Gabès au bord de l’asphyxie

Gabès au bord de l’asphyxie : l’Union régionale du travail menace d’une grève générale pour défendre le droit à un environnement sain

 

 

 

L’Union régionale du travail de Gabès a sonné le tocsin face à la dégradation continue de la situation environnementale dans la région, dénonçant ce qu’elle qualifie de « crime d’État » commis depuis des décennies en raison de l’inaction des autorités.

Dans un communiqué publié ce vendredi, l’Union a averti que si le “meurtre de l’environnement” se poursuit sans intervention rapide et sérieuse pour trouver des solutions durables, elle décidera d’organiser une grève générale régionale afin de défendre le droit des habitants à vivre dans un environnement sain. Selon le même communiqué, les premières conclusions de l’enquête sur la fuite de gaz survenue au sein du Groupe chimique tunisien, à l’origine de plusieurs cas d’asphyxie, révèlent que l’incident est lié à la vétusté des équipements et à la fin de leur durée de vie utile, ce qui accroît considérablement le risque d’accidents futurs.

L’Union régionale a décrit Gabès comme une « région sinistrée » se trouvant « sur une bombe à retardement », dénonçant l’absence d’une action sérieuse pour entretenir, moderniser ou remplacer les installations industrielles défectueuses. Elle souligne que les fuites de gaz quotidiennes et les cas récurrents d’intoxication parmi les élèves mettent en lumière la fragilité du système de santé local, incapable de répondre efficacement aux urgences.

La ville a connu ce vendredi 35 cas d’asphyxie parmi les élèves, transférés d’urgence à l’hôpital régional de Gabès. Cet incident a ravivé la colère et la frustration des habitants, qui dénoncent depuis des années la pollution causée par le complexe chimique et réclament une réponse immédiate des autorités.

Face à cette crise, plusieurs organisations de la société civile appellent l’État à assumer pleinement ses responsabilités et à remplacer d’urgence les canalisations et les équipements vétustes afin d’éviter de nouvelles catastrophes environnementales dans une région déjà fortement touchée par la pollution industrielle.

Rappelons que le président de la République Kaïs Saïed, a souligné, lors d’une réunion tenue le 30 septembre au Palais de Carthage avec les ministres de la Santé, de l’Environnement et de l’Industrie, l’urgence de sauver la ville de Gabès de la pollution. Le Chef de l’Etat avait indiqué que des solutions existent pour inverser la situation environnementale et permettre à la ville de retrouver son rayonnement, en s’appuyant sur les études approfondies réalisées par de jeunes chercheurs de la région.

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