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Tunisie : La femme n’est pas l’avenir de l’homme, par Ons Bouali

Dessin de Skander Guetari

 

Tunisie : La femme n’est pas l’avenir de l’homme

 

 

by Ons Bouali

 

"Le silence, c'est la mort. Et toi, si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors, parle et meurs." Tahar Djaout

 

Le masochisme n’est pas une tare. Il est des femmes qui se plaisent à être soumises et ne sauraient vivre sans un maître-bourreau. Cela devient dangereux quand ces dernières entrainent dans leur pathologie le destin de tout un peuple. Si l’on considère dans l’Islam que la raison et la religion des femmes sont imparfaites « Nakissatou aaklin wa din », celles qui se trouvent dans l’Assemblée Constituante et votent contre elles-mêmes, seraient de facto arriérées mentales.

Il est vain de donner le pouvoir aux femmes quand elles se comportent en bonnes ménagères pudibondes et serviles. Ferida Laabidi, Souhir Aldardouri, Mounia Ibrahim et Salma Sarsout – retenez bien ces quatre noms- veulent remettre en question le principe de l’égalité des sexes de l’article 22 en votant pour l’article 27 qui stipule en partie« L’état assure la protection des droits de la femme et de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l’homme au sein de la famille et en tant qu’associée à l’homme dans le développement de la patrie. »

Dans cette version, la femme n’aurait de droits reconnus que dans le cadre d’unecomplémentarité avec l’homme. Il s’agit là d’une complémentarité non réciproque dans le texte et qui, appliquée, suppose l’autorité des hommes sur les femmes. Ces dernières n’existent qu’en rapport aux premiers : sans l’homme, la femme n’est pas. La précision « au sein de la famille » vient renchérir en confinant la femme dans le statut de l’épouse et la mère : l’existence d’une femme ne s’accomplit que dans le mariage et la reproduction.

Soumises et fières de l’être

Il est loin le temps où les Tunisiennes se réjouissaient de la parité sur les listes électorales. La parité sans l’égalité n’est pas sans effets pervers : des femmes misogynes et auto-aliénées qui nous percent le tympan du bien-fondé d’être assujettie.

Le sexisme n’est pas l’apanage des hommes. Il ne suffit pas d’être femme pour en défendre la cause car le pire ennemi de la femme est bien la femme. C’est celle qui nourrit de son asservissement la discrimination phallocrate. Celle qui entend réduire toutes les autres à un réceptacle. Un sous-être servant à perpétuer l’espèce. Un citoyen de seconde zone qui pour être né femme, subit la surexploitation économique, le confinement social et politique, la subordination sexuelle et la violence morale et physique.

A l’heure où Habiba Ghribi pousse de sa détermination les limites du corps et arrache pour la Tunisie la première médaille féminine aux Jeux Olympiques, d’autres à l’ANC, affalées sur leur graisse et nos impôts, beuglent et spéculent avec notre avenir : la femme est un sous-homme.

De l’essentialisme au fascisme 

Sous ses chaînes déguisées et son corps assiégé d’un voile, Ferida Laabidi braille à la radio : « Dans l’absolu, il n’y a pas d’égalité entre les hommes et les femmes ! » La présidente de la commission des droits et des libertés justifie l’inégalité des droits par la différence biologique. Mars et Vénus,  égaux dans les cieux et devant Dieu, paraît-il, ne peuvent se valoir ici bas.

Ce que cache le discours de Ferida Laabidi et ses semblables est un essentialisme qui sert de base à la discrimination. Qu’est-ce que l’essentialisme ? C’est la croyance selon laquelle les choses et les personnes possèdent une essence – ce qui fait qu’un être est ce qu’il est.  Autrement dit, il existe une essence féminine et autre masculine et les différences de comportements et de personnalités observées sont entièrement dues au sexe biologique. Sexe et genre se confondent et Simone de Beauvoir aurait tort de dire « On ne nait pas femme, on le devient. » Il n’est pas surprenant que les partisans du déterminisme religieux nient le constructionnisme : comment déconstruire sa « nature » et la renvoyer au conditionnement social, quand le simple fait d’être maître de ses croyances propres devient une hérésie ?

La différence des femmes enracinée dans le corps sert de fondement à la discrimination sexuelle qui a trop longtemps invoqué les différences anatomiques et physiologiques pour légitimer l’exclusion des femmes. Au-delà de la question du genre, si l’on admettait des différences entre les hommes et les femmes, peut-on hiérarchiser ces derniers ? Peut-on accorder plus de droits à l’un ou à l’autre selon l’appartenance génétique contingente ? Hitler n’a-t-il pas invoqué la supériorité d’une prétendue race aryenne pour exterminer les juifs ? Nous pouvons disserter longuement sur la nature humaine mais la philosophie s’arrête au moment où l’on évoque cette nature pour discriminer les humains. L’essentialisme devient alors fascisme. Différents peut-être mais égaux en citoyenneté, en droits et en devoirs, voici la limite à ne pas franchir.

La femme est. Point.

Il est loin le temps où le Code du Statut Personnel promulgué en 1956 paraissait lacunaire. Nous voulions plus de droits, nous voici dans l’abîme à défendre le simple fait d’être. Mineures de la naissance à la mort, voilà donc ce que nous sommes. Un territoire annexé. Un appendice que l’on traine d’un phallus à l’autre. Condamnées à vie, à la tutelle du mâle.  Le père, le mari, le frère et puis le fils une fois les autres morts.

Entendons-nous bien que la femme n’est pas l’avenir de l’homme. Non, la femme est. Point. Elle existe par elle-même et pour elle-même. Il est de notre salut de désavouer tout ceux qui soutiennent le contraire, à commencer par les femmes elles-mêmes. C’est de l’avenir de l’humanité dont il est question, une humanité qui se mutile en arrachant la moitié de ses tripes.

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IL les créa "mâle E T femelle" .........   et ils ne seront qu'une" SEULE CHAIR". Ni "supérieur" ni "inférieur" ! . Dans ce sens là on peut comprendre la "complémentarité RECIPROQUE ! . Amour et aides réciproques .

Pourquoi les humains et humaines veulent changer les textes sacrés    ?  Pourquoi ne pas laisser le libre-choix aux personnes ?

Dans le dialogue et dans l'amour il n'y a pas de "soumission" tout devient naturel ..... chacun à sa place et a son mot à dire pour l'épanouissement du couple et de la famille  et dans la société l'ordre, la paix , le respect de soi et d'autrui c 'est quand même mieux !  .

Toute soumission doit rester relative .

Pourquoi vouloir imposer "nos lois" aux autres . "Dieu" lui-même propose et respecte sa création et ses créatures ! ..... on veut être plus royaliste que le ROI ? ? ........  DANGEREUX ! ...Qui peut donner un ordre à celui qui a tout créé avec Amour et Sagesse  et BEAUTE ?! .......

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