smala décide d’une halte. Alors que les ââd’ouén sont à qqs kilomètres du campement. Il rassure ses jeunes, adultes et vieillards.

‘..Mé tkhefouch, rabi myane… !’
‘..N’ayez crainte, D ieu est avec nous… ! Radcom.( Juron encore)

Nos marcheurs sont rassurés. Ils font confiance à Moché.

‘…Chouffe ye ouldi, e’ne bssakaye… ! Melle mââ Mouchi hatta él bouratij’mou mchew… !’
‘…Regarde mon fils, moi déjà j’ai mal aux pieds… !Mais avec Moise même les rhumatismes se sont évanouis… !’)
‘…Oussélné fi Béja…§ Ou’me ché’ffouné él Bejéouias hallouné bibénem… ! Rtahne ou Kliné hatte khrina, tfedina… !’
(‘…On arrive à Béja… ! Les Béjaouas nous voyons dans quel état nous étions, nous ont accueilli les bras ouverts… ! On a bu mangé, chier et reposé jusqu’à s’en rassasier… !’)
Fél sbah….’ Eh’ne kadin nekh’chlou oujouné ou Mouche jé fi ghassra kbira… !’

( ‘…Au petit matin alors que nous étions entrain de faire nos petites toilettes, Moise arrive avec une grande angoisse… !’)
‘..E’ye ouffét la récréation…Lejjem fi louél neb’kaw bahda él oued SI ZMAIMER… !’

(‘…Allez la récré est terminée… ! Il faut que nous soyons à midi pile devant l’oued DES PETITS POISSONS SALES ET FUMES… !’)
Toute la tribu des HARAISTES se posait des questions. Les juifs Bejaouias ont décidé de grossir le grand peloton des JUIFS HARAISTES. Il comptait à présent 20 000 juifs. Après une longue marche, le peloton du tour de PAQUE arrive enfin devant l’OUED. Alors que les ââ’douénes sont à quelques centaines de mètres. Mouché se retourne et dit

‘…Voilà nous sommes arrivés… !’ Enti ye Chmyâne mech él mé chouf loucen berdé… !’
(‘….Toi Chimon, tu vas tâter l’eau voir sil elle est froide… !’)
Chmiyane le fils de Haim trouba mta guez (cor de trompette à cause de son nez) , se déchausse et pose un pied dans l’eau glacée de la ZMAIMRA.

‘…BERDAAAAAAAA…. !’
(‘…ELLE EST GLACIAAAAAAALE… !’)

Moché ‘…Mnih euchkeut chwiye, teoua él adwouen yess’maouné… !’

(‘….Bon, tais toi, tu vas alerter les ennemis… !’)
Des bruits de galops de chevaux se font entendre. Alors Moche implorant le ciel, lève les bras vers le ciel et là, l’oued comme par magie se retire un peu.
‘…MOUCHE…ECH NAAMLOU TEOUE… ? Maiha.
(‘…Moise nous faisons quoi maintenant… ?’
‘…Kadem ou chéd yé rajléc… !’
(‘…Avance et tiens la main de ton époux… !’)

Toute la smala passe tandis que les ââ’dwouén tente de franchir l’oued sans succès. Alors le chef des Aâdouéne ‘…Arefta, ourass sidi ISIS arefta… ! Loucen khdiné el TGM qénè nouss’lou gbél ménem.
(‘…Je savais, sur ISIS, je le savais… !’ Si on avait prit le TGM, nous serions arrivés avant eux pour passer le fleuve… !’)
Lorsqu’on rate l’horaire précis d’un train Goulettois, on se retrouve forcément en retard d’une cause gagnée par les HARAOUITES JUIFS.

HAG SAMEAH ET LI A …….TRAM.NOT.

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