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Les Ba houtzim

 

Les Ba houtzim

 

Description de la carte postale en pied de page

 

Un document rare qui permet de mesurer le chemin accompli en moins d’ un demi-siècle par ce peuple a la « nuque raide ».

Ces Juifs qui vécurent le long de la frontère algéro-tunisienne, étaient parfaitement connus sous le nom de « Ba houtzim » . Ils sont trés surement le relicat des tribus berbères juives connues de Ibn Khaldoun… Elles memes  étant le vestige des Juifs de Cyrénaique aprés leur massacre par les légions romaines de Marcus Turbo  en 200 de l’ EC (Suite a leurs soulèvement, voir  les » Juiveries de Cyrène »).

Quel Juif algérien de l’ Est n’a pas de Bahoutzim dans sa famille ?

Les Adda, les Atlan et autres Atlani, les Mimoun et autres Mimouni de  Dar Beida ou du Khroub, pour ne citer que les plus connus en Tunisie… Ils se regroupaient du coté du Kef, a la frontière créée par la France, mais inexistante dans l’ ancienne Berbérie Orientale. On les retrouvait aussi du coté de Gafsa… Rares juifs circulant armés et a cheval, dont une grande famille Chemouni (de Chiméon, vraisemblablement). Ces derniers juifs de Gafsa, gens belliqueux et peu commodes louaient leurs services comme  accompagnateurs de caravanes de Pélerins  allant faire leurs dévotions vers la tombe d’ un Santon local comme le Rabbi  Maaravi de El Hamma.
La caravanne ainsi escortée par ces « juifs de guerre » ne risquait plus rien de facheux en provenance des  tribus bédouines traversées.

Plus haut, du coté du Kef, ils avaient leur propre cimetière ou ils inhumaient leurs morts  dans le rite hébraique, en effet les sépultures  avaient disparu depuis longtemps  dans des grottes creusées dans les montagnes et connues sous le nom de Koukhine,selon le rite Biblique  (« et il s’ en alla se  coucher a coté de ses Pères »), on en connait toutefois quelques unes du coté de Khenchela, décrites par Nahoum Schlouch.

Notons que le mot Koukhine au singulier Koukh, désigne toujours au maghreb un lieu d’ habitation paysan, en forme de parallélépipède. Ce mot d’ origine araméenne attestée est connu également des populations du Maghreb.

Par Yehoudi

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Carte postale:

Cette carte postale très rare du début du siècle vient illustrer et confirmer ce qu’écrit Jacques Taïeb (1).

Le volet le plus étrange est sans doute celui des juifs des tentes, yiliuld el arab (les juifs des bédouins), intégrés aux tribus des Hanenchas près de Souk Ahras en Algérie et aux Drid en Tunisie. Ces semi-nomades que leurs Coreligionnaires appelaient bahussiia (de l’hébreu Huts au dehors) menaient la vie des bédouins, guerroyant au besoin comme eux. Connus de tous sous le nom d’Awlad Màymoun (fils de Màymoun), ils sembleraient s’être établis dans la région dès le XIVème ou XVème siècle. Vers 1850, ils étaient au nombre d’un gros millier, majoritairemant chez les Hanénchas. Il y avait aussi des juifs chez les Fréchich et le Hamama en Tunisie.

L’argument technique

Cette carte postale a été réalisée après 1903 (2). Le dos de celle-ci est séparé en deux parties: une pour l’adresse et une pour la correspondance. Elle a voyagé. Expédiée de Bouïra le 17 Novembre 1906, elle est arrivée à Bagnères de Bigorre, dans les Pyrénéees; à 15H 20 le 21 Novembre 1906, dans des délais raisonnables, pour notre plus grand plaisir de collectionneur

Le Commentaire

On voit difficilement ces savetiers juifs « guerroyer » tant l’atmosphère qui se dégage de cette tente, dans cette tranche de vie fixée par le photographe, est empreinte de sérénité. Le savetier aux pieds nus qui arrête sa réparation le temps de la photo, a un visage d’une extême douceur alors que celui qui se trouve plus près de l’entrée, force de la nature à la physionomie asiate attend tranquille que celà se termine pour continuer sa palabre. Les deux petites filles sont adorables et si celle de gauche est plus posée, celle de droite parait plus espiégle, son regard en coin en dit long sur son impatience à jouer.

Mais nous sommes au début du XXème siècle, il y a longtemps que les razzias et les guerres tribales sont terminées. Les savetiers juifs sous la tente, même pieds nus peuvent s’occuper des chaussures… des autres. L’heure est au travail… bien fait.

Jean Pierre BADIA

1)Jacques Taïeb « Etre Juif au Maghreb » à la veille de la colonisation. Page 38. Albin Michel 1994; Collection Présences du Judaïsme

2) Avant 1903, le dos de la carte postale est uni et il est interdit d’écrire de la correspondance. Les expéditeurs écrivaient parfois sur le devant de celle-ci 

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