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Tunisie : l’état d’urgence décrété dans tout le pays

 

Tunisie : l'état d'urgence décrété dans tout le pays

 

Après la manifestation à Tunis qui a dégénéré vendredi, le gouvernement impose un couvre-feu nocturne et autorise l'armée à tirer sur tout «suspect» refusant d'obéir aux ordres.

Calme dans la matinée, le rassemblement à Tunis pour réclamer le départ du président Ben Ali a dégénéré vendredi après-midi lorsque la police est intervenue à coups de grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants. Un photographe a notamment été blessé. En quelques minutes, la rue s'est vidée de la foule et quelques manifestants ont lancé des pierres, des chaises et des parasols venus des terrasses de cafés en direction des policiers.

Des blindés de l'armée se sont ensuite déployés devant le ministère de l'Intérieur alors que des unités anti-émeutes pourchassaient des jeunes manifestants dans les escaliers d'immeubles résidentiels et dans un centre commercial, où ils se sont repliés. L'envoyé spécial de la chaîne iTélé fait part de tirs à balles réelles contre les manifestants alors même que le président tunisien avait annoncé jeudi soir la fin de ce genre de pratiques.

Conséquence ou non de la nouvelle détérioration de la situation, Zine El Abidine Ben Ali a décidé de limoger son gouvernement et d'appeler à des législatives anticipées dans six mois. Plus tard, le gouvernement tunisien a décrété l'état d'urgence dans l'ensemble du pays avec un couvre-feu de 17 heures à 7 heures du matin, l'interdiction des rassemblements sur la voie publique et l'autorisation donnée à l'armée et à la police de tirer sur tout «suspect» refusant d'obéir aux ordres. L'armée a enfin pris le contrôle de l'aéroport international de Tunis Carthage alors que l'espace aérien a été fermé.

 

«On tiendra jusqu'à la fin»

 

Auparavant, à Tunis, mais aussi dans certaines ville de province, des milliers de manifestants ont défilé sans être inquiétés par la police dans un premier temps. «On tiendra jusqu'à la chute du régime», «Non à Ben Ali», «Soulèvement continu», ont crié les manifestants dans la capitale, en entonnant l'hymne national. Aux côtés de simples citoyens, des avocats en robe noire, des infirmières en blouse blanche faisaient partie de la foule. Des scènes encore inimaginables il y a quelques jours.

«Le ministère de l'Intérieur est un ministère de la terreur» et «hommage au sang des martyrs» ou encore «non, aux Trabelsi (la belle famille du président, ndlr) qui a pillé le pays», scandaient encore les manifestants. «Aujourd'hui, c'est une manifestation d'espoir. C'est la naissance d'un peuple qui exige plus de liberté et exige que les familles qui ont pillé le pays restituent les richesses et rendent compte», a déclaré Moncef Ben Mrad, éditeur de journaux indépendant.

 

De nouveaux morts jeudi soir

 

Jeudi soir, le chef de l'État tunisien a tenu un discours apaisant dans lequel il a ordonné la fin de la répression et promis de ne pas briguer de nouveau mandat et de consacrer les libertés fondamentales. Cela n'a pas empêché de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l'ordre dans lesquels treize nouvelles personnes ont trouvé la mort dans la région de Tunis. Deux personnes ont également trouvé la mort à Kairouan, au centre de la Tunisie. Le bilan officiel des affrontements qui agitent la Tunisie depuis un mois est toujours de 21 morts. La Fédération internationale des ligues de droits de l'homme (FIDH) parlait jeudi de 66 morts.

Après avoir haussé le ton jeudi, s'inquiétant de «l'utilisation disproportionnée de la violence», la France a encouragé le président Ben Ali à «poursuivre» dans la voie de «l'ouverture politique». La France exhorte également à «la fin des violences» et «note positivement les engagements du président tunisien à cet égard. De son côté l'Union européenne s'est félicitée de l'annonce faite par Ben Ali de ne pas briguer un nouveau mandat en 2014. Elle a aussi salué les mesures visant à faire cesser les tirs à balles réelles des forces de l'ordre sur les manifestants.

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Il est evident, pour tout le monde, que le regime dictatorial de Benali, apres quelques derniers soubresauts, tire a sa fin. Mais plusieurs questions se posent :
 
Quelles perspectives s'offrent au peuple tunisien ?
 
Sauront-ils eviter un regime encore plus dictatorial dirige par un courant islamiste ?
 
Sauront-ils conserver certaines des reformes positives acquises durant l'ere Bourguiba ?
 
Est-ce que le petit peuple ( celui qui gagne de 100 a 200 Euros par mois quand il trouve du travail ! ) ne sera pas finalement le dindon de cette farce tragique ?
 
Est-ce que la confiance reviendra et permettra, entre autres, le retour des touristes en Tunisie ( pres de cinq millions par an ) dans ce secteur, le tourisme, qui est la principale ressource du Pays ?
 
Franchement, on ne peut etre que pessimiste, quand on analyse les perspectives qui s'offrent a court et moyen terme a cette population manipulee, meurtrie, trahie par un monde qui s'en fout de son sort, preoccupe uniquement par ses propres interets; ce monde qui est pret a verser des larmes de crocodile pour le "mohamed de Gaza" plutot que pour les "66 mohamed de Tunisie".
 
Bien d'autres questions se posent et vont se poser pour ce pays dechire et meurtri.

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