Nadia El Fani défend la laïcité à Tel Aviv
Nadia El Fani, la réalisatrice franco-tunisienne qui a défrayé la chronique avec son documentaire «Ni Dieu, Ni Maître» (rebaptisé Laïcité Inchallah), participe à un colloque organisé à Tel Aviv, par l’ambassade de France en Israël. Il s’agit d’un forum sur le thème «Démocratie et religion», qui se déroulera du 5 au 7 juin 2012, au théâtre Habima, à Tel Aviv.
Nadia El Fani interviendra sur la question du «droit des femmes face à l’intégrisme», le mercredi 6 juin, en compagnie de Pascal Bruckner, philosophe français, de Delphine Horvilleur, rabbin et journaliste française, membre du Mouvement juif libéral de France, de l’historienne israélienne Haviva Pedaya, et Tamar Rotem, un journaliste du Haaretz, servira de modérateur. En acceptant cette invitation en Israël, Nadia El Fani peut-elle encore prétendre avoir une quelconque crédibilité en Tunisie ?
Certes, on peut penser que la cinéaste ne compte pas de sitôt revenir en Tunisie, depuis que son film a suscité de violentes réactions, en juin 2011, lors de sa projection, au cinéma AfricArt. Des avocats ont même porté plainte contre la réalisatrice, «pour atteinte aux valeurs islamiques». Et la plainte en question a été jugée recevable par la justice tunisienne. En d’autres termes, Nadia El Fani risque déjà de passer devant un tribunal si elle revenait en Tunisie.
Pour rappel, le Comité Laïcité République a décerné, le vendredi 30 septembre, son «Grand Prix 2011 de la laïcité» à la réalisatrice. Il s’agit d’un groupe qui défend les valeurs «laïques et républicaines», présidé par Patrick Kessel, un journaliste, et ancien grand maître du Grand Orient de France (il s'agit donc d'une haute personnalité de la franc-maçonnerie française, comme précisé sur le site même du CLR ). La sulfureuse Nadia El Fani, qui ne reconnait visiblement aucune ligne rouge, n’a donc pas fini de faire parler d’elle, en Tunisie. Le problème, c’est qu’en se rendant en Israël, elle ne rend pas vraiment service aux Tunisiens qui ont défendu becs et ongles son droit à l’expression.
Moez El Kahlaoui
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