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Pâque juive/Grandes écoles: les organisations juives dénoncent un procès en laïcité

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim et le président du consistoire central Joël Mergui

 

Pâque juive/Grandes écoles: les organisations juives dénoncent un "procès en laïcité"

 

 

 

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim et le président du consistoire central Joël Mergui ont dénoncé jeudi un "procès en laïcité instruit" à propos d'une demande d'aménagement d'épreuves de concours à certaines grandes écoles d'ingénieur pendant la Pâque juive.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Richard Prasquier, avait assuré auparavant que "le confinement" au moment de Pessah (la Pâque juive) de quelques étudiants juifs "ne mettait pas en cause les principes de laïcité républicaine".

D'après le site d'informations Mediapart, l'Elysée a suggéré aux responsables des concours des grandes écoles Mines-Pont et Centrale-Supelec un aménagement des épreuves prévues pendant deux jours au moment de la Pâque juive, du 18 au 26 avril, pour des étudiants juifs très pratiquants, ce que démentent les intéressés.

Dans un communiqué, le grand rabbin et le président du consistoire central s'élèvent contre un "procès en laïcité" et rappellent que "les autorités religieuses de tous les cultes ont transmis, comme chaque année, les dates des principales fêtes de leurs calendriers respectifs au ministère de la Fonction publique".

"Les dates transmises sont des dates protégées où la tenue d'examens et de concours nationaux doit être évitée. Cette protection s'inscrit dans une pratique apaisée de la laïcité. Elle prend en compte le fait que les principales fêtes catholiques et protestantes correspondent dans notre pays à des jours fériés", selon le communiqué.

Concernant le judaïsme, les dates protégées, soumises à de nombreuses règles, incluent les fêtes de Pessah les 19, 20, 25 et 26 avril. Il est notamment interdit d'écrire et de se déplacer autrement qu'à pied, ces jours-là.

Comme les organisations juives (Crif et l'Union des étudiants juifs de France, UEJF), MM. Bernheim et Mergui relèvent que la pratique de la composition en horaires décalés pour un nombre infime de candidats est une pratique banale et ancienne, en particulier dans les centres d'examen situés dans les Départements et Territoires d'Outre-mer du fait du décalage horaire.

"Elle permet à tous les enfants de la République, quel que soit leur lieu de résidence et quelle que soit leur religion, de prétendre accéder aux grandes écoles", font-ils valoir, ajoutant qu'"il est anormal que les étudiants juifs soient pénalisés alors qu'ils ont préparé pendant deux à quatre ans les concours aux grandes écoles".

Le grand rabbin et le président du consistoire central "vont demander qu'une réflexion soit menée pour que cette fête soit prise en compte comme c'était le cas pendant de longues années".

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