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Mustapha Khaznadar

Mustapha Khaznadar

 

 

 

Grec devenu notable tunisien.

De son vrai nom Georges Kalkias Stavelakis, capturé avec son frère Yannis en 1821, il est conduit à Izmir puis Constantinople où il est vendu comme esclave à un envoyé du bey de Tunis.

Élevé dans la famille beylicale par Mustapha Bey, puis par son fils Ahmed Ier Bey alors que celui-ci est encore prince héritier, il parvient à se hisser aux plus hauts postes de l’État tunisien : il épouse la princesse Lalla Kalthoum en 1839, se voit promu lieutenant-général de l’armée beylicale, en même temps que ministre des Finances d’Ahmed Ier Bey en 1837, président du Grand Conseil consultatif de 1862 à 1878 et grand vizir de Mohammed Bey et de son frère Sadok Bey à partir de 1855.

Il s’entoure de conseillers dévoués comme le secrétaire de chancellerie Mohammed Aziz Bouattour, l’homme d’affaires Mahmoud Ben Ayed, le conseiller Mohamed Baccouche et le caïd Nessim Samama.

Mustapha Khaznadar, cumulant le poste de ministre des Finances avec celui de grand vizir, instaure une politique financière déplorable pour le pays en imposant une fiscalité extrêmement lourde et en contractant une suite d’emprunts risqués en France, sur les conseils de financiers douteux comme Émile d’Erlanger et d’autres banquiers européens.

De plus, des exactions sont opérées par des gouverneurs de villes et des chefs de tribus pour pressurer la population et faire rentrer les taxes et impôts divers.

Les ministres Ibn Abi Dhiaf et Kheireddine Pacha, ses proches et familiers, prennent leurs distances avec un homme au pouvoir absolu sur la régence.

L’influence des consuls de France et d’Angleterre se fait sentir de plus en plus dans la régence.

 C’est d’ailleurs le consul Léon Roches, lobbyiste pour le compte d’intérêts français, qui le met en contact avec la Banque Erlanger pour un emprunt de plus de 25 millions de francs 1860. Dix ans plus tard, le retard d’impayés et les intérêts amènent la dette à une valeur de plus de 100 millions de francs 1870…

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