Il reste sept minutes à jouer, samedi 16 mars, quand le milieu de terrain de l'AEK Athènes, Giorgos Katidis, détourne une frappe et marque un but libérateur pour son équipe. Les Athéniens mènent désormais 2-1 face au FC Veria lors de la 26ejournée du championnat grec. Le jeune garçon de 20 ans se précipite vers une tribune, enlève son maillot et tend son bras droit : dans le stade olympique, Katidis fait un salut nazi pour célébrer son but.
Face à un tel geste, la Fédération de football grecque a décidé "unanimement", dimanche 17 mars, de bannir à vie l'ancien capitaine de l'équipe nationale des moins de 19 ans des sélections. "Le geste de ce joueur est une provocation grave qui insulte toutes les victimes de la bestialité nazie et porte atteinte au caractère pacifiste et profondément humain du jeu", a déclaré dans un communiqué la fédération.
Cette instance n'a semble-t-il pas été convaincue par les excuses du joueur ni par ses explications pour le moins bancales. "Je ne suis pas un fasciste et je ne l'aurais jamais fait si j'avais su ce que cela voulait dire", a tenté de se défendre sur son compte Twitter le milieu de terrain, niant avoir voulu faire un salut nazi. Par ce geste – lever le bras et le tendre –, il souhaitait simplement désigner et dédier son but à son coéquipier Michalis Pavlis, qui se bat contre une maladie...
Son entraîneur, l'Allemand Ewald Lienen, est venu à la rescousse de son joueur en assurant qu'"il est un jeune garçon qui ne connaît rien à la politique. Il a très probablement vu un tel salut, sur Internet ou ailleurs et il l'a fait sans savoir ce que cela signifie". L'AEK, 11e du championnat grec, a annoncé se réunir dans les prochains jours pour décider de l'avenir de l'ancien international au sein du club.
Dimanche 17 mars, la Grèce, où le parti néo-nazi Aube dorée (Chryssi Avghi) est entré au Parlement lors des dernières législatives en mai 2012 recueillant 7 % des sufffrages, commémorait le 70e anniversaire des déportations de juifs grecs lors de la seconde guerre mondiale. "Beaucoup de problèmes en Grèce viennent du fait qu'en dépit des affirmations officielles, il n'y a pas vraiment d'éducation à laShoah dans les lycées", assure la responsable du Musée juif de Thessalonique,Erika Perahia Zemour.
Wilfried Lemke, le conseiller sport du secrétaire général des Nations Unies, abonde dans ce sens. Il a d'ailleurs qualifié le geste du footballeur grec de"totalement stupide" et souhaite continuer à déconstruire les préjugés racistes à travers plus d'éducation. "Tous les hommes sont égaux dans ce monde. Nous n'avons pas le droit d'exclure qui que ce soit, a expliqué Wilfried Lemke. Nous devons trouver les moyens de construire des ponts entre les gens dans le monde et nous pouvons utiliser le sport."
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