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La Tunisie, seul pays arabe à instaurer l'égalité entre citoyens et citoyennes

La Tunisie, seul pays arabe à instaurer l'égalité entre citoyens et citoyennes

Par Emeline Le Naour

 

 

C'est une première dans le monde arabe. Et un soulagement pour les Tunisiennes. Lundi, la Tunisie a inscrit l'égalité entre les citoyens et les citoyennes dans sa constitution.  « C'est un grand pas en avant », veut croire Bochra Belhaj Hmida, cofondatrice de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD). L’avocate aurait bien sûr préféré une référence à « l’égalité totale entre les sexes », que réclamaient les associations féministes. Mais elle se réjouit  néanmoins. « C’est une bonne ébauche pour éradiquer la discrimination entre les sexes », renchérit cette militante. 

Human Rights Watch et Amnesty International se sont montrées, elles, plus critiques. Les ONG jugent la formule « citoyens et citoyennes » trop réductrice. « La Constitution devrait préciser que les hommes et les femmes sont égaux et ont droit à la pleine égalité en droit et en fait », affirment les organisations. Elles souhaitent aussi que la non-discrimination soit élargie aux raisons « de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre ».

C’est d’ailleurs une première dans le monde arabe où, au regard de la loi, femmes et hommes se trouvent rarement sur un pied d’égalité. La plupart des pays n’accordent pas la possibilité du divorce par consentement mutuel, la liberté de circulation, ou encore l’égalité en matière d’héritage. Depuis son indépendance et l'adoption de la Constitution de 1956, le pays fait figure d'exemple en la matière, ayant attribué le plus de droits aux femmes.

Mais, depuis le printemps arabe et l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda, le sort des Tunisiennes restait incertain. Cette petite révolution constitutive, fruit d’un consensus entre le parti au pouvoir et les courants progressistes, a suscité d’âpres débats à l’assemblée. Ennahda a été obligé de se « plier » à la vision moderne de la Tunisie en matière de droits des femmes. Le gouvernement a donc fini par faire marche arrière sur la question de leur statut, non sans avoir tenté, en août 2013, d’inscrire la notion de « complémentarité » entre hommes et femmes. Une décision qui avait fait descendre dans la rue les Tunisiennes pendant plusieurs jours pour obtenir le recul du gouvernement. Pour l’avocate, cette volte-face est synonyme d’espoir, car « cela prouve qu’il faut continuer de militer, et ne pas baisser les bras. Les femmes ont fini par gagner. »

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