Napoléon, les Juifs et le 9 février

Napoléon, les Juifs et le 9 février

Le 9 février 1797, pendant la campagne d’Italie, dans la ville d’Ancône, Napoléon Bonaparte rencontre pour la première fois de sa vie une communauté juive. Les Juifs vivent dans un ghetto confiné et bouclé la nuit. Ils sont affublés de bonnets jaunes et de brassards marqués de l’étoile de David imposés par l’Inquisition.

Bonaparte ordonne alors à ses soldats de le leur enlever et de les remplacer par la cocarde tricolore. Première décision symbolique du futur empereur suivie par la suite par des instructions plus concrètes afin que la communauté juive accède enfin à la liberté de culte et de circulation. Des mesures qui s’appliqueront aussi, au fur à mesure, aux Juifs de Rome, Venise, Vérone et Padoue.

Le jeune Bonaparte abolit les lois de l’Inquisition, et les Juifs sont enfin libres.
Une décennie plus tard, le 9 février 1807, il convoque le Grand Sanhédrin, une assemblée constituée de 45 rabbins et 26 laïcs.

Le Grand Sanhédrin doit organiser le culte juif, prévoir un tiers de mariages mixtes et, entre autre, fixer les conditions d’exercice du commerce. Cette assemblée ne réalise pas tous les souhaits de l’empereur mais elle en accomplit l’essentiel.

NAPOLEON

Le 7 mars 1807, la communauté juive remercie Napoléon : « Béni soit à jamais le Seigneur Dieu d’Israël, qui a placé sur le trône de France, un Prince selon son cœur. Dieu a vu l’abaissement des descendants de l’antique Jacob et a choisi Napoléon le Grand pour être l’instrument de sa miséricorde. À l’ombre de son nom, la sécurité est rentrée dans nos cœurs et nous pouvons désormais bâtir, ensemencer, moissonner, cultiver les sciences humaines, appartenir à la grande famille de l’État, le servir et nous glorifier de ses nobles destinées. ».

En exil à Sainte-Hélène, Napoléon confie à son médecin Irlandais Barry Edward O’Meara :

« Mon premier désir était de libérer les Juifs et d’en faire des citoyens à part entière. Je voulais leur accorder les droits de liberté, d’égalité et de fraternité dont jouissaient les Catholiques et les Protestants. Mon souhait est que les Juifs soient traités en frères comme si nous faisions tous partie du judaïsme. Une valeur ajoutée à cela, à mes yeux, était que cela attirerait en France beaucoup de riches parce que les Juifs sont nombreux et qu’ils viendraient en masse dans notre pays où ils seraient mieux que dans aucun autre pays. Sans les événements de 1814, la plupart des Juifs d’Europe seraient venus en France, où la liberté, l’égalité et la fraternité les attendaient et où ils pourraient servir leur pays, comme tous les citoyens ».

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