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Tunisie: non-lieu pour la femme violée mais accusée d'"attentat à la pudeur"

Tunisie: non-lieu pour la femme violée mais accusée d'"attentat à la pudeur"

 

La jeune femme violée par deux policiers mais accusée d'attentat à la pudeur a vu ce jeudi les poursuites pour atteinte à la pudeur à son encontre abandonnées et ses tortionnaires ont été inculpés pour viol. 

 

Son cas avait créé une vive émotion début octobre en Tunisie.Accusée d'"attentat à la pudeur" après un viol par des policiers, la jeune femme 1169466 

"Les accusations ont été abandonnées pour manque de preuves. Et le juge a décidé de traduire (en justice) deux policiers pour viol, et un troisième pour corruption", a indiqué Me Bochra Belhaj Hmida. "La jeune femme et son fiancé ont bénéficié d'un non-lieu", a indiqué une autre avocate, Me Emna Zahrouni, à l'antenne de Mosaïque FM. 

Le viol de cette jeune femme de 27 ans début septembre par deux agents de police a entraîné un vaste scandale après que la victime s'est vue menacée d'être poursuivie pour "atteinte à la pudeur", un délit passible de six mois de prison. 

"Je suis très contente bien que je m'attendais à être innocentée, je suis contente que les deux autres vont être condamnés. C'est le début de notre victoire", a dit la victime, dont l'anonymat a été préservé, à l'antenne de la radio Shems-FM. 

Les policiers affirmaient avoir surpris la jeune femme et son fiancé en train d'avoir des relations sexuelles dans leur voiture, garée dans une banlieue de Tunis. Selon le parquet, c'est alors que deux des agents ont violé leur victime à tour de rôle dans leur véhicule. Le troisième policier avait pour sa part conduit le petit ami de la jeune femme jusqu'à un distributeur de billets pour lui extorquer de l'argent. 

Cette affaire a entraîné une vaste mobilisation de la société civile et de la classe politique tunisiennes.Très critiquées, les autorités, tout en condamnant le viol, soulignait que la justice faisait son travail en enquêtant sur les accusations portées à l'encontre de la victime et de son fiancé. Le ministre tunisien de la Justice,Noureddine Bhiri avait été particulièrement conspué après qu'il a estimé début octobre que l'intérêt porté par les médias étrangers à cette affaire témoignait d'un complot contre le gouvernement. Le président tunisien. le président Moncef Marzouki avait en revanche présenté les excuses de l'Etat à la jeune fille. 

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