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Le nucléaire iranien et l’AIEA Par Jean Claude Zerbib

Le nucléaire iranien et l’AIEA(1ère de 2 parties)(info # 010506/14)[Analyse]

Par Jean Claude Zerbib

 

L’uranium est un élément chimique naturel qui est extrait, suivant les types de gisements, dans des carrières "à ciel ouvert" ou dans des mines souterraines. Cet élément, 1,67 fois plus lourd que le plomb, est constitué de 3 isotopes (234, 235 et 238) mais seul l’uranium 235 (235U) est recherché pour sa propriété de se couper en 2 ou 3 morceaux, en libérant beaucoup d’énergie lorsqu’il est bombardé par des neutrons.

 

Ce phénomène physique (appelé "fission" nucléaire) est très rapidement passé des expériences de laboratoire (dès 1938) à la construction du premier réacteur en décembre 1942, puis à celle d’une arme redoutable, lancée sur Hiroshima le 6 août 1945.

 

La teneur pondérale en isotope 235 de l’uranium naturel est très faible : 0,71% (soit 7,1kg d’235U par tonne). S’il faut environ 20kg d’uranium 235 pour faire une bombe1, soit la quantité présente dans quelques 3 tonnes d’uranium naturel, la solution de l’enrichissement artificielde l’uranium naturel en isotope 235 s’est imposée afin de réduire la masse des bombes.

 

Ce sont donc des teneurs supérieures à 90% qui sont utilisées dans une arme, soit des concentrations plus de 130 fois supérieures à la teneur naturelle.

 

Deux techniques d’enrichissement ont atteint un développement industriel, mais c’est la "centrifugation" qui s’impose aujourd’hui, car elle est 50 fois moins gourmande en énergie électrique que la "diffusion gazeuse". Elle permet aussi de réaliser des installations de petite taille et de formes banales, ce qui a facilité la prolifération nucléaire. C’est la diffusion qui a été choisie par les Pakistanais pour réaliser leur bombe. Une technique et des matériels qu’ils ont ensuite vendus aux Libyens et aux Iraniens.

 

L’Iran soutient que tous ses efforts en matière d’enrichissement ne visent qu’à fabriquer de l’uranium enrichi nécessaire au combustible du réacteur de Téhéran2, utilisé pour produire des radionucléides à usage médical (diagnostic de cancers, de pathologies cardiaques et radiothérapie, ou curiethérapie de certains cancers). Le cœur de ce réacteur doit comporter environ 30kg d’uranium enrichi3 à 20% en uranium 235.

 

L’Iran possède également un réacteur4 électronucléaire de 915 mégawatts, mais le combustible "neuf" est contractuellement fourni par les Russes, qui le récupèrent une fois "usé" afin d’éviter la récupération du plutonium produit dans le combustible.

 

Le seul argument recevable de la part de l’Iran serait donc un enrichissement de l’uranium en vue de la fabrication du combustible utilisé dans le réacteur piscine de Téhéran qui n’est plus très jeune (47 ans). Mais il est difficile de croire que l’Iran fasse autant d’investissements lourds, prenne autant de risques économiques et politiques en affrontant les grands de ce monde, uniquement pour alimenter un réacteur de recherche5 avec un combustible que plusieurs pays achètent sur le marché international, comme l’Iran pourrait le faire.

 

L’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) sait depuis juin 20036 que l’Iran a triché depuis plusieurs années (depuis 18 ans pour la centrifugation), en ne respectant pas les accords signés avec l’Agence7, en camouflant ses importations de matières premières et en ne déclarant pas un nombre important d’activités nucléaires clandestines8, qui couvraient la quasi-totalité de ce que l’on appelle le "cycle nucléaire".

 

Les préoccupations prennent corps lorsque l’AIEA découvre, le 26 août 2003, sur le site de Natanz, des traces d'uranium enrichi "supérieures aux normes civiles" (un enrichissement supérieur aux teneurs utilisées dans les réacteurs électronucléaires civils qui sont de 3 à 4% environ).

 

Depuis 2003, l’AIEA publie chaque année un important rapport relatif à d’anciennes et nouvelles révélations que l’Iran ne daigne pas toujours prendre en considération. Téhéran envoie parfois quelques lettres en réponse aux questions de l’Agence, mais la véracité de leur contenu est souvent mise en doute par les experts basés à Vienne.

 

Les activités nucléaires iraniennes cachées comprennent l’extraction d’uranium, le traitement, la conversion9 sous forme gazeusede l'uranium, puis son enrichissement ; la fabrication du combustible, la production d'eau lourde (depuis 2006 à Arak) et la construction d’un réacteur plutonigène à eau lourde10 de 40 mégawatts.

 

L’irradiation neutronique de cibles d’oxyde d’uranium suivie d’essais d’extraction du plutonium produit ont également été conduits dans des "cellules chaudes" blindées non-déclarées. Toutes ces activités sont compatibles avec l’exploration des deux voies d’accès à la mise au point d’une arme utilisant de l’uranium enrichi ou du plutonium.

 

Au cycle du combustible nucléaire à usages civil et militaire, s’ajoutent des activités à visées purement militaires comme :

 

La fabrication de polonium 210, car en associant cette substance radioactive à une cible de lithium, l’on d’obtient le flux de neutrons qui constitue l’allumette neutronique d’une bombe

 

La mise au point de détonateurs d’explosifs classiques, mais très spécifiques, utilisés uniquement dans la mise en œuvre des bombes à uranium et à plutonium. Cette information a été déduite par les inspecteurs de l’AIEA sur la base d’analyses de dossiers en septembre 2013.

 

Ce dernier point important avait été soulevé dès le 25 février 2008 par le directeur général adjoint de l'AIEA, le Finlandais Olli Heinonen, lors d'une présentation à huis clos11 devant des représentants des missions étrangères auprès du siège de l'Agence. M. Heinonen avait présenté la description d'un système de détonateurs reliés à une distance de 10 km à un puits de 400 m de profondeur (confirmé par l’examen de clichés satellites par des inspecteurs de l’AIEA).

 

Heinonen avait également démontré que les caractéristiques du missile iranien Shahab-3, consistaient à exploser à une altitude d'environ 600 m. Il a affirmé qu'une telle altitude n'était compatible qu'avec l'emploi d'une charge nucléaire12. Ce point continue d’inquiéter l’AIEA, l’Agence l’a signalé dans son rapport13 du 30/08/2012 (GOV/2012/37 paragraphe 38).

 

Le rapport AIEA14 de novembre 2011 rappelait à l’Iran que les mesures exigées dans les résolutions de l’Agence (dix d’entre elles sont restées sans suite entre 2003 et 2009) avaient "un effet contraignant". Ce document signalait que le matériel utilisé avec ces explosifs ne correspondait à aucun usage civil ni même à aucune utilité militaire conventionnelle connue. Une annexe de 12 pages décrit le détail de ces "activités militaires possibles" comme le dit l’AIEA avec une prudence très diplomatique, tout en évoquant ses "sérieuses inquiétudes" (paragraphe 53).

 

Ainsi, à des niveaux d’achèvement divers, tout l’arsenal permettant de réaliser une bombe à uranium enrichi ainsi qu’une autre au plutonium (même si l’Iran est très loin de l’avancée atteinte pour l’uranium) et de la lancer, a donc été mis en œuvre par les Iraniens. Une série d’activités nucléaires clandestines qui dépassent très largement le seul enrichissement de l’uranium, qui, bien que très important, n’est en fait que la partie émergée de l’iceberg nucléaire iranien.

 

 

Les négociations de l’Iran avec les grandes puissances

 

Le rapport de février 2014 de l’AIEA sur l’Iran15, décrit les mesures acceptées par ce pays dans le cadre d’un accord (dit des "5+1" ou des "3E+3"), passé en plusieurs étapes avec les cinq puissances mondiales : les Etats-Unis, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, la Chine + l’Allemagne (soit 3 européens + 3).

 

Après avoir dévoilé des informations sur ses activités nucléaires secrètes dans six lettres adressées à l’AIEA entre décembre 2013 et février 2014, l’Iran vient de s’engager à ne plus enrichir d’uranium dans ses deux sites de production : l’installation pilote d’enrichissement du combustible de Natanz (IPEC) et celle souterraine de Fordou (IECF), construite près de Qom, une ville sainte pour les Iraniens.

 

Le rapport de 2014 de l’AIEA développe six points éclaircis par les lettres de l’Iran adressées à l’AIEA, mais fournit des demandes d’éclaircissement en ce qui concerne sept autres points. Les deux premiers parmi ceux-ci portent sur une autorisation donnée aux inspecteurs de l’AIEA pour des "accès règlementés" dans l’usine d’eau lourde d’Arak, la mine d’uranium de Gchine et les ateliers de production, d’assemblage et d’entreposage des centrifugeuses.

 

Il faut connaître le langage codé des textes de l’AIEA pour traduire en termes clairs ce que recouvrent les termes d’"accès règlementé" : ils excluent en pratique les visites "inopinées" des inspecteurs de l’AIEA et toute incursion dans des parties de l’installation qui leur paraitraient utiles lors de la visite. Ce sont donc des visites très verrouillées, stipulant un jour, une heure et un espace limité, convenues après une négociation difficile.

 

Cette liberté laissée aux Iraniens permet de fixer une date qui leur donne du temps pour la mise en œuvre des camouflages, tout en pouvant interdire la visite des zones difficiles à cacher. Un cauchemar donc pour les inspecteurs de l’AIEA, qui donnent à l’Iran l’alibi d’avoir été officiellement contrôlé, tout en sachant que leurs contrôles laissent des zones d’ombres. Il leur faut alors traquer les incohérences du discours en les confrontant avec ce qu’ils ont vu, aux données techniques recueillies et aux résultats d’analyses radioactives des multiples prélèvements effectués sur les lieux visités. La version nucléaire du jeu du chat et de la souris.

 

C’est ainsi qu’ils ont découvert, par exemple, à la lecture des dossiers disponibles, que des échantillons de bismuth avaient été irradiés pour produire du polonium 210 (en 2003) ou la présence de particules d'uranium naturel et hautement enrichi dans les échantillons prélevés sur des équipements, à l'Université technique, en janvier 200616 (GOV/2006/53paragr. 24).

 

Les quatre autres points du rapport de 2014 font référence à l’annonce officielle par l’Iran de projets de construction de nouvelles installations nucléaires (un réacteur de recherche, le recensement de zones pour ériger de nouvelles centrales nucléaires, la réalisation de dix installations supplémentaires d’enrichissement de l’uranium) et à des informations complémentaires sur l’enrichissement par "laser".

 

Après autant d’efforts engagés par les grandes puissances pour arrêter la production des deux installations d’enrichissement existantes, l’annonce de la construction de dix nouvelles installations est stupéfiante. Alors que l’Iran s’engage à ne plus enrichir au-delà de 5% et à diluer ou à convertir les quantités disponibles enrichies à plus de 5%, quelle cohérence peut-on trouver entre ces arrêts de production avec l’annonce de ce spectaculaire accroissement des capacités d’enrichissement ?

 

Quant au dernier point, relatif à l’enrichissement "laser", il est une "signature" de plus qui indique la volonté de l’Iran de construire une arme au plutonium. Même si les Iraniens affirment que ces recherches et développements se sont achevés en 2003 (l’Iran travaillait depuis 12 ans sur la séparation laser) et qu’aucun équipement n’a été conçu ou préparé pour être utilisé par la suite (lettre du 18/01/2014), quelle confiance peut-on apporter à ces dires lorsque les inspecteurs de l’AIEA ne disposent pas de la possibilité de conduire des contrôles inopinés ?

 

Pour faire de l'enrichissement isotopique, deux techniques ont été développées industriellement : la diffusion gazeuse et la centrifugation. La France et les USA ont tenté une 3ème technique, celle de "l'excitation laser17". Les USA poursuivent leurs travaux (Projet SILEX), mais la France l'a abandonnée (Procédé SILVA) en 2004, car le procédé était difficile à industrialiser. Une fois maitrisée avec l’uranium, cette technique peut s'appliquer au plutonium afin d'extraire du plutonium "civil", l'isotope 239, pour faire une bombe. De plus, ces installations peuvent être de petite taille et devenir ainsi difficilement identifiables par une surveillance satellitaire.

 

 

L’examen des installations déclarées par l’Iran à l’AIEA

 

Les activités d’enrichissement, sont conduites en Iran dans deux installations : Natanz pour un enrichissement en 235U de 5 % au maximum et Fordou, qui est équipée pour produire de l’uranium enrichi à 20% et plus. L’AIEA donne, dans son rapport de février 2014, le bilan des différents modèles de centrifugeuses installées, IR1, IR2m, IR4, IR6s, et d’un exemplaire de l’IR5 et de la nouvelle IR8.

 

Le rapport donne également les tonnages d’uranium naturel sous forme gazeuse (UF6) utilisés à Natanz (127 tonnes) qui ont permis de produire 7,6 tonnes enrichies jusqu’à 5% et 448 kg jusqu’à 20%. La dilution de la partie enrichie au-delà de 5% a commencé selon l’engagement de l’Iran (1/20ème avait été transformé au 9 février 2014). Cependant, cette conversion à 5% d’enrichissement en 235U est réversible et si l’Iran le décide, le retour vers des hauts taux d’enrichissement pourra reprendre. L’Iran détient, sous forme gazeuse (UF6), 7 609 kg d’uranium enrichi jusqu’à 5%.

 

En matière de retraitement de combustible irradié, la voie pour obtenir du plutonium, l’Iran s’engage (lettre du 18/01/2014), mais seulement pour une durée de 6 mois, à ne rien mettre en oeuvre en termes d’activité ou de construction.

 

Pour ce qui concerne le réacteur à eau lourde, l’AIEA note que l’Iran n’a pas suspendu les travaux sur tous les projets.

 

Sommes-nous vraiment parvenus à une solution globale, durable, mutuellement agréée, qui garantirait que le programme nucléaire de l’Iran sera exclusivement pacifique comme prévu par le "Plan d’action conjoint" des 5 membres permanents du Conseil de Sécurité + l’Allemagne auquel se réfère l’AIEA ?

 

Dans sa conclusion, l’AIEA, très consciente des nombreuses incertitudes, exprime ses doutes en spécifiant dans le résumé de son rapport (paragraphes 74 et 78) :

 

L’Agencen’est pas en mesure de donner des assurances crédibles quant à l’absence de matières et d’activités nucléaires non déclarées en Iran, et donc de conclure que toutes les matières nucléaires dans ce pays sont affectées à des activités pacifiques.

 

Les mesures mises en œuvre par l’Iran constituent une évolution positive, mais il reste beaucoup à faire pour résoudre toutes les questions en suspens.

 

Rien n’est donc acquis pour verrouiller de manière sure toutes les étapes des deux voies de prolifération (uranium enrichi et plutonium), même si les grandes puissances et l’AIEA ont mis un frein à la diffusion gazeuse, la voie la plus avancée en Iran pour construire une arme nucléaire. Mais à tout moment, l’Iran pourra desserrer ce frein.

 

 

 

Notes :

 

1Appelée "Little boy" [petit garçon] et pesant 4,5 tonnes, la bombe lancée sur Hiroshima renfermait 64 kg d’uranium enrichi mais seuls 0,7kg ont délivré de l’énergie. Les Etats qui ont conduit des recherches et des essais aériens et souterrains, réalisent actuellement des engins de moins de 10kg.

 

2C’est un réacteur de type « piscine », c'est-à-dire que le cœur du réacteur (5 mégawatts thermiques) est immergé dans une piscine. Il a été conçu et mis en service en novembre 1967 par les Américains, du temps du Shah d’Iran. Les premiers cœurs de ce type de réacteur renfermaient 6kg d'uranium enrichi à 90% en isotope 235.

 

3Pour lutter contre le risque de prolifération, depuis la fin des années 70, les combustibles utilisant un uranium enrichi à des teneurs supérieures à 90% ont été abandonnés au niveau mondial.

 

4Ce réacteur nucléaire à eau sous pression (PWR) a été construit par la firme russe (Atomstroy Export). Alors que la construction avait commencé sous le règne du Shah, en mai 1975, il n’a divergé qu’en mai 2011.

 

5En 2013, l’AIEA dénombrait dans le monde près de 240 réacteurs de recherche en activité, répartis dans un peu plus de 50 pays, dont 37 en Europe. Le combustible des réacteurs de recherche se présente sous la forme de plaques minces (1mm d’épaisseur) constituées d’un mélange d’uranium (enrichi à 20%) et d’aluminium ou, plus récemment, en molybdène. Une usine iranienne fabrique ce type de combustible en plaque à Ispahan.

 

6http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2003/French/gov2003-40_fr.pdf

 

7L’Iran a signé avec l’AIEA un accord relatif à l’application de garanties dans le cadre du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (INFCIRC/214), qui est entré en vigueur le 15 mai 1974. Un protocole additionnel a été signé par l’Iran le 18 décembre 2003, mais il n’a pas été appliqué.

 

8Activités détaillées notamment dans le rapport du directeur de l’AIEA du 11/11/2011 : (http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2011/French/gov2011-65_fr.pdf)

 

9L’enrichissement en isotope 235 s’effectue avec de l’uranium mis en phase gazeuse sous forme d’hexafluorure d’uranium (UF6).

 

10Une fois le projet découvert, l’Iran a prétendu que ce réacteur, construit en 2004 près de la ville d'Arak, située à 290 km au sud-ouest de Téhéran, était appelé à remplacer son seul réacteur de recherche devenu vieux.

 

11Article du Monde : http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2008/03/01/l-aiea-detient-des-preuves-que-l-iran-a-mene-un-programme-nucleaire-militaire-apres-2003_1017661_3218.html

 

12La bombe d’Hiroshima a explosé à l’altitude de 580m et celle de Nagasaki à 469m.

 

13http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2012/French/gov2012-37_fr.pdf

 

 

14Rapport du Directeur de l’AIEA du 11/11/2011 (http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2011/French/gov2011-65_fr.pdf)

 

15http://www.iaea.org/Publications/Documents/Board/2014/French/gov2014-10_fr.pdf

 

16Implementation of the NPT Safeguards Agreement in the Islamic Republic of Iran, [mise en oeuvre de l’accord de garantie NPT dans la République Islamique d’Iran] GOV/2006/53 http://www.fas.org/nuke/guide/iran/nuke/iaea0806.pdf

 

17Avec un laser, de fréquence précise, un isotope de l'uranium, mis sous forme de vapeur métallique, est "ionisé", afin de l'extraire.

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