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Si on parlait écriture avec Alma Brami?

 

Si on parlait écriture avec Alma Brami?

 

Aujourd’hui, c’est une jeune écrivain qui vient vous parler écriture. Je vous avais parlé de son dernier roman C’est pour ton bien, paru chez un éditeur à suivre, Mercure de France. C’est donc Alma Brami qui vous guide!

C’est parti!

 

1. L’écriture : c’est inné ou acquis ? C’est 90% sueur et 10% de talentou l’inverse ?

« Inné, acquis, sueur, talent »? Aucune idée ! L’écriture me constitue, c’est organique. Comme une colonne vertébrale  qui me permet de rester droite!

 

2. Combien d’heures par jour pour l’écriture ? (avant votre premier roman et maintenant ?)

L’écriture est quelque chose de magique et de très précieux pour moi, je ne veux pas la contraindre. Il y a des jours où je n’écris pas, parce que je sens que ce que je veux exprimer n’est pas prêt. Et puis, il y a des mois entiers, où je ne fais plus que ça, n’importe quand, tout le temps, je respire au rythme de mes personnages, et je me coupe du monde réel. Ce sont des périodes très intenses, dures, épuisantes, mais incroyablement heureuses !

 

3. Votre premier roman, c’était quand, quoi, où, comment ?

Il y a une phrase qui m’est tout d’abord apparue, et qui s’est peu à peu transformée en  obsession, alors j’ai fini par l’écrire, c’était « Moi je m’appelle Léa, et je suis immortelle », je ne savais ni qui était cette Léa, ni de quoi il s’agissait. J’ai écrit quelques lignes, par-ci par-là, sur un petit carnet bleu, pendant les longs trajets en métro. Les petits carnets bleus se sont succédé, et c’est au dernier mot que j’ai compris que je venais d’écrire un roman, mon premier roman « Sans elle » publié par la suite aux éditions Mercure de France.

 

 

4. Quand peut-on être satisfait de son manuscrit ? Peut-on l’être vraiment ?

En ce qui me concerne, il n’est pas question de satisfaction, je raconte ce que je dois raconter, le mieux possible, avec ce que je suis et ce que je sais faire à ce moment-là. Si j’ai envie de tout « corriger » des années après, tant pis ! J’écris un autre roman, et je m’efforce d’écrire, encore une fois, le mieux possible, avec ce que je suis devenue et ce que j’ai appris de plus, à ce moment-là ! Et ça recommence à l’infini, à chaque nouveau roman. L’écriture est mouvante, elle se précise, s’affirme, grandit… Comme moi !!!

 

5. Combien de refus pour arriver au St Graal ? Combien de textes proposés avant ce premier roman enfin publié ?

J’ai écrit une longue nouvelle que j’ai envoyée à plusieurs maisons d’édition quand j’avais 17 ans. J’ai reçu des lettres de refus qui s’enthousiasmaient des qualités de mon travail, mais regrettaient, sa trop grande noirceur. J’ai continué d’écrire comme avant, des nouvelles par dizaines, jusqu’à mon premier vrai roman.

A présent, je suis très heureuse qu’elle n’ait pas été publiée. Je n’écris plus pour les mêmes raisons, je n’exprime plus la violence de la même façon. J’en ferai peut-être quelque chose un jour, mais avec mes yeux et mon écriture d’aujourd’hui.

 

6. Faites-nous rêver… Quelle sensation éprouve-t-on lorsqu’on a son premier roman, publié entre les mains 

Je vais vous décevoir, mais le livre publié en lui-même, a été pour ma part, un moment, plutôt déstabilisant. Il y avait ma photo dessus, pour ne rien arranger, et j’étais déjà tellement plongée dans le suivant, que celui-ci me semblait être d’une autre époque !

En revanche, un de mes plus beaux souvenirs, c’est la première rencontre avec mon éditrice, qui m’a parlé de mes personnages, comme s’il s’agissait d’amis en commun. J’ai compris que je ne serai plus jamais seule avec mon univers, qu’il y avait quelqu’un qui souhaitait le partager avec moi, et le donner à découvrir au plus grand nombre. C’est une impression incroyable de se sentir adoptée !

 

7. Si vous deviez juger votre premier roman aujourd’hui, vous en diriez quoi ?

J’éviterais de regarder les défauts de style, les maladresses, le trop, le pas assez, les mauvais réglages, je me concentrerais sur toutes les belles choses que les lecteurs ont su exprimer depuis quatre ans, et je pourrais seulement dire alors, que je ne regrette pas de l’avoir écrit !

 

8. Être écrivain, c’est…

Un cadeau !

 

9. Si vous aviez un conseil à donner à ces petits auteurs en herbe qui rêvent un jour d’être à votre place, ce serait…

Écrire, écrire, écrire, douter, travailler, se nourrir de tout, écrire, écrire, écrire, rire, souffrir, aimer, écrire, écrire, écrire, n’avoir peur de rien et vivre !!!!

Merci Alma pour ces réponses et pas de doute que votre route sera belle et longue avec ce talent
!

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