Neil Armstrong, Barack Obama et le Rabbi de Loubavitch… – Par Y. Taïeb
L’astronaute américain, Neil Armstrong, le premier homme à avoir marché sur la Lune le 20 juillet 1969 prononçant cette célèbre phrase : “c’est un petit pas pour l’homme mais un bond de géant de l’humanité », s’est éclipsé à l’âge de 82 ans ce samedi 26 août.
Icône légendaire américaine de l’odyssée de l’espace, il commanda la première mission lunaire américaine à bord de la capsule Apollo 11. Il s’était posé sur la Lune à bord du module Eagle en juillet 1969.
Dès son enfance, il porte son regard vers le ciel. Fasciné par les avions, il prend des cours de pilotage à 15 ans et obtient son brevet de pilote un an plus tard. Plus tard, il devient pilote de l’aéronavale et effectue 78 missions pendant la guerre de Corée.
En 1955, il devient pilote d’essai et vole sur 50 différents types d’avion. Sept ans après, il est sélectionné par la Nasa, l’agence spatiale américaine, pour devenir astronaute. En septembre 1966, il effectue un vol avec David Scott pour la mission Gemini 8. Le vaisseau s’amarre à un autre véhicule non habité, réalisant le premier amarrage orbital de deux modules spatiaux. Puis, avec la mission Apollo 11, il marquera de son pas la Lune et l’histoire de l’Humanité.
Un événement de cet ordre bouleverse aussi bien les scientifiques que les hommes de foi.
Le 19 juillet 1969, un chabbat pas comme les autres. Alors qu’Apollo 11 approche de la Lune, le Rabbi de Loubavitch évoque lors d’un « Farbrenguen » (rassemblement de Hassidim recherchant l’élévation morale) cet événement comme un petit pas de plus dans la perfectibilité de l’homme avant la venue du Messie.
Le Rabbi explique que la finalité de cette mission n’est pas d’amplifier l’égo de l’homme, mais de lui permettre d’admirer la fascinante création de Dieu. C’est d’ailleurs ce que les astronautes ont fait : « En route vers l’espace, ils ont cité des versets des Psaumes louant la grandeur de Dieu à travers Ses formidables créations » souligne le Rabbi.
Malgré la célébrité, Neil Armstrong reste, toute sa vie, modeste et discret, rares ont été ses interviews ou apparitions en public.
Toutefois, en 2007, Armstrong vient en Israël rendre hommage à Ilan Ramon, le premier astronaute israélien, mort en 2003 avec six autres membres de l’équipage de la navette Columbia, pour partager également son incroyable expérience avec la jeunesse israélienne de Haïfa.
Son décès a soulevé l’émotion de la classe politique américaine. Mitt Romney, le candidat républicain qui va disputer la Maison Blanche le 6 novembre prochain, a affirmé que « la Lune pleurait son premier fils terrien ». Neil Armstrong « a aujourd’hui sa place au panthéon des héros. Avec un courage démesuré et un amour sans limite pour son pays, il a marché là où aucun homme auparavant n’avait marché » a-t-il ajouté.
Le président américain, Barack Obama, quant à lui, a déclaré que Neil Armstrong est «un homme qui nous a appris le pouvoir énorme d’un seul petit pas». L’ancien astronaute «faisait partie des plus grands héros américains, pas seulement de son temps, mais de tous les temps», a-t-il ajouté ce samedi dans un communiqué.
Un éloge posthume présidentiel qui ne fera pas oublier qu’en 2010, Neil Armstrong était sorti de sa réserve pour critiquer avec force le programme spatiale « dévastateur » du président Obama suite à l’abandon du projet Constellation pensé sous l’ère Bush, ce programme visait à renvoyer les Américains sur la Lune à l’horizon 2020.
« Si le leadership que nous avons acquis au prix de [nombreux] investissements devrait disparaître, d’autres nations profiteraient de notre hésitation » a prévenu l’ex-astronaute. La Chine, qui prévoit d’envoyer ses taïkonautes sur notre satellite vers 2025, est visée. Eugene Cernan, le dernier homme à avoir foulé le sol lunaire en 1972, est même allé plus loin dans la critique, appelant le Congrès à « rejeter la médiocrité promise par l’administration ».
Un sale été 2010 pour l’administration Obama, après la polémique avec Neil Armstrong, de nombreux responsables scientifiques du programme spatial américain, déjà excédés par les coupes budgétaires de certains projets, critiquent publiquement l’étrange mission confiée par le président américain : « tendre la main au monde musulman et d’avoir plus de contact avec les nations à dominance musulmane pour qu’ils apprécient mieux leur contribution historique à la science… aux maths et à l’ingénierie ».
Autre coup dur pour la recherche spatiale américaine, en juillet 2011 la NASA lance pour la dernière fois sa navette spatiale Atlantis. Trente ans après le premier lancement de Columbia, en avril 1981, le rêve ambitieux s’éteint. Les coûts faramineux de lancements (jusqu’à plus d’un milliard de dollars par lancement), les cadences des lancements qui n’ont jamais permis aux navettes d’être concurrentielles sur le secteur des lancements de satellites, les explosions en 1986 de Challenger dont, notamment, le 25 ème vol qui explose juste après son lancement et, en 2003, celle de Columbia, ont tout autant contraint les Etats-Unis à redescendre sur terre.
Le rêve américain s’est toujours nourri depuis les fondements de sa démocratie d’aspirations célestes. Le drapeau américain flanqué d’étoiles et de bandes, comme ceux plantés sur la Lune porte en eux ce message, les étoiles symbolisant les cieux et le but divin auquel l’homme aspire depuis des temps immémoriaux et la bande symbolisant les rayons de lumière émanant du Soleil.
Un rêve sans fin. Et, actuellement, tous nos regards se portent plus que jamais sur Mars depuis quelques jours avec la sonde « Curiosity ». Certes, un petit pas de robot mais, un bond de géant de la colonisation humaine de l’espace, et je suis prêt à parier que Neil Amstrong, là où il se trouve, suivra, des étoiles dans les yeux, cette nouvelle odyssée de l’espace.
Par Yohann Taïeb – JSSNews
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