Le refus de s’y faire par Gilles-William Goldnadel
Une âme qui s'habitue est une âme qui se meurt.
Je suis en Israël, au moment où j'écris cette maxime.
Des centaines de civils syriens ont été gazés et une riposte américaine est envisagée.
Bien qu'Israël soit absolument étranger à l’atroce guerre civile, les Syriens, les Iraniens, le Hezbollah ont menacé l'État juif de représailles, voire de destruction, en cas de punition de la Syrie.
Je défie qui que ce soit, de me montrer une seule ligne d'un seul journal européen qui aurait eu l'idée de s'étonner ou de protester contre l'énormité d'une telle menace.
Je tire deux conclusions de ce déni :
la première, est qu'il n'est jamais besoin de prétexte pour cogner sur l'État juif.
La seconde, c'est que l'Europe oublie l'État juif sauf lorsqu'il s'agit de le fustiger.
Sur le fond du drame syrien, beaucoup ont reproché l'inaction de « la communauté internationale » qui aurait, selon eux, dû intervenir en faveur de l'opposition dès le début de la crise et avant que les djihadistes ne contaminent la résistance à Assad.
C'est possible, mais s'il faut absolument rechercher des responsabilités au-delà de celle, évidente et première, de ses protagonistes arabo-islamiques, il convient de remonter bien plus haut dans le temps.
En réalité, la fameuse « communauté internationale » n'est plus qu'une midinette à l'écoute empressée d’une soi-disant « opinion publique internationale » elle-même esclave docile d’une presse indolente et futile.
Voilà à peu près 40 ans, que certains - et en premier lieu les Israéliens -mettent en garde la communauté des nations et ses observateurs contre un régime dictatorial sanguinaire et dynastique entre les mains d'une minorité.
Il y a près de 20 ans, les mêmes accusaient le régime baasiste d’organiser une industrie militaire et chimique mortifère.
Mais les observateurs distingués préféraient voir alors en Hafez El-Assad, l’habile Bismarck du Proche-Orient et en son rejeton de fils un ophtalmologiste moderne et modéré.
Exactement comme il convient de regarder, le nouveau président iranien enturbanné, sauf à passer pour un va-t-en-guerre obsédé par une industrie militaire nucléaire sans doute aussi inoffensive que l’armement chimique syrien.
Qui sont les va-t-en-guerre, les fossoyeurs des grands cimetières sous la lune, sinon ces cuistres qui prennent leurs désirs pour des réalités à imposer aux autres, et ceux dont les âmes se sont habitués depuis longtemps à voir les salauds menacer les innocents impunément.
Gilles-William Goldnadel
Président de France-Israël et d'Avocats Sans frontières
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